Ahmed Ould Daddah assimile les émeutes comme une « évolution historique » du peuple mauritanien

Les derniers mouvements de protestation qu’a connus la Mauritanie constituent une « évolution historique dans les positions du peuple mauritanien », a déclaré le chef de file de l’opposition démocratique en Mauritanie, également président du Rassemblement démocratique (RFD), Ahmed Ould Daddah.

« Ce peuple a bougé concomitamment pour la première fois pour défendre ses intérêts et son droit à la vie, ce qui prouve que la situation est devenue intenable et qu’il y a de nouvelles circonstances, de nouvelles aspirations et de nouvelles réclamations qu’il faut prendre en compte », a souligné Ould Daddah lors d’une conférence de presse samedi à Nouakchott, la première depuis l’éclatement des émeutes survenues dans les villes de l’est du pays, consécutives à la flambée des prix.

Il a notamment critiqué les décisions successives prises par le gouvernement et portant augmentation des prix de l’essence, de l’eau et de l’électricité, attisant ainsi la grogne populaire qui a atteint son pic avec la mort d’un jeune manifestant touché à la tête par une balle tirée par les forces de sécurité.

Le chef du RFD, qui s’était opposé à l’actuel président mauritanien Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi au second tour de l’élection de mars 2007, a cependant réitéré l’attachement de l’opposition au dialogue avec le pouvoir en place en tant qu’unique option légitime.

Il a appelé à faire parvenir aux destinataires les aides d’urgence annoncées par le gouvernement mais aussi à lancer une campagne pour contrecarrer les « mauvaises pratiques répandues dans l’appareil de l’Etat ».

Le président mauritanien Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi avait donné ses instructions il y a une semaine pour mettre en œuvre des mesures propres à contenir la hausse des prix, en particulier ceux des produits de première nécessité.

Ces mesures portent notamment sur la distribution gratuite de 6500 tonnes de blé, la reconstitution des stocks alimentaires villageois de sécurité pour une quantité de 6000 tonnes et le financement de certaines activités génératrices de revenus.

Elles comprennent aussi l’approvisionnement des boulangeries en farine à des prix subventionnés par l’Etat, qui permettraient de maintenir et le poids et le prix du pain aux niveaux antérieurs ainsi que l’approvisionnement de toutes les régions en produits de première nécessité en vue de constituer des stocks régulateurs de sécurité alimentaire à l’intérieur des différentes régions du pays.

« Il y a des régions qui sont marginalisées au sein des institutions officielles et des projets de développement ainsi que dans le domaine des libertés publiques », a aussi dit Ould Daddah qui vient de rentrer d’un voyage aux Etats-Unis où il a donné des conférences dans plusieurs universités américaines.

Il a rappelé ses « appels à la veille de l’élection présidentielle en faveur d’une intervention urgente », seule capable, selon lui, de régler la crise dans les régions de l’est mauritanien, « minées par la pauvreté et la marginalisation ».


Source: APA
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17 novembre 2007
Le président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et chef de file de l'opposition mauritanienne, Ahmed Ould Daddah a invité le pouvoir à prendre des mesures pour lutter contre la corruption, "seul moyen pour sortir le pays de la crise seule actuelle".

Lors d'une conférence de presse samedi à Nouakchott, le président du RFD a estimé que le plan d'urgence annoncé par le gouvernement pour calmer la colère de la rue, est "insuffisant".

Ould Daddah invite le gouvernement à une action de longue haleine visant à éliminer "la corruption, la prévarication, l'assainissement de l'administration et de la justice" et à adopter une nouvelle politique qui doit se traduire notamment par "l'application du principe de la récompense et de la sanction".

Abordant la répression des manifestations enregistrées dans plusieurs localités depuis la semaine dernière, le président du RFD a déclaré que les tirs de bals réels contre les manifestants ne peuvent venir à bout "d'un profond malaise social, qui demandent des solutions plus intelligentes et mieux adaptées".

Plusieurs villes mauritaniennes, rappelle-t-on, ont été secouées ces 10 derniers jours par une série de violentes manifestations. L'intervention des forces de l'ordre a provoqué la mort de 2 personnes dans 2 localités de l'Est du pays.


Source: afriquenligne
(M)