Les réunions de cadres, notables et personnalités diverses se succèdent. Tous ont en commun d’appartenir à l’ancien parti-Etat (PRDS) de Ould Taya, de s’être impliqués, au cours des vingt dernières années, dans la gestion du pays et d’avoir soutenu, lors de la présidentielle 2007, l’actuel président Ould Cheikh Abdallahi. Ce mouvement à coloration régionaliste escamote, à peine, le malaise de quelques pontes qui se sentent relégués en seconde position. Ce qui se chuchotait et se murmurait, il y a quelques semaines, se dit désormais à haute voix. Tous les particularismes convergent actuellement – remarquent certains – pour rançonner l’Etat, dans la perspective d’un hypothétique remaniement ministériel, qu’on dit, chaque jour, toujours plus imminent. Cette focalisation n’est pas, forcément, une union…
Les remous au sein de la majorité sonnent-ils le glas du gouvernement actuel? C’est en tout cas ce que laisse entendre l’activisme fébrile de certains individus qui se réunissent à tout bout de champ et critique au grand jour les performances du gouvernement. Comme pour donner du poids à cette thèse, beaucoup d’hommes qu’on présente comme influents, commencent à sortir de leur réserve et clabaudent ouvertement les hommes du président. Signes avant-coureurs d’une tempête annoncée. On apprend, de sources sûres, que des cénacles se tiennent, depuis un certain temps, autour d’un groupe d’une bonne quinzaine de personnalités qui se sont rencontrées, à tour de rôle chez l’un ou l’autre, une fois au moins à l’intérieur du pays, et plusieurs fois à Nouakchott.
Ces cadres et notables sont tous ressortissants des régions orientales du pays, (Hodh, Assaba et Tagant).
Au même moment, le président de la coalition Mithaq El Wihda, Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, dit Ghrini, secrétaire général du Parti Républicain pour la Démocratie et le Renouveau, commence à tirer à boulets rouges sur le gouvernement, en vilipendant son bilan, et sur le PNDD/ ADIL, en le qualifiant de «parti du pouvoir». Les personnes en question ont en commun d’être tous, ou des mécontents de Ould Zeidane, en tant que compagnons de son bref parcours politique, ou des mécontents du dernier conseil national provisoire du PNDD/ ADIL. Cheikh Ahmed Ould Babe, Maouloud Ould Sidi Abdalla, Dah Ould Abd El Jelil, Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna, Sidi Ould Ahmed Deya, Khattar Ould Cheikh Ahmed, Sidi Ould Khliva, Hbibi Ould Neini…
Tous, ou presque, ont fait les heures de grandeur et de gloire du régime d’Ould Taya, et bénéficié d’un destin national, agrémenté de hautes charges au sein de l’appareil d’Etat : premier ministre, ministres, gouverneurs ou députés, etc. Le groupe frondeur se sent quelque peu frustré. N’ont-ils pas directement contribué à la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et propulsé Zeine Ould Zeidane sur le devant de la scène? On compatit au remords chagrin de ces éminents manipulateurs qui ont à éprouver le rude sentiment d’avoir été, si facilement, manipulés sans contrepartie politique, d’avoir été, si "immoralement", utilisés, exploités, pressés comme des citrons.
On se souvient, en effet, avec quelle facilité certains membres du CMJD les convainquirent de se muer en indépendants, avant de les consigner au soutien d’Ould Cheikh Abdallahi. Mauvaise pioche, apparemment. Les voici aujourd’hui un peu perdus, ne sachant plus à quel saint se vouer, comme d’ailleurs, la plupart de leurs compatriotes. Aussi bien alléchante leur apparaît l’opportunité d’un remaniement ministériel, hypothèse d’autant plus probable qu’approche le premier anniversaire d’Ould Cheikh Abdallahi à la tête du pays.
Un gouvernement devenu ‘’médiocre’’
Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall s’en est pris, dans une récente conférence de presse, au gouvernement, en le qualifiant de «médiocre», minimisant les impacts de sa gestion, dénués de toute retombée positive sur les populations. Les membres de sa coalition, Mithaq El Wihda, ont aussi chicané le PNDD (ADIL) du secrétaire général de la présidence de la République, Yahya Ould Waghef. Mais, on le comprend bien, il était important, pour ces objecteurs de conscience, de ne point passer pour des transfuges : ils sont et ils demeurent, affirment-ils, toujours de la majorité.
La marginalisation des partis politiques a commencé, selon le président de la coalition Ghrini, avec la transition militaire et s’est accentuée, de manière sensible, depuis l’élection présidentielle. Ce scrutin a produit, poursuit-il, un gouvernement qui n’est, ni d’union nationale, ni de majorité politique, ni, moins encore, de technocrates.
Un gouvernement où seule une formation politique (l’APP) – de l’opposition, fort curieusement – est représentée. Sidi Mohamed qualifie «d’anomalies» toutes les données de la scène politique actuelle, et justifie les réserves de sa coalition envers ADIL, par l’implication avérée de la présidence dans la création de la nouvelle formation. Les mesures prises pour rassurer les acteurs politiques sur la neutralité de la présidence ne sont – selon lui – ni suffisantes ni convaincantes.
Ould Mohamed Vall remarque qu’on n’obtient des nouvelles pertinentes de la majorité qu’à travers la presse. Il déplore l’anarchie qui règne sur la scène politique et l’affaiblissement, voire la destitution de fait, des partis politiques. Dans les très préoccupantes conditions sociales et économiques du citoyen – sollicitude toute nouvelle chez ce brave homme, il faut l’en féliciter – le président de Mithaq El Wihda a demandé au Président de la République de prendre, au plus vite, les bonnes décisions qui amélioreront la situation économique des gens.
Rappelons, incidemment, que les partis de la coalition dirigée par Ould Mohamed Vall ne jouissent pas d’une grande représentation dans le gouvernement, et ne disposent que de très peu d’élus…
Mohameden Ould Meyne
Source: Le Calame
(M)
Les remous au sein de la majorité sonnent-ils le glas du gouvernement actuel? C’est en tout cas ce que laisse entendre l’activisme fébrile de certains individus qui se réunissent à tout bout de champ et critique au grand jour les performances du gouvernement. Comme pour donner du poids à cette thèse, beaucoup d’hommes qu’on présente comme influents, commencent à sortir de leur réserve et clabaudent ouvertement les hommes du président. Signes avant-coureurs d’une tempête annoncée. On apprend, de sources sûres, que des cénacles se tiennent, depuis un certain temps, autour d’un groupe d’une bonne quinzaine de personnalités qui se sont rencontrées, à tour de rôle chez l’un ou l’autre, une fois au moins à l’intérieur du pays, et plusieurs fois à Nouakchott.
Ces cadres et notables sont tous ressortissants des régions orientales du pays, (Hodh, Assaba et Tagant).
Au même moment, le président de la coalition Mithaq El Wihda, Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, dit Ghrini, secrétaire général du Parti Républicain pour la Démocratie et le Renouveau, commence à tirer à boulets rouges sur le gouvernement, en vilipendant son bilan, et sur le PNDD/ ADIL, en le qualifiant de «parti du pouvoir». Les personnes en question ont en commun d’être tous, ou des mécontents de Ould Zeidane, en tant que compagnons de son bref parcours politique, ou des mécontents du dernier conseil national provisoire du PNDD/ ADIL. Cheikh Ahmed Ould Babe, Maouloud Ould Sidi Abdalla, Dah Ould Abd El Jelil, Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna, Sidi Ould Ahmed Deya, Khattar Ould Cheikh Ahmed, Sidi Ould Khliva, Hbibi Ould Neini…
Tous, ou presque, ont fait les heures de grandeur et de gloire du régime d’Ould Taya, et bénéficié d’un destin national, agrémenté de hautes charges au sein de l’appareil d’Etat : premier ministre, ministres, gouverneurs ou députés, etc. Le groupe frondeur se sent quelque peu frustré. N’ont-ils pas directement contribué à la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et propulsé Zeine Ould Zeidane sur le devant de la scène? On compatit au remords chagrin de ces éminents manipulateurs qui ont à éprouver le rude sentiment d’avoir été, si facilement, manipulés sans contrepartie politique, d’avoir été, si "immoralement", utilisés, exploités, pressés comme des citrons.
On se souvient, en effet, avec quelle facilité certains membres du CMJD les convainquirent de se muer en indépendants, avant de les consigner au soutien d’Ould Cheikh Abdallahi. Mauvaise pioche, apparemment. Les voici aujourd’hui un peu perdus, ne sachant plus à quel saint se vouer, comme d’ailleurs, la plupart de leurs compatriotes. Aussi bien alléchante leur apparaît l’opportunité d’un remaniement ministériel, hypothèse d’autant plus probable qu’approche le premier anniversaire d’Ould Cheikh Abdallahi à la tête du pays.
Un gouvernement devenu ‘’médiocre’’
Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall s’en est pris, dans une récente conférence de presse, au gouvernement, en le qualifiant de «médiocre», minimisant les impacts de sa gestion, dénués de toute retombée positive sur les populations. Les membres de sa coalition, Mithaq El Wihda, ont aussi chicané le PNDD (ADIL) du secrétaire général de la présidence de la République, Yahya Ould Waghef. Mais, on le comprend bien, il était important, pour ces objecteurs de conscience, de ne point passer pour des transfuges : ils sont et ils demeurent, affirment-ils, toujours de la majorité.
La marginalisation des partis politiques a commencé, selon le président de la coalition Ghrini, avec la transition militaire et s’est accentuée, de manière sensible, depuis l’élection présidentielle. Ce scrutin a produit, poursuit-il, un gouvernement qui n’est, ni d’union nationale, ni de majorité politique, ni, moins encore, de technocrates.
Un gouvernement où seule une formation politique (l’APP) – de l’opposition, fort curieusement – est représentée. Sidi Mohamed qualifie «d’anomalies» toutes les données de la scène politique actuelle, et justifie les réserves de sa coalition envers ADIL, par l’implication avérée de la présidence dans la création de la nouvelle formation. Les mesures prises pour rassurer les acteurs politiques sur la neutralité de la présidence ne sont – selon lui – ni suffisantes ni convaincantes.
Ould Mohamed Vall remarque qu’on n’obtient des nouvelles pertinentes de la majorité qu’à travers la presse. Il déplore l’anarchie qui règne sur la scène politique et l’affaiblissement, voire la destitution de fait, des partis politiques. Dans les très préoccupantes conditions sociales et économiques du citoyen – sollicitude toute nouvelle chez ce brave homme, il faut l’en féliciter – le président de Mithaq El Wihda a demandé au Président de la République de prendre, au plus vite, les bonnes décisions qui amélioreront la situation économique des gens.
Rappelons, incidemment, que les partis de la coalition dirigée par Ould Mohamed Vall ne jouissent pas d’une grande représentation dans le gouvernement, et ne disposent que de très peu d’élus…
Mohameden Ould Meyne
Source: Le Calame
(M)