Le président Thabo Mbeki à Polokwane
Le président sud-africain Thabo Mbeki risque de perdre le contrôle du parti au pouvoir lors d'un vote lundi qui désignera le nouveau dirigeant du Congrès national africain (ANC) et qui pourrait le destabiliser pour les deux dernières années de son mandat.
Alors que les 4.075 délégués de l'ANC réunis à Polokwane (nord-est) se préparaient à choisir le président du parti pour les cinq ans à venir, la tension montait entre le camp du chef de l'Etat et celui de son rival, le tribun zoulou Jacob Zuma.
Si le parti change de mains, la marge de manoeuvre de Mbeki va se trouver considérablement réduite jusqu'à la présidenielle de 2009. Certains analystes n'écartent pas la possibilité d'élections anticipées.
Capitalisant sur la déception des plus pauvres face à la politique économique libérale de Mbeki, Zuma a emporté une très large majorité des voix lors de la désignation des candidats, avec 61% des votes, cinq provinces sur neuf ainsi que le soutien de la Ligue des femmes et de celle des jeunes.
La force de son camp s'est matérialisée à Polokwane. Le programme a pris dimanche plusieurs heures de retard à cause de l'obstruction incessante des opposants à l'actuelle direction, qui invoquent des questions de procédure, manifestent ouvertement leur méfiance face à la procédure de comptage des voix, et empêchent tout débat en chantant à la gloire de Zuma.
"Nous nous attendons tout de même à pouvoir procéder au vote" lundi pour le président du parti et les plus hauts responsables, a indiqué à l'AFP le chef de cabinet à la présidence de l'ANC, Smuts Ngonyama.
Le décompte manuel des voix suivra et le résultat devrait être annoncé mardi, a-t-il ajouté.
La tension était plus que jamais perceptible lundi, le camp du président Mbeki affirmant sa présence, après avoir été plus dicret la veille.
Une heure avant la reprise des débats, l'immense chapiteau qui abrite le congrès était déjà rempli de partisans de Zuma, chantant et dansant: "Laissez passer, nous voulons voter pour quelqu'un qui réfléchit".
Mais le petit groupe de supporteurs de Mbeki gonflait rapidement, jusqu'à dépasser un millier de personnes brandissant trois doigts en l'air, symbole d'un 3e mandat pour le chef de l'Etat à la tête de l'ANC, qu'il dirige depuis 1997.
Chaque camp chantait, tentant en vain de noyer l'adversaire sous le volume. "Mbeki, mon président, nous te ramènerons à l'Union Building", siège de la présidence de la République à Pretoria, répondait au tempo d'"Umshini Wami" (Passe-moi ma mitraillette), chant de la lutte contre l'apartheid, devenu emblême de Zuma.
Certains partisans agressifs ont même dû être séparés par les forces de sécurité.
La veille, Thabo Mbeki était passé à l'attaque contre son rival dès son discours d'ouverture, appelant le congrès à élire un dirigeant "épris de ferveur éthique" à la tête du parti au pouvoir depuis la chute de l'apartheid en 1994.
Il avait appelé à "protéger (l'ANC) des sirènes de la corruption, du népotisme et de la soif de pouvoir", sans nommer Jacob Zuma, qui risque une inculpation pour corruption et fraude fiscale dans une affaire qui avait déjà entraîné la condamnation pour corruption de son conseiller financier, en 2005.
Si Zuma, actuel numéro deux de l'ANC, est élu à sa tête, il deviendrait probablement le prochain président du pays, l'ANC étant ultra majoritaire.
Un remarquable retour pour un homme limogé de la vice-présidence de la République par Mbeki après la condamnation de son conseiller il y a deux ans. L'année suivante, il était acquitté du viol d'une jeune séropositive.
Source: TV5
(M)
Alors que les 4.075 délégués de l'ANC réunis à Polokwane (nord-est) se préparaient à choisir le président du parti pour les cinq ans à venir, la tension montait entre le camp du chef de l'Etat et celui de son rival, le tribun zoulou Jacob Zuma.
Si le parti change de mains, la marge de manoeuvre de Mbeki va se trouver considérablement réduite jusqu'à la présidenielle de 2009. Certains analystes n'écartent pas la possibilité d'élections anticipées.
Capitalisant sur la déception des plus pauvres face à la politique économique libérale de Mbeki, Zuma a emporté une très large majorité des voix lors de la désignation des candidats, avec 61% des votes, cinq provinces sur neuf ainsi que le soutien de la Ligue des femmes et de celle des jeunes.
La force de son camp s'est matérialisée à Polokwane. Le programme a pris dimanche plusieurs heures de retard à cause de l'obstruction incessante des opposants à l'actuelle direction, qui invoquent des questions de procédure, manifestent ouvertement leur méfiance face à la procédure de comptage des voix, et empêchent tout débat en chantant à la gloire de Zuma.
"Nous nous attendons tout de même à pouvoir procéder au vote" lundi pour le président du parti et les plus hauts responsables, a indiqué à l'AFP le chef de cabinet à la présidence de l'ANC, Smuts Ngonyama.
Le décompte manuel des voix suivra et le résultat devrait être annoncé mardi, a-t-il ajouté.
La tension était plus que jamais perceptible lundi, le camp du président Mbeki affirmant sa présence, après avoir été plus dicret la veille.
Une heure avant la reprise des débats, l'immense chapiteau qui abrite le congrès était déjà rempli de partisans de Zuma, chantant et dansant: "Laissez passer, nous voulons voter pour quelqu'un qui réfléchit".
Mais le petit groupe de supporteurs de Mbeki gonflait rapidement, jusqu'à dépasser un millier de personnes brandissant trois doigts en l'air, symbole d'un 3e mandat pour le chef de l'Etat à la tête de l'ANC, qu'il dirige depuis 1997.
Chaque camp chantait, tentant en vain de noyer l'adversaire sous le volume. "Mbeki, mon président, nous te ramènerons à l'Union Building", siège de la présidence de la République à Pretoria, répondait au tempo d'"Umshini Wami" (Passe-moi ma mitraillette), chant de la lutte contre l'apartheid, devenu emblême de Zuma.
Certains partisans agressifs ont même dû être séparés par les forces de sécurité.
La veille, Thabo Mbeki était passé à l'attaque contre son rival dès son discours d'ouverture, appelant le congrès à élire un dirigeant "épris de ferveur éthique" à la tête du parti au pouvoir depuis la chute de l'apartheid en 1994.
Il avait appelé à "protéger (l'ANC) des sirènes de la corruption, du népotisme et de la soif de pouvoir", sans nommer Jacob Zuma, qui risque une inculpation pour corruption et fraude fiscale dans une affaire qui avait déjà entraîné la condamnation pour corruption de son conseiller financier, en 2005.
Si Zuma, actuel numéro deux de l'ANC, est élu à sa tête, il deviendrait probablement le prochain président du pays, l'ANC étant ultra majoritaire.
Un remarquable retour pour un homme limogé de la vice-présidence de la République par Mbeki après la condamnation de son conseiller il y a deux ans. L'année suivante, il était acquitté du viol d'une jeune séropositive.
Source: TV5
(M)
Jacob Zuma, au Congrès national africain, le 17 décembre 2007 à Polokwane