Rues désertes, voitures en procession tous phares allumés en plein jour, rideaux de poussière denses ! La ville de Nouakchott présente depuis deux jours une grise mine. Les explications divergent selon qu'on les situe sur le plan rationnel ou irrationnel.
Le bilan est toutefois important, tant sur le plan du trafic commercial que sur la situation socio-sanitaire. Vendredi 28 mars 2008. Les lève-tard n'en croient pas leurs yeux. Les premiers pas dans la rue offrent une image d'apocalypse, avec un ciel gris menaçant, un rideau de poussière qui vous empêche de voir le bout de votre bras. Pas âme qui vive.
Même les chèvres, si friandes des ordures éparses dans les recoins populaires du secteur 18 de Dar Naïm, ont préféré rester chez elles. Pas un chat dehors. Partout ailleurs, c'est la même désolation. Nouakchott se terre derrière ses baraques rafistolées, ses tentes fragiles, ses villas cossues et ses arrière-boutiques bien achalandées, en attendant que les éléments ravalent leur colère. Seuls quelques véhicules, phares allumés, se risquent à emprunter les artères au trafic rare. La météo semble vouloir prolonger ce sale temps pour les prochains vingt-quatre, avec en prime une hausse des températures.
La situation engloberait le pays, de Bir Moghreïn, à l'extrême nord, à NDiago à l'extrême sud. Au marché Teyarett, l'affluence n'a pas baissé. Les mangeurs de bons "Velka " ne tiennent pas à dérober à leur sempiternel festin, dût-il pleuvoir du plomb. Même si la viande étalée sur des bouts de bois disparaît sous une montagne de sable, même si les légumes et autres ingrédients à mettre avec ne sont que des bouts de poussière grisâtre. Ailleurs au centre ville, c'est le désert complet. La zone des administrations, les alentours de la Bmci, les Blocs manivelles… se détachent comme des images surréelles. Leurs abords jadis grouillant d'une foule désoeuvrée n'offrent que la froideur de leur structure.
Les centres de santé connaissent leurs premiers clients, victimes de suffocation, pneumonie, asthme…
Tous les malades chroniques respiratoires vivent le calvaire, traversant l'intempérie à dose de médication ou de support. On parle de deux morts déjà, à la plage des pêcheurs. Là bas, dans les quartiers périphériques, quelques baraques auraient été soufflées par la force des éléments déchaînés, quelques zings tranchants et rouillés valsant au dessus des têtes comme des couperets menaçants. La plupart des commerces sont fermés, ainsi que les garages mécaniques. "Heureusement que nous sommes un jour férié " lance un ouvrier du bâtiment endimanché. Peu de fidèles osent emprunter la voie qui mène vers la mosquée.
Pour Mohamed, "les hypocrites trouvent un bon alibi pour sécher la prière collective ". Si les scientifiques expliquent le phénomène par des perturbations atmosphériques dues à on ne sait quel condensé d'hypothèses géo climatiques, nombreux sont les apprentis interprétateurs qui n'ont pas hésité à enfourcher leurs thèses. Certains parlent d'une vengeance divine qui s'abat sur le pays à cause des montagnes d'injustice accumulée, d'offenses aux lois d'Allah. Des personnages sillonnent ainsi les maisons et les lieux de rassemblement pour demander aux femmes de sortir des aumônes pour apaiser la colère de Dieu. Toute la journée et toute la nuit, la chape de sable a continué à pressurer la ville de Nouakchott. Ce qui n'empêcha pas la nuit, de nouveaux couples à célébrer leur mariage.
Comme quoi, même à la fin de la Vie, l'homme est appelé à planter un arbre, comme le recommande le Prophète Mohamed Salut et Paix sur Lui.
Source: l'authentique - via FLAMNET
(M)
Le bilan est toutefois important, tant sur le plan du trafic commercial que sur la situation socio-sanitaire. Vendredi 28 mars 2008. Les lève-tard n'en croient pas leurs yeux. Les premiers pas dans la rue offrent une image d'apocalypse, avec un ciel gris menaçant, un rideau de poussière qui vous empêche de voir le bout de votre bras. Pas âme qui vive.
Même les chèvres, si friandes des ordures éparses dans les recoins populaires du secteur 18 de Dar Naïm, ont préféré rester chez elles. Pas un chat dehors. Partout ailleurs, c'est la même désolation. Nouakchott se terre derrière ses baraques rafistolées, ses tentes fragiles, ses villas cossues et ses arrière-boutiques bien achalandées, en attendant que les éléments ravalent leur colère. Seuls quelques véhicules, phares allumés, se risquent à emprunter les artères au trafic rare. La météo semble vouloir prolonger ce sale temps pour les prochains vingt-quatre, avec en prime une hausse des températures.
La situation engloberait le pays, de Bir Moghreïn, à l'extrême nord, à NDiago à l'extrême sud. Au marché Teyarett, l'affluence n'a pas baissé. Les mangeurs de bons "Velka " ne tiennent pas à dérober à leur sempiternel festin, dût-il pleuvoir du plomb. Même si la viande étalée sur des bouts de bois disparaît sous une montagne de sable, même si les légumes et autres ingrédients à mettre avec ne sont que des bouts de poussière grisâtre. Ailleurs au centre ville, c'est le désert complet. La zone des administrations, les alentours de la Bmci, les Blocs manivelles… se détachent comme des images surréelles. Leurs abords jadis grouillant d'une foule désoeuvrée n'offrent que la froideur de leur structure.
Les centres de santé connaissent leurs premiers clients, victimes de suffocation, pneumonie, asthme…
Tous les malades chroniques respiratoires vivent le calvaire, traversant l'intempérie à dose de médication ou de support. On parle de deux morts déjà, à la plage des pêcheurs. Là bas, dans les quartiers périphériques, quelques baraques auraient été soufflées par la force des éléments déchaînés, quelques zings tranchants et rouillés valsant au dessus des têtes comme des couperets menaçants. La plupart des commerces sont fermés, ainsi que les garages mécaniques. "Heureusement que nous sommes un jour férié " lance un ouvrier du bâtiment endimanché. Peu de fidèles osent emprunter la voie qui mène vers la mosquée.
Pour Mohamed, "les hypocrites trouvent un bon alibi pour sécher la prière collective ". Si les scientifiques expliquent le phénomène par des perturbations atmosphériques dues à on ne sait quel condensé d'hypothèses géo climatiques, nombreux sont les apprentis interprétateurs qui n'ont pas hésité à enfourcher leurs thèses. Certains parlent d'une vengeance divine qui s'abat sur le pays à cause des montagnes d'injustice accumulée, d'offenses aux lois d'Allah. Des personnages sillonnent ainsi les maisons et les lieux de rassemblement pour demander aux femmes de sortir des aumônes pour apaiser la colère de Dieu. Toute la journée et toute la nuit, la chape de sable a continué à pressurer la ville de Nouakchott. Ce qui n'empêcha pas la nuit, de nouveaux couples à célébrer leur mariage.
Comme quoi, même à la fin de la Vie, l'homme est appelé à planter un arbre, comme le recommande le Prophète Mohamed Salut et Paix sur Lui.
Source: l'authentique - via FLAMNET
(M)