Si le président acceptait d’écouter les messages pressants que ne cessent de lui adresser le peuple, il éviterait la vindicte populaire dont tous les ingrédients sont réunis pour détoner. Le quotidien des mauritaniens a commencé par une longue attente observée par des citoyens qui savent garder patience et prouver leur bonne foi en ce que leur disent les hommes au pouvoir. Malgré les rendez-vous manqués, les promesses alléchantes qui ont fait rêver comme dans un conte de fée mille et un mauritaniens, nombreux sont ceux qui ont continué à se dire que cette fois, la Mauritanie va repartir sur le bon pied.
Les coups de tête du « président des pauvres », les visites à l’improviste dans les services publics, la réhabilitation des voiries de Nouakchott ont davantage accentué l’horizon d’attente chez des populations longtemps bernés par les discours politiques nourris à la sève de la propagande anesthésiante. Mais c’est sans compter avec la volte-face que le peuple oppose à cette simulation entretenue par la machine gouvernementale. La réalité est prégnante pour être masquée par les mots.
La misère nue pour être habillée par la parodie d’un changement de main estampillé « mouvement de rectification ». Les concepts de lutte contre la gabegie, de programmes de solidarité, d’amendements constitutionnels se vident à mesure que le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf continue de stagner, à mesure que les prix flambent, les révoltes estudiantines prendre de l’ampleur. Le point de départ de toute révolution commence par l’appel social qui finit par mobiliser toutes les forces politiques et gagner le terrain insurrectionnel. Les signaux de cette déferlante ont été adressés à maintes reprises au président fraichement encore installé dans son fauteuil. Deux immolations en une année, un mort par balle à Maghama , les procès de militants de l’IRA, de TPMN , et depuis plusieurs jours des cascades d’arrestations dans les milieux estudiantins suite aux mouvements de grèves. Dans les camps des rapatriés mauritaniens du Sénégal la précarité aggrave les conditions de vie des revenants.
Un autre front s’est ouvert avec l’arrivée massive de réfugiés Touarègues du Mali dans un contexte de risques de famine qui touche tout le sahel. Mais ce qui semble inquiétant, c’est cette indifférence affichée par un homme qui pense que la Mauritanie n’est ni la Libye, ni la Syrie, la Tunisie, l’Egypte pour accepter de dialoguer avec la classe politique non participante aux journées de concertations passées, pour écouter les cris de détresse des citoyens écrasés par la spirale des prix. Les troubles universitaires sont assimilés à des escarmouches commandités par ses adversaires de l’opposition radicale.
La Mauritanie ne mérite pas d’être sacrifiée à l’autel de fausses comparaisons qui ne manqueront d’être vraies que par le refus du pouvoir de respecter les revendications populaires. Le printemps arabe a commencé depuis des décennies. Il a fallu que le détonateur se déclenche pour faire tomber les fous des pouvoirs. La longévité d’un président est très relative. Elle ne doit pas tromper par les illusions d’une démocratie titubante avec des semblants de réformes jamais appliquées.
La seule confiance sur laquelle doit se fonder un président c’est de tendre l’oreille au peuple et de s’éloigner de son ego quand il sent que celui –ci l’empêche de voir ce qui se passe au –delà de sa forteresse.
Cheikh Tidiane Dia
Source: Le Renovateur
Les coups de tête du « président des pauvres », les visites à l’improviste dans les services publics, la réhabilitation des voiries de Nouakchott ont davantage accentué l’horizon d’attente chez des populations longtemps bernés par les discours politiques nourris à la sève de la propagande anesthésiante. Mais c’est sans compter avec la volte-face que le peuple oppose à cette simulation entretenue par la machine gouvernementale. La réalité est prégnante pour être masquée par les mots.
La misère nue pour être habillée par la parodie d’un changement de main estampillé « mouvement de rectification ». Les concepts de lutte contre la gabegie, de programmes de solidarité, d’amendements constitutionnels se vident à mesure que le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf continue de stagner, à mesure que les prix flambent, les révoltes estudiantines prendre de l’ampleur. Le point de départ de toute révolution commence par l’appel social qui finit par mobiliser toutes les forces politiques et gagner le terrain insurrectionnel. Les signaux de cette déferlante ont été adressés à maintes reprises au président fraichement encore installé dans son fauteuil. Deux immolations en une année, un mort par balle à Maghama , les procès de militants de l’IRA, de TPMN , et depuis plusieurs jours des cascades d’arrestations dans les milieux estudiantins suite aux mouvements de grèves. Dans les camps des rapatriés mauritaniens du Sénégal la précarité aggrave les conditions de vie des revenants.
Un autre front s’est ouvert avec l’arrivée massive de réfugiés Touarègues du Mali dans un contexte de risques de famine qui touche tout le sahel. Mais ce qui semble inquiétant, c’est cette indifférence affichée par un homme qui pense que la Mauritanie n’est ni la Libye, ni la Syrie, la Tunisie, l’Egypte pour accepter de dialoguer avec la classe politique non participante aux journées de concertations passées, pour écouter les cris de détresse des citoyens écrasés par la spirale des prix. Les troubles universitaires sont assimilés à des escarmouches commandités par ses adversaires de l’opposition radicale.
La Mauritanie ne mérite pas d’être sacrifiée à l’autel de fausses comparaisons qui ne manqueront d’être vraies que par le refus du pouvoir de respecter les revendications populaires. Le printemps arabe a commencé depuis des décennies. Il a fallu que le détonateur se déclenche pour faire tomber les fous des pouvoirs. La longévité d’un président est très relative. Elle ne doit pas tromper par les illusions d’une démocratie titubante avec des semblants de réformes jamais appliquées.
La seule confiance sur laquelle doit se fonder un président c’est de tendre l’oreille au peuple et de s’éloigner de son ego quand il sent que celui –ci l’empêche de voir ce qui se passe au –delà de sa forteresse.
Cheikh Tidiane Dia
Source: Le Renovateur