Messieurs les Représentants des Partis politiques de la Majorité et de l’Opposition,
Chers invités,
Camarades militantes et militants du MPR,
Il y a de cela trois ans, précisément le 9/9/2009, que notre Parti, le Mouvement Pour la Refondation était né. Il vous souvient, chers camarades, que nous avions créé notre Parti au lendemain des élections présidentielles de juillet 2009, dans un contexte électoral marqué par une crise politique majeure ayant fait peser les pires menaces sur notre pays.
Le contexte post électoral qui avait suivi, bien qu’il ait permis de constater que la crise institutionnelle avait été soldée, par l’élection présidentielle, il laissait intact les tensions sociales nées d’une lente décomposition/recomposition du paysage politique depuis la chute du régime autocratique en Août 2005 et des effets directs du changement de régime au 06 Août 2008.
Dieu merci, des hommes et des femmes, j’allais dire des femmes et des hommes, venant d’horizons divers, conscients de leurs responsabilités et ayant tiré les leçons du passé, se sont reconnus et retrouvés pour fonder la refondation. Nous avons placé cette anniversaire sous le signe de « l’intégration nationale et de la justice sociale », ces deux expressions, qui constituent, par ailleurs, l’acte fondateur de notre Parti, résument pratiquement notre projet de société.
L’intégration nationale et la justice sociale représentent pour nous les solutions idoines aux questions nationales et sociales qui freinent l’unité de notre pays, sa stabilité, sa démocratie et son développement. Parce que nous sommes conscients du formidable potentiel d’intégration dont dispose notre pays et du grand gâchis, dont sont coupables les politiques, nous avons dès la création de notre Parti, prôné la recherche d’un Nouveau Pacte de Confiance.
Ce Nouveau Pacte de Confiance, que nous avons défini comme un double contrat entre l’Etat et la Société, d’une part ; et entre l’Etat et le citoyen, d’autre part, constitue à nos yeux le cadre de référence privilégié permettant de faire des concessions aux réalités sociales, tout en allant vers une citoyenneté pleine et entière, où le mérite comptera, plus que toute autre considération !
Pour atteindre, cet objectif, il nous faut dialoguer, encore dialoguer, toujours dialoguer. Dans cette veine et fidèle à ses convictions, le MPR a défini sa ligne de conduite dès sa création. C’est ainsi qu’en janvier 2010, nous avions pris l’initiative d’organiser les journées de réflexion des partis de la Majorité présidentielle pour doter cette majorité d’un cadre de cohérence et de dialogue organisé et inscrit dans notre document de stratégie : le dialogue avec tous les acteurs politiques, singulièrement ceux de l’opposition.
Malheureusement, quoique nous ayons salué la naissance de la Coalition des Partis de la Majorité (CPM), l’insuffisance d’un leadership éclairé, jointe à une perte de confiance, n’ont pas permis des retrouvailles rapides entre le pouvoir et l’opposition.
Conscients de ces lacunes, nous avions, vaille que vaille, poursuivi nos efforts de rapprochement, en mai 2010 et malgré les postures figées des uns et des autres, nous avions perçu une lueur d’espoir, un motif d’aller de l’avant. Nous devons à la vérité de dire, que nous avions plus été entendus, qu’écoutés ! Si on nous avait écoutés, les réformes politico-constitutionnelles indispensables auraient pu se produire, à temps, et nous éviter l’incertitude des échéances électorales que nous connaissons jusqu’à présent.
Il a fallu attendre octobre 2011, au lendemain d’un report électoral inévitable, pour que le dialogue entre la Majorité présidentielle et une partie de l’opposition ait lieu.
Nous avons pris notre part au dialogue dans la fidélité aux principes et valeurs de la refondation, avec pour seul objectif l’intérêt national et donc la mise en place d’institutions et de normes juridiques et politiques qui puissent survivre aux hommes. Si, nous avions fait autrement, nous aurions trahi et nous aurions démérité !
Assurément, les résultats obtenus demeurent, pour nous, hautement appréciables, tant en termes de renforcement de l’unité nationale, mais surtout d’ancrage de la démocratie. Sans revenir, ici, sur les détails qui sont largement connus ; une chose est pourtant certaine : la mise en œuvre des acquis du dialogue, à l’occasion des prochaines élections législatives, marquera un tournant décisif dans la vie politique de notre pays. Elle signera, qu’à Dieu ne plaise, la fin d’une longue parenthèse de décomposition du paysage politique entamée depuis 2005 ; et marquera un nouveau départ, en bref ! un renouveau démocratique.
Cela dit, Camarades militantes et militants,
Nous restons favorables à la poursuite du dialogue avec l’opposition considérée comme radicale, et ceci, sans aucun préalable. Nous sommes confortés dans cette position par les Partis ADIL et le Renouveau Démocratique, dont nous saluons la présence des plus hauts responsables et avec lesquels nous avons constitués un cadre dénommé « La Convergence Patriotique ».
Il nous paraît évident, que compte tenu des péripéties que nous avons vécues depuis 2008 et des menaces à nos frontières, dont la crise malienne n’est pas des moindres, la recherche d’un consensus national fort s’impose. Il nous faut, au minimum, nous accorder sur la définition des règles du jeu démocratique, afin que les futures échéances ne laissent personne sur le bord de la route et qu’elles soient équitables, sincères et transparentes.
En matière d’équité électorale, le point de départ réside dans l’élaboration d’un fichier électoral complet, fiable et incontesté. Or, la fiabilité du fichier électoral dépend dans une large mesure du parachèvement de l’enrôlement biométrique. Si dans le principe, comme du point de vue technologique, l’enrôlement biométrique constitue indiscutablement un facteur de progrès, on le sait, sa mise en œuvre fut chaotique, ayant conduit à des dérives, tout à fait évitables, malheureuses et inutiles.
Il faut néanmoins se féliciter, des mesures prises depuis quelques mois, visant à décentraliser les opérations et à humaniser les rapports entre les agents de l’Etat civil et les citoyens. C’est donc l’occasion pour nous de lancer un appel à tous nos compatriotes pour qu’ils remplissent leur devoir citoyen, en s’enrôlant auprès des services compétents. Nous demandons, en particulier, aux militantes et militants du Parti, singulièrement sa jeunesse, de se mobiliser pour sensibiliser et assister les populations dans leur quête des papiers d’état civil.
Sur ce même registre, le MPR regrette les lenteurs constatées dans la mise en place des bureaux d’enrôlement à l’étranger. Nous exhortons le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires, afin que nos concitoyens établis, dans des pays où il existe des représentations diplomatiques et consulaires, bénéficient d’un égal traitement et qu’ils retrouvent la fierté d’appartenir à un Etat qui les soutient et qui les accompagne.
Enfin, dans un contexte de pauvreté et de politique de bon voisinage, le MPR invite le Gouvernement à rendre financièrement accessible les papiers d’état civil pour les nationaux, tout comme la carte de séjour pour nos hôtes étrangers qui vivent parmi nous. En tout état de cause, nous déposerons une proposition de loi, dès la rentrée parlementaire, allant dans le sens de mesures d’allègement des documents d’identité.
Messieurs les responsables des partis politiques, chers invités, militantes et militants,
Conséquemment à la position adoptée par les partis de « La Convergence Patriotique », nous avons tout naturellement soutenu l’initiative du Président Messaoud O/ Boulkheir, faite dans un élan de patriotisme et de sincérité indéniables. Nous sommes disposés à l’accompagner. De même, nous saluons les efforts de la société civile et les nombreuses initiatives de facilitation en direction des acteurs politiques.
Chers invités, militantes et militants,
Parmi les obstacles au dialogue qu’il faut lever, figurent l’abandon par une certaine opposition dite radicale de slogan emprunté et qui constitue la négation même d’une vie constitutionnelle normale et apaisée. En écho à cette posture, il faut regretter celle de cette autre partie de la Majorité, tout aussi radicale, en mal d’initiative, voire d’inspiration, plus prompte à reproduire les schémas d’antan.
Nous croyons fermement, que la crise sécuritaire dans cette vaste zone saharo-sahélienne, dont le Mali ne constitue aujourd’hui que le maillon le plus faible, mais Ô Combien révélateur du péril qui nous menace, vaut toutes les concessions, qui pourront nous mener vers des consultations électorales stables et confiantes.
De même, cette crise sécuritaire nous interpelle, parce qu’elle dépasse les moyens de chaque Etat pris isolément. Pour cette raison comme pour d’autres (d’ordre économique), le retour de notre pays dans la CEDEAO, s’impose comme un impératif d’intégration régionale et de mutualisation des efforts. Ce faisant, la Mauritanie jouera pleinement son rôle de trait d’union entre l’Union du Maghreb Arabe et l’Afrique de l’Ouest. Notre vocation ce n’est pas d’assumer un leadership régional, mais d’éclairer.
Chers invités, Camarades militantes et militants,
La célébration de l’anniversaire de notre Parti se déroule sous les auspices d’une bonne saison des pluies. Nous avions nourri les pires craintes, ayant conduit à la mise en place d’un programme EMEL, aux objectifs fondamentalement pertinents. Malgré les insuffisances constatées, çà et là, le programme EMEL a permis de soulager les souffrances des populations et du bétail. Nous exhortons le Gouvernement à maintenir, tout en l’adaptant, ce dispositif jusqu’à la fin de l’année. On sait par ailleurs, que la politique de rigueur économique, en fait une politique d’austérité qui ne dit pas son nom, mise en place depuis 2009, jointe à la hausse des prix, rend encore plus difficiles les conditions de vie de nos populations. Pour lutter contre la pauvreté, le chômage, celui des jeunes en particulier, se pose encore comme le principal défi à surmonter ! La justice sociale y gagnerait également.
Sous ce rapport, celui de la justice sociale, et qui constitue une dimension essentielle du Pacte de Confiance, nous avons assisté à une dégradation des rapports entre l’Etat et les organisations des droits de l’Homme, ayant conduit à des détentions, finalement arbitraires, d’authentiques militants des droits de l’Homme. C’est le lieu de nous féliciter de la libération de Birame O/ Dah O/ ABEID et de ses compagnons. Ils auraient dû être libérés du jour où le juge s’était dessaisi de leurs dossiers ! Je ne voudrais pas non plus passer sous silence, le respect que nous devons à cet homme de loi, qui avait tenu à appliquer la loi !
Bien des questions sociales piétinent encore. Si la volonté politique de les résoudre existe encore, le cadre de cohérence fait défaut ! Sur toutes les questions de droits de l’Homme, autant l’Etat a le droit de choisir ses propres représentants, autant l’Etat a le devoir de respecter les représentants choisis par les victimes elles-mêmes. Il faut replacer les victimes au centre de toute négociation !
Fort des acquis du dialogue national, il nous faut revoir le rapport du militaire à la politique : La question du passif humanitaire est éminemment politique. La recherche de solution durable ne saurait être l’affaire des seuls hommes en uniforme.
Camarades militantes et militants,
Vous avez placé ce 3ème anniversaire de notre Parti sous le signe de « l’intégration nationale et de la justice sociale ». Je vous engage à poursuivre la réflexion jusqu’à la tenue de notre prochain congrès, qui aura lieu, Inchallah ! avant la fin de cette année. Cette fête, ce 9/9/2012, doit donc être pour nous une simple pause, un jalon important, pour mesurer, certes, le chemin parcouru, mais surtout pour faire partager les idéaux de notre Parti et pour consentir aux sacrifices nécessaires pour rendre possibles nos aspirations, qui sont aussi celles de tous les mauritaniens épris de justice, de paix et de démocratie.
vive la refondation, pour que vive la mauritanie !
Nouakchott, le 9/9/2012
Dr Kane Hamidou Baba
Président du MPR
Source: CRIDEM
Chers invités,
Camarades militantes et militants du MPR,
Il y a de cela trois ans, précisément le 9/9/2009, que notre Parti, le Mouvement Pour la Refondation était né. Il vous souvient, chers camarades, que nous avions créé notre Parti au lendemain des élections présidentielles de juillet 2009, dans un contexte électoral marqué par une crise politique majeure ayant fait peser les pires menaces sur notre pays.
Le contexte post électoral qui avait suivi, bien qu’il ait permis de constater que la crise institutionnelle avait été soldée, par l’élection présidentielle, il laissait intact les tensions sociales nées d’une lente décomposition/recomposition du paysage politique depuis la chute du régime autocratique en Août 2005 et des effets directs du changement de régime au 06 Août 2008.
Dieu merci, des hommes et des femmes, j’allais dire des femmes et des hommes, venant d’horizons divers, conscients de leurs responsabilités et ayant tiré les leçons du passé, se sont reconnus et retrouvés pour fonder la refondation. Nous avons placé cette anniversaire sous le signe de « l’intégration nationale et de la justice sociale », ces deux expressions, qui constituent, par ailleurs, l’acte fondateur de notre Parti, résument pratiquement notre projet de société.
L’intégration nationale et la justice sociale représentent pour nous les solutions idoines aux questions nationales et sociales qui freinent l’unité de notre pays, sa stabilité, sa démocratie et son développement. Parce que nous sommes conscients du formidable potentiel d’intégration dont dispose notre pays et du grand gâchis, dont sont coupables les politiques, nous avons dès la création de notre Parti, prôné la recherche d’un Nouveau Pacte de Confiance.
Ce Nouveau Pacte de Confiance, que nous avons défini comme un double contrat entre l’Etat et la Société, d’une part ; et entre l’Etat et le citoyen, d’autre part, constitue à nos yeux le cadre de référence privilégié permettant de faire des concessions aux réalités sociales, tout en allant vers une citoyenneté pleine et entière, où le mérite comptera, plus que toute autre considération !
Pour atteindre, cet objectif, il nous faut dialoguer, encore dialoguer, toujours dialoguer. Dans cette veine et fidèle à ses convictions, le MPR a défini sa ligne de conduite dès sa création. C’est ainsi qu’en janvier 2010, nous avions pris l’initiative d’organiser les journées de réflexion des partis de la Majorité présidentielle pour doter cette majorité d’un cadre de cohérence et de dialogue organisé et inscrit dans notre document de stratégie : le dialogue avec tous les acteurs politiques, singulièrement ceux de l’opposition.
Malheureusement, quoique nous ayons salué la naissance de la Coalition des Partis de la Majorité (CPM), l’insuffisance d’un leadership éclairé, jointe à une perte de confiance, n’ont pas permis des retrouvailles rapides entre le pouvoir et l’opposition.
Conscients de ces lacunes, nous avions, vaille que vaille, poursuivi nos efforts de rapprochement, en mai 2010 et malgré les postures figées des uns et des autres, nous avions perçu une lueur d’espoir, un motif d’aller de l’avant. Nous devons à la vérité de dire, que nous avions plus été entendus, qu’écoutés ! Si on nous avait écoutés, les réformes politico-constitutionnelles indispensables auraient pu se produire, à temps, et nous éviter l’incertitude des échéances électorales que nous connaissons jusqu’à présent.
Il a fallu attendre octobre 2011, au lendemain d’un report électoral inévitable, pour que le dialogue entre la Majorité présidentielle et une partie de l’opposition ait lieu.
Nous avons pris notre part au dialogue dans la fidélité aux principes et valeurs de la refondation, avec pour seul objectif l’intérêt national et donc la mise en place d’institutions et de normes juridiques et politiques qui puissent survivre aux hommes. Si, nous avions fait autrement, nous aurions trahi et nous aurions démérité !
Assurément, les résultats obtenus demeurent, pour nous, hautement appréciables, tant en termes de renforcement de l’unité nationale, mais surtout d’ancrage de la démocratie. Sans revenir, ici, sur les détails qui sont largement connus ; une chose est pourtant certaine : la mise en œuvre des acquis du dialogue, à l’occasion des prochaines élections législatives, marquera un tournant décisif dans la vie politique de notre pays. Elle signera, qu’à Dieu ne plaise, la fin d’une longue parenthèse de décomposition du paysage politique entamée depuis 2005 ; et marquera un nouveau départ, en bref ! un renouveau démocratique.
Cela dit, Camarades militantes et militants,
Nous restons favorables à la poursuite du dialogue avec l’opposition considérée comme radicale, et ceci, sans aucun préalable. Nous sommes confortés dans cette position par les Partis ADIL et le Renouveau Démocratique, dont nous saluons la présence des plus hauts responsables et avec lesquels nous avons constitués un cadre dénommé « La Convergence Patriotique ».
Il nous paraît évident, que compte tenu des péripéties que nous avons vécues depuis 2008 et des menaces à nos frontières, dont la crise malienne n’est pas des moindres, la recherche d’un consensus national fort s’impose. Il nous faut, au minimum, nous accorder sur la définition des règles du jeu démocratique, afin que les futures échéances ne laissent personne sur le bord de la route et qu’elles soient équitables, sincères et transparentes.
En matière d’équité électorale, le point de départ réside dans l’élaboration d’un fichier électoral complet, fiable et incontesté. Or, la fiabilité du fichier électoral dépend dans une large mesure du parachèvement de l’enrôlement biométrique. Si dans le principe, comme du point de vue technologique, l’enrôlement biométrique constitue indiscutablement un facteur de progrès, on le sait, sa mise en œuvre fut chaotique, ayant conduit à des dérives, tout à fait évitables, malheureuses et inutiles.
Il faut néanmoins se féliciter, des mesures prises depuis quelques mois, visant à décentraliser les opérations et à humaniser les rapports entre les agents de l’Etat civil et les citoyens. C’est donc l’occasion pour nous de lancer un appel à tous nos compatriotes pour qu’ils remplissent leur devoir citoyen, en s’enrôlant auprès des services compétents. Nous demandons, en particulier, aux militantes et militants du Parti, singulièrement sa jeunesse, de se mobiliser pour sensibiliser et assister les populations dans leur quête des papiers d’état civil.
Sur ce même registre, le MPR regrette les lenteurs constatées dans la mise en place des bureaux d’enrôlement à l’étranger. Nous exhortons le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires, afin que nos concitoyens établis, dans des pays où il existe des représentations diplomatiques et consulaires, bénéficient d’un égal traitement et qu’ils retrouvent la fierté d’appartenir à un Etat qui les soutient et qui les accompagne.
Enfin, dans un contexte de pauvreté et de politique de bon voisinage, le MPR invite le Gouvernement à rendre financièrement accessible les papiers d’état civil pour les nationaux, tout comme la carte de séjour pour nos hôtes étrangers qui vivent parmi nous. En tout état de cause, nous déposerons une proposition de loi, dès la rentrée parlementaire, allant dans le sens de mesures d’allègement des documents d’identité.
Messieurs les responsables des partis politiques, chers invités, militantes et militants,
Conséquemment à la position adoptée par les partis de « La Convergence Patriotique », nous avons tout naturellement soutenu l’initiative du Président Messaoud O/ Boulkheir, faite dans un élan de patriotisme et de sincérité indéniables. Nous sommes disposés à l’accompagner. De même, nous saluons les efforts de la société civile et les nombreuses initiatives de facilitation en direction des acteurs politiques.
Chers invités, militantes et militants,
Parmi les obstacles au dialogue qu’il faut lever, figurent l’abandon par une certaine opposition dite radicale de slogan emprunté et qui constitue la négation même d’une vie constitutionnelle normale et apaisée. En écho à cette posture, il faut regretter celle de cette autre partie de la Majorité, tout aussi radicale, en mal d’initiative, voire d’inspiration, plus prompte à reproduire les schémas d’antan.
Nous croyons fermement, que la crise sécuritaire dans cette vaste zone saharo-sahélienne, dont le Mali ne constitue aujourd’hui que le maillon le plus faible, mais Ô Combien révélateur du péril qui nous menace, vaut toutes les concessions, qui pourront nous mener vers des consultations électorales stables et confiantes.
De même, cette crise sécuritaire nous interpelle, parce qu’elle dépasse les moyens de chaque Etat pris isolément. Pour cette raison comme pour d’autres (d’ordre économique), le retour de notre pays dans la CEDEAO, s’impose comme un impératif d’intégration régionale et de mutualisation des efforts. Ce faisant, la Mauritanie jouera pleinement son rôle de trait d’union entre l’Union du Maghreb Arabe et l’Afrique de l’Ouest. Notre vocation ce n’est pas d’assumer un leadership régional, mais d’éclairer.
Chers invités, Camarades militantes et militants,
La célébration de l’anniversaire de notre Parti se déroule sous les auspices d’une bonne saison des pluies. Nous avions nourri les pires craintes, ayant conduit à la mise en place d’un programme EMEL, aux objectifs fondamentalement pertinents. Malgré les insuffisances constatées, çà et là, le programme EMEL a permis de soulager les souffrances des populations et du bétail. Nous exhortons le Gouvernement à maintenir, tout en l’adaptant, ce dispositif jusqu’à la fin de l’année. On sait par ailleurs, que la politique de rigueur économique, en fait une politique d’austérité qui ne dit pas son nom, mise en place depuis 2009, jointe à la hausse des prix, rend encore plus difficiles les conditions de vie de nos populations. Pour lutter contre la pauvreté, le chômage, celui des jeunes en particulier, se pose encore comme le principal défi à surmonter ! La justice sociale y gagnerait également.
Sous ce rapport, celui de la justice sociale, et qui constitue une dimension essentielle du Pacte de Confiance, nous avons assisté à une dégradation des rapports entre l’Etat et les organisations des droits de l’Homme, ayant conduit à des détentions, finalement arbitraires, d’authentiques militants des droits de l’Homme. C’est le lieu de nous féliciter de la libération de Birame O/ Dah O/ ABEID et de ses compagnons. Ils auraient dû être libérés du jour où le juge s’était dessaisi de leurs dossiers ! Je ne voudrais pas non plus passer sous silence, le respect que nous devons à cet homme de loi, qui avait tenu à appliquer la loi !
Bien des questions sociales piétinent encore. Si la volonté politique de les résoudre existe encore, le cadre de cohérence fait défaut ! Sur toutes les questions de droits de l’Homme, autant l’Etat a le droit de choisir ses propres représentants, autant l’Etat a le devoir de respecter les représentants choisis par les victimes elles-mêmes. Il faut replacer les victimes au centre de toute négociation !
Fort des acquis du dialogue national, il nous faut revoir le rapport du militaire à la politique : La question du passif humanitaire est éminemment politique. La recherche de solution durable ne saurait être l’affaire des seuls hommes en uniforme.
Camarades militantes et militants,
Vous avez placé ce 3ème anniversaire de notre Parti sous le signe de « l’intégration nationale et de la justice sociale ». Je vous engage à poursuivre la réflexion jusqu’à la tenue de notre prochain congrès, qui aura lieu, Inchallah ! avant la fin de cette année. Cette fête, ce 9/9/2012, doit donc être pour nous une simple pause, un jalon important, pour mesurer, certes, le chemin parcouru, mais surtout pour faire partager les idéaux de notre Parti et pour consentir aux sacrifices nécessaires pour rendre possibles nos aspirations, qui sont aussi celles de tous les mauritaniens épris de justice, de paix et de démocratie.
vive la refondation, pour que vive la mauritanie !
Nouakchott, le 9/9/2012
Dr Kane Hamidou Baba
Président du MPR
Source: CRIDEM