Des milliers de pèlerins catholiques du monde entier ont participé dans la Vieille ville de Jérusalem à la traditionnelle procession du Vendredi saint marquant la crucifixion de Jésus, deux jours avant Pâques.
Rassemblés en groupes, certains portant de grandes croix, les fidèles ont suivi les quatorze stations de la Via Dolorosa, le chemin de croix que Jésus, d'après la tradition chrétienne, a emprunté en portant une croix sur l'épaule avant d'être crucifié par les Romains.
Ils récitaient des psaumes qui se mêlaient aux versets du coran diffusés par les minarets des mosquées de la Vieille ville avant la grande prière hebdomadaire musulmane du vendredi. Une odeur d'encens flottait dans l'air.
Dans les étroites ruelles de la Ville sainte, des chrétiens marchant vers l'église du Saint-Sépulcre croisaient des musulmans se rendant sur l'esplanade des Mosquées.
La procession a commencé par un soleil radieux au niveau du couvent de la Flagellation, pour aboutir au Saint-Sépulcre considéré comme le lieu de sépulture de Jésus, haut lieu du christianisme dans la vieille ville de Jérusalem, occupée et annexée par Israël.
Des représentants des deux familles musulmanes, Nousseibeh et Joudeh, qui détiennent les clés du Saint-Sépulcre depuis le 13ème siècle, ont ouvert ses portes tôt le matin pour permettre aux pèlerins de s'y recueillir.
Le patriarche latin de Jérusalem, Michel Sabbah, qui officie le service du Vendredi saint pour la dernière fois, ayant atteint l'âge de la retraite fixée à 75 ans, y est arrivé peu après le début de la procession.
La police israélienne a déployé des renforts pour prévenir tout incident lors de la procession.
«Je n'arrive pas à croire que je me trouve ici», dit d'un ton ému Maura Mendos, une femme au foyer de 54 ans venu du Texas (Etats-Unis), en arrivant au Saint-Sépulcre.
«Spirituellement, cela me fait un bien énorme d'être ici. C'est un rêve qui se réalise», confie-t-elle.
Flora Sequirante, médecin d'une cinquantaine d'année, a fait le voyage depuis Toronto au Canada. Elle est toute aussi émue. «C'est un privilège pour moi d'être en Terre sainte. Je ne trouve pas de mots pour décrire ma joie d'avoir pu prier sur l'endroit où Jésus a souffert et marcher sur ses pas».
Farid Doueibess, un chrétien de la Vieille ville de Jérusalem, regrette lui que ses proches qui habitent en Cisjordanie occupée n'aient pas pu venir en raison du bouclage imposé par Israël.
«Il y a beaucoup de touristes mais les familles chrétiennes de Cisjordanie sont empêchées de venir. J'espère que cette situation changera à l'avenir», dit-il.
Les marchands palestiniens de bibelots, dont le commerce à pâti ces dernières années d'une baisse du nombre de touristes en raison des violences israélo-palestiniennes, profitent de l'aubaine.
«Le tourisme reprend en dépit de la tension persistante», explique Ghassan Attiya, 37 ans, qui tient une boutique à l'entrée du Saint-Sépulcre. Pendant la procession toutefois, la plupart des fidèles s'engouffrent dans l'église sans s'arrêter pour faire des emplettes».
Source: cyberpresse
(M)