Les femmes de gauche américaines, force-clé dans les primaires démocrates pour la présidentielle, font face à un dilemme: mettre enfin une femme en position d'accéder à la Maison-Blanche ou participer à l'avènement du premier président noir des États-Unis.
Au début de la campagne, Hillary Clinton, la femme la plus admirée des États-Unis, était assurée, à 2 contre 1, de remporter l'essentiel du vote féminin. Mais au fil des primaires, le sénateur de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, a grignoté cet avantage sur le vote des femmes qui paraissait acquis à l'ex-Première Dame des États-Unis au nom de la solidarité féminine.
Au grand dam des féministes pures et dures à l'approche de la journée internationale des Femmes le 8 mars.
«Elles courent vers la rock star, sont entraînées par l'élan, l'excitation», dénonce Darlene Ewing, une militante démocrate et féministe du Texas rendue amère par ce qu'elle perçoit comme une trahison envers sa candidate favorite.
«Et je m'inquiète à l'idée de voir que si Hillary n'est pas élue, je ne verrai jamais au cours de ma vie une femme présidente», ajoute-t-elle, interrogée par le quotidien Seattle Times.
Lors du «super-mardi» du 5 février, Barack Obama avait fait mieux que Mme Clinton chez les femmes, s'emparant en moyenne de 56% du vote féminin pendant les quatre dernières primaires, contre 42% pour la candidate démocrate.
Mais deux semaines plus tard, dans l'Ohio et au Texas, Hillary Clinton a rebondi dans le coeur des femmes, drainant respectivement dans ces deux États 54% et 53% des voix féminines contre 45% et 43% pour Obama, selon un sondage Edison/Mitofsky.
Pour les féministes comme Marion Wagner, responsable régionale de l'organisation NOW (National Organisation for Women), voter Obama relève du sexisme. «Il y a des gens qui soutiennent Barack Obama parce qu'ils veulent tout sauf une femme. Est-ce qu'ils préfèreraient avoir un homme blanc à la présidence? Bien sûr! Mais plutôt que d'élire une femme, ils choisiront un homme noir», affirme cette militante. «Je n'aurais jamais pensé qu'en 2008 on serait encore face à ce type de problème», s'indigne-t-elle.
La pression est forte sur les femmes qui semblent devoir choisir entre dénoncer le racisme ou le sexisme.
«Je suis fermement persuadée que le plus grand fossé qui divise le monde est celui qui sépare les hommes et les femmes, mais beaucoup de gens ne pensent pas de cette façon», commente Marj Signer, président de NOW pour l'État de Virginie, dans le Washington Post. «Beaucoup de personnes s'identifient d'abord par rapport à la race. Ils oublient le sexisme», ajoute cette militante pro-Hillary qui vit ce dilemme en famille, puisque sa fille de 23 ans «est tombée amoureuse d'Obama».
Le fossé générationnel s'est en effet approfondi alors que les jeunes femmes se sont montrées sensibles à la rhétorique de changement d'Obama tandis que les femmes blanches de plus de 65 ans sont restées un soutien indéfectible à Hillary Clinton tout au long des primaires.
Beaucoup se rebellent contre «l'arrière-garde féministe» qui leur demanderait de voter pour une femme par devoir ou solidarité de femmes.
«La division entre les femmes sur ce sujet, couplée aux accusations d'abandonner la cause féministe, est un problème sérieux, pas seulement pour l'élection présidentielle mais pour le mouvement féministe lui-même», affirme Nina Darnton, qui écrit pour The Huffington Post, un journal de blogs.
«Si un homme est plus convaincant qu'une femme candidate, s'il suscite de la passion et inspire de l'idéalisme (...) et s'il présente un programme pour les femmes, on ne trahit pas la cause féministe en votant pour lui. En fait, on agit pour elle», affirme cette militante qui veut se libérer «du féminisme tribal».
Source: cyberpresse
(M)
Au début de la campagne, Hillary Clinton, la femme la plus admirée des États-Unis, était assurée, à 2 contre 1, de remporter l'essentiel du vote féminin. Mais au fil des primaires, le sénateur de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, a grignoté cet avantage sur le vote des femmes qui paraissait acquis à l'ex-Première Dame des États-Unis au nom de la solidarité féminine.
Au grand dam des féministes pures et dures à l'approche de la journée internationale des Femmes le 8 mars.
«Elles courent vers la rock star, sont entraînées par l'élan, l'excitation», dénonce Darlene Ewing, une militante démocrate et féministe du Texas rendue amère par ce qu'elle perçoit comme une trahison envers sa candidate favorite.
«Et je m'inquiète à l'idée de voir que si Hillary n'est pas élue, je ne verrai jamais au cours de ma vie une femme présidente», ajoute-t-elle, interrogée par le quotidien Seattle Times.
Lors du «super-mardi» du 5 février, Barack Obama avait fait mieux que Mme Clinton chez les femmes, s'emparant en moyenne de 56% du vote féminin pendant les quatre dernières primaires, contre 42% pour la candidate démocrate.
Mais deux semaines plus tard, dans l'Ohio et au Texas, Hillary Clinton a rebondi dans le coeur des femmes, drainant respectivement dans ces deux États 54% et 53% des voix féminines contre 45% et 43% pour Obama, selon un sondage Edison/Mitofsky.
Pour les féministes comme Marion Wagner, responsable régionale de l'organisation NOW (National Organisation for Women), voter Obama relève du sexisme. «Il y a des gens qui soutiennent Barack Obama parce qu'ils veulent tout sauf une femme. Est-ce qu'ils préfèreraient avoir un homme blanc à la présidence? Bien sûr! Mais plutôt que d'élire une femme, ils choisiront un homme noir», affirme cette militante. «Je n'aurais jamais pensé qu'en 2008 on serait encore face à ce type de problème», s'indigne-t-elle.
La pression est forte sur les femmes qui semblent devoir choisir entre dénoncer le racisme ou le sexisme.
«Je suis fermement persuadée que le plus grand fossé qui divise le monde est celui qui sépare les hommes et les femmes, mais beaucoup de gens ne pensent pas de cette façon», commente Marj Signer, président de NOW pour l'État de Virginie, dans le Washington Post. «Beaucoup de personnes s'identifient d'abord par rapport à la race. Ils oublient le sexisme», ajoute cette militante pro-Hillary qui vit ce dilemme en famille, puisque sa fille de 23 ans «est tombée amoureuse d'Obama».
Le fossé générationnel s'est en effet approfondi alors que les jeunes femmes se sont montrées sensibles à la rhétorique de changement d'Obama tandis que les femmes blanches de plus de 65 ans sont restées un soutien indéfectible à Hillary Clinton tout au long des primaires.
Beaucoup se rebellent contre «l'arrière-garde féministe» qui leur demanderait de voter pour une femme par devoir ou solidarité de femmes.
«La division entre les femmes sur ce sujet, couplée aux accusations d'abandonner la cause féministe, est un problème sérieux, pas seulement pour l'élection présidentielle mais pour le mouvement féministe lui-même», affirme Nina Darnton, qui écrit pour The Huffington Post, un journal de blogs.
«Si un homme est plus convaincant qu'une femme candidate, s'il suscite de la passion et inspire de l'idéalisme (...) et s'il présente un programme pour les femmes, on ne trahit pas la cause féministe en votant pour lui. En fait, on agit pour elle», affirme cette militante qui veut se libérer «du féminisme tribal».
Source: cyberpresse
(M)