Les autorités belges souhaitent que l’ancien président tchadien Hissène Habré soit enfin jugé au Sénégal ou extradé en Belgique. Elles ont porté l’affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ). Hissène Habré est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture.
La justice belge a demandé ce lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) d’ordonner au Sénégal de juger l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré ou de l’extrader vers la Belgique. Elle reproche au Sénégal de violer l’obligation générale de réprimer les crimes de droit international humanitaire. Six audiences sont prévues, jusqu’au 21 mars, à La Haye dans le cadre de la phase orale de l’affaire. Bruxelles et Dakar pourront alors présenter leurs arguments dans le cadre d’une procédure contradictoire.
Mauvaise volonté ou incapacité réelle de la part du Sénégal ?
Une procédure avait été ouverte par la Belgique, il y a douze ans, à la suite de plaintes déposées par des victimes du régime Habré. En vertu d’une loi dite de "compétence universelle", la justice belge a inculpé en 2005 Hissène Habré pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture commis entre 1982 et 1990. Un an plus tard, le Sénégal suscitait l’espoir parmi les victimes en laissant entendre, à la demande de l’Union Africaine (UA), qu’il allait organiser un procès. Il n’a toujours pas eu lieu. Les autorités belges ont portant demandé à maintes reprises l’extradition d’Hissène Habré pour qu’il puisse être jugé sur leur territoire. Le 19 février 2009, la Belgique finit par porter l’affaire devant la CIJ.
En risposte, la justice sénégalaise avait de manière solennelle déclaré qu’Hissène Habré ne ferait pas l’objet d’une extradition tant que l’affaire serait pendante devant la CIJ. Abdoulaye Wade, le président sénégalais qui brigue un troisième mandat, a fait valoir que son pays ne refusait pas de juger Hissène Habré, mais qu’il ne disposait pas d’une juridiction appropriée et des moyens financiers nécessaires pour le faire. Pour l’avocate des victimes, Jacqueline Moudeina, Hissène Habré a « acheté sa protection » au Sénégal après être « parti avec tout le trésor public tchadien ».
Les rescapés du régime Habré ont a plusieurs reprises exprimé leur indignation face au laxisme des autorités sénégalaises. « Nous ne sommes pas guéries de ce que nous avons vécu. [...] Cela me rend malade d’imaginer que nous n’aurons jamais la justice », a déclaré Souleymane Guengueng, l’un des survivants. « La Belgique est [leur] seul espoir. [...] En Belgique, la seule chose qui manque [au procès, ndlr] est la présence de M. Habré », a plaidé récemment Me Jacqueline Moudeina.
lundi 12 mars 2012 / par Thomas Yonkeu
afrik.com
La justice belge a demandé ce lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) d’ordonner au Sénégal de juger l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré ou de l’extrader vers la Belgique. Elle reproche au Sénégal de violer l’obligation générale de réprimer les crimes de droit international humanitaire. Six audiences sont prévues, jusqu’au 21 mars, à La Haye dans le cadre de la phase orale de l’affaire. Bruxelles et Dakar pourront alors présenter leurs arguments dans le cadre d’une procédure contradictoire.
Mauvaise volonté ou incapacité réelle de la part du Sénégal ?
Une procédure avait été ouverte par la Belgique, il y a douze ans, à la suite de plaintes déposées par des victimes du régime Habré. En vertu d’une loi dite de "compétence universelle", la justice belge a inculpé en 2005 Hissène Habré pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture commis entre 1982 et 1990. Un an plus tard, le Sénégal suscitait l’espoir parmi les victimes en laissant entendre, à la demande de l’Union Africaine (UA), qu’il allait organiser un procès. Il n’a toujours pas eu lieu. Les autorités belges ont portant demandé à maintes reprises l’extradition d’Hissène Habré pour qu’il puisse être jugé sur leur territoire. Le 19 février 2009, la Belgique finit par porter l’affaire devant la CIJ.
En risposte, la justice sénégalaise avait de manière solennelle déclaré qu’Hissène Habré ne ferait pas l’objet d’une extradition tant que l’affaire serait pendante devant la CIJ. Abdoulaye Wade, le président sénégalais qui brigue un troisième mandat, a fait valoir que son pays ne refusait pas de juger Hissène Habré, mais qu’il ne disposait pas d’une juridiction appropriée et des moyens financiers nécessaires pour le faire. Pour l’avocate des victimes, Jacqueline Moudeina, Hissène Habré a « acheté sa protection » au Sénégal après être « parti avec tout le trésor public tchadien ».
Les rescapés du régime Habré ont a plusieurs reprises exprimé leur indignation face au laxisme des autorités sénégalaises. « Nous ne sommes pas guéries de ce que nous avons vécu. [...] Cela me rend malade d’imaginer que nous n’aurons jamais la justice », a déclaré Souleymane Guengueng, l’un des survivants. « La Belgique est [leur] seul espoir. [...] En Belgique, la seule chose qui manque [au procès, ndlr] est la présence de M. Habré », a plaidé récemment Me Jacqueline Moudeina.
lundi 12 mars 2012 / par Thomas Yonkeu
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