Le débat commandé par les autorités pour dit-on, clarifier la situation sur les opérations d’enrôlement, loin d’apporter des arguments objectifs et apolitiques n’a fait que davantage entretenir le flou dans un discours qui rappelle la vieille logomachie officielle à laquelle les différents régimes nous ont habitué pour couper l’herbe sous le pied des citoyens qui ne font que réclamer leurs droits inaliénables.
La composition du plateau autour d’invités choisis par leurs profils et leur accointance avec les décisions de la haute administration mais aussi par leur docilité moutonnière légendaire en dit long sur le décor d’un débat arrangé sur toute la ligne. Voilà qui finalement rajoute à la frustration des populations un flot de déception quant à la volonté sincère du gouvernement de résoudre des problèmes qui crèvent les yeux. Que ceux qui s’acharnent à imposer leur plan funeste continuent leur jeu de duperie qui ne trompe point les citoyens avertis.
A quoi sert toute cette parodie et tout ce tintamarre si les choses se déroulaient de manière sans équivoque. C’est que quelque part les dès sont bien pipés. Les jeux de mots autour d’un exercice sémantique sur les concepts « d’enrôlement », de « nationalité » , de « capture biométriques » , et bien d’autres notions techniques visant à distraire sur les vrais problèmes de cette opération ne sauraient tenir lieu d’argumentaire pour une catégorie de citoyens sans niveau d’accès à de telles définitions savantes et où même les intellectuels se perdent dans la compréhension de ce vocabulaire à la place duquel la vérité et les bonnes intentions valaient plus que ce cirque grotesque.
Comme si cela ne suffisait pas pour justifier la position peu solide présentée devant le commun du mauritanien, l’argumentaire est transposé sur le plan politique en se focalisant notamment sur une ville du pays fichée comme bastion de l’opposition. Le maître de cérémonie de cette danse des mots mettait en avant sa propre personne dans une sorte de guerre à distance menée contre des adversaires sur lesquels il tirait à boulets rouges dans un plateau de télévision.
Le recensement, l’enrôlement ou tout autre procédé administratif est d’abord un acte citoyen qui n’est ni un droit réservé à un parti, ni une chasse gardée d’une administration. Vouloir à chaque fois jeter l’anathème sur l’opposition ou sur des organisations de la société civile c’est une fois de plus déplacer le débat et l’exploiter à des fins politiques. Il est vrai qu’il ne fallait pas s’attendre à ce’ que l’autorité ou ce qui l’incarne dans ce débat télé- «visé » reconnaissent que le questionnaire est l’arme de l’exclusion dirigée contre des citoyens. Mais les interventions pouvaient gagner en crédibilité si leurs auteurs n’étaient pas eux-mêmes des victimes à la solde d’une mission commandée. D’autres invités pouvaient être écoutés si les objectifs visaient à édifier les citoyens sur des questions purement techniques et non politiques.
Si dans l’argumentaire avancé les opérations en cours visent à sécuriser les données de l’état civil il faudrait bien que cela ne se fasse pas au détriment d’une partie de la population. Entre les règles de l’enrôlement, ses mécanismes techniques et les comportements affichés par ceux qui sont chargés de conduire les opérations, il y a des irrégularités flagrantes qui remettent en cause les vrais mobiles de ce processus.
Loin donc de dissiper les doutes et les inquiétudes autour de ce recensement, le débat a davantage mis à nu le manque de volonté de mettre fin à cette tragédie nationale …
Cheikh Tidiane Dia
Source: Le Rénovateu
La composition du plateau autour d’invités choisis par leurs profils et leur accointance avec les décisions de la haute administration mais aussi par leur docilité moutonnière légendaire en dit long sur le décor d’un débat arrangé sur toute la ligne. Voilà qui finalement rajoute à la frustration des populations un flot de déception quant à la volonté sincère du gouvernement de résoudre des problèmes qui crèvent les yeux. Que ceux qui s’acharnent à imposer leur plan funeste continuent leur jeu de duperie qui ne trompe point les citoyens avertis.
A quoi sert toute cette parodie et tout ce tintamarre si les choses se déroulaient de manière sans équivoque. C’est que quelque part les dès sont bien pipés. Les jeux de mots autour d’un exercice sémantique sur les concepts « d’enrôlement », de « nationalité » , de « capture biométriques » , et bien d’autres notions techniques visant à distraire sur les vrais problèmes de cette opération ne sauraient tenir lieu d’argumentaire pour une catégorie de citoyens sans niveau d’accès à de telles définitions savantes et où même les intellectuels se perdent dans la compréhension de ce vocabulaire à la place duquel la vérité et les bonnes intentions valaient plus que ce cirque grotesque.
Comme si cela ne suffisait pas pour justifier la position peu solide présentée devant le commun du mauritanien, l’argumentaire est transposé sur le plan politique en se focalisant notamment sur une ville du pays fichée comme bastion de l’opposition. Le maître de cérémonie de cette danse des mots mettait en avant sa propre personne dans une sorte de guerre à distance menée contre des adversaires sur lesquels il tirait à boulets rouges dans un plateau de télévision.
Le recensement, l’enrôlement ou tout autre procédé administratif est d’abord un acte citoyen qui n’est ni un droit réservé à un parti, ni une chasse gardée d’une administration. Vouloir à chaque fois jeter l’anathème sur l’opposition ou sur des organisations de la société civile c’est une fois de plus déplacer le débat et l’exploiter à des fins politiques. Il est vrai qu’il ne fallait pas s’attendre à ce’ que l’autorité ou ce qui l’incarne dans ce débat télé- «visé » reconnaissent que le questionnaire est l’arme de l’exclusion dirigée contre des citoyens. Mais les interventions pouvaient gagner en crédibilité si leurs auteurs n’étaient pas eux-mêmes des victimes à la solde d’une mission commandée. D’autres invités pouvaient être écoutés si les objectifs visaient à édifier les citoyens sur des questions purement techniques et non politiques.
Si dans l’argumentaire avancé les opérations en cours visent à sécuriser les données de l’état civil il faudrait bien que cela ne se fasse pas au détriment d’une partie de la population. Entre les règles de l’enrôlement, ses mécanismes techniques et les comportements affichés par ceux qui sont chargés de conduire les opérations, il y a des irrégularités flagrantes qui remettent en cause les vrais mobiles de ce processus.
Loin donc de dissiper les doutes et les inquiétudes autour de ce recensement, le débat a davantage mis à nu le manque de volonté de mettre fin à cette tragédie nationale …
Cheikh Tidiane Dia
Source: Le Rénovateu