Le Mali,qui était l’une des exceptions démocratiques, – du moins dans le cadre de l’alternance politique- de la sous région, vient de vivre un retour en arrière démocratique à seulement un mois des élections présidentielles, qui devraient, encore une fois, confirmer l’ancrage de ce pays dans le processus démocratique.
Les acquis démocratiques viennent d’être sapés au nom de sa dite préservation ou restauration. Très drôle, l’humour militaire chez nous autres.
L’ironie du sort est que le président sortant -qui ne se représente pas au prochaines échéances- et qui vient d’être « déposé » était l’un des artisans de la première alternance démocratique. L’histoire retiendra la gratitude du peuple malien envers cet homme de conciliation qu’est Amadou Toumani Touré (ATT).
Le contexte politique, sécuritaire et social n’était certes pas favorable à « l’homme faible » de Bamako, cependant la tension politique n’avait pas atteint son paroxysme jusqu’à faire présager un coup de force de la part d’un petit groupuscule d’officiers (menés par un capitaine) et sous officiers.
A la lumière de ce qui vient de se passer, il semblerait que la rupture générationnelle soit consommée au sein de l’armée malienne.
Bamako, pris entre les éléments d’AQMI et la rébellion Touareg du MNLA (qui couvait comme un volcan, a refait irruption de façon spectaculaire), n’a pas les moyens ni matériels, ni humains de défendre l’intégrité et l’intégralité de son vaste territoire.
Si la faible résistance de la garde présidentielle traduit la situation précaire dans laquelle vit l’armée malienne, elle montre aussi combien ATT, contrairement à bon nombre de chefs d’état africains n’est pas attaché au pouvoir. Il aurait créé, sinon, une aile de super puissante au sein de son armée - à savoir sa garde présidentielle- au détriment du reste de l’armée.
Les positions sous régionales relatives à la lutte concertée contre AQMI n’aboutirent jamais. Et Nouakchott ne s’est jamais embarrassé de formulation diplomatique pour déplorer à tort ou à raison la perméabilité des autorités maliennes vis-à-vis de la lutte contre le terrorisme.
Quant à Paris ne voyant plus en ATT, l’homme de la situation, lui tourne le dos au profit d’Ould Abdel Aziz de la Mauritanie.
Même le communiqué du Quai d’Orsay est limpide; ce qu’attendent les Français c’est juste des élections libres dans les plus bref délais (en langage plus simple on tourne la page ATT). On a vu Paris être, même pour la forme plus ferme que cela.
Mais ce qui est plus déplorable c’est l’absence totale de défenseurs, non pas d’ATT, mais des institutions qu’il représentait.
Et cela traduit l’ingratitude et le manque de convictions dans des idéaux et des valeurs érigées en principe. La république malienne à été violée, les acquis démocratiques bafoués, et l’intégrité du territoire plus que jamais menacés par le fait d’une absence de commandement. Les rebelles n’ont-ils pas fait état de leur intention à profiter de cette situation pour gagner du terrain ?
Que le président ATT soit incapable de gérer la crise du nord, ni de lutter contre AQMI, que la corruption soit galopante, que les narco trafiquants fricotent avec de haut gradés de l’armée, que des quartiers soient rebaptisés COCAINE CITY dans ce pays est indéniable ; mais qu’on en arrive à une minuterie conduisant à un coup d’état, nous voila dans une autre configuration qui est inacceptable.
Si la gouvernance d’ATT est jugée chaotique, ainsi que son incapacité et incompétence à gouverner ( « argument » mis en avant par les mutins), il ne revient aucunement à l’armée de décider d’abréger le choix du peuple malien et ce à un mois juste de la fin de sa magistrature.
Ainsi, le devoir de résistance s’impose, aux militants de la démocratie et du respect du calendrier républicain.
Cette nouvelle donne risque davantage de faire sombrer le Mali dans un chaos total qui aura des conséquences sous régionales incommensurables.
On a envie de dire mais à qui profite le crime ?
Diallo Saidou Nourou
Source: Kassataya
Les acquis démocratiques viennent d’être sapés au nom de sa dite préservation ou restauration. Très drôle, l’humour militaire chez nous autres.
L’ironie du sort est que le président sortant -qui ne se représente pas au prochaines échéances- et qui vient d’être « déposé » était l’un des artisans de la première alternance démocratique. L’histoire retiendra la gratitude du peuple malien envers cet homme de conciliation qu’est Amadou Toumani Touré (ATT).
Le contexte politique, sécuritaire et social n’était certes pas favorable à « l’homme faible » de Bamako, cependant la tension politique n’avait pas atteint son paroxysme jusqu’à faire présager un coup de force de la part d’un petit groupuscule d’officiers (menés par un capitaine) et sous officiers.
A la lumière de ce qui vient de se passer, il semblerait que la rupture générationnelle soit consommée au sein de l’armée malienne.
Bamako, pris entre les éléments d’AQMI et la rébellion Touareg du MNLA (qui couvait comme un volcan, a refait irruption de façon spectaculaire), n’a pas les moyens ni matériels, ni humains de défendre l’intégrité et l’intégralité de son vaste territoire.
Si la faible résistance de la garde présidentielle traduit la situation précaire dans laquelle vit l’armée malienne, elle montre aussi combien ATT, contrairement à bon nombre de chefs d’état africains n’est pas attaché au pouvoir. Il aurait créé, sinon, une aile de super puissante au sein de son armée - à savoir sa garde présidentielle- au détriment du reste de l’armée.
Les positions sous régionales relatives à la lutte concertée contre AQMI n’aboutirent jamais. Et Nouakchott ne s’est jamais embarrassé de formulation diplomatique pour déplorer à tort ou à raison la perméabilité des autorités maliennes vis-à-vis de la lutte contre le terrorisme.
Quant à Paris ne voyant plus en ATT, l’homme de la situation, lui tourne le dos au profit d’Ould Abdel Aziz de la Mauritanie.
Même le communiqué du Quai d’Orsay est limpide; ce qu’attendent les Français c’est juste des élections libres dans les plus bref délais (en langage plus simple on tourne la page ATT). On a vu Paris être, même pour la forme plus ferme que cela.
Mais ce qui est plus déplorable c’est l’absence totale de défenseurs, non pas d’ATT, mais des institutions qu’il représentait.
Et cela traduit l’ingratitude et le manque de convictions dans des idéaux et des valeurs érigées en principe. La république malienne à été violée, les acquis démocratiques bafoués, et l’intégrité du territoire plus que jamais menacés par le fait d’une absence de commandement. Les rebelles n’ont-ils pas fait état de leur intention à profiter de cette situation pour gagner du terrain ?
Que le président ATT soit incapable de gérer la crise du nord, ni de lutter contre AQMI, que la corruption soit galopante, que les narco trafiquants fricotent avec de haut gradés de l’armée, que des quartiers soient rebaptisés COCAINE CITY dans ce pays est indéniable ; mais qu’on en arrive à une minuterie conduisant à un coup d’état, nous voila dans une autre configuration qui est inacceptable.
Si la gouvernance d’ATT est jugée chaotique, ainsi que son incapacité et incompétence à gouverner ( « argument » mis en avant par les mutins), il ne revient aucunement à l’armée de décider d’abréger le choix du peuple malien et ce à un mois juste de la fin de sa magistrature.
Ainsi, le devoir de résistance s’impose, aux militants de la démocratie et du respect du calendrier républicain.
Cette nouvelle donne risque davantage de faire sombrer le Mali dans un chaos total qui aura des conséquences sous régionales incommensurables.
On a envie de dire mais à qui profite le crime ?
Diallo Saidou Nourou
Source: Kassataya