Nicolas Sarkozy, non content d’être un président bien élu, se double d’un garçon poli. Et, dès le soir du 6 mai, a eu un gentil mot pour tout le monde, salle Gaveau, lançant notamment un appel « fraternel » à « tous les Africains ». Bref au bon peuple du continent noir. Pour leurs chefs d’État, tous démocratiquement élus, les messages sont partis bien avant. Avec plus ou moins de réussite.
Source : bakchich.info. Par Xavier Monnier
L’Afrique pétrolière dans la poche. Sarkozy compte des amis en Afrique. Si, si, promis. Au premier rang desquels le toujours vert El Hadj Omar Bongo Ondimba, président du Gabon depuis 40 ans. Entre les deux grands hommes, le courant est finalement bien passé. A coups de lettre de congratulations réciproques, et d’une chaleureuse missive de félicitations lancée par Nicolas à Omar, après la triomphale réélection du gabonais à l’automne 2005, un couple s’est formé. Leurs rencontres, au choix dans le discret hôtel particulier d’Omar, dans le XVIe arrondissement parisien, ou à l’hôtel Meurice, se sont multipliées, et leur compte tenu avec précision par la Lettre du Continent.
Mieux, comme l’a raconté Bakchich, les services du ministère de l’Intérieur et des Contraventions ont laissé miroiter un étrange mirage à leur homologue gabonais. Dans une lettre adressée à l’Intérieur français, le ministre gabonais rappelle « proposition visant la suppression des visas d’entrée pour les citoyens des deux États, principe pour lequel vous vous êtes déclaré favorable lors de notre rencontre du 09 juin 2006 à Paris ». L’heureux élu prié de cornaquer le dossier n’est autre que « Monsieur Godin, Directeur général de la Police nationale française, […] chargé de préparer un projet de Convention d’exemption de visas entre les deux États ».
Plus de visa entre France et Gabon, un grand flic chargé d’amadouer les affidés de Bongo, Sarko a mis le paquet pour draguer un vieil ami de la chiraquie, accessoirement patron d’un pays riche en pétrole.. Et en a remis une louche, tout juste élu. Bongo a été le seul président africain auquel Nicolas a téléphoné.
Autre bon soutien du nouveau chef de l’État français, le Béninois Yayi Boni. L’étape de la tournée de Sarko en avril, à l’été 2006, a même été l’une des « plus agréables », a confié l’un des membres de la délégation. Et pour cause. Peu de manifestants, hostiles à l’immigration choisie, et surtout un éminent VRP sur place. Le ministre de la Sécurité intérieure local n’est autre qu’Edgar Alia, un ancien encarté RPR qui a longtemps milité en Seine-Saint-Denis avec Eric Raoult, député fort sarkozyste s’il en est.
Enfin, petit dernier de ce groupe d’amis africains de « Nicolas », le sympathique Denis Sassou Nguesso. Copain comme cochon avec Chirac, le père Denis a pris le temps de rencontrer Sarko, au cours d’une de ses innombrables virées à Paris. Et à Brazzaville, le nouveau président dispose d’un relais de choix, Jean-Yves Ollivier (Cf. Le pétrole, c’est la branche de l’Ollivier). Ex-missi dominici du RPR en Afrique australe reconverti dans la pétrofinance chez Sassou, JYO a de très bonnes entrées à l’UMP. Et a même pris le temps de briefé l’équipe Sarko sur le Congo.
Le converti d’Abidjan. C’était pas gagné mais il l’a fait. L’ancien maire de Neuilly est entré, du moins en grâce, sinon dans les papiers de Laurent Gbagbo. Ennemis intimes de Chirac ça rapproche. Pourtant il a fallu lever la méfiance du « boulanger d’Abidjan » envers Sarkozy, ami intime de l’opposant Alassane Dramane Ouattara. Heureusement, le bon vieux Robert Bourgi a joué les bons offices. Homme de l’ombre de moins en moins discret, formé à la politique africaine par Jacques Foccart, missi dominici de Villepin en Côte d’Ivoire depuis les débuts de la crise ivoirienne, a troqué son costume de vomisseur en chef de Nicolas Sarkozy il y a quelques mois. Et a laissé tout son charme agir pour convaincre le « cauchemar africain » de Chirac que Sarko n’était pas si mauvais bougre. Avec succès apparemment. D’autant que des passerelles de footeux ont été établies. Fidèles soutiens du candidat de la rupture, Basile Boli et Bernard Tapie ont désormais leurs entrées au palais de la lagune d’Ebrié.
L’indécis dakarois. Assez colérique, le président sénégalais n’aime rien moins que provoquer des polémiques et passer dans les médias internationaux. Le concept « d’immigration choisie » de Sarkozy a été accueilli au palais de l’avenue Roume comme il se doit : du pain béni. « Gorgui » a virevolté de France 2 à RFI l’été dernier pour s’offusquer « du pillage en règle » de l’Afrique. Et après quelques passes d’armes et rendez-vous orageux tenus à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal à Paris avec Sarkozy (cf. Wade-Sarkozy, des échanges très Seck sur notre site), le climat s’est pacifié.
« Le Vieux et Sarko pensent toujours avoir raison et adorent donner des leçons. Ça ne peut pas coller du premier coup », glisse un proche du pouvoir sénégalais. « Mais Wade ne respecte que ceux qui s’opposent frontalement à lui ». En même temps, le Sénégal ne recelle ni pétrole ni matières premières, seulement une base militaire française. Rien de capital
Pas d’inquiétude donc, « frères africains », le nouveau président français ne rompra pas avec le continent noir, ni avec ses richesses.
Auteur: Nettali
Source : bakchich.info. Par Xavier Monnier
L’Afrique pétrolière dans la poche. Sarkozy compte des amis en Afrique. Si, si, promis. Au premier rang desquels le toujours vert El Hadj Omar Bongo Ondimba, président du Gabon depuis 40 ans. Entre les deux grands hommes, le courant est finalement bien passé. A coups de lettre de congratulations réciproques, et d’une chaleureuse missive de félicitations lancée par Nicolas à Omar, après la triomphale réélection du gabonais à l’automne 2005, un couple s’est formé. Leurs rencontres, au choix dans le discret hôtel particulier d’Omar, dans le XVIe arrondissement parisien, ou à l’hôtel Meurice, se sont multipliées, et leur compte tenu avec précision par la Lettre du Continent.
Mieux, comme l’a raconté Bakchich, les services du ministère de l’Intérieur et des Contraventions ont laissé miroiter un étrange mirage à leur homologue gabonais. Dans une lettre adressée à l’Intérieur français, le ministre gabonais rappelle « proposition visant la suppression des visas d’entrée pour les citoyens des deux États, principe pour lequel vous vous êtes déclaré favorable lors de notre rencontre du 09 juin 2006 à Paris ». L’heureux élu prié de cornaquer le dossier n’est autre que « Monsieur Godin, Directeur général de la Police nationale française, […] chargé de préparer un projet de Convention d’exemption de visas entre les deux États ».
Plus de visa entre France et Gabon, un grand flic chargé d’amadouer les affidés de Bongo, Sarko a mis le paquet pour draguer un vieil ami de la chiraquie, accessoirement patron d’un pays riche en pétrole.. Et en a remis une louche, tout juste élu. Bongo a été le seul président africain auquel Nicolas a téléphoné.
Autre bon soutien du nouveau chef de l’État français, le Béninois Yayi Boni. L’étape de la tournée de Sarko en avril, à l’été 2006, a même été l’une des « plus agréables », a confié l’un des membres de la délégation. Et pour cause. Peu de manifestants, hostiles à l’immigration choisie, et surtout un éminent VRP sur place. Le ministre de la Sécurité intérieure local n’est autre qu’Edgar Alia, un ancien encarté RPR qui a longtemps milité en Seine-Saint-Denis avec Eric Raoult, député fort sarkozyste s’il en est.
Enfin, petit dernier de ce groupe d’amis africains de « Nicolas », le sympathique Denis Sassou Nguesso. Copain comme cochon avec Chirac, le père Denis a pris le temps de rencontrer Sarko, au cours d’une de ses innombrables virées à Paris. Et à Brazzaville, le nouveau président dispose d’un relais de choix, Jean-Yves Ollivier (Cf. Le pétrole, c’est la branche de l’Ollivier). Ex-missi dominici du RPR en Afrique australe reconverti dans la pétrofinance chez Sassou, JYO a de très bonnes entrées à l’UMP. Et a même pris le temps de briefé l’équipe Sarko sur le Congo.
Le converti d’Abidjan. C’était pas gagné mais il l’a fait. L’ancien maire de Neuilly est entré, du moins en grâce, sinon dans les papiers de Laurent Gbagbo. Ennemis intimes de Chirac ça rapproche. Pourtant il a fallu lever la méfiance du « boulanger d’Abidjan » envers Sarkozy, ami intime de l’opposant Alassane Dramane Ouattara. Heureusement, le bon vieux Robert Bourgi a joué les bons offices. Homme de l’ombre de moins en moins discret, formé à la politique africaine par Jacques Foccart, missi dominici de Villepin en Côte d’Ivoire depuis les débuts de la crise ivoirienne, a troqué son costume de vomisseur en chef de Nicolas Sarkozy il y a quelques mois. Et a laissé tout son charme agir pour convaincre le « cauchemar africain » de Chirac que Sarko n’était pas si mauvais bougre. Avec succès apparemment. D’autant que des passerelles de footeux ont été établies. Fidèles soutiens du candidat de la rupture, Basile Boli et Bernard Tapie ont désormais leurs entrées au palais de la lagune d’Ebrié.
L’indécis dakarois. Assez colérique, le président sénégalais n’aime rien moins que provoquer des polémiques et passer dans les médias internationaux. Le concept « d’immigration choisie » de Sarkozy a été accueilli au palais de l’avenue Roume comme il se doit : du pain béni. « Gorgui » a virevolté de France 2 à RFI l’été dernier pour s’offusquer « du pillage en règle » de l’Afrique. Et après quelques passes d’armes et rendez-vous orageux tenus à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal à Paris avec Sarkozy (cf. Wade-Sarkozy, des échanges très Seck sur notre site), le climat s’est pacifié.
« Le Vieux et Sarko pensent toujours avoir raison et adorent donner des leçons. Ça ne peut pas coller du premier coup », glisse un proche du pouvoir sénégalais. « Mais Wade ne respecte que ceux qui s’opposent frontalement à lui ». En même temps, le Sénégal ne recelle ni pétrole ni matières premières, seulement une base militaire française. Rien de capital
Pas d’inquiétude donc, « frères africains », le nouveau président français ne rompra pas avec le continent noir, ni avec ses richesses.
Auteur: Nettali