Amadou et Mariam lors de la cérémonie des 20è Victoires de la musique, le 05 mars 2005
Les chanteurs maliens Mariam Doumbia et Amadou Bagayoko se sont rencontrés il y a 32 ans dans un institut pour jeunes aveugles. Depuis, ils forment un couple dans la vie et sur scène et sont "toujours complices", expliquent-ils.
Outre la musique, "nous sommes unis par trois choses: nous sommes aveugles, nous sommes mariés et nous avons des enfants", déclare Mariam, lors d'une conférence de presse en prélude à leur concert donné mercredi soir à Dakar.
"On se comprend, on s'aime. Si l'un se fâche, l'autre ne se fâche pas (...) C'est ça, notre secret", ajoute la chanteuse, 49 ans, pendant que son époux, 53 ans, souligne: "on est toujours +en complicité+".
Cette "complicité" se voit en coulisses dans leurs gestes: ils se cherchent des mains, semblent guetter la direction de leur regard malgré leurs lunettes noires.
Elle s'entend aussi dans leurs textes, souvent naïfs, "simples, mais c'est notre façon de nous exprimer", reconnaît Amadou, devenu aveugle à l'adolescence tandis que Mariam a perdu la vue à l'âge de cinq ans.
Leur connivence se remarque enfin lorsque la chanteuse se laisse aller à des gestes affectueux sur scène, comme mercredi soir devant des spectateurs nombreux et enthousiastes de l'Institut culturel Léopold Sédar Senghor (ex-Centre culturel français).
"Je pense à toi, mon amour, ma bien-aimée, ne m'abandonne pas, mon amour ma chérie", entonnent-ils dans un de leurs tubes, pendant que Mariam caresse la tête d'Amadou. "Chéri Bagayoko joue de la guitare pour la foule (...) Aujourd'hui est un beau jour!", chante-t-elle en bambara, une des langues nationales du Mali.
Devant les journalistes, il révèle les compliments qu'elle reçoit des autres. "On dit qu'elle est belle. Oui, elle est belle, mais c'est moi qui suis son mari!", lance-t-il en riant, cherchant sa main.
"On essaie toujours de prendre les bons côtés, d'oublier les mauvais côtés (...). Il y a beaucoup de liens qui font qu'on arrive à se comprendre", ajoute-t-il.
C'est ainsi depuis qu'ils se sont "retrouvés à l'Institut des jeunes aveugles (IJA) de Bamako", raconte le musicien.
On est en 1975, environ deux ans après la création de l'IJA par Ismaël Konaté, aujourd'hui septuagénaire, qui voulait au départ concevoir une classe expérimentale pour des enfants aveugles.
Amadou et Mariam y sont venus apprendre le braille, et s'y sont "découverts" grâce la musique: le chant pour elle, les instruments pour lui, qui joue déjà dans le mythique groupe "Les Ambassadeurs", dans lequel Salif Keïta a fait ses débuts.
Viennent ensuite le mariage en 1980, la carrière commune marquée par des années de galère, le succès, les albums, les tournées, des collaborations heureuses comme récemment avec le Franco-Espagnol Manu Chao, qui a produit "Dimanche à Bamako". Sur cet album, figure "Politic amagni" qu'ils chantent avec un de leurs trois enfants, Samou.
Bagayoko fils fait du hip-hop, dans lequel ses parents peuvent bien se faire entendre, "comme dans d'autres styles d'ailleurs", assure le couple. En témoigne leur remix vitaminé "Coulibaly", avec le rappeur sénégalo-américain Akon (compilation "Africa Plays On").
Guitare, voix dépouillée, sonorités reggae, rythmes mandingues ou riffs rock, "on a toujours aimé la musique sous toutes ses formes (...) On adorait écouter Pink Floyd, Led Zeppelin! Et nos premières chansons étaient de la musique +latino+", avance Amadou, en attendant le prochain chapitre de leur "complicité" musicale: un album en cours d'enregistrement entre la France, le Mali, le Sénégal et la Grande-Bretagne.
Source: TV5
(M)
Outre la musique, "nous sommes unis par trois choses: nous sommes aveugles, nous sommes mariés et nous avons des enfants", déclare Mariam, lors d'une conférence de presse en prélude à leur concert donné mercredi soir à Dakar.
"On se comprend, on s'aime. Si l'un se fâche, l'autre ne se fâche pas (...) C'est ça, notre secret", ajoute la chanteuse, 49 ans, pendant que son époux, 53 ans, souligne: "on est toujours +en complicité+".
Cette "complicité" se voit en coulisses dans leurs gestes: ils se cherchent des mains, semblent guetter la direction de leur regard malgré leurs lunettes noires.
Elle s'entend aussi dans leurs textes, souvent naïfs, "simples, mais c'est notre façon de nous exprimer", reconnaît Amadou, devenu aveugle à l'adolescence tandis que Mariam a perdu la vue à l'âge de cinq ans.
Leur connivence se remarque enfin lorsque la chanteuse se laisse aller à des gestes affectueux sur scène, comme mercredi soir devant des spectateurs nombreux et enthousiastes de l'Institut culturel Léopold Sédar Senghor (ex-Centre culturel français).
"Je pense à toi, mon amour, ma bien-aimée, ne m'abandonne pas, mon amour ma chérie", entonnent-ils dans un de leurs tubes, pendant que Mariam caresse la tête d'Amadou. "Chéri Bagayoko joue de la guitare pour la foule (...) Aujourd'hui est un beau jour!", chante-t-elle en bambara, une des langues nationales du Mali.
Devant les journalistes, il révèle les compliments qu'elle reçoit des autres. "On dit qu'elle est belle. Oui, elle est belle, mais c'est moi qui suis son mari!", lance-t-il en riant, cherchant sa main.
"On essaie toujours de prendre les bons côtés, d'oublier les mauvais côtés (...). Il y a beaucoup de liens qui font qu'on arrive à se comprendre", ajoute-t-il.
C'est ainsi depuis qu'ils se sont "retrouvés à l'Institut des jeunes aveugles (IJA) de Bamako", raconte le musicien.
On est en 1975, environ deux ans après la création de l'IJA par Ismaël Konaté, aujourd'hui septuagénaire, qui voulait au départ concevoir une classe expérimentale pour des enfants aveugles.
Amadou et Mariam y sont venus apprendre le braille, et s'y sont "découverts" grâce la musique: le chant pour elle, les instruments pour lui, qui joue déjà dans le mythique groupe "Les Ambassadeurs", dans lequel Salif Keïta a fait ses débuts.
Viennent ensuite le mariage en 1980, la carrière commune marquée par des années de galère, le succès, les albums, les tournées, des collaborations heureuses comme récemment avec le Franco-Espagnol Manu Chao, qui a produit "Dimanche à Bamako". Sur cet album, figure "Politic amagni" qu'ils chantent avec un de leurs trois enfants, Samou.
Bagayoko fils fait du hip-hop, dans lequel ses parents peuvent bien se faire entendre, "comme dans d'autres styles d'ailleurs", assure le couple. En témoigne leur remix vitaminé "Coulibaly", avec le rappeur sénégalo-américain Akon (compilation "Africa Plays On").
Guitare, voix dépouillée, sonorités reggae, rythmes mandingues ou riffs rock, "on a toujours aimé la musique sous toutes ses formes (...) On adorait écouter Pink Floyd, Led Zeppelin! Et nos premières chansons étaient de la musique +latino+", avance Amadou, en attendant le prochain chapitre de leur "complicité" musicale: un album en cours d'enregistrement entre la France, le Mali, le Sénégal et la Grande-Bretagne.
Source: TV5
(M)