Le président sud-africain Thabo Mbeki, le 5 octobre 2007 à Pretoria
Le président sud-africain Thabo Mbeki paraît de plus en plus isolé dans la bataille pour sa propre succession à la tête du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), qui se réunit en congrès en décembre.
De toutes part, les critiques fusent. Et la chute de la cote de popularité de Mbeki (64 ans), retombée au plus bas depuis quatre ans, a relancé les spéculations sur les possibilités que la présidence de l'ANC, tremplin vers celle de l'Afrique du Sud, revienne à un outsider.
A un mois et demi du congrès qui va désigner le patron du parti, deux éléphants s'affrontent: le libéral Mbeki, qui entend rester à la tête du parti au pouvoir même si il ne peut se représenter pour un 3ème mandat à la présidence de la République en 2009 et le vice-président de l'ANC, Jacob Zuma, soutenu par la puissante confédération des syndicats sud-africains (COSATU).
Mais les analystes ne veulent écarter aucune issue au combat acharné commencé dans les sections provinciales du parti, qui s'achèvera devant les délégués réunis en congrès. Y compris celle de la victoire d'un troisième prétendant.
"Nombreux sont ceux qui ont perdu confiance dans le président (Mbeki) parce qu'ils estiment qu'il ne les prend pas au sérieux, qu'il ne les tient pas informés de décisions importantes", souligne Steven Friedman, de l'institut pour la démocratie en Afrique du Sud, basé à Pretoria.
Une série de limogeages ces derniers mois, jusqu'au sein du gouvernement ou au plus haut niveau de la justice, évoquent l'image d'un chef de l'Etat de plus en plus isolé, faisant le vide autour de lui.
Même dans les milieux d'affaires, qui ont largement bénéficié de la politique économique du président, l'inquiétude affleure. L'agence de notation financière Moody's a ainsi averti qu'une réélection de Mbeki à la tête de l'ANC risque d'être interprétée par les investisseurs comme le signe qu'il n'accepte pas de passer la main.
Tandis que Zuma se lançait dans une campagne destinée à rassurer les mêmes décideurs économiques, un autre candidat, Tokyo Sexwale, attaquait de front le chef de l'Etat.
"Le virus HIV cause le sida. Où est le tyran qui m'empêchera de dire ça ?", a-t-il lancé en référence implicite aux doutes exprimés par Mbeki devant le Parlement sur la relation entre HIV et syndrôme immunodéficitaire.
Avant de dénoncer la non reconnaissance par le gouvernement de l'ampleur de la criminalité dans le pays, l'une des plus élevées au monde avec 50 meurtres par jour.
"Je ne me suis pas battu durement et pendant longtemps contre l'apartheid pour livrer le pays aux criminels de la rue", a lancé Sexwale, ancien prisonnier du régime ségrégationniste devenu homme d'affaires.
Le secrétaire général du Cosatu, Zwelinzima Vavi, a quant à lui prévenu que le soutien de la confédération syndicale au gouvernement ne survivrait pas à une réélection de Mbeki à la tête de l'ANC.
Et le député Kader Asmal, ancien ministre de l'Education, a proposé la candidature d'un autre homme d'affaires, Cyril Ramaphosa, évoquant un besoin d'"humilité" à la présidence de l'ANC.
Ramaphosa, ancien syndicaliste que le premier président de l'Afrique du Sud post-apartheid Nelson Mandela aurait souhaité voir lui succéder il y a huit ans, a reçu le soutien unanime de la section dirigée par Asmal au Cap, qui compte plusieurs politiciens de premier plan.
Pour l'éditorialiste politique Xolela Mangcu, la désaffection apparente autour de Mbeki bénéficiera plutôt à Zuma qu'à un outsider. "C'est Zuma qui a les choses en main", affirme-t-il à l'AFP, tout en n'écartant pas "un accord négocié en coulisses".
Car la vraie bataille aura lieu à huis clos. "Le seul pronostic que je veuille faire, c'est que nous serons tous surpris", résume l'analyste Robert Shrire, de l'université du Cap.
Source: TV5
(M)
De toutes part, les critiques fusent. Et la chute de la cote de popularité de Mbeki (64 ans), retombée au plus bas depuis quatre ans, a relancé les spéculations sur les possibilités que la présidence de l'ANC, tremplin vers celle de l'Afrique du Sud, revienne à un outsider.
A un mois et demi du congrès qui va désigner le patron du parti, deux éléphants s'affrontent: le libéral Mbeki, qui entend rester à la tête du parti au pouvoir même si il ne peut se représenter pour un 3ème mandat à la présidence de la République en 2009 et le vice-président de l'ANC, Jacob Zuma, soutenu par la puissante confédération des syndicats sud-africains (COSATU).
Mais les analystes ne veulent écarter aucune issue au combat acharné commencé dans les sections provinciales du parti, qui s'achèvera devant les délégués réunis en congrès. Y compris celle de la victoire d'un troisième prétendant.
"Nombreux sont ceux qui ont perdu confiance dans le président (Mbeki) parce qu'ils estiment qu'il ne les prend pas au sérieux, qu'il ne les tient pas informés de décisions importantes", souligne Steven Friedman, de l'institut pour la démocratie en Afrique du Sud, basé à Pretoria.
Une série de limogeages ces derniers mois, jusqu'au sein du gouvernement ou au plus haut niveau de la justice, évoquent l'image d'un chef de l'Etat de plus en plus isolé, faisant le vide autour de lui.
Même dans les milieux d'affaires, qui ont largement bénéficié de la politique économique du président, l'inquiétude affleure. L'agence de notation financière Moody's a ainsi averti qu'une réélection de Mbeki à la tête de l'ANC risque d'être interprétée par les investisseurs comme le signe qu'il n'accepte pas de passer la main.
Tandis que Zuma se lançait dans une campagne destinée à rassurer les mêmes décideurs économiques, un autre candidat, Tokyo Sexwale, attaquait de front le chef de l'Etat.
"Le virus HIV cause le sida. Où est le tyran qui m'empêchera de dire ça ?", a-t-il lancé en référence implicite aux doutes exprimés par Mbeki devant le Parlement sur la relation entre HIV et syndrôme immunodéficitaire.
Avant de dénoncer la non reconnaissance par le gouvernement de l'ampleur de la criminalité dans le pays, l'une des plus élevées au monde avec 50 meurtres par jour.
"Je ne me suis pas battu durement et pendant longtemps contre l'apartheid pour livrer le pays aux criminels de la rue", a lancé Sexwale, ancien prisonnier du régime ségrégationniste devenu homme d'affaires.
Le secrétaire général du Cosatu, Zwelinzima Vavi, a quant à lui prévenu que le soutien de la confédération syndicale au gouvernement ne survivrait pas à une réélection de Mbeki à la tête de l'ANC.
Et le député Kader Asmal, ancien ministre de l'Education, a proposé la candidature d'un autre homme d'affaires, Cyril Ramaphosa, évoquant un besoin d'"humilité" à la présidence de l'ANC.
Ramaphosa, ancien syndicaliste que le premier président de l'Afrique du Sud post-apartheid Nelson Mandela aurait souhaité voir lui succéder il y a huit ans, a reçu le soutien unanime de la section dirigée par Asmal au Cap, qui compte plusieurs politiciens de premier plan.
Pour l'éditorialiste politique Xolela Mangcu, la désaffection apparente autour de Mbeki bénéficiera plutôt à Zuma qu'à un outsider. "C'est Zuma qui a les choses en main", affirme-t-il à l'AFP, tout en n'écartant pas "un accord négocié en coulisses".
Car la vraie bataille aura lieu à huis clos. "Le seul pronostic que je veuille faire, c'est que nous serons tous surpris", résume l'analyste Robert Shrire, de l'université du Cap.
Source: TV5
(M)