Les protestations et menaces des alliés de la coalition Mithaq El Wihda ont donné des résultats escomptés.
Pire, « ces dignitaires de retour occupent d’importants postes tels que le ministre Secrétaire général de la présidence de la République, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le ministère de l’Intérieur, le ministère du Pétrole et des Mines, le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Etat et même la direction du Cabinet du président de la République »[2]. APP conserve ses 3 portefeuilles ministériels, l’UFP en hérite de 3 également.
La formation de ce nouveau gouvernement va entraîner une nouvelle reconfiguration de la classe politique.
Reconfiguration de la Majorité présidentielle et de l’Opposition
En amputant l’Opposition de deux partis très importants de l’échiquier politique, la manœuvre gouvernementale redistribue les cartes entre l’Opposition et la Majorité.
La nouvelle configuration montre une Opposition morcelée, amputée et fragilisée pendant que la majorité, au contraire s’enrichit. Mais la formation de ce nouveau gouvernement, notamment l’intégration de l’UFP et de Tawassoul ne convient pas à une bonne partie des députés qui ouvrent une fronde et font le bras de fer avec le Président de la République.
Les frondeurs entraînent la chute du Président
Le premier acte frondeur est accompli le lundi 30 juin. Ce jour-là, trente-neuf députés (soutenus dans la foulée par vingt-quatre sénateurs), tous issus de la majorité, déposent une motion de censure contre le gouvernement de Ould Waghf. Dès son retour de Charm el Cheikh en Égypte où il prenait part aux assises du sommet des chefs d’États africains, Sidioca menace, dans un discours adressé à la Nation, de dissoudre le Parlement. Mais faute de moyens financiers pour organiser des élections législatives anticipées, le Président (qui n’écarte pas l’éventualité qu’un coup d’État) entame des discussions.
Yahya Ould Ahmed Waghef démissionne de son poste de PM. Reconduit dans ses fonctions, il décidera de fermer les portes du futur gouvernement à Tawassoul et l’Ufp, comme souhaité par les tenants de la motion de censure. Mais la constitution d’une nouvelle équipe gouvernementale, annoncée le 15 juillet, ne suffira pas pour dépasser la fronde. Cela malgré l’exclusion de l’Ufp, de Tawassoul et des symboles de la gabegie. Le but des frondeurs n’est-il pas, par-dessus tout, de faire tomber le Président?
Jeudi 24 juillet, un groupe de sénateurs issus de la majorité présidentielle, offusqué par les déclarations de la première Dame qui l’accuse de mensonge, d’usurpation, d’imposture, veut une commission d’enquête parlementaire sur sa fondation.
Dans le même esprit, les députés frondeurs, soutenus per ceux de l’opposition, déposent le 29 juillet une demande réclamant la tenue d’une session parlementaire extraordinaire en vue de lancer une série d’enquêtes. La demande est rejetée pour non-conformité au règlement qui stipule qu’une telle requête est du ressort du Président de l’assemblée nationale.
En attendant la rentrée parlementaire, le Président et son PM passent à la contre-attaque. Le 5 août, le camp de la fronde, laminé n’était plus maître du jeu au sein de la majorité. Sidioca choisira ce moment pour limoger tous les généraux soupçonnés d’intelligence avec les frondeurs[3]. On connaît la suite : une heure après leur limogeage, ils opèrent leur coup d’état, le 6 août 2008.
A) Le coup d’état du 6 août 2008 et la reconfiguration de la classe politique mauritanienne.
Au lendemain du coup d’état, deux camps apparaissent :
- D’un côté, des partis de l’opposition à Sidioca prennent acte du putsch : c’est le cas de l’AJD/MR et du RFD. Ce dernier qualifiera le coup d’état de « Mouvement de rectification », expression reprise d’ailleurs par le Haut Conseil d’Etat (HCE). A l’intérieur de cette opposition, Hatem soutient clairement le putsch et finira par rejoindre le gouvernement sans ses alliés de l’opposition.
- De l’autre, les partis du front du refus du coup d’état. Ils créent le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD). Il est composé de 5 partis politiques : le PNDD-ADIL, APP, UFP, Tawassoul et PLEJ, tous anciens soutiens du pouvoir de Sidioca avant sa chute. Le but du FNDD est de faire échouer le putsch.
Vers une recomposition du paysage politique mauritanien[4]
Les contacts entre le nouveau pouvoir et la classe politique entamés au lendemain du putsch semblent aller dans le sens d’une recomposition de la classe politique.
Le Général Aziz a reçu les leaders des formations politiques de l’opposition pour les faire participer à un futur gouvernement.
AJD/MR intéressée sous conditions
L’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) pourrait être intéressée par une éventuelle présence au gouvernement si certaines conditions liées à de vieilles revendications (retour des déportés, résolution du passif humanitaire, officialisation des langues nationales, partage du pouvoir, etc…) sont prises en compte selon son Président[5].
A ce titre, le bloc de l’opposition à Sidioca avait travaillé sur une plate-forme en 35 points soumis au HCE. De l’acceptation de ces points dépendra la participation du RFD et de l’AJD/MR dans un éventuel gouvernement.
Finalement, Aziz n’honorera pas l’ensemble de la plate-forme, notamment la participation des militaires à la prochaine élection présidentielle. Le RFD refuse de participer au gouvernement.
L’AJD/MR, dont les points de rupture (retour des déportés et règlement du passif humanitaire) ont été acceptés par les militaires, a choisi, par solidarité avec ses partenaires de l’Opposition, de ne pas participer au gouvernement d’AZIZ : un tel refus entraînera une dissidence interne au sein de l’AJD/MR.
Une recomposition et une reconfiguration du paysage politique
Après le coup d’état du 6 août, les cartes ont été redistribuées dans la classe politique avec une vraie reconfiguration du paysage politique. En effet, des partis de la majorité sous Sidioca (APP, Tawassoul, UFP, PNDD-ADIL, PLEJ) deviennent des opposants au nouveau pouvoir conduit par les Généraux du HCE ; et les opposants de Sidioca (RFD, AJD/MR, HATEM, MDD), sans appartenir tous à ce nouveau pouvoir, sont plus attentifs aux propositions du nouveau pouvoir.
Alors qu’une unité d’action anime tous les partis membres du FNDD qui continuent à contester la légitimité des Généraux, l’ancienne opposition à Sidioca commence à battre de l’aile. Si l’AJD/MR refuse d’entrer au gouvernement, par solidarité avec le RFD, Hatem intègre le gouvernement : ce qui change le visage de cette ancienne opposition à Sidioca. Les deux partis (RFD et AJD/MR) continuent d’animer l’Institution de l’Opposition Démocratique avec Ibrahima Moctar SARR comme Secrétaire Général et Ahmed Ould Daddah, Président.
Cette annonce crée une crise supplémentaire qui nécessite l’intervention de la communauté internationale déjà mobilisée depuis le putsch.
Le RFD rejette le calendrier des militaires, l’AJD/MR l’approuve
Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah, a rejeté une prétendue proposition de sortie de crise présentée par le Haut conseil d’Etat qui a pris le pouvoir le 6 août dernier à Nouakchott dans un communiqué : «A la veille de la réunion prévue le 20 février 2009 à Paris, organisée par la Communauté Internationale sur la crise mauritanienne, les Autorités militaires viennent de diffuser un document sur le processus électoral qu’elles comptent mettre en œuvre et qui comporte notamment la tenue d’élections présidentielles le 06 juin 2009. Ce processus électoral est conduit d’une manière unilatérale, sans aucune espèce de concertation avec les forces politiques représentatives », note le RFD qui avait cependant dit « comprendre » les mobiles du putsch ayant renversé l’ex président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi[6]. Le communiqué ajoute que « la constitution du gouvernement de transition, la désignation de la commission électorale indépendante, l’élaboration des textes régissant le scrutin prévu, la confection des listes électorales, la fixation de la date du scrutin et la proclamation des résultats seront du seul ressort du Conseil militaire »[7].
A noter que le RFD avait avancé il y a quelques jours son propre plan de sortie de crise s’articulant principalement autour du refus du retour à la situation d’avant le 06 août 2008 et l’inéligibilité des membres des forces armées et de sécurité en exercice au prochain scrutin présidentiel[8].
Enfin, pour contester la candidature des putschistes à la prochaine présidentielle, Ahmed Ould Daddah, a invoqué les dispositions de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance, pour récuser une éventuelle candidature de l'actuel chef de l'Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, à la prochaine élection présidentielle en Mauritanie[9].
Contrairement au RFD et à Ahmed Ould Daddah, dès janvier 2009, lors d’un meeting à Nouakchott, Ibrahima Moctar SARR et l’AJD/MR avaient annoncé leur participation à la prochaine élection présidentielle. Et en avril 2009, SARR annonce sa candidature[10].
Ahmed Ould Daddah rompt avec SARR et l’ AJD/MR et se rapproche du FNDD
Lundi 4 mai 2009, les manifestants du FNDD, du RFD sont descendus massivement dans la rue pour marcher et dénoncer l’élection présidentielle du 6 juin prochain qu’ils considèrent comme une mascarade. Lors de cette manifestation, Messaoud Ould Boulkheir a mis en garde Mohamed Ould Abdel Aziz contre son entêtement à imposer vaille que vaille son agenda électoral. Il a appelé le peuple mauritanien à se dresser contre les militaires et notamment contre Mohamed Ould Abdel Aziz pour faire échouer l’élection présidentielle du 6 juin prochain. Abondant dans le même sens, Ahmed Ould Daddah a exhorté le peuple mauritanien à être vigilant face à la poursuite de l’agenda électoral e Mohamed Ould Abdel Aziz[11].
Election présidentielle de juillet 2009
Lundi 1er juin 2009 : L'élection présidentielle, boycottée par l'opposition, est reportée au 18 juillet pour permettre la participation de toutes les forces politiques et mettre un terme à la crise née du coup d'État du 6 août. Ceci a été rendue possible grâce à la communauté internationale qui a permis de faire sceller les « accords de Dakar » entre le FNDD, le RFD et les soutiens d’Aziz. Ils prévoient, entre autres, la mise en place d’un gouvernement transitoire d’union nationale au plus tard le 06 juin prochain. Les portefeuilles de ce gouvernement sont répartis de "façon paritaire" entre les différents pôles, souligne le texte de l’accord, qui précise que le "Premier ministre sera nommé sur proposition du général Abdelaziz après consultation des dirigeants des autres pôles".
Les ministres de l’Intérieur, des Finances et de la Communication devraient revenir à des personnalités proposées par le FNDD et le RFD.
Le gouvernement sera chargé d’assurer la continuité de l’Etat et la mise en œuvre du présent accord en "particulier la prise de mesures appropriées pour l’organisation et le bon déroulement de l’élection présidentielle", selon le document.
Les parties signataires ont convenu aussi "d’agréer" le mandat et la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont la composition sera portée à 15 membres à raison de quatre membres pour chaque pôle politique. Le Président, le vice-président et un autre membre de cette instance seront des représentants de la société civile, selon toujours le texte de l’accord[12].
Après la signature des accords de Dakar, toute la classe politique accepte de participer aux élections. Le FNDD présente un candidat unique, en la personne de Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah est investi par le RFD mais KANE Hamidou Baba maintient sa candidature. L’AJD/MR investit Ibrahima Moctar SARR. Mohamed Ould Abdel Aziz dont la candidature était contestée par Ould Daddah est autorisé, par ces accords, à participer à la compétition électorale. On connaît la suite : le 18 juillet 2009, Mohamed Ould Abdel Aziz remporte le scrutin dès le 1er tour avec 52%. Ibrahima Moctar SARR, comme en 2007, arrive en 5ème position avec environ 5%.
· Après la victoire d’AZIZ
Contestation des résultats
Le 21 juillet 2009, les résultats provisoires publiés par le ministère de l'Intérieur annoncent la victoire du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz avec plus de 52 % des suffrages exprimés. Quatre candidats de l'opposition dont Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah et Ely Ould Mohamed Vall crient à la « mascarade électorale ». Ils ont demandé à la communauté internationale d'ouvrir une enquête sur les irrégularités électorales et insistent auprès du Conseil constitutionnel et du ministère de l'Intérieur pour qu'ils s'abstiennent de valider les résultats. Ils accusent le général Ould Abdel Aziz de fraude massive comprenant la "manipulation du fichier électoral", la "corruption généralisée" et l'utilisation de faux documents électoraux[13].
Les membres du FNDD qui ont participé à l’élection présidentielle en contestent donc les résultats et organisent la résistance dans le cadre d’une nouvelle coalition.
Naissance de la C.O.D., une nouvelle recomposition/reconfiguration du paysage politique
Les principaux partis de l'opposition mauritanienne ont mis sur pied jeudi 10 décembre 2009 une « Coordination des forces de l'opposition démocratique » (CFOD) pour unifier leurs actions face au pouvoir. La plateforme créant la CFOD a été signée par plusieurs responsables politiques dont Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale[14].
Cette nouvelle coalition est plus large. En plus des partis du FNDD, elle accueille le RFD. Depuis sa création, elle conteste continuellement le pouvoir d’AZIZ. Une telle situation amène les partisans d’AZIZ à s’organiser.
Pire, « ces dignitaires de retour occupent d’importants postes tels que le ministre Secrétaire général de la présidence de la République, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le ministère de l’Intérieur, le ministère du Pétrole et des Mines, le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Etat et même la direction du Cabinet du président de la République »[2]. APP conserve ses 3 portefeuilles ministériels, l’UFP en hérite de 3 également.
La formation de ce nouveau gouvernement va entraîner une nouvelle reconfiguration de la classe politique.
Reconfiguration de la Majorité présidentielle et de l’Opposition
En amputant l’Opposition de deux partis très importants de l’échiquier politique, la manœuvre gouvernementale redistribue les cartes entre l’Opposition et la Majorité.
La nouvelle configuration montre une Opposition morcelée, amputée et fragilisée pendant que la majorité, au contraire s’enrichit. Mais la formation de ce nouveau gouvernement, notamment l’intégration de l’UFP et de Tawassoul ne convient pas à une bonne partie des députés qui ouvrent une fronde et font le bras de fer avec le Président de la République.
Les frondeurs entraînent la chute du Président
Le premier acte frondeur est accompli le lundi 30 juin. Ce jour-là, trente-neuf députés (soutenus dans la foulée par vingt-quatre sénateurs), tous issus de la majorité, déposent une motion de censure contre le gouvernement de Ould Waghf. Dès son retour de Charm el Cheikh en Égypte où il prenait part aux assises du sommet des chefs d’États africains, Sidioca menace, dans un discours adressé à la Nation, de dissoudre le Parlement. Mais faute de moyens financiers pour organiser des élections législatives anticipées, le Président (qui n’écarte pas l’éventualité qu’un coup d’État) entame des discussions.
Yahya Ould Ahmed Waghef démissionne de son poste de PM. Reconduit dans ses fonctions, il décidera de fermer les portes du futur gouvernement à Tawassoul et l’Ufp, comme souhaité par les tenants de la motion de censure. Mais la constitution d’une nouvelle équipe gouvernementale, annoncée le 15 juillet, ne suffira pas pour dépasser la fronde. Cela malgré l’exclusion de l’Ufp, de Tawassoul et des symboles de la gabegie. Le but des frondeurs n’est-il pas, par-dessus tout, de faire tomber le Président?
Jeudi 24 juillet, un groupe de sénateurs issus de la majorité présidentielle, offusqué par les déclarations de la première Dame qui l’accuse de mensonge, d’usurpation, d’imposture, veut une commission d’enquête parlementaire sur sa fondation.
Dans le même esprit, les députés frondeurs, soutenus per ceux de l’opposition, déposent le 29 juillet une demande réclamant la tenue d’une session parlementaire extraordinaire en vue de lancer une série d’enquêtes. La demande est rejetée pour non-conformité au règlement qui stipule qu’une telle requête est du ressort du Président de l’assemblée nationale.
En attendant la rentrée parlementaire, le Président et son PM passent à la contre-attaque. Le 5 août, le camp de la fronde, laminé n’était plus maître du jeu au sein de la majorité. Sidioca choisira ce moment pour limoger tous les généraux soupçonnés d’intelligence avec les frondeurs[3]. On connaît la suite : une heure après leur limogeage, ils opèrent leur coup d’état, le 6 août 2008.
A) Le coup d’état du 6 août 2008 et la reconfiguration de la classe politique mauritanienne.
Au lendemain du coup d’état, deux camps apparaissent :
- D’un côté, des partis de l’opposition à Sidioca prennent acte du putsch : c’est le cas de l’AJD/MR et du RFD. Ce dernier qualifiera le coup d’état de « Mouvement de rectification », expression reprise d’ailleurs par le Haut Conseil d’Etat (HCE). A l’intérieur de cette opposition, Hatem soutient clairement le putsch et finira par rejoindre le gouvernement sans ses alliés de l’opposition.
- De l’autre, les partis du front du refus du coup d’état. Ils créent le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD). Il est composé de 5 partis politiques : le PNDD-ADIL, APP, UFP, Tawassoul et PLEJ, tous anciens soutiens du pouvoir de Sidioca avant sa chute. Le but du FNDD est de faire échouer le putsch.
Vers une recomposition du paysage politique mauritanien[4]
Les contacts entre le nouveau pouvoir et la classe politique entamés au lendemain du putsch semblent aller dans le sens d’une recomposition de la classe politique.
Le Général Aziz a reçu les leaders des formations politiques de l’opposition pour les faire participer à un futur gouvernement.
AJD/MR intéressée sous conditions
L’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) pourrait être intéressée par une éventuelle présence au gouvernement si certaines conditions liées à de vieilles revendications (retour des déportés, résolution du passif humanitaire, officialisation des langues nationales, partage du pouvoir, etc…) sont prises en compte selon son Président[5].
A ce titre, le bloc de l’opposition à Sidioca avait travaillé sur une plate-forme en 35 points soumis au HCE. De l’acceptation de ces points dépendra la participation du RFD et de l’AJD/MR dans un éventuel gouvernement.
Finalement, Aziz n’honorera pas l’ensemble de la plate-forme, notamment la participation des militaires à la prochaine élection présidentielle. Le RFD refuse de participer au gouvernement.
L’AJD/MR, dont les points de rupture (retour des déportés et règlement du passif humanitaire) ont été acceptés par les militaires, a choisi, par solidarité avec ses partenaires de l’Opposition, de ne pas participer au gouvernement d’AZIZ : un tel refus entraînera une dissidence interne au sein de l’AJD/MR.
Une recomposition et une reconfiguration du paysage politique
Après le coup d’état du 6 août, les cartes ont été redistribuées dans la classe politique avec une vraie reconfiguration du paysage politique. En effet, des partis de la majorité sous Sidioca (APP, Tawassoul, UFP, PNDD-ADIL, PLEJ) deviennent des opposants au nouveau pouvoir conduit par les Généraux du HCE ; et les opposants de Sidioca (RFD, AJD/MR, HATEM, MDD), sans appartenir tous à ce nouveau pouvoir, sont plus attentifs aux propositions du nouveau pouvoir.
Alors qu’une unité d’action anime tous les partis membres du FNDD qui continuent à contester la légitimité des Généraux, l’ancienne opposition à Sidioca commence à battre de l’aile. Si l’AJD/MR refuse d’entrer au gouvernement, par solidarité avec le RFD, Hatem intègre le gouvernement : ce qui change le visage de cette ancienne opposition à Sidioca. Les deux partis (RFD et AJD/MR) continuent d’animer l’Institution de l’Opposition Démocratique avec Ibrahima Moctar SARR comme Secrétaire Général et Ahmed Ould Daddah, Président.
- L’élection présidentielle de 2009 reconfigure l’ancienne opposition à Sidioca : Ahmed Ould Daddah se rapproche du FNDD
Fin décembre, le nouveau pouvoir avait organisé des journées de concertation, baptisées "états généraux de la démocratie", boycottées par les partis dénonçant le coup d'Etat. Ces "états généraux" avaient proposé d'organiser le premier tour d'une élection présidentielle le 30 mai et un éventuel second tour le 13 juin. La date du 6 juin sera finalement retenue par les militaires.
Cette annonce crée une crise supplémentaire qui nécessite l’intervention de la communauté internationale déjà mobilisée depuis le putsch.
Le RFD rejette le calendrier des militaires, l’AJD/MR l’approuve
Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah, a rejeté une prétendue proposition de sortie de crise présentée par le Haut conseil d’Etat qui a pris le pouvoir le 6 août dernier à Nouakchott dans un communiqué : «A la veille de la réunion prévue le 20 février 2009 à Paris, organisée par la Communauté Internationale sur la crise mauritanienne, les Autorités militaires viennent de diffuser un document sur le processus électoral qu’elles comptent mettre en œuvre et qui comporte notamment la tenue d’élections présidentielles le 06 juin 2009. Ce processus électoral est conduit d’une manière unilatérale, sans aucune espèce de concertation avec les forces politiques représentatives », note le RFD qui avait cependant dit « comprendre » les mobiles du putsch ayant renversé l’ex président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi[6]. Le communiqué ajoute que « la constitution du gouvernement de transition, la désignation de la commission électorale indépendante, l’élaboration des textes régissant le scrutin prévu, la confection des listes électorales, la fixation de la date du scrutin et la proclamation des résultats seront du seul ressort du Conseil militaire »[7].
A noter que le RFD avait avancé il y a quelques jours son propre plan de sortie de crise s’articulant principalement autour du refus du retour à la situation d’avant le 06 août 2008 et l’inéligibilité des membres des forces armées et de sécurité en exercice au prochain scrutin présidentiel[8].
Enfin, pour contester la candidature des putschistes à la prochaine présidentielle, Ahmed Ould Daddah, a invoqué les dispositions de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance, pour récuser une éventuelle candidature de l'actuel chef de l'Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, à la prochaine élection présidentielle en Mauritanie[9].
Contrairement au RFD et à Ahmed Ould Daddah, dès janvier 2009, lors d’un meeting à Nouakchott, Ibrahima Moctar SARR et l’AJD/MR avaient annoncé leur participation à la prochaine élection présidentielle. Et en avril 2009, SARR annonce sa candidature[10].
Ahmed Ould Daddah rompt avec SARR et l’ AJD/MR et se rapproche du FNDD
Lundi 4 mai 2009, les manifestants du FNDD, du RFD sont descendus massivement dans la rue pour marcher et dénoncer l’élection présidentielle du 6 juin prochain qu’ils considèrent comme une mascarade. Lors de cette manifestation, Messaoud Ould Boulkheir a mis en garde Mohamed Ould Abdel Aziz contre son entêtement à imposer vaille que vaille son agenda électoral. Il a appelé le peuple mauritanien à se dresser contre les militaires et notamment contre Mohamed Ould Abdel Aziz pour faire échouer l’élection présidentielle du 6 juin prochain. Abondant dans le même sens, Ahmed Ould Daddah a exhorté le peuple mauritanien à être vigilant face à la poursuite de l’agenda électoral e Mohamed Ould Abdel Aziz[11].
Election présidentielle de juillet 2009
Lundi 1er juin 2009 : L'élection présidentielle, boycottée par l'opposition, est reportée au 18 juillet pour permettre la participation de toutes les forces politiques et mettre un terme à la crise née du coup d'État du 6 août. Ceci a été rendue possible grâce à la communauté internationale qui a permis de faire sceller les « accords de Dakar » entre le FNDD, le RFD et les soutiens d’Aziz. Ils prévoient, entre autres, la mise en place d’un gouvernement transitoire d’union nationale au plus tard le 06 juin prochain. Les portefeuilles de ce gouvernement sont répartis de "façon paritaire" entre les différents pôles, souligne le texte de l’accord, qui précise que le "Premier ministre sera nommé sur proposition du général Abdelaziz après consultation des dirigeants des autres pôles".
Les ministres de l’Intérieur, des Finances et de la Communication devraient revenir à des personnalités proposées par le FNDD et le RFD.
Le gouvernement sera chargé d’assurer la continuité de l’Etat et la mise en œuvre du présent accord en "particulier la prise de mesures appropriées pour l’organisation et le bon déroulement de l’élection présidentielle", selon le document.
Les parties signataires ont convenu aussi "d’agréer" le mandat et la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont la composition sera portée à 15 membres à raison de quatre membres pour chaque pôle politique. Le Président, le vice-président et un autre membre de cette instance seront des représentants de la société civile, selon toujours le texte de l’accord[12].
Après la signature des accords de Dakar, toute la classe politique accepte de participer aux élections. Le FNDD présente un candidat unique, en la personne de Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah est investi par le RFD mais KANE Hamidou Baba maintient sa candidature. L’AJD/MR investit Ibrahima Moctar SARR. Mohamed Ould Abdel Aziz dont la candidature était contestée par Ould Daddah est autorisé, par ces accords, à participer à la compétition électorale. On connaît la suite : le 18 juillet 2009, Mohamed Ould Abdel Aziz remporte le scrutin dès le 1er tour avec 52%. Ibrahima Moctar SARR, comme en 2007, arrive en 5ème position avec environ 5%.
· Après la victoire d’AZIZ
Contestation des résultats
Le 21 juillet 2009, les résultats provisoires publiés par le ministère de l'Intérieur annoncent la victoire du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz avec plus de 52 % des suffrages exprimés. Quatre candidats de l'opposition dont Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah et Ely Ould Mohamed Vall crient à la « mascarade électorale ». Ils ont demandé à la communauté internationale d'ouvrir une enquête sur les irrégularités électorales et insistent auprès du Conseil constitutionnel et du ministère de l'Intérieur pour qu'ils s'abstiennent de valider les résultats. Ils accusent le général Ould Abdel Aziz de fraude massive comprenant la "manipulation du fichier électoral", la "corruption généralisée" et l'utilisation de faux documents électoraux[13].
Les membres du FNDD qui ont participé à l’élection présidentielle en contestent donc les résultats et organisent la résistance dans le cadre d’une nouvelle coalition.
Naissance de la C.O.D., une nouvelle recomposition/reconfiguration du paysage politique
Les principaux partis de l'opposition mauritanienne ont mis sur pied jeudi 10 décembre 2009 une « Coordination des forces de l'opposition démocratique » (CFOD) pour unifier leurs actions face au pouvoir. La plateforme créant la CFOD a été signée par plusieurs responsables politiques dont Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale[14].
Cette nouvelle coalition est plus large. En plus des partis du FNDD, elle accueille le RFD. Depuis sa création, elle conteste continuellement le pouvoir d’AZIZ. Une telle situation amène les partisans d’AZIZ à s’organiser.
Naissance d’une Coalition des Partis de la Majorité (CPM) : nouvelle recomposition
Dimanche 24 avril 2010, Treize partis de la majorité présidentielle et parlementaire en Mauritanie ont signé un document de stratégie sur la base duquel ils se constituent en coalition, a annoncé au cours d'une conférence de presse, dimanche soir à Nouakchott, le président de l'Union pour la République (UPR), principale formation de la mouvance, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine[15].
Face à la COD (coordination de l’opposition démocratique), fera face la CPM (coalition des partis de la majorité.) Cette nouvelle coalition a deux objectifs principaux : Le premier : « la contribution à l’exécution du programme électoral du Président de la République tant au plan de son explication, de sa clarification qu’à celui de la défense de ce qui en a été réalisé, et l'impulsion, l’accélération et le renforcement des autres chantiers de la réforme.» Le second : «l’élargissement de la base de la coalition par le biais de nouvelles consultations avec les partis de la majorité n'appartenant pas à celle-ci, ainsi que l'ouverture sur les autres partis politiques»[16].
L’AJD/MR adhère à la CPM : nouvelle recomposition
Dans un document paru le 26 Janvier 2010 intitulé « ce que pense l’AJD/MR », le Bureau politique avait apprécié positivement la rupture amorcée par le Gouvernement du Président Mohamed Ould Abdel Aziz en faisant de l’unité nationale un objectif essentiel à atteindre ce qui suppose « une rupture totale avec les pratiques défaillantes… en renforçant l’entente générale pour préserver notre société des dangers consécutifs aux sentiments de lésion, d’injustice et d’exclusion ; combattre toute pratique contraire à l’unité nationale et promouvoir la lutte contre le tribalisme, le racisme et les appartenances étroites.
Mettre en place une politique de discrimination positive au profit des catégories démunies, poursuivre le règlement du passif humanitaire par la réparation des préjudices et lutter contre la gabegie ».
Cette appréciation positive de l’action gouvernementale a amené l’AJD/MR à prendre contact avec la coordination des partis de la majorité présidentielle. Suite à l’entretien du 09 Mars 2010 entre la Présidence de la Coordination des Partis de la Majorité Présidentielle et le Président de l’AJD/MR, et en réponse à la lettre n° 022/AJD/MR/PT/2010 du 10 Mars 2010 du président de l’AJD/MR précisant les points à discuter, le Président de la coordination des Partis de la Majorité a désigné une délégation pour mener les discussions avec l’AJD/MR, autour de certaines questions qui constituent une préoccupation pour ce Parti.
Les questions qui devaient être abordées sont :
1. Le sort réservé aux conclusions des états généraux de la démocratie dont le Président Mohamed Ould Abdel Aziz avait pris l’engagement d’en appliquer les points consensuels;
2. l’application effective de la loi criminalisant l’esclavage;
3. la question des rapatriés du Sénégal;
4. la suite du règlement du passif humanitaire;
5. la situation des langues nationales et leur place dans les médias publics;
6. la politique extérieure de la Mauritanie;
7. la question foncière.
Au bout de presque 10 mois de négociations, les deux parties arrivent à un accord sur les points examinés. Et le 23 décembre 2010 à l’hôtel El Wissal, les deux parties (AJD/MR et la CPM) signent le mémorandum d’entente concrétisant cette adhésion[17].
Lors de la cérémonie de signature scellant l’adhésion de l’AJD/MR à la CPM, le Président Ibrahima Moctar SARR prévient ses nouveaux partenaires : « L’AJD/MR, n’entend pas par cette adhésion, venir en trouble-fête, ou en empêcheur de tourner en rond ; elle ne sera pas non plus un wagon de plus pour le train du pouvoir. Notre prétention est d’être plutôt le nouveau moteur de la locomotive pour aller plus vite et mieux. Nous serons vigilants pour que le programme du Président de la République soit appliqué avec plus de sérieux et de discernement mais aussi avec détermination au profit de tout le peuple mauritanien. Nous veillerons naturellement à ce que ces points consensuels qui constituent la raison d’être de notre présence au sein de la majorité soient pris en compte dans la mise en œuvre de ce programme.
Nous n’avons renoncé à aucun de nos principes même si nous considérons que ce consensus est un pas important à réaliser tout en espérant que cette proximité avec les partis de la majorité permettre de lever beaucoup d’incompréhension et faire accepter l’essentiel du programme de l’AJD/MR»[18].
Bien que désormais membre de la CPM, l’AJD/MR a gardé sa liberté de ton, en faisant des réserves sur certaines actions du gouvernement.
C’est ainsi qu’il a ouvertement critiqué les conditions dans lesquelles l’enrôlement s’effectuait en Mauritanie. Elle fait d’ailleurs partie des tout premiers partis à tirer la sonnette d’alarme ; ensuite elle soutient ouvertement les manifestations de TPMN en Mauritanie. Des militants du Mouvement des jeunes AJD/MR font partie de la direction de TPMN.
L’AJD/MR suspend puis quitte la majorité et retrouve son indépendance
Le Bureau politique, dans sa réunion hebdomadaire du 11 février 2012, a décidé du retrait de l’AJD/MR de la coalition des partis de la majorité (CPM). Cette décision fait suite au gel des activités du parti au sein de la majorité depuis le 27 septembre dernier en réaction à l’assassinat du jeune Lamine Mangane par un gendarme, lors des manifestations organisées à Maghama contre l’enrôlement.
L’AJD/MR, qui avait au préalable appelé le gouvernement à suspendre l’opération d’enrôlement pour la reprendre dans de meilleures conditions acceptables par tous, avait notamment demandé la recomposition de la commission de supervision de l’Agence National du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS).
Le gel des activités du parti avait été assorti de la demande de la traduction en justice des auteurs du meurtre de Lamine Mangane en plus des exigences sus- mentionnées[19].
Dimanche 24 avril 2010, Treize partis de la majorité présidentielle et parlementaire en Mauritanie ont signé un document de stratégie sur la base duquel ils se constituent en coalition, a annoncé au cours d'une conférence de presse, dimanche soir à Nouakchott, le président de l'Union pour la République (UPR), principale formation de la mouvance, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine[15].
Face à la COD (coordination de l’opposition démocratique), fera face la CPM (coalition des partis de la majorité.) Cette nouvelle coalition a deux objectifs principaux : Le premier : « la contribution à l’exécution du programme électoral du Président de la République tant au plan de son explication, de sa clarification qu’à celui de la défense de ce qui en a été réalisé, et l'impulsion, l’accélération et le renforcement des autres chantiers de la réforme.» Le second : «l’élargissement de la base de la coalition par le biais de nouvelles consultations avec les partis de la majorité n'appartenant pas à celle-ci, ainsi que l'ouverture sur les autres partis politiques»[16].
L’AJD/MR adhère à la CPM : nouvelle recomposition
Dans un document paru le 26 Janvier 2010 intitulé « ce que pense l’AJD/MR », le Bureau politique avait apprécié positivement la rupture amorcée par le Gouvernement du Président Mohamed Ould Abdel Aziz en faisant de l’unité nationale un objectif essentiel à atteindre ce qui suppose « une rupture totale avec les pratiques défaillantes… en renforçant l’entente générale pour préserver notre société des dangers consécutifs aux sentiments de lésion, d’injustice et d’exclusion ; combattre toute pratique contraire à l’unité nationale et promouvoir la lutte contre le tribalisme, le racisme et les appartenances étroites.
Mettre en place une politique de discrimination positive au profit des catégories démunies, poursuivre le règlement du passif humanitaire par la réparation des préjudices et lutter contre la gabegie ».
Cette appréciation positive de l’action gouvernementale a amené l’AJD/MR à prendre contact avec la coordination des partis de la majorité présidentielle. Suite à l’entretien du 09 Mars 2010 entre la Présidence de la Coordination des Partis de la Majorité Présidentielle et le Président de l’AJD/MR, et en réponse à la lettre n° 022/AJD/MR/PT/2010 du 10 Mars 2010 du président de l’AJD/MR précisant les points à discuter, le Président de la coordination des Partis de la Majorité a désigné une délégation pour mener les discussions avec l’AJD/MR, autour de certaines questions qui constituent une préoccupation pour ce Parti.
Les questions qui devaient être abordées sont :
1. Le sort réservé aux conclusions des états généraux de la démocratie dont le Président Mohamed Ould Abdel Aziz avait pris l’engagement d’en appliquer les points consensuels;
2. l’application effective de la loi criminalisant l’esclavage;
3. la question des rapatriés du Sénégal;
4. la suite du règlement du passif humanitaire;
5. la situation des langues nationales et leur place dans les médias publics;
6. la politique extérieure de la Mauritanie;
7. la question foncière.
Au bout de presque 10 mois de négociations, les deux parties arrivent à un accord sur les points examinés. Et le 23 décembre 2010 à l’hôtel El Wissal, les deux parties (AJD/MR et la CPM) signent le mémorandum d’entente concrétisant cette adhésion[17].
Lors de la cérémonie de signature scellant l’adhésion de l’AJD/MR à la CPM, le Président Ibrahima Moctar SARR prévient ses nouveaux partenaires : « L’AJD/MR, n’entend pas par cette adhésion, venir en trouble-fête, ou en empêcheur de tourner en rond ; elle ne sera pas non plus un wagon de plus pour le train du pouvoir. Notre prétention est d’être plutôt le nouveau moteur de la locomotive pour aller plus vite et mieux. Nous serons vigilants pour que le programme du Président de la République soit appliqué avec plus de sérieux et de discernement mais aussi avec détermination au profit de tout le peuple mauritanien. Nous veillerons naturellement à ce que ces points consensuels qui constituent la raison d’être de notre présence au sein de la majorité soient pris en compte dans la mise en œuvre de ce programme.
Nous n’avons renoncé à aucun de nos principes même si nous considérons que ce consensus est un pas important à réaliser tout en espérant que cette proximité avec les partis de la majorité permettre de lever beaucoup d’incompréhension et faire accepter l’essentiel du programme de l’AJD/MR»[18].
Bien que désormais membre de la CPM, l’AJD/MR a gardé sa liberté de ton, en faisant des réserves sur certaines actions du gouvernement.
C’est ainsi qu’il a ouvertement critiqué les conditions dans lesquelles l’enrôlement s’effectuait en Mauritanie. Elle fait d’ailleurs partie des tout premiers partis à tirer la sonnette d’alarme ; ensuite elle soutient ouvertement les manifestations de TPMN en Mauritanie. Des militants du Mouvement des jeunes AJD/MR font partie de la direction de TPMN.
L’AJD/MR suspend puis quitte la majorité et retrouve son indépendance
Le Bureau politique, dans sa réunion hebdomadaire du 11 février 2012, a décidé du retrait de l’AJD/MR de la coalition des partis de la majorité (CPM). Cette décision fait suite au gel des activités du parti au sein de la majorité depuis le 27 septembre dernier en réaction à l’assassinat du jeune Lamine Mangane par un gendarme, lors des manifestations organisées à Maghama contre l’enrôlement.
L’AJD/MR, qui avait au préalable appelé le gouvernement à suspendre l’opération d’enrôlement pour la reprendre dans de meilleures conditions acceptables par tous, avait notamment demandé la recomposition de la commission de supervision de l’Agence National du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS).
Le gel des activités du parti avait été assorti de la demande de la traduction en justice des auteurs du meurtre de Lamine Mangane en plus des exigences sus- mentionnées[19].
Quelques mois après le départ d’AJD/MR de la CPM, une autre coalition se fissure : APP quitte la COD et crée une autre coalition avec d’autres partis.
Naissance de la Convention pour l’Alternance Pacifique (CAP) : Le paysage politique se recompose à nouveau
Messaoud Ould Boulkheir qui filait jusque-là le parfait amour avec le président du RFD au sein de Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) a fini par quitter ses amis politiques du fait des divergences de plus en plus profondes au sujet du dialogue initié par le chef de l’Etat en direction de l’opposition[20].
Les présidents des partis de l'Alliance Populaire Progressiste, El Wiam Démocratique et Social et Sawab, respectivement MM. Messaoud Ould Boulkheir, Boidiel Ould Houmeid et Abdessalam Ould Horma ont signé dimanche (mai 2012) à Nouakchott les documents d'un cadre de concertation et de coordination dénommé "Convention pour l'Alternance Pacifique (CAP"). La CAP représente un cadre de concertation et de discussion de tous les problèmes posés et de suivi de la mise en œuvre effective des clauses du dialogue national".
Après l’AJD/MR, 3 autres partis quittent la CPM et créent une nouvelle Coalition : Alliance patriotique (AP)
En avril 2013, les leaders du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-ADIL), le Mouvement pour la refondation (MPR) et le Renouveau démocratique (RD) en Mauritanie, ont annoncé le retrait de leurs formations de la majorité présidentielle, dimanche, au cours d’une conférence de presse. Motifs de ce retrait : "La mauvaise gouvernance politique, économique et une absence totale d’éthique dans la gestion des affaires publiques en Mauritanie". La coalition des trois partis est désignée sous le nouveau nom d’Alliance patriotique (AP)[21].
Naissance de la Convention pour l’Alternance Pacifique (CAP) : Le paysage politique se recompose à nouveau
Messaoud Ould Boulkheir qui filait jusque-là le parfait amour avec le président du RFD au sein de Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) a fini par quitter ses amis politiques du fait des divergences de plus en plus profondes au sujet du dialogue initié par le chef de l’Etat en direction de l’opposition[20].
Les présidents des partis de l'Alliance Populaire Progressiste, El Wiam Démocratique et Social et Sawab, respectivement MM. Messaoud Ould Boulkheir, Boidiel Ould Houmeid et Abdessalam Ould Horma ont signé dimanche (mai 2012) à Nouakchott les documents d'un cadre de concertation et de coordination dénommé "Convention pour l'Alternance Pacifique (CAP"). La CAP représente un cadre de concertation et de discussion de tous les problèmes posés et de suivi de la mise en œuvre effective des clauses du dialogue national".
Après l’AJD/MR, 3 autres partis quittent la CPM et créent une nouvelle Coalition : Alliance patriotique (AP)
En avril 2013, les leaders du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-ADIL), le Mouvement pour la refondation (MPR) et le Renouveau démocratique (RD) en Mauritanie, ont annoncé le retrait de leurs formations de la majorité présidentielle, dimanche, au cours d’une conférence de presse. Motifs de ce retrait : "La mauvaise gouvernance politique, économique et une absence totale d’éthique dans la gestion des affaires publiques en Mauritanie". La coalition des trois partis est désignée sous le nouveau nom d’Alliance patriotique (AP)[21].
Nouvelle recomposition/reconfiguration : fusion entre la CAP et l’AP
Le siège du parti El Wiam, à Nouakchott, a abrité jeudi 13 juin 2013, la signature d’un accord de fusion entre deux dissidences, la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP) constituée de trois partis ayant quitté la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) et l’Alliance Patriotique (AP) formée elle aussi par trois formations politiques de l’ancienne majorité. Les six partis ainsi fusionnés, qui représentent déjà une troisième puissance politique sur l’échiquier national, comptent user de leur force politique pour peser sur le consensus national, à travers notamment la relance de l’Initiative de sortie de crise du président Messaoud Ould Boulkheir[22].
Initiative Messaoud Ould Boulkheir ou la pacifique solution de sortie de crise
La Mauritanie d'abord ! C'est le nom de l'initiative lancée lundi 11 février à Nouakchott par Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale et membre de la CAP (Coalition pour une alternance pacifique), une formation d'opposition qui avait accepté de dialoguer avec le pouvoir fin 2011. Faisant le constat de l'existence d'un malaise multiforme en Mauritanie, l'initiative plaide pour l'instauration d'un compromis national qui dépasse les clivages politiques.
Le compromis national auquel appelle l’initiative, doit permettre, selon Messaoud Ould Boulkheir, de garantir la sécurité et l’unité du pays, mais surtout, d’organiser de manière consensuelle des élections libres et transparentes. Une proposition soutenue par plusieurs partis, dont ceux de la CAP (Convention pour l'alternance pacifique), l’opposition dialoguiste, mais aussi plusieurs associations de la société civile et des centrales syndicales.
Mesure phare proposée, la mise en place d’un gouvernement national de large consensus, incluant la majorité présidentielle, la COD la CAP et la société civile, jusqu’aux élections législatives et municipales.
Initiative Messaoud Ould Boulkheir ou la pacifique solution de sortie de crise
La Mauritanie d'abord ! C'est le nom de l'initiative lancée lundi 11 février à Nouakchott par Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale et membre de la CAP (Coalition pour une alternance pacifique), une formation d'opposition qui avait accepté de dialoguer avec le pouvoir fin 2011. Faisant le constat de l'existence d'un malaise multiforme en Mauritanie, l'initiative plaide pour l'instauration d'un compromis national qui dépasse les clivages politiques.
Le compromis national auquel appelle l’initiative, doit permettre, selon Messaoud Ould Boulkheir, de garantir la sécurité et l’unité du pays, mais surtout, d’organiser de manière consensuelle des élections libres et transparentes. Une proposition soutenue par plusieurs partis, dont ceux de la CAP (Convention pour l'alternance pacifique), l’opposition dialoguiste, mais aussi plusieurs associations de la société civile et des centrales syndicales.
Mesure phare proposée, la mise en place d’un gouvernement national de large consensus, incluant la majorité présidentielle, la COD la CAP et la société civile, jusqu’aux élections législatives et municipales.
L’AJD/MR adopte l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir
Ibrahima Moctar Sarr a affirmé qu’il adopte l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir pour sortir le pays de la crise qu’il traverse. Il s’exprimait au cours du meeting de soutien à cette initiative de Messaoud, président de la l’Assemblée nationale mauritanienne et président du parti APP, Alliance Populaire Progressiste. Le meeting se tenait, ce dimanche à Nouakchott, sur le thème: « Consensus national»
Pour Ibrahima Moctar SARR, les acteurs politiques mauritaniens sont d’accord sur le fait que le pays vit une situation " assez grave: Nous avons des institutions illégitimes, un parlement dont le mandat a expiré et une classe politique divisée ".
La meilleure solution à cette crise c’est d’organiser des élections consensuelles et l’initiative de Messaoud vise à rapprocher entre l’opposition et le pouvoir pour qu’on aille vers ces élections, a-t-il précisé[23].
Ibrahima Moctar Sarr a affirmé qu’il adopte l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir pour sortir le pays de la crise qu’il traverse. Il s’exprimait au cours du meeting de soutien à cette initiative de Messaoud, président de la l’Assemblée nationale mauritanienne et président du parti APP, Alliance Populaire Progressiste. Le meeting se tenait, ce dimanche à Nouakchott, sur le thème: « Consensus national»
Pour Ibrahima Moctar SARR, les acteurs politiques mauritaniens sont d’accord sur le fait que le pays vit une situation " assez grave: Nous avons des institutions illégitimes, un parlement dont le mandat a expiré et une classe politique divisée ".
La meilleure solution à cette crise c’est d’organiser des élections consensuelles et l’initiative de Messaoud vise à rapprocher entre l’opposition et le pouvoir pour qu’on aille vers ces élections, a-t-il précisé[23].
Nous adoptons donc l’initiative de Messaoud. C’est notre initiative et celle de tous les partis politiques qui ont assisté à ce meeting.
Le Président de l’AJD/MR à Nouadhibou pour soutenir l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir
Le Président de l’AJD/MR à Nouadhibou pour soutenir l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir
Le Samedi 06 juillet 2013, Le Président de l’AJD/MR Ibrahima Moctar Sarr s’est rendu à Nouadhibou dans le cadre d’un meeting d’appui à l’initiative de Messaoud.
Pour rappel, cette l’initiative dite de Messaoud constitue une feuille de route pour sortir le pays des crises qu’il traverse. Comme il l’avait déclaré à la TVM, Ibrahima Moctar Sarr réaffirme que l’AJD/MR ne fait partie d’aucune coalition pour l’instant, mais elle est prête à travailler avec tous ceux qui œuvrent pour l’intérêt général, pour la paix et la stabilité de la Mauritanie.
Pour rappel, cette l’initiative dite de Messaoud constitue une feuille de route pour sortir le pays des crises qu’il traverse. Comme il l’avait déclaré à la TVM, Ibrahima Moctar Sarr réaffirme que l’AJD/MR ne fait partie d’aucune coalition pour l’instant, mais elle est prête à travailler avec tous ceux qui œuvrent pour l’intérêt général, pour la paix et la stabilité de la Mauritanie.
Conclusion
Cette initiative de Messaoud doit être soutenue par toutes les coalitions qui doivent taire leurs clivages et divergences et essayer de trouver une solution consensuelle. Sans cette entente, les élections municipales et législatives risquent d’être une vraie foire d’empoigne entre les différents pôles politiques.
Recomposée ou reconfigurée, la classe politique a du mal à se mettre d’accord sur un agenda consensuel tant les trahisons, les méfiances et les chausse-trappe, par le passé, ont entamé les relations personnelles de plusieurs leaders politiques. Mais, en politique, il faut savoir s’élever au-dessus de certaines considérations crypto-personnelles et mettre l’intérêt général au-dessus de tout.
Ousmane DIAGANA
Secrétaire National des Relations Extérieures de l’AJD/MR
Source: Ajd/Mr
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Cette initiative de Messaoud doit être soutenue par toutes les coalitions qui doivent taire leurs clivages et divergences et essayer de trouver une solution consensuelle. Sans cette entente, les élections municipales et législatives risquent d’être une vraie foire d’empoigne entre les différents pôles politiques.
Recomposée ou reconfigurée, la classe politique a du mal à se mettre d’accord sur un agenda consensuel tant les trahisons, les méfiances et les chausse-trappe, par le passé, ont entamé les relations personnelles de plusieurs leaders politiques. Mais, en politique, il faut savoir s’élever au-dessus de certaines considérations crypto-personnelles et mettre l’intérêt général au-dessus de tout.
L’AJD/MR est convaincue que cette initiative Messaoud est une des meilleures clés pour une véritable sortie de crise : la balle est dans le camp du pouvoir qui voit ses alliés le quitter les uns après les autres pour enrichir d’autres coalitions. Une telle situation doit faire réfléchir le pouvoir qui, manifestement ‘en fait qu’à sa tête sur beaucoup de sujets concernant les Mauritaniens, notamment, l’enrôlement dont il sera question qui divise les mauritaniens.
Ousmane DIAGANA
Secrétaire National des Relations Extérieures de l’AJD/MR
Source: Ajd/Mr
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[1] Panapress, lundi 12 mai 2008, « composition du nouveau gouvernement mauritanien », Mauritanie-politique.
[2] Ibidem.
[3] Samba Camara, « Sidioca : le disparu », Journal Biladi, le 11 août 2008.
[4] Titre d’un article de la PANA, via Mauritanie-web, posté le 13 août 2008.
[5] Ibidem.
[6] Jeuneafrique.com : Le RFD de Ould Daddah rejette un plan de sortie de crise des militaires.
[7] Jeuneafrique.com : Le RFD de Ould Daddah rejette un plan de sortie de crise des militaires.
[8] APANEWS, 18/02/2009 à 12:14.
[9] Nouakchott, Mauritanie, PANA, 23/03/2009.
[10] Xinhuat, Dakar, 11 avril 2009.
[11] Babacar Baye NDiaye, « Election du 6 juin : le Fndd et le Rfd appellent au boycott général », Le Rénovateur Quotidien, Nouakchott, 5 juin 2009.
[12] www.Linternationalmagazine.com « Mauritanie : les grandes lignes de l’accord de Dakar », jeudi 04/06/2009
[13] LEXPRESS.FR, « Les résultats de la présidentielle en Mauritanie », publié le 19/07/2009
[14] www.rfi.fr, « l’opposition mauritanienne coordonne ses forces », vendredi 11 décembre 2009.
[15] PANA, Nouakchott, Mauritanie, 26/4/2010.
[16] Khalilou Diagana, « coalition des partis de la majorité : le programme du président et le dialogue », mardi 27/04/2010.
[17] Tahalil hebdo, « l’AJD/MR adhère à la Coalition des Partis de la Majorité », 23/12/2010.
[18] Extrait du discours du Président de l’AJD/MR au moment de l’adhésion de son parti à la CPM.
[19] www.canalrim.info, « L’AJD/MR quitte la majorité », mardi 14 février 2012.
[20] Moussa Diop, « Ould Abdel Aziz, Ould Boulkheir Et Ould Daddah: Je t’aime moi non plus », Cridem, jeudi 17 mai 2012.
[21] PANA, « Mauritanie : 3 partis se retirent de la majorité présidentielle », 22/04/2013.
[22] Cheikh Aidara, « fusion CAP/AP : Naissance d’un troisième front politique », L’Authentique Quotidien, dim. 16 juin 2013.
[23] Alakhbar (Mauritanie), 24/06/2013.