Nous voici à nouveau replongés dans le repos hebdomadaire ‘qui nous sied’. Les gouvernants ont choisi de revenir au principe du vendredi, jour férié. Il y a vingt quatre ans, nous l’avions adopté. Nous l’abandonnions il y a deux ans…
C’était en avril 2005, quatre mois avant sa chute, que l’équipe d’Ould Taya avait décidé d’adosser les mauritaniens au week-end universel (samedi et dimanche). Le Premier ministre de l’époque, Sghaïr Ould Mbareck avait justifié l’abandon du jeudi et vendredi, week-end en vigueur depuis 1983, par le fait que le pays perdait 17 milliards d’ouguiyas.
C’était sous Ould Haidalla que la Mauritanie avait abandonné, chari’a obligeait en ce temps-là, un férié qui, bien qu’inscrit jusqu’aujourd’hui dans l’inconscient collectif d’une bonne partie de la population (Deïmess, de dimanche, pour dire : « je vais passer la fin de semaine… »), avait été présenté comme contraire aux valeurs islamiques… Sa reprise avait été perçue comme une volonté d’Ould Taya et son gouvernement de ‘prouver leur allégeance’ à Israél et aux USA.
Ce fut non sans fâcherie avec quelques personnalités religieuses de la place alors en proie à une espèce de chasse aux sorcières qui avait tout l’air d’un ‘faire valoir’ aux yeux des gendarmes du monde que se voulaient les USA et leurs alliés… A présent nous revoilà instituant le vendredi repos hebdomadaire…
Sacré vendredi ou vendredi sacré ?
Si en 2005, les autorités avaient argué qu’avec le week-end ‘islamique’ on perdait des milliards, y revenir aujourd’hui en 2007, signifie-t-il que pareil prétexte était archi faux même s’il avait découlé, comme l’avait prétendu le PM de l’époque, d’une étude commanditée par le gouvernement dans le but d’en connaître les incidences économiques ?
La conception du repos après le travail correspond dans la mentalité judéo-chrétienne au fait que Dieu ayant créé le monde en six jours, s’est ‘reposé’ au septième jour. Or l’idée que ‘Dieu se repose’ est impensable, voire blasphématoire, en islam. Ce qui est écrit dans les texte islamiques, c’est que Dieu a créé les cieux et la terres et ce qui s’y trouve en six, puis il s’est ajusté sur le trône (Istiwa’ Alal Arch)…Aussi, des les caractères d’Allah, le concept ‘Adj’z’ (incapacité) est-il exclu. Ne se reposent que ceux qui se fatiguent.
Et dans le coran (sourate Ar’rahmane), il est dit que « chaque jour, Il (Allah) est occupé » : ‘koull’ yawmin houwa fii cha’nin’…Celui qui de toutes choses est capable, ne se repose vraiment pas. Dieu est omnipotent, omniscient, omniprésent… Et c’est Lui qui a décrété qu’après la prière du vendredi, les croyants se dispersent et cherchent des avantages d’Allah…Pourquoi alors nos imams veulent coûte que coûte voir dans le vendredi une fête musulmane à côté de ce que représente le samedi pour les juifs, le dimanche pour les chrétiens ?
Si nous avons choisi de nous reposer le vendredi, ce n’est pas la peine de chercher à y trouver une justification religieuse. Elle peut être culturelle, idéologique, politique, économique, mais pas forcément religieuse cette décision.
D’ailleurs avec un monde où tout file à une vitesse extravagante, le repos est fait pour les paresseux.
bentocka@yahoo.fr
La Tribune N°379 du 18/12/07
source : La Tribune (Mauritanie)
C’était en avril 2005, quatre mois avant sa chute, que l’équipe d’Ould Taya avait décidé d’adosser les mauritaniens au week-end universel (samedi et dimanche). Le Premier ministre de l’époque, Sghaïr Ould Mbareck avait justifié l’abandon du jeudi et vendredi, week-end en vigueur depuis 1983, par le fait que le pays perdait 17 milliards d’ouguiyas.
C’était sous Ould Haidalla que la Mauritanie avait abandonné, chari’a obligeait en ce temps-là, un férié qui, bien qu’inscrit jusqu’aujourd’hui dans l’inconscient collectif d’une bonne partie de la population (Deïmess, de dimanche, pour dire : « je vais passer la fin de semaine… »), avait été présenté comme contraire aux valeurs islamiques… Sa reprise avait été perçue comme une volonté d’Ould Taya et son gouvernement de ‘prouver leur allégeance’ à Israél et aux USA.
Ce fut non sans fâcherie avec quelques personnalités religieuses de la place alors en proie à une espèce de chasse aux sorcières qui avait tout l’air d’un ‘faire valoir’ aux yeux des gendarmes du monde que se voulaient les USA et leurs alliés… A présent nous revoilà instituant le vendredi repos hebdomadaire…
Sacré vendredi ou vendredi sacré ?
Si en 2005, les autorités avaient argué qu’avec le week-end ‘islamique’ on perdait des milliards, y revenir aujourd’hui en 2007, signifie-t-il que pareil prétexte était archi faux même s’il avait découlé, comme l’avait prétendu le PM de l’époque, d’une étude commanditée par le gouvernement dans le but d’en connaître les incidences économiques ?
La conception du repos après le travail correspond dans la mentalité judéo-chrétienne au fait que Dieu ayant créé le monde en six jours, s’est ‘reposé’ au septième jour. Or l’idée que ‘Dieu se repose’ est impensable, voire blasphématoire, en islam. Ce qui est écrit dans les texte islamiques, c’est que Dieu a créé les cieux et la terres et ce qui s’y trouve en six, puis il s’est ajusté sur le trône (Istiwa’ Alal Arch)…Aussi, des les caractères d’Allah, le concept ‘Adj’z’ (incapacité) est-il exclu. Ne se reposent que ceux qui se fatiguent.
Et dans le coran (sourate Ar’rahmane), il est dit que « chaque jour, Il (Allah) est occupé » : ‘koull’ yawmin houwa fii cha’nin’…Celui qui de toutes choses est capable, ne se repose vraiment pas. Dieu est omnipotent, omniscient, omniprésent… Et c’est Lui qui a décrété qu’après la prière du vendredi, les croyants se dispersent et cherchent des avantages d’Allah…Pourquoi alors nos imams veulent coûte que coûte voir dans le vendredi une fête musulmane à côté de ce que représente le samedi pour les juifs, le dimanche pour les chrétiens ?
Si nous avons choisi de nous reposer le vendredi, ce n’est pas la peine de chercher à y trouver une justification religieuse. Elle peut être culturelle, idéologique, politique, économique, mais pas forcément religieuse cette décision.
D’ailleurs avec un monde où tout file à une vitesse extravagante, le repos est fait pour les paresseux.
bentocka@yahoo.fr
La Tribune N°379 du 18/12/07
source : La Tribune (Mauritanie)