Les deux candidats qui restent en compétition pour l’accession à la magistrature se sont livrés aux questions de la presse pour saluer ce «grand jour». Si Sidy Ould Cheikh Abdellahi a renouvelé son intention de reconnaître les résultats, Ahmed Ould Daddah continue d’entretenir le flou et d’esquisser sa Mauritanie de demain.
Après le Chef de l’Etat qui était sous les feux médiatiques au Centre des Impôts, l’attraction était incontestablement les deux candidats qui se disputent le fauteuil du Président que devra délivrer la longue nuit mauritanienne. Les bureaux de vote, où ils étaient venus exécuter leur devoir de citoyens, étaient pris d’assaut par de nombreux militants qui étaient venus apporter leur soutien. Pendant que le soleil tardait à éclairer la matinée de Nouakchott plongée ces derniers jours dans une fraîcheur incroyable, Sidy Ould Cheikh Abdellahi a, très tôt, pris le chemin du Centre des statistiques, niché dans le quartier de Tevragh Zeini, pour glisser son bulletin dans l’urne. Sourire aux lèvres, le candidat indépendant, avare cette fois-ci, en paroles a tout simplement appelé à la tenue d’un scrutin présidentiel calme pour le bénéfice de tout le peuple mauritanien. «Ce jour sera forcément historique car notre pays va entrer dans une nouvelle ère. Ce sera le grand jour», lance le candidat indépendant. Comme l’homme tient à accompagner cette entrée de la Mauritanie dans l’histoire de la démocratie, il a repris le refrain qu’il n’avait de cesse d’entonner ces derniers jours : «Je reconnaîtrai les résultats parce que ce sera le choix du peuple mauritanien. En plus, je féliciterai mon adversaire si je perds cette élection», annonce Sidy Ould Cheikh Abdellahi.
A l’autre bout de la ville, Ahmed Ould Daddah s’est débattu de toutes ses forces pour percer la marée de têtes qui s’est agglutinée devant les portes de l’Ecole normale supérieure de Nouakchott, vautrée en plein cœur de Luksar. Le plus vieil opposant de la Mauritanie, qui n’a jamais été aussi proche de son but présidentiel, a voulu saluer ce moment historique en continuant toujours d’entretenir le doute sur sa future reconnaissance des résultats. «J’espère que ce jour nous permettra de fermer une page douloureuse de notre histoire pour en ouvrir une, dont j’espère qu’elle sera celle de paix, de la reconstruction de l’unité nationale pour la refraternisation du peuple mauritanien», déclare le secrétaire général du Rassemblement des forces du changement (Rfd).
Aussi, rêve-t-il d’une Mauritanie qui aura «la paix avec une administration non pas répressive, mais au service des citoyens, contre la corruption le dérapage et le détournement des deniers publics et la descente aux enfers du peuple mauritanien pour un développement économique pour tous et pour une Mauritanie plus honorable, sur le plan régional et international» . Car, pour lui une autre Mauritanie n’est possible qu’avec lui pour une alternance politique totale.
LE QUOTIDIEN