Accorder des cartons jaunes ou rouges aux entreprises opérant en Afrique et qui ne respecteraient pas l’environnement. Sermonner les multinationales qui continuent d’exploiter l’or et les métaux précieux avec des produits dangereux et épingler les Etats qui accordent les yeux fermés des concessions d’exploitation de forêt tropicales sans trop se soucier des conséquences…mettre en place un trophée des bonnes pratiques de l’environnement. Bref, Il ne s’agit encore que de projets, mais qui requièrent pour le moment toute la sollicitude du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), dont le siège est basé à Nairobi, et tout l’engagement des 100 journalistes africains réunis à Nouakchott entre le 24 et le 26 février sous le thème de «l’Afrique et des défis de l’environnement ».
Pression intenable
Les débats ont été, comme toujours lors de pareilles rencontres, francs et passionnés, entrecoupés de présentations de situations inédites de pays africains. Comme le cas du Lesotho qui cherche à sauver ses eaux de montagne de la pollution, le Gabon qui veut concilier l’exploitation forestière avec les profits qui en résultent, ou encore le rapide développement de la ville de Nouakchott, passé de 50 000 habitants en 1958 à 700 000 aujourd’hui, et qui soumet sa nappe phréatique à une pression intenable. Les différents conférenciers ont présenté des préoccupations différentes mais qui se rejoignent tous cette interrogation : l’Afrique a-t-elle les moyens de faire face aux défis de l’environnement ?
Pour l’heure, les exemples d’initiatives gouvernementales abondent. La Mauritanie a, par exemple, comme l’a rappelé son premier ministre, Zein Ould Zeidane, intégré la variable environnementale dans son plan stratégique sectoriel afin, dit-il, que « celui-ci aille de pair avec l’environnement démocratique que connaît le pays ».
Mais à la différence de l’Union Européenne, représentée à la rencontre de Nouakchott, la société civile africaine, les ONG et les traditionnels relais de l’intérêt général, accusent une bonne longueur de retard. Sans doute, tance à leur encontre un diplomate Onusien présent à Nouakchott, «les groupes de pression, qui ont l’habitude d’intervenir sur des questions liées aux droits de l’homme, n’ont pas totalement compris les enjeux liés à la sauvegarde de l’environnement». Une attitude à rapprocher de celle des entrepreneurs, qui ont tendance à envisager la lutte contre la pollution sous l’angle des contraintes et non des profits à long terme.
«Les groupes de pression, qui ont l’habitude d’intervenir sur des questions liées aux droits de l’homme, n’ont pas totalement compris les enjeux liés à la sauvegarde de l’environnement »
Baromètre des pollueurs
C’est pourquoi, l’initiative d’établir un baromètre des pollueurs en Afrique, vertement défendue par Sidi Moktar Ould Cheiguer, président de l’ANEJ (African Network Environnement Journalists), serait une toute première si elle venait à franchir l’écueil séparant la théorie de la pratique. Pour l’heure, les journalistes défenseurs de l’environnement veulent d’abord transmettre leurs préoccupations auprès des plus hautes instances de l’Union Africaine et auprès du conseil africain des ministres de l’environnement. Avec, comme ambassadeurs, les chefs d’Etat Paul Kagamé, du Rwanda, (d’où a été inauguré en juin dernier le premier cycle de rencontres de l’ANEJ), Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, de Mauritanie, et Amadou Toumani Touré, du Mali, les journalistes espèrent aboutir à une harmonisation des législations au niveau continental et à l’adoption des critères de respect de l’environnement vis-à-vis de l’industrie d’extraction minière, de l’exploitation forestière et de l’usage des produits chimiques dans différentes activités de l’homme. La déclaration de Nouakchott appelle notamment les chefs d’Etat à ne pas oublier leur responsabilité dans l’adoption des politiques de développement durable, en conformité avec les objectifs du millénaire. Partenaire de premier plan de l’initiative, le programme des Nations Unies pour l’environnement, par la voix de sa représentante à ce sommet, Mme Angele Lou Sy, est tout à fait convaincu du rôle central de la presse dans cette quête d’une meilleure prise de conscience vis-à-vis des défis de l’environnement : «les journalistes constituent pour nous une pièce maîtresse ; vous qui écrivez l’histoire au quotidien, démultipliez l’information et jouez un rôle essentiel dans la transmission des connaissances».
Par Adama Wade, Casablanca
Source: Les Afriques
(M)
Pression intenable
Les débats ont été, comme toujours lors de pareilles rencontres, francs et passionnés, entrecoupés de présentations de situations inédites de pays africains. Comme le cas du Lesotho qui cherche à sauver ses eaux de montagne de la pollution, le Gabon qui veut concilier l’exploitation forestière avec les profits qui en résultent, ou encore le rapide développement de la ville de Nouakchott, passé de 50 000 habitants en 1958 à 700 000 aujourd’hui, et qui soumet sa nappe phréatique à une pression intenable. Les différents conférenciers ont présenté des préoccupations différentes mais qui se rejoignent tous cette interrogation : l’Afrique a-t-elle les moyens de faire face aux défis de l’environnement ?
Pour l’heure, les exemples d’initiatives gouvernementales abondent. La Mauritanie a, par exemple, comme l’a rappelé son premier ministre, Zein Ould Zeidane, intégré la variable environnementale dans son plan stratégique sectoriel afin, dit-il, que « celui-ci aille de pair avec l’environnement démocratique que connaît le pays ».
Mais à la différence de l’Union Européenne, représentée à la rencontre de Nouakchott, la société civile africaine, les ONG et les traditionnels relais de l’intérêt général, accusent une bonne longueur de retard. Sans doute, tance à leur encontre un diplomate Onusien présent à Nouakchott, «les groupes de pression, qui ont l’habitude d’intervenir sur des questions liées aux droits de l’homme, n’ont pas totalement compris les enjeux liés à la sauvegarde de l’environnement». Une attitude à rapprocher de celle des entrepreneurs, qui ont tendance à envisager la lutte contre la pollution sous l’angle des contraintes et non des profits à long terme.
«Les groupes de pression, qui ont l’habitude d’intervenir sur des questions liées aux droits de l’homme, n’ont pas totalement compris les enjeux liés à la sauvegarde de l’environnement »
Baromètre des pollueurs
C’est pourquoi, l’initiative d’établir un baromètre des pollueurs en Afrique, vertement défendue par Sidi Moktar Ould Cheiguer, président de l’ANEJ (African Network Environnement Journalists), serait une toute première si elle venait à franchir l’écueil séparant la théorie de la pratique. Pour l’heure, les journalistes défenseurs de l’environnement veulent d’abord transmettre leurs préoccupations auprès des plus hautes instances de l’Union Africaine et auprès du conseil africain des ministres de l’environnement. Avec, comme ambassadeurs, les chefs d’Etat Paul Kagamé, du Rwanda, (d’où a été inauguré en juin dernier le premier cycle de rencontres de l’ANEJ), Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, de Mauritanie, et Amadou Toumani Touré, du Mali, les journalistes espèrent aboutir à une harmonisation des législations au niveau continental et à l’adoption des critères de respect de l’environnement vis-à-vis de l’industrie d’extraction minière, de l’exploitation forestière et de l’usage des produits chimiques dans différentes activités de l’homme. La déclaration de Nouakchott appelle notamment les chefs d’Etat à ne pas oublier leur responsabilité dans l’adoption des politiques de développement durable, en conformité avec les objectifs du millénaire. Partenaire de premier plan de l’initiative, le programme des Nations Unies pour l’environnement, par la voix de sa représentante à ce sommet, Mme Angele Lou Sy, est tout à fait convaincu du rôle central de la presse dans cette quête d’une meilleure prise de conscience vis-à-vis des défis de l’environnement : «les journalistes constituent pour nous une pièce maîtresse ; vous qui écrivez l’histoire au quotidien, démultipliez l’information et jouez un rôle essentiel dans la transmission des connaissances».
Par Adama Wade, Casablanca
Source: Les Afriques
(M)