« Un tabou brisé » de l’activiste nigérien Moustapha Kadi, un livre sur l’esclavage, a été présenté samedi au public au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey (CCFN/JR).
L’auteur de cet ouvrage inédit a décortiqué le contenu de son livre, retranchant l’itinéraire du combat qu’il mène depuis quelques années dans la lutte contre l’esclavage, au sein de l’association « Réagir dans le monde ».
Expliquant les raisons qui l’ont conduit à écrire son ouvrage, Moustapha Kadi, également fils de chef traditionnel, a souligné que « ce fut le jour où, jeune collégien à Konni (au sud de Niamey), j’ai rencontré Tiaoula, une esclave de ma famille, en fuite… ».
« Bien que prince, j’ai vécu dans la cour de l’école avec des enfants esclaves sans m’en rendre compte. Et cela a été difficile de convaincre les miens du caractère vil de cette pratique », confie t-il.
Activiste en droits humains, l’idée du livre « Un tabou brisé » remonte au 25 décembre 2OO3 à Tahoua (nord-est) lorsque l’auteur prenait part à la libération d’une dizaine d’esclaves de sa famille, en présence de chefs traditionnels venus de plusieurs contrées du Niger.
« Un tabou brisé » se veut un outil de « dénonciation sans répit des pratiques esclavagistes et un cri de cœur pour la mise en place d’une plate-forme pour éradiquer l’esclavage au Niger et dans plusieurs autres pays », a –t-il expliqué.
Le Niger est le premier pays d’Afrique francophone à criminaliser l’esclavage au moyen d’une loi spéciale prévoyant des amendes dissuasives.
A ce jour une enquête nationale sur les pratiques esclavagistes se déroule dans le pays, à la demande de la Commission nationale des droits de l’Homme.
Source: APA
(M)