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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

CULTUREL: Portrait Les Cruellas (1/2) : Marième FAYE, comédienne


CULTUREL:  Portrait Les Cruellas (1/2) : Marième FAYE, comédienne
Hors de la scène Marième Faye est une jeune femme qui ne perd rien de son franc parler. Le même qui a fait le succès des Cruellas. Une pièce de théâtre qui décrit de façon crue les rapports entre les sexes. Rencontre avec une comédienne qui vit pour son art et assume son statut de femme libérée.

On a le sentiment de causer une copine qu’on revoit pour la deuxième fois seulement. C’est une ‘fille’ sympa qui rit aux éclats. Avec qui, on prend le café sans sentir le temps passé… Elle ne vous dira pas son âge. Ce qu’elle vous confiera, sans ambages, c’est qu’elle aime se promener dans les marchés, renifler l’odeur des légumes frais, faire la cuisine mais pas pour en faire une routine. Elle vous avertira ensuite que l’autorité lui file des boutons, comme le pollen lui gratouille les naseaux. Au milieu de la conversation, elle peut vous sortir une phrase de salon : ‘J’ai pas beaucoup de copines, tous les gens importants pour moi, je les ai connus dans le théâtre’. Y compris son mari, un designer qu’elle a rencontré dans les coulisses et qui fait le décor de ses pièces. Bref, elle est une compagnie amusante, d’une élégance rassurante.

L’allure est féline, la moue taquine. Le geste est mou. La peau est laissée en l’état, celle d’une Lébou. Le regard est émerveillé. Le sourire est spontané. Marième est drôle. Même sans rôle. Toujours admiratrice, et quelques fois provocatrice. Habillée relax et habituée à causer avec la presse, elle évacue bien le stress. Elle ne cherche plus les mots. Mais avoue seulement ses maux : la timidité en premier. Le théâtre l’a soignée sans la guérir. Marième Faye est une comédienne qui fait courir. Les Cruellas, c’est elle et sa complice de toujours Mada Ndiaye. Elle y joue la fille qui attend le dernier souffle de son vieillard de mari pour rafler l’héritage. Sur scène, les deux échangent, sans retenue, leurs secrets dans le menu. Elles parlent de sexe et traitent les hommes de cons, sans complexe. Marième Faye dit : ‘Quand je monte sur scène, je ne fais pas dans l’autocensure. J’aime bien parler des choses qui me touchent, sans faire dans le vulgaire’. Elle ne cherche pas à choquer.

Seulement, elle reste interloquée devant une certaine hypocrisie sexuellement transmissible : ‘Les jeunes sont très actifs sur le plan sexuel, mais on ne veut pas en parler !’. Avec Les Cruellas, le public, en d’autres lieux, aurait sans doute servi une holà. Le spectateur a été appâté par cet aparté libertin entre filles. La pièce a fait un carton sur toutes les scènes à Dakar. Elle a été retenue dans le ‘Off’ du prestigieux festival d’Avignon, une médaille qu’elle arbore fièrement à l’image d’une championne olympique. Elle lance comme une réplique : ‘C’est quelque chose dé ...’ Elle jubile comme une prêtresse qui a enfin formulé le bon prêche qui emballe la messe : ‘Cela fait dix ans, que je fais du théâtre, j’ai jamais eu un accueil pareil. J’ai l’impression que là, avec Les Cruellas, j’ai touché quelque chose que les gens avaient envie d’entendre. Ils en avaient marre qu’on leur ressasse toujours la même chose.’

Son théâtre est comique et satirique. Elle est libre, libérée et milite de façon délibérée : ‘Je me sens libre d’exprimer ce que je ressens’, balance-t-elle. Sur les planches, elle règle son compte à une société overdosée à la testostérone. Elle avoue d’ailleurs : ‘De toute façon lorsqu’on prend un personnage, c’est parce qu’on y trouve un point commun quelque part, même si ce n’est pas vraiment nous… ’ Elle critique l’ordre phallocratique. Dans la vie, Marième Faye est un peu comme le personnage de son One woman show, Madame Marguerite. Elle refuse ‘tout ce poids que l’on veut faire porter aux femmes, ces interdits, ces lois non écrites’. Elle vilipende pas mal de choses : l’éducation, le rapport de sexe et souvent l’ordre naturel des choses. Sur un ton plus blasé qu’amer, elle vitupère : ‘Nous les femmes, on nous a inculqué tellement de choses : trouver un bon mari, faire des enfants et la cuisine. Je ne suis pas partante pour ce rêve’. Rebelle ? ‘Un peu, oui’, reconnaît-elle avec un sourire en bretelle. Avant de développer : ‘Autant que je me souvienne, mes parents m’ont toujours considérée comme quelqu’un d’assez à part. Moi, il ne faut pas me dire qu’il ne faut pas faire ça, ou que c’est impossible. Il n’y a pas un chemin tout tracé dans la vie.’ C’est une autodidacte du quatrième art. Qui croit plus au travail qu'à la fortune du hasard : ‘Je pense qu’il y a 0,5 % de talent, tout le reste n’est que du boulot. Il n’y a pas de truc magique. Si tu dois monter sur scène pour faire un spectacle d’une heure, il faut que tu prennes deux mois au moins pour bosser, faire des recherches de personnages, aller jusqu’au bout. C’est que du boulot !’

Elle est montée sur les planches au débotté. Choisie parmi le public, à 12 ans, elle fait sa première scène. C’était juste pour remplacer une comédienne absente ce jour-là. On l’a vue ensuite grandir dans Grandakar-Usine, une pièce de Boubacar Boris Diop et Oumar Ndao. Elle y campe le rôle d’une mère de famille, désespérée mais combattive. On l’apercevra plus tard dans Demain la fin du monde, jouant la bachelière dubitative. Elle n’a pas fait le Conservatoire. Parce que c’était trop long. Elle voulait jouer tout de suite avec ou sans le savoir. Son atout : elle a rencontré ‘des gens qui vivent pour le théâtre’. ‘Marcia de Castro’, ‘Pape Faye’ reviennent souvent sur ces lèvres en galère de lipo. Elle évoque ce passé récent ; moins pour faire le topo que pour distribuer cartes de reconnaissance : ‘Toutes ces rencontres ont fait que j’ai vraiment aimé le métier parce que j’ai rencontré des gens qui m’ont montré que c’est tout un art, c’est une profession qu’il faut prendre au sérieux’.

La passion de la scène est donc contagieuse et se vit de façon saine. Elle a apprécié et s’est défoncée sur les planches. Multipliant les stages avec l’âge. Elle reconnaît aujourd’hui : ‘J’ai eu la chance de me frotter aux plus grands dès le début.’ Elle a nourri sa carrière de rencontres infinies. ’Je suis ouverte à toute création, je n’aime pas m’enfermer dans une chose, travailler avec une seule personne toute ma vie. Je trouve que c’est plus riche d’aller vers les autres, de faire des rencontres et puis de travailler avec le maximum de personnes parce qu’ils ont chacun quelque chose à t’apporter’. N’empêche, elle forme depuis une décennie le binôme avec Patricia Gomis. C’est une affaire de femmes clowns dénommée, Côté Jardin. Pourtant de sa vie, elle n’avait jamais pensé faire rire. D’ailleurs, elle n’a pas un faciès pour, mais elle le fait pour les enfants malades ou sages - en guise de cadeau d’anniversaire. On l’imagine mal avec un nez rouge, tentant d’arracher le sourire à une marmaille aux yeux rouges. Pourtant, il faut s’y faire. ‘On est les premières femmes clowns en Afrique’, se vante-t-elle.

Faire le pitre devant le public jeune est une ‘expérience géniale’ pour la comédienne qui souligne le côté narcisso – cathartique de la chose : ’Nous avons tous un côté ridicule que l’on essaie de cacher, le clown, c’est qu’il le met en valeur’. Faire rigoler une môme malade est peut-être une cure, mais pas toujours une sinécure pour Marième Faye. Elle compare : ‘C’est plus dur, il faut être encore plus juste dans le jeu. Avec un enfant, il faut que ça bouge tout le temps. Si au bout de cinq minutes, ça ne l’intéresse pas, il va faire autre chose.’ Au-delà des rôles, elle aime le camouflage provisoire qu’offre la scène. C’est à la fois un contrôle continu de créativité et un masque pour inconnu : ‘Quand tu joues, tu deviens une autre personne. C’est pour cela que dans la rue on te lance : ‘’Ah oui, c’est toi, je t’avais pas reconnu ‘’ . C’est des choses qui font plaisir, cela veut dire que tu as poussé ton personnage assez loin pour qu’on oublie ta personne.’

Fatou K. SENE & Abdou Rahmane MBENGUE


Source: walffadjri
(M)
Jeudi 18 Octobre 2007 - 14:00
Jeudi 18 Octobre 2007 - 14:11
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