Le politologue camerounais, Paul Heutching, dresse un état des lieux "sombre" de la gouvernance en Afrique dans un livre paru à Paris aux Editions De Courcelles, avec une grande partie consacrée à l’absence du continent dans les relations internationales.
"J’exprime dans ce livre de 150 pages ce qui me reste encore comme capital d’indignation face au comportement de ceux que j’appelle, faute d’une autre expression plus heureuse, les gouvernants africains", a-t-il dit, en présentant le livre intitulé "J’accuse... ! Les tragédies africaines aujourd’hui".
"Prenez l’exemple du Conseil de sécurité : nous serons bientôt un milliard d’Africains, nous n’avons aucune place. La petite Europe en a trois [France, Grande-Bretagne, Russie]. C’est la preuve que 60 ans après les indépendances l’Afrique n’a pas réussi à imposer sa voix", a estimé M. Heutching, également animateur d’émissions politique sur une FM parisienne.
Pour lui, si l’Afrique n’a toujours pas réussi à se faire entendre des autres régions du monde, c’est parce que ses dirigeants manquent "cruellement de légitimité".
"Nous ne pouvons pas rendre la voix de l’Afrique audible si les dirigeants du continent ne sont pas démocratiquement élus. Je ne peux parler fort et faire entendre ma voix que si j’ai mon peuple derrière moi. Malheureusement, et mon livre le prouve, ce n’est pas le cas dans de très nombreux Etats", a fait remarquer le politologue camerounais.
Il a, par ailleurs, estimé que les Africains ne peuvent pas toujours accusé "les autres" d’être responsables de leurs malheurs.
"Je ne sous-estime pas le tort causé à l’Afrique par la traite négrière, le colonialisme, le néo-colonialisme ; je note même que dans toutes ces situations le bourreau est le même. Je dis simplement que les Africains ont une part de responsabilité dans les tragédies d’aujourd’hui", a accusé M. Heutching, auteur de "l’Afrique expliquée aux enfants" et de "Ah ! Cette France. Le paradoxe français".
Selon l’écrivain et politologue camerounais, la persistance de l’immigration clandestine en provenance d’Afrique est intimement liée aux problèmes de gouvernance sur le continent.
"En fait, le livre m’a été inspiré par les images choquantes de 2005 montrant des malheureux immigrés africains refoulés à balles réelles par la police espagnole alors qu’ils tentaient de gagner les enclaves soi-disant espagnoles en plein sol africain", a expliqué l’auteur de «J’accuse... ! Tragédies africaines d’aujourd’hui».
"J’en ai été d’autant plus bouleversé par cette affaire que le Maroc, Etat africain, s’est prêté au jeu espagnol en déportant puis en abandonnant des centaines d’immigrés africains dans le désert", a-t-il poursuivi, en soulignant que les candidats à l’immigration clandestine sont, pour la plupart, âgés de 15 à 35 ans.
"L’Afrique a besoin de cette jeunesse. Elle en a d’autant plus besoin que le trou créé dans cette tranche d’âge par la traite négrière n’est toujours pas comblé", a souligné M. Heutching particulièrement remonté contre les gouvernements africains dans la gestion de la crise du Darfour.
"Des Africains massacrent d’autres Africains au Darfour depuis 2003. Et l’Afrique est impuissante, la communauté internationale indifférente. Quand j’ajoute à cela le Kenya, le Tchad, je ne peux surmonter ma sainte colère contre les élites au pouvoir dans nos pays", a martelé le journaliste-politologue.
Refusant tout afro-pessimisme, il a présenté ses analyses politiques sur l’Afrique comme un appel au sursaut des Africains.
"J’écris pour réveiller les consciences des dirigeants africains : 50% des foyers de tension dans le monde se trouve en Afrique ; plus de 4 millions de Congolais sont morts dans la guerre civile. Demain la situation peut dégénérer au Cameroun, au Gabon, au Congo ou ailleurs. On ne peut pas continuer ainsi", a prévenu le politologue camerounais.
Source: pana
(M)
"J’exprime dans ce livre de 150 pages ce qui me reste encore comme capital d’indignation face au comportement de ceux que j’appelle, faute d’une autre expression plus heureuse, les gouvernants africains", a-t-il dit, en présentant le livre intitulé "J’accuse... ! Les tragédies africaines aujourd’hui".
"Prenez l’exemple du Conseil de sécurité : nous serons bientôt un milliard d’Africains, nous n’avons aucune place. La petite Europe en a trois [France, Grande-Bretagne, Russie]. C’est la preuve que 60 ans après les indépendances l’Afrique n’a pas réussi à imposer sa voix", a estimé M. Heutching, également animateur d’émissions politique sur une FM parisienne.
Pour lui, si l’Afrique n’a toujours pas réussi à se faire entendre des autres régions du monde, c’est parce que ses dirigeants manquent "cruellement de légitimité".
"Nous ne pouvons pas rendre la voix de l’Afrique audible si les dirigeants du continent ne sont pas démocratiquement élus. Je ne peux parler fort et faire entendre ma voix que si j’ai mon peuple derrière moi. Malheureusement, et mon livre le prouve, ce n’est pas le cas dans de très nombreux Etats", a fait remarquer le politologue camerounais.
Il a, par ailleurs, estimé que les Africains ne peuvent pas toujours accusé "les autres" d’être responsables de leurs malheurs.
"Je ne sous-estime pas le tort causé à l’Afrique par la traite négrière, le colonialisme, le néo-colonialisme ; je note même que dans toutes ces situations le bourreau est le même. Je dis simplement que les Africains ont une part de responsabilité dans les tragédies d’aujourd’hui", a accusé M. Heutching, auteur de "l’Afrique expliquée aux enfants" et de "Ah ! Cette France. Le paradoxe français".
Selon l’écrivain et politologue camerounais, la persistance de l’immigration clandestine en provenance d’Afrique est intimement liée aux problèmes de gouvernance sur le continent.
"En fait, le livre m’a été inspiré par les images choquantes de 2005 montrant des malheureux immigrés africains refoulés à balles réelles par la police espagnole alors qu’ils tentaient de gagner les enclaves soi-disant espagnoles en plein sol africain", a expliqué l’auteur de «J’accuse... ! Tragédies africaines d’aujourd’hui».
"J’en ai été d’autant plus bouleversé par cette affaire que le Maroc, Etat africain, s’est prêté au jeu espagnol en déportant puis en abandonnant des centaines d’immigrés africains dans le désert", a-t-il poursuivi, en soulignant que les candidats à l’immigration clandestine sont, pour la plupart, âgés de 15 à 35 ans.
"L’Afrique a besoin de cette jeunesse. Elle en a d’autant plus besoin que le trou créé dans cette tranche d’âge par la traite négrière n’est toujours pas comblé", a souligné M. Heutching particulièrement remonté contre les gouvernements africains dans la gestion de la crise du Darfour.
"Des Africains massacrent d’autres Africains au Darfour depuis 2003. Et l’Afrique est impuissante, la communauté internationale indifférente. Quand j’ajoute à cela le Kenya, le Tchad, je ne peux surmonter ma sainte colère contre les élites au pouvoir dans nos pays", a martelé le journaliste-politologue.
Refusant tout afro-pessimisme, il a présenté ses analyses politiques sur l’Afrique comme un appel au sursaut des Africains.
"J’écris pour réveiller les consciences des dirigeants africains : 50% des foyers de tension dans le monde se trouve en Afrique ; plus de 4 millions de Congolais sont morts dans la guerre civile. Demain la situation peut dégénérer au Cameroun, au Gabon, au Congo ou ailleurs. On ne peut pas continuer ainsi", a prévenu le politologue camerounais.
Source: pana
(M)