Les enfants mauritaniens sont souvent chargés de collecter l'eau pour leurs familles
Les familles déshéritées de Mauritanie auront prochainement accès à l'eau potable, grâce à une initiative de la Communauté urbaine de Nouakchott (CUN) et de l'Union européenne.
Le projet lancé la semaine dernière vise "la réalisation d’un certain nombre d’activités, comme la mise à disposition dans la région de Tarhil de cuves de stockage d’eau potable, la construction d’une piste pour améliorer l’accès des populations des quartiers périphériques aux points de desserte en eau potable, la réhabilitation de points de desserte des populations en eau potable", a expliqué le président de la CUN Ahmed Ould Hamza.
"Les efforts convergents des partenaires et des projets permettront de résoudre progressivement les grands enjeux liés à la problématique de l’accès à l’eau dans la ville de Nouakchott", a-t-il ajouté. "Cette expérience partagée contribue à susciter l’intérêt d’autres partenaires, tels que la ville de Lausanne."
Aujourd'hui, près de 800 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable, bien que cet accès soit identifié comme un droit de l'Homme universel par les Nations unies, selon Hans-Georg Gerstenlauer, l'ambassadeur de l'UE et chef de la délégation à Nouakchott.
"La population de Nouakchott comme dans beaucoup de grandes villes africaines souffre de très fortes inégalités dans l’accès à l’eau potable", a-t-il ajouté.
Il a également observé que dans certains quartiers, les ménages qui ne sont pas connectés au réseau de la Société nationale des eaux (SNDE) "paient l’eau jusqu’à plusieurs fois plus chère que les ménages aisés vivant dans des quartiers centraux desservis par le réseau SNDE".
"Cette initiative résolument tournée vers les populations défavorisées vise à leur permettre d’accéder facilement à une eau de qualité et à un prix abordable", a ajouté ce responsable de l'UE.
L'an dernier, le gouvernement mauritanien avait lancé le projet Aftout Essahli, destiné à renforcer l'approvisionnement en eau potable de Nouakchott en transportant l'eau depuis le fleuve Sénégal.
"Les installations d’Aftout Essahli comprennent plusieurs composantes, dont la principale est un château d’une capacité de 129 000 mètres cubes, en plus d’une station de traitement des eaux et d’une station principale de pompage", a expliqué Mohamed, salarié à la SNDE.
Mais ce projet n'a pas résolu le problème en termes de quantité ou de qualité. Une étude menée par la SNDE montre que "le réseau de distribution d’eau n’est pas étanche et subit des pollutions extérieures d’origine fécale".
Les experts imputent ces problèmes à la faiblesse des infrastructures et à la vétusté des réseaux d'égout.
Selon Sidi Mohamed, un ancien employé de la SNDE, "la consommation d’eau quotidienne à Nouakchott, de 17 litres par personne en moyenne, reste toujours inférieure aux normes de l’OMS, qui sont de 20 litres par jour et par personne".
Source: magharebia.