En Mauritanie, l’histoire, au lieu d’évoluer, donne l’impression qu’elle ne fait que se répéter non pas de manière positive, ce qui serait une bonne chose en soi. Au contraire, on assiste à un mouvement cyclique qui prend la trajectoire de l’éternel recommencement des mêmes faits.
Comme si le destin nous impose ce rythme infernal du serpent qui se mord la queue avec la même rage sans jamais sortir de son cercle. Comme si nous sommes des prisonniers jetés au fond d’une cave profonde, déboussolés et coupés de toute chose qui bouge.
Pourtant, même dans leur mouroir, ces bagnards gardent l’espoir qu’un jour, ça peut changer. Nous vivons une situation qui sans véritablement paraître, est pire que celle des reclus de la cave au désespoir.
Les mauritaniens, du moins leur grande majorité, ne perçoivent pas ce mouvement de l’histoire qui bouscule sans cesse son aller-retour perpétuel. Ils sentent tout simplement que quelque chose est en train de bouger autour d’eux, peut-être à leur insu.
Pendant plus d’un demi-siècle, la Mauritanie ne fait qu’avancer dans ce retour au point de départ. La nation mauritanienne toujours en devenir se cherche désespéramment à tâtons, par à-coups, par petits bonds.
A peine le premier pas esquissé qu’on revient en arrière. Bien sûr, on doit trouver des raisons à cela. La première qui explique cet immobilisme de l’histoire est d’ordre politique.
En effet, notre système politique est pris en otage par des hommes qui ignorent tout de ce qu’est la politique. Les mêmes « politicards » ont pris en otage tous les secteurs de la vie nationale.
Les mêmes hommes aux commandes occupent le devant, le milieu et l’arrière de la scène politique. Ils dictent au peuple leur loi, orientent son destin, disposent de ses voix comme ils veulent.
Ils ont pillé les ressources de la République, vendu la crédibilité du pays, confisqué tous les pouvoirs sans donner au peuple la maigre chance de participer à la construction de la Mauritanie.
Depuis deux décennies, ces opportunistes sont là. Ils profitent de la plus petite brèche pour revenir. D’ailleurs, ils ne sont jamais partis. Ils donnent l’illusion de provoquer le changement.
Hier, changement signifiait « sans-jamais », aujourd’hui, changement veut dire « chant à jamais ». Pour le mauritanien lambda, le changement est encore dans la continuité d’une roue de l’histoire qui tourne en rond. Le temps passe, les mêmes systèmes demeurent, les institutions trépassent.
Cheikh Tidiane Dia
Source: LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN
(M)
Comme si le destin nous impose ce rythme infernal du serpent qui se mord la queue avec la même rage sans jamais sortir de son cercle. Comme si nous sommes des prisonniers jetés au fond d’une cave profonde, déboussolés et coupés de toute chose qui bouge.
Pourtant, même dans leur mouroir, ces bagnards gardent l’espoir qu’un jour, ça peut changer. Nous vivons une situation qui sans véritablement paraître, est pire que celle des reclus de la cave au désespoir.
Les mauritaniens, du moins leur grande majorité, ne perçoivent pas ce mouvement de l’histoire qui bouscule sans cesse son aller-retour perpétuel. Ils sentent tout simplement que quelque chose est en train de bouger autour d’eux, peut-être à leur insu.
Pendant plus d’un demi-siècle, la Mauritanie ne fait qu’avancer dans ce retour au point de départ. La nation mauritanienne toujours en devenir se cherche désespéramment à tâtons, par à-coups, par petits bonds.
A peine le premier pas esquissé qu’on revient en arrière. Bien sûr, on doit trouver des raisons à cela. La première qui explique cet immobilisme de l’histoire est d’ordre politique.
En effet, notre système politique est pris en otage par des hommes qui ignorent tout de ce qu’est la politique. Les mêmes « politicards » ont pris en otage tous les secteurs de la vie nationale.
Les mêmes hommes aux commandes occupent le devant, le milieu et l’arrière de la scène politique. Ils dictent au peuple leur loi, orientent son destin, disposent de ses voix comme ils veulent.
Ils ont pillé les ressources de la République, vendu la crédibilité du pays, confisqué tous les pouvoirs sans donner au peuple la maigre chance de participer à la construction de la Mauritanie.
Depuis deux décennies, ces opportunistes sont là. Ils profitent de la plus petite brèche pour revenir. D’ailleurs, ils ne sont jamais partis. Ils donnent l’illusion de provoquer le changement.
Hier, changement signifiait « sans-jamais », aujourd’hui, changement veut dire « chant à jamais ». Pour le mauritanien lambda, le changement est encore dans la continuité d’une roue de l’histoire qui tourne en rond. Le temps passe, les mêmes systèmes demeurent, les institutions trépassent.
Cheikh Tidiane Dia
Source: LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN
(M)