Jadranko Prlic était poursuivi pour avoir participé, entre 1991 et 1994, à une entreprise criminelle commune "en vue de soumettre politiquement et militairement les Musulmans de Bosnie et autres non-Croates" en Herceg-Bosna, entité croate unilatéralement proclamée dans le sud-ouest de la Bosnie-Herzégovine.
NETTOYAGE ETHNIQUE
Les cinq co-accusés de M. Prlic, dont Bruno Stojic, 58 ans, ancien ministre de la défense d'Herceg-Bosna, Slobodan Praljak, 68 ans, ancien officier supérieur dans l'armée croate, et Milivoj Petkovic, 63 ans, ancien responsable des forces arm ées d'Herceg-Bosna, notamment, ont été condamnés à des peines allant de dix à vingt ans de prison.
"Dès décembre 1991, les dirigeants de la Communauté croate d'Herceg-Bosna et des dirigeants de la Croatie dont [Franjo Tudjman, défunt président de la Croatie] estimaient que pour réaliser l'objectif ultime, à savoir la mise en place d'une entité croate [...], il était nécessaire de modifier la composition ethnique des territoires revendiqués", a déclaré le juge Jean-Claude Antonetti, du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Pour atteindre ce but d'une "grande Croatie", Jadranko Prlic, 53 ans et ses cinq co-accusés, également haut responsables militaires et politiques croates de Bosnie, ont eu recours à des meurtres, des viols, des transferts forcés et des expulsions, des destructions de biens civils pour effectuer ce "nettoyage ethnique", selon le juge. Les nationalistes croates convoitaient la région méridionale de l'Herzégovine et notamment la ville de Mostar, un des symboles du caractère multiethnique de la Bosnie avant la guerre.
L'ÉPHÉMÈRE RÉPUBLIQUE AUTOPROCLAMÉE D'HERCEG-BOSNA
A Mostar, les soldats croates ont systématiquement chassé les Musulmans de l'ouest de Mostar et, alors que la ville était sous le siège, bloqué le passage de l'aide humanitaire : "La population musulmane devait ainsi vivre dans des conditions extrêmement difficiles, privée de nourriture, d'eau, d'électricité et de soins adéquats", a affirmé le juge.
L'éphémère république autoproclamée d'Herceg-Bosna a été dissoute peu avant les accords de paix de 1995, et son territoire a été intégré à la Fédération croato-musulmane, entité qui forme avec la Republika Srpska (entité serbe) la Bosnie d'après-guerre.
M. Prlic, en tant que président de la Communauté croate de Herceg-Bosna, puis en tant que premier ministre de la République croate de Herceg-Bosna, "avait un pouvoir sur les centres de détention", notamment celui de les ouvrir et de les fermer, a souligné le juge, rappelant les conditions de vie "particulièrement difficiles" et les "graves sévices" subis par les détenus.
PROCÈS DE GRANDE AMPLEUR
En plus des tortures physiques comme des électrocutions ou des brûlures de cigarette, les "détenus devaient manger dans des ustensiles qui n'étaient jamais lavés", a ajouté le juge. Ceux "qui ne mangeaient pas suffisamment rapidement devaient s'allonger sur l'asphalte brûlant et se rouler par terre sans chemise" et l'un des détenus a été contraint de "lécher son propre sang" sur le sol, a également affirmé M. Antonetti lors de la lecture du résumé du jugement.
La guerre de Bosnie, qui a coûté la vie à quelque 100 000 personnes, a essentiellement opposé les Musulmans aux Serbes, mais Croates et Musulmans se sont également combattus. D'autres Croates ont été jugés par le TPIY, dont le général Ante Gotovina, qui avait été condamné en première instance à vingt-quatre ans de prison avant que ce verdict ne soit annulé, un coup de théâtre intervenu pendant le procès en appel en novembre.
Les six accusés, qui s'étaient livrés au TPIY le 5 avril 2004, plaident chacun non coupable. Dans ce procès de grande ampleur de par le nombre des accusés, qui a débuté en avril 2006, près de 145 témoins à charge sont venus à la barre contre 55 témoignages à décharge.
Source: le monde
NETTOYAGE ETHNIQUE
Les cinq co-accusés de M. Prlic, dont Bruno Stojic, 58 ans, ancien ministre de la défense d'Herceg-Bosna, Slobodan Praljak, 68 ans, ancien officier supérieur dans l'armée croate, et Milivoj Petkovic, 63 ans, ancien responsable des forces arm ées d'Herceg-Bosna, notamment, ont été condamnés à des peines allant de dix à vingt ans de prison.
"Dès décembre 1991, les dirigeants de la Communauté croate d'Herceg-Bosna et des dirigeants de la Croatie dont [Franjo Tudjman, défunt président de la Croatie] estimaient que pour réaliser l'objectif ultime, à savoir la mise en place d'une entité croate [...], il était nécessaire de modifier la composition ethnique des territoires revendiqués", a déclaré le juge Jean-Claude Antonetti, du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Pour atteindre ce but d'une "grande Croatie", Jadranko Prlic, 53 ans et ses cinq co-accusés, également haut responsables militaires et politiques croates de Bosnie, ont eu recours à des meurtres, des viols, des transferts forcés et des expulsions, des destructions de biens civils pour effectuer ce "nettoyage ethnique", selon le juge. Les nationalistes croates convoitaient la région méridionale de l'Herzégovine et notamment la ville de Mostar, un des symboles du caractère multiethnique de la Bosnie avant la guerre.
L'ÉPHÉMÈRE RÉPUBLIQUE AUTOPROCLAMÉE D'HERCEG-BOSNA
A Mostar, les soldats croates ont systématiquement chassé les Musulmans de l'ouest de Mostar et, alors que la ville était sous le siège, bloqué le passage de l'aide humanitaire : "La population musulmane devait ainsi vivre dans des conditions extrêmement difficiles, privée de nourriture, d'eau, d'électricité et de soins adéquats", a affirmé le juge.
L'éphémère république autoproclamée d'Herceg-Bosna a été dissoute peu avant les accords de paix de 1995, et son territoire a été intégré à la Fédération croato-musulmane, entité qui forme avec la Republika Srpska (entité serbe) la Bosnie d'après-guerre.
M. Prlic, en tant que président de la Communauté croate de Herceg-Bosna, puis en tant que premier ministre de la République croate de Herceg-Bosna, "avait un pouvoir sur les centres de détention", notamment celui de les ouvrir et de les fermer, a souligné le juge, rappelant les conditions de vie "particulièrement difficiles" et les "graves sévices" subis par les détenus.
PROCÈS DE GRANDE AMPLEUR
En plus des tortures physiques comme des électrocutions ou des brûlures de cigarette, les "détenus devaient manger dans des ustensiles qui n'étaient jamais lavés", a ajouté le juge. Ceux "qui ne mangeaient pas suffisamment rapidement devaient s'allonger sur l'asphalte brûlant et se rouler par terre sans chemise" et l'un des détenus a été contraint de "lécher son propre sang" sur le sol, a également affirmé M. Antonetti lors de la lecture du résumé du jugement.
La guerre de Bosnie, qui a coûté la vie à quelque 100 000 personnes, a essentiellement opposé les Musulmans aux Serbes, mais Croates et Musulmans se sont également combattus. D'autres Croates ont été jugés par le TPIY, dont le général Ante Gotovina, qui avait été condamné en première instance à vingt-quatre ans de prison avant que ce verdict ne soit annulé, un coup de théâtre intervenu pendant le procès en appel en novembre.
Les six accusés, qui s'étaient livrés au TPIY le 5 avril 2004, plaident chacun non coupable. Dans ce procès de grande ampleur de par le nombre des accusés, qui a débuté en avril 2006, près de 145 témoins à charge sont venus à la barre contre 55 témoignages à décharge.
Source: le monde