Karfa Diallo
Les huit candidats à la mairie de Bordeaux, en France, sont dans leur grande majorité, pour la création d’un Mémorial de la traite des Noirs dans cette ville du Sud-Ouest de la France.
Tous se sont exprimés dans le quotidien régional Sud Ouest, qui leur a donné la parole sur ce projet porté depuis plusieurs années par Karfa Diallo, président de l'association 'Couleurs bordelaises’.
« Il est temps pour Bordeaux de regarder avec lucidité son passé de port de traite », indique d’emblée Alain Juppé, ancien Premier ministre et maire (UMP) sortant. « L’idée d’un lieu de mémoire est importante, et je la soutiens », poursuit-il, souhaitant qu’il puisse trouver une place au sein du Musée d’Aquitaine.
« Je suis prêt à discuter de toute autre initiative qui permette de faire mémoire de cette période tragique de notre histoire », ajoute Alain Juppé, candidat malheureux aux dernières législatives face à la socialiste Michèle Delaunay, mais favori pour le scrutin municipal des 9 et 16 mars.
Son principal challenger, Alain Rousset (PS), président du Conseil régional d’Aquitaine, situe cette question dans un projet global. Il annonce la création d’un Institut des mondes africains.
Au-delà de la valorisation et du développement des « nombreuses passerelles entre Bordeaux et l’Afrique, entre la France et l’Afrique », cet Institut s’intéressera à l’histoire de la région.
Il « tendra à favoriser un travail de mémoire sur le passé négrier de notre ville ainsi que sur le passé colonial de notre pays », souligne Alain Rousset.
Pour sa part, Emmanuel Bichindaritz, tête de liste de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) pense que le problème ne devrait même pas se poser.
« On sait que les riches familles bordelaises, pour la plupart, se sont à l’origine embourgeoisées grâce à la traite des Noirs et au commerce triangulaire », explique-t-il, estimant « logique qu’au cœur de la ville, un mémorial, un monument ou un lieu, illustre la souffrance et l’exploitation des esclaves grâce auxquelles s’est fait cet embourgeoisement ».
Karfa Diallo qui a répondu au nom de Marc Vanhove, candidat de « l’Alliance citoyenne », rappelle l’importance de ce projet en insistant sur les valeurs qu’il véhicule.
« Ce mémorial permet d’exercer notre vigilance sur les crimes contre l’humanité », affirme le franco-sénégalais. « Parrainé par l’UNESCO, ce lieu culturel, espace de documentation, de diversité, de lutte contre le racisme, révèle une ville humaniste se situant dans l’Histoire », conclut-il.
Tous les autres candidats soutiennent ces arguments, sauf celui de l’extrême droite.
« Je dis non à l’autoflagellation morale et à la logique de victimisation », affirme Jacques Colombier (FN), précisant que « le travail de mémoire ne doit pas conduire au ressassement du passé et à rendre responsables les générations d’aujourd’hui de crimes commis il y a plusieurs siècles ».
Source: APA
(M)
Tous se sont exprimés dans le quotidien régional Sud Ouest, qui leur a donné la parole sur ce projet porté depuis plusieurs années par Karfa Diallo, président de l'association 'Couleurs bordelaises’.
« Il est temps pour Bordeaux de regarder avec lucidité son passé de port de traite », indique d’emblée Alain Juppé, ancien Premier ministre et maire (UMP) sortant. « L’idée d’un lieu de mémoire est importante, et je la soutiens », poursuit-il, souhaitant qu’il puisse trouver une place au sein du Musée d’Aquitaine.
« Je suis prêt à discuter de toute autre initiative qui permette de faire mémoire de cette période tragique de notre histoire », ajoute Alain Juppé, candidat malheureux aux dernières législatives face à la socialiste Michèle Delaunay, mais favori pour le scrutin municipal des 9 et 16 mars.
Son principal challenger, Alain Rousset (PS), président du Conseil régional d’Aquitaine, situe cette question dans un projet global. Il annonce la création d’un Institut des mondes africains.
Au-delà de la valorisation et du développement des « nombreuses passerelles entre Bordeaux et l’Afrique, entre la France et l’Afrique », cet Institut s’intéressera à l’histoire de la région.
Il « tendra à favoriser un travail de mémoire sur le passé négrier de notre ville ainsi que sur le passé colonial de notre pays », souligne Alain Rousset.
Pour sa part, Emmanuel Bichindaritz, tête de liste de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) pense que le problème ne devrait même pas se poser.
« On sait que les riches familles bordelaises, pour la plupart, se sont à l’origine embourgeoisées grâce à la traite des Noirs et au commerce triangulaire », explique-t-il, estimant « logique qu’au cœur de la ville, un mémorial, un monument ou un lieu, illustre la souffrance et l’exploitation des esclaves grâce auxquelles s’est fait cet embourgeoisement ».
Karfa Diallo qui a répondu au nom de Marc Vanhove, candidat de « l’Alliance citoyenne », rappelle l’importance de ce projet en insistant sur les valeurs qu’il véhicule.
« Ce mémorial permet d’exercer notre vigilance sur les crimes contre l’humanité », affirme le franco-sénégalais. « Parrainé par l’UNESCO, ce lieu culturel, espace de documentation, de diversité, de lutte contre le racisme, révèle une ville humaniste se situant dans l’Histoire », conclut-il.
Tous les autres candidats soutiennent ces arguments, sauf celui de l’extrême droite.
« Je dis non à l’autoflagellation morale et à la logique de victimisation », affirme Jacques Colombier (FN), précisant que « le travail de mémoire ne doit pas conduire au ressassement du passé et à rendre responsables les générations d’aujourd’hui de crimes commis il y a plusieurs siècles ».
Source: APA
(M)