La Campagne internationale Justice pour Sankara (CIJS) demande à l'Etat burkinabé de respecter les décisions de l'Organisation des Nations unies l'invitant à faire la lumière sur l'assassinat, le 15 octobre 1987, de l'ancien président burkinabé, a déclaré vendredi à Dakar son coordonnateur, Aziz Salmone Fall, lors d'une conférence de presse.
En 2001, l'ONU a estimé que "la famille de Thomas Sankara a le droit de connaître les circonstances de sa mort", considère que le refus de mener une enquête sur la mort de l'ancien président burkinabé, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille, et la non-rectification de pacte de décès constituent "un traitement inhumain à l'égard de Mme Sankara et ses fils, contraire à l'article 7 du pacte" international relatif aux droits civils et politiques et ses deux protocoles.
En outre, "l'Etat partie n'a pu expliquer les retards en question et sur ce point, le Comité considère que, contrairement aux arguments de l'Etat partie, aucune prescription ne aurait rendre caduque l'action devant le juge militaire, seul habilité à le faire", a indiqué M. Fall.
"Le Comité considère que cette inaction depuis 2001, et ce, ee dépit des divers recours introduits depuis par les auteurs, constitue une violation", a-t-il dit face à la presse, dans le cadre de la caravane "Tom Sank 2007" commémorant l'assassinat de l'ancien chef de l'Etat burkinabé.
La caravane est partie du Mexique le 8 septembre dernier. Elle s'arrête en France, en Suisse, au Sénégal, au Mali avant d'arriver au Burkina le 14 octobre.
Aziz Salmone Fall a rappelé qu'en 1997, avant le délai de prescription décennale, la Campagne internationale justice pour Sankara avait entamé, au nom de sa veuve Mariam Sankara et de ses enfants, une procédure judiciaire devant toutes les instances juridiques du Burkina Faso.
La plainte contre X pour assassinat CIJS et faux en écriture juridique allait être "odieusement déboutée en Cour suprême, après cinq ans d'efforts", rappelle M. Fall ajoutant que "devant la partialité de la magistrature du Burkina Faso", le 15 octobre 2002, la CIJS a porté l'affaire devant le Comité des droits de l'Homme de l'ONU.
Pour le coordonnateur de la CIJS, ce "précédent contre l'impunité" coïncide avec l'année Sankara 2007 proclamée par la jeunesse africaine au forum social africain de Bamako et qui marque la vingtième commémoration de sa mort.
"Thomas Sankara a incarné l'espoir d'un changement basé essentiellement sur la contribution des forces endogènes de ses concitoyens", a souligné Aziz Salmone Fall ajoutant que "ce fut la dernière révolution africaine, interrompue dans le sang en 1987, alors qu'elle commençait à engranger des fruits prometteurs".
Sankara, a-t-il dit, a privilégié l'agriculture et les paysans pour le sursaut national, voulu créer un marché intérieur de biens de consommation de masse accessibles et variés, tenté de satisfaire pour le plus grand nombre les besoins essentiels, contribué à l'émancipation de la femme, entre autres.
Aziz Salmone Fall, a relevé que c'est "vraisemblablement, un complot international et local (qui) a assassiné Sankara en compagnie d'une dizaine de ses camarades", précisant que "les présomptions pointent son meilleur ami, le ministre de la Justice de l'époque et actuel président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, ainsi qu'un réseau de soutiens extérieurs".
Il a repris le témoignage du général Tarnue, devant la Cour internationale spéciale de la Sierra Leone, qui reconnaissait, le 4 septembre 2004, ce complot ourdi par l'actuel président du Burkina Faso, Blaise Compaoré et l'ancien chef rebelle, puis d'Etat du Libéria, Charles Taylor, qui désormais comparait devant le Tribunal pénal international (TPI) de la Haye.
"Notre victoire obtenue à l'ONU indispose les tenants de l'ordre mondial enclins à soutenir ce type de régime, bien qu'il viole les droits de la personne. La société civile mondiale est ici appelée à la rescousse pour soutenir les aspirations africaines contre l'impunité", a affirmé Aziz Fall estimant que cette lutte contre l'impunité doit être menée.
"L'impunité perpétue les assassinats des internationalistes qui osent infléchir le développement de leur peuple vers ses besoins essentiels", a-t-il insisté avant d'ajouter que "malgré les intimidations qui perdurent, la CIJS poursuivra cette lutte".
Le coordonnateur de la CIJS a en outre annoncé, le retour le 15 octobre prochain à Ouagadougou, après 19 ans d'absence, de Mariam Serme Sankara, la veuve de Thomas Sankara.
Source: allafrica
(M)
En 2001, l'ONU a estimé que "la famille de Thomas Sankara a le droit de connaître les circonstances de sa mort", considère que le refus de mener une enquête sur la mort de l'ancien président burkinabé, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille, et la non-rectification de pacte de décès constituent "un traitement inhumain à l'égard de Mme Sankara et ses fils, contraire à l'article 7 du pacte" international relatif aux droits civils et politiques et ses deux protocoles.
En outre, "l'Etat partie n'a pu expliquer les retards en question et sur ce point, le Comité considère que, contrairement aux arguments de l'Etat partie, aucune prescription ne aurait rendre caduque l'action devant le juge militaire, seul habilité à le faire", a indiqué M. Fall.
"Le Comité considère que cette inaction depuis 2001, et ce, ee dépit des divers recours introduits depuis par les auteurs, constitue une violation", a-t-il dit face à la presse, dans le cadre de la caravane "Tom Sank 2007" commémorant l'assassinat de l'ancien chef de l'Etat burkinabé.
La caravane est partie du Mexique le 8 septembre dernier. Elle s'arrête en France, en Suisse, au Sénégal, au Mali avant d'arriver au Burkina le 14 octobre.
Aziz Salmone Fall a rappelé qu'en 1997, avant le délai de prescription décennale, la Campagne internationale justice pour Sankara avait entamé, au nom de sa veuve Mariam Sankara et de ses enfants, une procédure judiciaire devant toutes les instances juridiques du Burkina Faso.
La plainte contre X pour assassinat CIJS et faux en écriture juridique allait être "odieusement déboutée en Cour suprême, après cinq ans d'efforts", rappelle M. Fall ajoutant que "devant la partialité de la magistrature du Burkina Faso", le 15 octobre 2002, la CIJS a porté l'affaire devant le Comité des droits de l'Homme de l'ONU.
Pour le coordonnateur de la CIJS, ce "précédent contre l'impunité" coïncide avec l'année Sankara 2007 proclamée par la jeunesse africaine au forum social africain de Bamako et qui marque la vingtième commémoration de sa mort.
"Thomas Sankara a incarné l'espoir d'un changement basé essentiellement sur la contribution des forces endogènes de ses concitoyens", a souligné Aziz Salmone Fall ajoutant que "ce fut la dernière révolution africaine, interrompue dans le sang en 1987, alors qu'elle commençait à engranger des fruits prometteurs".
Sankara, a-t-il dit, a privilégié l'agriculture et les paysans pour le sursaut national, voulu créer un marché intérieur de biens de consommation de masse accessibles et variés, tenté de satisfaire pour le plus grand nombre les besoins essentiels, contribué à l'émancipation de la femme, entre autres.
Aziz Salmone Fall, a relevé que c'est "vraisemblablement, un complot international et local (qui) a assassiné Sankara en compagnie d'une dizaine de ses camarades", précisant que "les présomptions pointent son meilleur ami, le ministre de la Justice de l'époque et actuel président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, ainsi qu'un réseau de soutiens extérieurs".
Il a repris le témoignage du général Tarnue, devant la Cour internationale spéciale de la Sierra Leone, qui reconnaissait, le 4 septembre 2004, ce complot ourdi par l'actuel président du Burkina Faso, Blaise Compaoré et l'ancien chef rebelle, puis d'Etat du Libéria, Charles Taylor, qui désormais comparait devant le Tribunal pénal international (TPI) de la Haye.
"Notre victoire obtenue à l'ONU indispose les tenants de l'ordre mondial enclins à soutenir ce type de régime, bien qu'il viole les droits de la personne. La société civile mondiale est ici appelée à la rescousse pour soutenir les aspirations africaines contre l'impunité", a affirmé Aziz Fall estimant que cette lutte contre l'impunité doit être menée.
"L'impunité perpétue les assassinats des internationalistes qui osent infléchir le développement de leur peuple vers ses besoins essentiels", a-t-il insisté avant d'ajouter que "malgré les intimidations qui perdurent, la CIJS poursuivra cette lutte".
Le coordonnateur de la CIJS a en outre annoncé, le retour le 15 octobre prochain à Ouagadougou, après 19 ans d'absence, de Mariam Serme Sankara, la veuve de Thomas Sankara.
Source: allafrica
(M)