«Des gouvernement puissants et des groupes armés suscitent délibérément la peur qui porte atteinte aux droits de l'homme et créé un monde de plus en plus divisé et dangereux», accuse ce matin Amnistie internationale (AI) en présentant son Rapport 2007.
« Cinq ans après le 11 septembre 2001, les États-Unis considèrent encore le monde comme un gigantesque champ de bataille pour leur "guerre au terrorisme" : ils enlèvent, arrêtent, et torturent des suspects, et les transfèrent d'un bout du monde à l'autre par "restitutions extraordinaires" », déclare Irene Khan, secrétaire générale d'AI.
Ainsi, les violations des droits de l'homme se mondialisent. «Rien n'a mieux décrit cela, selon Mme Khan, que ces "restitutions extraordinaires" auxquelles ont participé des pays aussi éloignés que l'Italie et le Pakistan, l'Allemagne et le Kenya. »
Migration et islamophobie
Le Rapport 2007 d'AI constate qu'entre-temps des dirigeants en Europe occidentale, jouant sur la peur d'une immigration incontrôlée, ont fait adopter des mesures plus sévères contre les demandeurs d'asiles et les réfugiés.
« Dans le monde entier, les travailleurs migrants se faisaient exploiter sans protection », dit le texte de 425 pages, et « en Afrique, des centaines de milliers de personnes étaient expulsées de chez elles, souvent au nom du progrès et du développement économique ».
« Le fossé entre musulmans et non-musulmans s'est accentué, aggravé par les stratégies antiterroristes » et « l'islamophobie, l'antisémitisme et l'intolérance, et les attaques contre les minorités, ont augmenté », constate AI, dont le rapport a été rendu public à Londres et à Moscou.
Mme Khan évoque «la lutte contre le terrorisme», les guerres d'Irak et d'Afghanistan, de Tchétchénie, de Colombie, du Sri Lanka, du Darfour, et celles « très médiatisées du Moyen-Orient », comme autant de «grandes crises des droits de l'homme» en 2006 et face auxquelles « la communauté internationale, méfiante et divisée, s'est révélée impuissante ou a manqué de volonté ».
Source: cyberpresse .
(M)
______________________________________________________________________
RAPPORT ANNUEL 2007 (..... MAURITANIE....)
Peine de mort : abolie en pratique
Cour pénale internationale : Statut de Rome non ratifié
Au moins 15 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire et accusées d’appartenance à une organisation terroriste. Plusieurs d’entre elles étaient susceptibles d’être considérées comme des prisonniers d’opinion. Huit personnes détenues depuis 2005 ont été remises en liberté à titre provisoire, mais d’autres ont été maintenues en détention sans inculpation. Des cas de torture en détention ont été signalés. Les pratiques esclavagistes et le travail forcé n’avaient pas disparu.
Contexte
En avril, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, a annoncé que le président déposé Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya serait autorisé à rentrer en Mauritanie, mais qu’il ne pourrait pas participer aux prochaines élections. Une nouvelle Constitution ramenant le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois a été adoptée par référendum en juin. Son article 99 exclut expressément toute réforme constitutionnelle visant à garantir le maintien d’un président au pouvoir. Les réformes devaient entrer en application à l’occasion de l’élection présidentielle prévue pour mars 2007. Ce scrutin devrait restaurer un régime civil dans le pays, dirigé par les militaires depuis un coup d’État sans effusion de sang survenu en août 2005. En novembre, la Coalition des forces pour le changement démocratique (CFCD), qui regroupe d’anciens partis d’opposition, a exprimé sa satisfaction quant aux mesures prises par le gouvernement pour garantir la transparence des élections législatives. À la suite d’une mutinerie qui a éclaté en avril dans une prison de Nouakchott et entraîné une répression de la part des autorités, la Commission nationale des droits de l’homme, créée en mai, a été chargée d’examiner les conditions de détention. Une loi promulguée en juin a assoupli la censure de la presse par le ministère de l’Intérieur et réduit les peines pour les délits de presse ; elle laissait également prévoir la création de chaînes privées de radio et de télévision. Six membres d’une nouvelle institution chargée de réglementer les médias ont été désignés en octobre.
Libérations à titre provisoire
Huit personnes inculpées d’appartenance à une association non reconnue et d’actes exposant la Mauritanie à des représailles étrangères ont été libérées à titre provisoire en juillet. Elles faisaient partie d’un groupe de 21 personnes arrêtées en 2005, parmi lesquelles figuraient Abdallahi Ould Eminou et deux ressortissants algériens. Selon certaines informations, plusieurs de ces détenus ont été torturés. Trois d’entre eux s’étaient évadés en avril de la prison centrale de Nouakchott.
Prisonniers d’opinion probables
Au moins 15 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire et accusées de liens avec Al Qaïda ou d’autres organisations terroristes. Certaines étaient susceptibles d’être considérées comme des prisonniers d’opinion. Si plusieurs ont été remises en liberté au bout de quelques jours sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles, la plupart ont été inculpées d’atteinte à la sûreté de l’État et d’association de malfaiteurs. Elles n’avaient pas été jugées à la fin de l’année.
Abderahamane Ould Lekwar et Mohamed Ould Lagdaf, tous deux officiers de l’armée, ont été arrêtés en juin en même temps que trois civils, dont l’ancien ambassadeur Mohamed Ould Mohamed Aly et le président de Démocrates sans frontières, Mohamed Salek Ould el Hadj Moktar. Les cinq hommes ont été inculpés d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État et de complot contre la Constitution.
Tous ces prisonniers étaient des proches de l’ancien président Taya.
Huit personnes, dont Med Lemine Ould Jiddi et Taher Ould Abdel Jelil, ont été arrêtées en juillet et inculpées d’actes terroristes, d’entraînement à l’étranger en vue de commettre des actes terroristes en Mauritanie et d’appartenance à une association non autorisée. Quatre d’entre elles ont été libérées à titre provisoire ; les autres étaient toujours en détention à la fin de l’année.
Esclavage
Bien que le président Vall se soit engagé à abolir toutes les pratiques esclavagistes en Mauritanie, le travail forcé et l’esclavage n’avaient, semble-t-il, pas disparu. Les estimations relatives au nombre de personnes maintenues en esclavage variaient considérablement. Au moins huit ont été libérées en juin dans la région d’Adrar, à 450 kilomètres au nord de Nouakchott, tandis que d’autres, d’après les informations disponibles, étaient toujours retenues dans la région de Tagant, à 400 kilomètres au nord-est de la capitale.
Source: thereport.amnesty.org
(M)
« Cinq ans après le 11 septembre 2001, les États-Unis considèrent encore le monde comme un gigantesque champ de bataille pour leur "guerre au terrorisme" : ils enlèvent, arrêtent, et torturent des suspects, et les transfèrent d'un bout du monde à l'autre par "restitutions extraordinaires" », déclare Irene Khan, secrétaire générale d'AI.
Ainsi, les violations des droits de l'homme se mondialisent. «Rien n'a mieux décrit cela, selon Mme Khan, que ces "restitutions extraordinaires" auxquelles ont participé des pays aussi éloignés que l'Italie et le Pakistan, l'Allemagne et le Kenya. »
Migration et islamophobie
Le Rapport 2007 d'AI constate qu'entre-temps des dirigeants en Europe occidentale, jouant sur la peur d'une immigration incontrôlée, ont fait adopter des mesures plus sévères contre les demandeurs d'asiles et les réfugiés.
« Dans le monde entier, les travailleurs migrants se faisaient exploiter sans protection », dit le texte de 425 pages, et « en Afrique, des centaines de milliers de personnes étaient expulsées de chez elles, souvent au nom du progrès et du développement économique ».
« Le fossé entre musulmans et non-musulmans s'est accentué, aggravé par les stratégies antiterroristes » et « l'islamophobie, l'antisémitisme et l'intolérance, et les attaques contre les minorités, ont augmenté », constate AI, dont le rapport a été rendu public à Londres et à Moscou.
Mme Khan évoque «la lutte contre le terrorisme», les guerres d'Irak et d'Afghanistan, de Tchétchénie, de Colombie, du Sri Lanka, du Darfour, et celles « très médiatisées du Moyen-Orient », comme autant de «grandes crises des droits de l'homme» en 2006 et face auxquelles « la communauté internationale, méfiante et divisée, s'est révélée impuissante ou a manqué de volonté ».
Source: cyberpresse .
(M)
______________________________________________________________________
RAPPORT ANNUEL 2007 (..... MAURITANIE....)
Peine de mort : abolie en pratique
Cour pénale internationale : Statut de Rome non ratifié
Au moins 15 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire et accusées d’appartenance à une organisation terroriste. Plusieurs d’entre elles étaient susceptibles d’être considérées comme des prisonniers d’opinion. Huit personnes détenues depuis 2005 ont été remises en liberté à titre provisoire, mais d’autres ont été maintenues en détention sans inculpation. Des cas de torture en détention ont été signalés. Les pratiques esclavagistes et le travail forcé n’avaient pas disparu.
Contexte
En avril, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, a annoncé que le président déposé Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya serait autorisé à rentrer en Mauritanie, mais qu’il ne pourrait pas participer aux prochaines élections. Une nouvelle Constitution ramenant le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois a été adoptée par référendum en juin. Son article 99 exclut expressément toute réforme constitutionnelle visant à garantir le maintien d’un président au pouvoir. Les réformes devaient entrer en application à l’occasion de l’élection présidentielle prévue pour mars 2007. Ce scrutin devrait restaurer un régime civil dans le pays, dirigé par les militaires depuis un coup d’État sans effusion de sang survenu en août 2005. En novembre, la Coalition des forces pour le changement démocratique (CFCD), qui regroupe d’anciens partis d’opposition, a exprimé sa satisfaction quant aux mesures prises par le gouvernement pour garantir la transparence des élections législatives. À la suite d’une mutinerie qui a éclaté en avril dans une prison de Nouakchott et entraîné une répression de la part des autorités, la Commission nationale des droits de l’homme, créée en mai, a été chargée d’examiner les conditions de détention. Une loi promulguée en juin a assoupli la censure de la presse par le ministère de l’Intérieur et réduit les peines pour les délits de presse ; elle laissait également prévoir la création de chaînes privées de radio et de télévision. Six membres d’une nouvelle institution chargée de réglementer les médias ont été désignés en octobre.
Libérations à titre provisoire
Huit personnes inculpées d’appartenance à une association non reconnue et d’actes exposant la Mauritanie à des représailles étrangères ont été libérées à titre provisoire en juillet. Elles faisaient partie d’un groupe de 21 personnes arrêtées en 2005, parmi lesquelles figuraient Abdallahi Ould Eminou et deux ressortissants algériens. Selon certaines informations, plusieurs de ces détenus ont été torturés. Trois d’entre eux s’étaient évadés en avril de la prison centrale de Nouakchott.
Prisonniers d’opinion probables
Au moins 15 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire et accusées de liens avec Al Qaïda ou d’autres organisations terroristes. Certaines étaient susceptibles d’être considérées comme des prisonniers d’opinion. Si plusieurs ont été remises en liberté au bout de quelques jours sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles, la plupart ont été inculpées d’atteinte à la sûreté de l’État et d’association de malfaiteurs. Elles n’avaient pas été jugées à la fin de l’année.
Abderahamane Ould Lekwar et Mohamed Ould Lagdaf, tous deux officiers de l’armée, ont été arrêtés en juin en même temps que trois civils, dont l’ancien ambassadeur Mohamed Ould Mohamed Aly et le président de Démocrates sans frontières, Mohamed Salek Ould el Hadj Moktar. Les cinq hommes ont été inculpés d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État et de complot contre la Constitution.
Tous ces prisonniers étaient des proches de l’ancien président Taya.
Huit personnes, dont Med Lemine Ould Jiddi et Taher Ould Abdel Jelil, ont été arrêtées en juillet et inculpées d’actes terroristes, d’entraînement à l’étranger en vue de commettre des actes terroristes en Mauritanie et d’appartenance à une association non autorisée. Quatre d’entre elles ont été libérées à titre provisoire ; les autres étaient toujours en détention à la fin de l’année.
Esclavage
Bien que le président Vall se soit engagé à abolir toutes les pratiques esclavagistes en Mauritanie, le travail forcé et l’esclavage n’avaient, semble-t-il, pas disparu. Les estimations relatives au nombre de personnes maintenues en esclavage variaient considérablement. Au moins huit ont été libérées en juin dans la région d’Adrar, à 450 kilomètres au nord de Nouakchott, tandis que d’autres, d’après les informations disponibles, étaient toujours retenues dans la région de Tagant, à 400 kilomètres au nord-est de la capitale.
Source: thereport.amnesty.org
(M)