Un sommet des "pauvres" réunissant un millier d'altermondialistes s'est ouvert lundi soir à Sikasso, la "capitale" du coton au Mali, et tiendra ses assises jusqu'à jeudi, parallèlement au G8 prévu du 6 au 8 juin à Heiligendamm (Allemagne).
Dans une allocution prononcée à l'ouverture de la rencontre, le ministre malien du Développement social, Djibril Tangara, a déclaré que le gouvernement "partageait" certaines préoccupations des altermondialistes, notamment en matière de lutte contre le chômage, selon des propos rapportés par des organisateurs à l'AFP.
"Dans quelques jours se tiendra en Allemagne le sommet du G8. Nous devons rester très très mobilisés", a pour sa part déclaré Barry Aminata Touré, présidente de la Coalition africaine Dette et développement (CAD-Mali).
"Nous sommes déçus des discours mielleux du G8 qui ne tient pas du tout ses promesses", avait regretté avant le début du sommet le directeur exécutif de la CAD-Mali, Dounatié Dao.
"Par exemple, les pays riches n'ont pas tenu leurs engagements d'annulation de la dette des pays pauvres mais aussi d'aide au développement", avait-il ajouté.
Ce sommet des "pauvres" est symboliquement organisé à Sikasso (370 km au sud de Bamako) où "l'or blanc" du coton constitue une des seules richesses avec l'or.
Les pays africains producteurs de coton sont en effet confrontés depuis plusieurs années à un effondrement des cours, causé notamment par les subventions accordées aux producteurs des pays industrialisés, ainsi que par la baisse du dollar.
"Nous sommes les premières victimes des +Blancs+. Ils achètent nos matières premières à vil prix. Nous n'arrivons pas à nous en sortir. Il faut que cela change", a expliqué Ali Coulibaly, un paysan de Koulikoro (60 km de Bamako).
Ce sommet altermondialiste est défini par ses organisateurs comme un "Forum des peuples", un espace de "renforcement" du mouvement social malien et africain. Il est partie "intégrante" du Forum social mondial (FSM).
"A Sikasso, nous tiendrons notre sommet sous des cases, sous des paillotes, à l'air libre, alors que le G8 tiendra son sommet +enfermé+, encadré par les milliers de policiers, un peu comme si les riches de ce monde avaient mauvaise conscience", s'était félicité Nouhoun Kéita, un des porte-parole du sommet.
Les participants, qui doivent venir du Mali, de Côte d'Ivoire, du Bénin, de Guinée, du Niger et d'Europe, doivent évoquer les questions liées à la dette des pays africains, au développement, à la situation des secteurs sociaux, aux dangers des OGM, à la souveraineté alimentaire et à l'immigration.
"L'immigration, c'est le thème majeur. Fermer à double tour les frontières n'est pas la solution. Si on veut que les Africains restent chez eux, il faut mettre un accent sur le développement local", avait commenté Joël Diarra, membre de l'Association malienne des expulsés (AME), principale organisation de Maliens expulsés de leurs pays d'accueil.
Pour trouver des solutions aux problèmes de développement du continent africain, la CAD-Mali a notamment proposé la création d'une "Banque du sud" pour "contrecarrer" les effets "néfastes" de la Banque mondiale, une "banque des riches", selon elle.
La BM a regretté dimanche que les pays riches ne tiennent pas leurs promesses pour l'aide à l'Afrique et l'ouverture de leurs marchés aux exportations africaines alors qu'ils s'y étaient engagés lors d'un précédent sommet en juin 2005 à Gleneagles (Ecosse).
AFP
Source: menara ma
(M)
Dans une allocution prononcée à l'ouverture de la rencontre, le ministre malien du Développement social, Djibril Tangara, a déclaré que le gouvernement "partageait" certaines préoccupations des altermondialistes, notamment en matière de lutte contre le chômage, selon des propos rapportés par des organisateurs à l'AFP.
"Dans quelques jours se tiendra en Allemagne le sommet du G8. Nous devons rester très très mobilisés", a pour sa part déclaré Barry Aminata Touré, présidente de la Coalition africaine Dette et développement (CAD-Mali).
"Nous sommes déçus des discours mielleux du G8 qui ne tient pas du tout ses promesses", avait regretté avant le début du sommet le directeur exécutif de la CAD-Mali, Dounatié Dao.
"Par exemple, les pays riches n'ont pas tenu leurs engagements d'annulation de la dette des pays pauvres mais aussi d'aide au développement", avait-il ajouté.
Ce sommet des "pauvres" est symboliquement organisé à Sikasso (370 km au sud de Bamako) où "l'or blanc" du coton constitue une des seules richesses avec l'or.
Les pays africains producteurs de coton sont en effet confrontés depuis plusieurs années à un effondrement des cours, causé notamment par les subventions accordées aux producteurs des pays industrialisés, ainsi que par la baisse du dollar.
"Nous sommes les premières victimes des +Blancs+. Ils achètent nos matières premières à vil prix. Nous n'arrivons pas à nous en sortir. Il faut que cela change", a expliqué Ali Coulibaly, un paysan de Koulikoro (60 km de Bamako).
Ce sommet altermondialiste est défini par ses organisateurs comme un "Forum des peuples", un espace de "renforcement" du mouvement social malien et africain. Il est partie "intégrante" du Forum social mondial (FSM).
"A Sikasso, nous tiendrons notre sommet sous des cases, sous des paillotes, à l'air libre, alors que le G8 tiendra son sommet +enfermé+, encadré par les milliers de policiers, un peu comme si les riches de ce monde avaient mauvaise conscience", s'était félicité Nouhoun Kéita, un des porte-parole du sommet.
Les participants, qui doivent venir du Mali, de Côte d'Ivoire, du Bénin, de Guinée, du Niger et d'Europe, doivent évoquer les questions liées à la dette des pays africains, au développement, à la situation des secteurs sociaux, aux dangers des OGM, à la souveraineté alimentaire et à l'immigration.
"L'immigration, c'est le thème majeur. Fermer à double tour les frontières n'est pas la solution. Si on veut que les Africains restent chez eux, il faut mettre un accent sur le développement local", avait commenté Joël Diarra, membre de l'Association malienne des expulsés (AME), principale organisation de Maliens expulsés de leurs pays d'accueil.
Pour trouver des solutions aux problèmes de développement du continent africain, la CAD-Mali a notamment proposé la création d'une "Banque du sud" pour "contrecarrer" les effets "néfastes" de la Banque mondiale, une "banque des riches", selon elle.
La BM a regretté dimanche que les pays riches ne tiennent pas leurs promesses pour l'aide à l'Afrique et l'ouverture de leurs marchés aux exportations africaines alors qu'ils s'y étaient engagés lors d'un précédent sommet en juin 2005 à Gleneagles (Ecosse).
AFP
Source: menara ma
(M)