Mouammar Kadhafi perd peu à peu ses soutiens en Afrique, continent où ses largesses lui ont valu le surnom de "roi des rois"
Mouammar Kadhafi perd peu à peu ses soutiens en Afrique, continent où ses largesses lui ont valu le surnom de "roi des rois" mais qui se tourne désormais vers d'autres pour dessiner son avenir.
La décision de pays comme le Sénégal, la Mauritanie, le Liberia, le Tchad ou encore la Gambie de rompre ou de prendre leurs distances avec le régime libyen découle dans une certaine mesure du pari que les insurgés finiront par faire tomber le colonel Kadhafi.
Elle illustre d'autre part le rôle de moins en moins important joué par Kadhafi dans une région du monde où la demande de démocratie, l'appétit des investisseurs étrangers et les relations commerciales avec l'Asie, et notamment la Chine, occultent l'attrait qu'exerçaient naguère les pétrodollars libyens.
"Le reste du continent a fait une croix sur lui. Les faveurs dont il peut encore se prévaloir sont rares", explique Tara O'Connor, de la société Africa Risk Consulting, basée à Londres.
La plupart des quelque 50 membres de l'Union africaine (UA) privilégient une politique de neutralité dans le conflit libyen, préconisant un cessez-le-feu et une "feuille de route" pour en finir avec les combats en cours depuis la mi-février entre insurgés et tenants du régime.
Les efforts pour maintenir une ligne unique au sein de l'UA sont toutefois battus en brèche par une série de pays, encouragés par la France et les Etats-Unis, qui soit réclament le départ de Kadhafi, soit ont choisi de reconnaître les insurgés.
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, s'est rendu la semaine dernière à Benghazi, la "capitale" des insurgés, pour annoncer la reconnaissance par Dakar du CNT (Conseil national de transition), qui chapeaute la rébellion. Il est le premier dirigeant d'Afrique noire à avoir fait ce déplacement. De même, il a reçu des membres du CNT dans la capitale sénégalaise.
La semaine dernière, un communiqué attribué au chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, qui fait partie de la commission de médiation de l'UA sur la Libye, a jugé le départ de Kadhafi nécessaire.
Le Tchad a quant à lui fait clairement savoir qu'il ne soutenait pas Kadhafi, a déclaré la semaine dernière la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton au terme d'un entretien avec le chef de la diplomatie tchadienne.
La présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf a quant à elle rompu mardi les relations diplomatiques avec Tripoli, estimant que le colonel Kadhafi avait perdu toute légitimité. La Gambie a fait de même.
Pour la plupart de ces pays, l'impact économique d'une rupture ou d'une distanciation avec Kadhafi sera étonnamment limité.
Malgré les promesses figurant dans le "Portefeuille Libye-Afrique pour les investissements", consistant à débloquer des milliards de dollars pour les "ressources naturelles, les technologies, le tourisme, les biens immobiliers, les services et les finances" de pays d'Afrique, un grand nombre de ces projets ont à peine commencé à voir le jour, comme l'ont constaté les journalistes de Reuters à travers le continent.
Le gel imposé par les Nations unies sur les transactions financières libyennes prive Kadhafi de ses moyens de pressions. "Il n'a pas accès à ses comptes bancaires à l'étranger, et ne peut ainsi pas transférer des fonds à ses vieux copains à travers le Sahel", estime l'analyste Mark Schroeder.
La Chine, devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique, noue des accords sur les infrastructures et les ressources à travers le continent noir, comme celui, conclu en mars, qui prévoit la construction de plus de 1.300 km de voies ferrées au Tchad.
Kadhafi a peu d'influence sur les nouveaux géants du continent que sont l'Afrique du Sud, le Nigeria ou l'Egypte, et ses efforts passés pour exercer des pressions ont indigné certains dirigeants, comme ceux de Sierra Leone et du Liberia, où Tripoli avait financé des rébellions qui ont précipité des guerres civiles.
Certains Africains, tout en saluant le rôle de Kadhafi en faveur de l'ANC dans son combat contre l'apartheid en Afrique du Sud, estiment qu'il n'est plus de son temps et n'a en rien soutenu la marche entreprise voici des années déjà par les pays subsahariens vers la démocratisation et le pluralisme.
"Il n'a fait de bonnes choses que dans le passé", résume un analyste politique sénégalais, Babacar Justin Ndiaye.
Source: lexpress
La décision de pays comme le Sénégal, la Mauritanie, le Liberia, le Tchad ou encore la Gambie de rompre ou de prendre leurs distances avec le régime libyen découle dans une certaine mesure du pari que les insurgés finiront par faire tomber le colonel Kadhafi.
Elle illustre d'autre part le rôle de moins en moins important joué par Kadhafi dans une région du monde où la demande de démocratie, l'appétit des investisseurs étrangers et les relations commerciales avec l'Asie, et notamment la Chine, occultent l'attrait qu'exerçaient naguère les pétrodollars libyens.
"Le reste du continent a fait une croix sur lui. Les faveurs dont il peut encore se prévaloir sont rares", explique Tara O'Connor, de la société Africa Risk Consulting, basée à Londres.
La plupart des quelque 50 membres de l'Union africaine (UA) privilégient une politique de neutralité dans le conflit libyen, préconisant un cessez-le-feu et une "feuille de route" pour en finir avec les combats en cours depuis la mi-février entre insurgés et tenants du régime.
Les efforts pour maintenir une ligne unique au sein de l'UA sont toutefois battus en brèche par une série de pays, encouragés par la France et les Etats-Unis, qui soit réclament le départ de Kadhafi, soit ont choisi de reconnaître les insurgés.
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, s'est rendu la semaine dernière à Benghazi, la "capitale" des insurgés, pour annoncer la reconnaissance par Dakar du CNT (Conseil national de transition), qui chapeaute la rébellion. Il est le premier dirigeant d'Afrique noire à avoir fait ce déplacement. De même, il a reçu des membres du CNT dans la capitale sénégalaise.
La semaine dernière, un communiqué attribué au chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, qui fait partie de la commission de médiation de l'UA sur la Libye, a jugé le départ de Kadhafi nécessaire.
Le Tchad a quant à lui fait clairement savoir qu'il ne soutenait pas Kadhafi, a déclaré la semaine dernière la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton au terme d'un entretien avec le chef de la diplomatie tchadienne.
La présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf a quant à elle rompu mardi les relations diplomatiques avec Tripoli, estimant que le colonel Kadhafi avait perdu toute légitimité. La Gambie a fait de même.
Pour la plupart de ces pays, l'impact économique d'une rupture ou d'une distanciation avec Kadhafi sera étonnamment limité.
Malgré les promesses figurant dans le "Portefeuille Libye-Afrique pour les investissements", consistant à débloquer des milliards de dollars pour les "ressources naturelles, les technologies, le tourisme, les biens immobiliers, les services et les finances" de pays d'Afrique, un grand nombre de ces projets ont à peine commencé à voir le jour, comme l'ont constaté les journalistes de Reuters à travers le continent.
Le gel imposé par les Nations unies sur les transactions financières libyennes prive Kadhafi de ses moyens de pressions. "Il n'a pas accès à ses comptes bancaires à l'étranger, et ne peut ainsi pas transférer des fonds à ses vieux copains à travers le Sahel", estime l'analyste Mark Schroeder.
La Chine, devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique, noue des accords sur les infrastructures et les ressources à travers le continent noir, comme celui, conclu en mars, qui prévoit la construction de plus de 1.300 km de voies ferrées au Tchad.
Kadhafi a peu d'influence sur les nouveaux géants du continent que sont l'Afrique du Sud, le Nigeria ou l'Egypte, et ses efforts passés pour exercer des pressions ont indigné certains dirigeants, comme ceux de Sierra Leone et du Liberia, où Tripoli avait financé des rébellions qui ont précipité des guerres civiles.
Certains Africains, tout en saluant le rôle de Kadhafi en faveur de l'ANC dans son combat contre l'apartheid en Afrique du Sud, estiment qu'il n'est plus de son temps et n'a en rien soutenu la marche entreprise voici des années déjà par les pays subsahariens vers la démocratisation et le pluralisme.
"Il n'a fait de bonnes choses que dans le passé", résume un analyste politique sénégalais, Babacar Justin Ndiaye.
Source: lexpress