Apparemment, le chef de l'État a essayé de prendre les devants face à la montée vertigineuse des périls. Il a unilatéralement décrété des mesures dont l'efficacité peut ne pas être évidente à long terme. Il a fait machine arrière sur les ponctions généralisées des salaires des fonctionnaires. Preuve d'une certaine approximation dans la prise de décisions. Certains pensent même que la réaction est tardive et que la règle la plus élémentaire selon laquelle "gouverner c'est prévoir" a été ignorée.
Soit. En tout état de cause, le constat qui se dégage est que le "sursaut présidentiel" dénote d'une prise de conscience qu'il y a une crise profonde dans le pays qui atteint des niveaux insoupçonnés. Avec d'autres développements catastrophiques visibles dans un proche avenir. Vérité de Lapalisse, diraient certains car contrairement aux tenants du pouvoir, une partie de l'opposition particulièrement le Front Siggil Sénégal et une "certaine presse qui dérange" avaient vu le danger. Le mal-vivre d'une population laissée à elle-même face à l'inflation galopante. Le malaise d'une jeunesse qui depuis longtemps apprend à "vivre dans le danger" en prenant le large vers un "Paradis" problématique. La déchéance d'une paysannerie qui vit le martyre faute de semences donc loin d'espérer une récolte fructueuse. Les signaux rouges étaient donc là mais il est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, dit le célèbre adage. Ils n'avaient pas voulu voir.
Aujourd'hui, ils ont ouvert les yeux face à la situation de panique et d'angoisse collective qui engendre un aspect simultanément monotone et monstrueux. Une vraie crise étend ses tentacules ici et là. La crise d'un système social et politique qui renvoie à l'idée d'une rupture décisive dans les différents mécanismes des relations entre les acteurs. Depuis la présidentielle dernière, une incompréhension notoire occupe le champ politique sénégalais. Et le président refuse tout dialogue avec l'opposition la plus représentative qui a mis du temps à reconnaître sa légitimité après une élection qu'elle juge émaillée de dysfonctionnements qui lui enlèveraient toute sa transparence. La reconnaissance implicite par le président de la République qu'il y a bien crise conforte donc les partisans de Dansokho qui en ont déjà fait une conviction depuis belle lurette. D'où leur engagement de vouloir "redresser le pays" "Siggil Senegaal".
Leur idée d'assises nationales semble donc trouver toute sa pertinence. D'ailleurs, les leaders de cette coalition exultent à l'image de Moustapha Niasse qui se dit prêt à aider sa patrie qui traverse une mauvaise passe. À côté de ces leaders de l'opposition, les centrales syndicales veulent une concertation pour prendre en charge leurs préoccupations. Hélas, les gouvernants ont apparemment d'autres "chats à fouetter". Le désir de diriger encore et encore l'emporte sur les vrais problèmes existentiels qui assaillent le citoyen lambda. Les "petites histoires" au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), se répercutent sur l'État qui, en principe, doit être neutre. Résultat: il y a une disparition des repères d'ordre moral et juridique. On ne respecte plus ce que l'on vénérait hier.
On s'habitue à tout. On méconnaît les répartitions des compétences entre les institutions de la République. On menace un président d'une auguste Assemblée nationale accusé d'avoir l'audace de convoquer un fils de président qui gère le bien public. En haut lieu, on raconte à longueur de journaux des discussions et disputes de bas étages. La République serait-elle aussi en crise ? En tout cas on peut se féliciter de l'aveu du président face à la souffrance des Sénégalais. Reste à savoir les véritables causes du drame au-delà du fameux bouc-émissaire du baril du pétrole.
Auteur: Mame Gor NGOM
Le matin
Soit. En tout état de cause, le constat qui se dégage est que le "sursaut présidentiel" dénote d'une prise de conscience qu'il y a une crise profonde dans le pays qui atteint des niveaux insoupçonnés. Avec d'autres développements catastrophiques visibles dans un proche avenir. Vérité de Lapalisse, diraient certains car contrairement aux tenants du pouvoir, une partie de l'opposition particulièrement le Front Siggil Sénégal et une "certaine presse qui dérange" avaient vu le danger. Le mal-vivre d'une population laissée à elle-même face à l'inflation galopante. Le malaise d'une jeunesse qui depuis longtemps apprend à "vivre dans le danger" en prenant le large vers un "Paradis" problématique. La déchéance d'une paysannerie qui vit le martyre faute de semences donc loin d'espérer une récolte fructueuse. Les signaux rouges étaient donc là mais il est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, dit le célèbre adage. Ils n'avaient pas voulu voir.
Aujourd'hui, ils ont ouvert les yeux face à la situation de panique et d'angoisse collective qui engendre un aspect simultanément monotone et monstrueux. Une vraie crise étend ses tentacules ici et là. La crise d'un système social et politique qui renvoie à l'idée d'une rupture décisive dans les différents mécanismes des relations entre les acteurs. Depuis la présidentielle dernière, une incompréhension notoire occupe le champ politique sénégalais. Et le président refuse tout dialogue avec l'opposition la plus représentative qui a mis du temps à reconnaître sa légitimité après une élection qu'elle juge émaillée de dysfonctionnements qui lui enlèveraient toute sa transparence. La reconnaissance implicite par le président de la République qu'il y a bien crise conforte donc les partisans de Dansokho qui en ont déjà fait une conviction depuis belle lurette. D'où leur engagement de vouloir "redresser le pays" "Siggil Senegaal".
Leur idée d'assises nationales semble donc trouver toute sa pertinence. D'ailleurs, les leaders de cette coalition exultent à l'image de Moustapha Niasse qui se dit prêt à aider sa patrie qui traverse une mauvaise passe. À côté de ces leaders de l'opposition, les centrales syndicales veulent une concertation pour prendre en charge leurs préoccupations. Hélas, les gouvernants ont apparemment d'autres "chats à fouetter". Le désir de diriger encore et encore l'emporte sur les vrais problèmes existentiels qui assaillent le citoyen lambda. Les "petites histoires" au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), se répercutent sur l'État qui, en principe, doit être neutre. Résultat: il y a une disparition des repères d'ordre moral et juridique. On ne respecte plus ce que l'on vénérait hier.
On s'habitue à tout. On méconnaît les répartitions des compétences entre les institutions de la République. On menace un président d'une auguste Assemblée nationale accusé d'avoir l'audace de convoquer un fils de président qui gère le bien public. En haut lieu, on raconte à longueur de journaux des discussions et disputes de bas étages. La République serait-elle aussi en crise ? En tout cas on peut se féliciter de l'aveu du président face à la souffrance des Sénégalais. Reste à savoir les véritables causes du drame au-delà du fameux bouc-émissaire du baril du pétrole.
Auteur: Mame Gor NGOM
Le matin