Biladi : Dans une lettre écrite au mois de juillet dernier, vous félicitez le président Ould Abdel Aziz pour les efforts consentis pour le changement au grand dam de «forces rétrogrades des partisans du statu quo, nostalgiques du système le plus honni, celui d’Ould Taya». Au fond ne pensez vous pas le régime actuel est lui-même une force rétrograde ? Après tout il n’a pas apporté une solution satisfaisante à la question du passif humanitaire et a enterré la question de l’abolition de l’esclavage.
Ibrahima Moctar SARR : Je vous laisse la responsabilité de qualifier le régime de Ould Abdel Aziz de rétrograde. Ce n’est pas ce que nous avions écrit et notre position par rapport au Président de la République n’a pas variée depuis. Ce que nous croyons et disons est que le Président OULD Abdel Aziz a entrepris des réformes osées et importantes mais qu’il reste beaucoup à faire. Cependant il a fait en peu de temps, ce que beaucoup n’ont pas fait en plusieurs décennies. Il reste que le système mis en place par Maouya Ould Sid’Ahmed Taya est encore solidement implanté dans le pays, certains tenants de ce système sont dans le régime de Ould Abdel Aziz et tentent de saboter tout ce qu’il veut entreprendre de bon. Il appartient aux mauritaniens qui l’ont compris, de tenter de trouver le moyen de l’aider à s’en sortir pour le bonheur de la seule Mauritanie. L’AJD/MR lui apporte ses encouragements à distance et ne cherche pas à le déranger outre mesure tout en souhaitant s’impliquer directement dans l’action lorsque les conditions politiques seront réunies.
Biladi : Dans votre mémorandum vous ne mentionnez nulle part l’abolition de l’esclavage qui jusqu’à une date récente était au cœur de préoccupations de l’AJD/MR. N’est-ce pas là une manière de signifier que pour vous cette question est dépassée?
IMS : Vous me donnez ici l’occasion de revenir sur ce mémorandum de l’AJD/MR qui a soulevé beaucoup de passion où certain sont même allé jusqu’à réclamer la mort de Ibrahima Moctar Sarr ou sa mise en accusation devant les tribunaux à défaut de remettre en cause sa mauritanité.
Je dois dire d’abord qu’à l’AJD/MR, nous sommes très satisfaits que ce mémorandum ne soit pas passé inaperçu cette fois-ci comme l’ont été la plupart de nos déclarations ou prises de positions auxquelles la classe politique n’a jamais attaché d’importance alors que nous avons toujours agi et réagi face aux questions nationales les plus brûlantes.
On ne prend même pas le temps de nous lire ou de nous écouter attentivement avant de nous juger ou simplement de nous condamner. Et pourtant nous avions averti de ce qui arriverait au Président qui serait élu aux élections de 2007 dans la fameuse « transition en dérive ». Et pourtant nous avons également invité l’opposition à faire bloc pour aller ensemble aux élections de 2009 pour barrer la route aux militaires, nous n’avons pas été écouté.
Pour en revenir à notre mémorandum, de quoi s’agit-il ? Le Gouvernement a sollicité la classe politique pour apporter sa contribution pour la célébration du cinquantenaire de l’indépendance. J’ai écrit au Président de la République pour lui demander de permettre aux négros-africains en particulier et au mauritaniens en général de se réconcilier avec la date du 28 novembre qui rappelle l’assassinat de 28 négro-mauritaniens le 28 novembre 1990 à Inal en dédiant à ces martyres une place du souvenir. Aucun responsable politique n’a réagi à cette demande même pas pour s’y opposer comme les racistes du PMJD dont nous attendons la précision des accusations de son Président Monsieur Mahmoudi Ould Saibott sur le déni de notre nationalité pour nous expliquer devant les tribunaux de la République. S’il a encore la nostalgie des déportations pour chercher des non mauritaniens il trouvera cette fois-ci devant lui tous les patriotes de ce pays.
Nous avons par la suite créé une commission chargée de suivre l’organisation du cinquantenaire auprès de la commission nationale. Cette commission a publié un mémorandum qui fait le point des cinquante années de l’indépendance formelle avec un diagnostic claire et précis et propose pour l’avenir ce qu’il faut faire pour redresser la situation. Nous ne sommes pas surpris à dire vrai, que la presse et l’opinion en général, soit passée à côté de tout ce que nous avons posé comme vrais problèmes depuis toujours et que nous répétons sans cesse, pour s’arrêter sur une simple proposition qui n’a jamais été évoquée dans les discours de campagne du Candidat Ibrahima Moctar Sarr ni dans la déclaration de politique générale de l’AJD/MR ni même dans les revendications essentielles contenues dans ce même mémorandum qui concerne la révision de la Constitution à savoir :
-L’identité de la Mauritanie, l’officialisation des langues nationales et le partage du pouvoir politique entre les communautés.
On nous refuse de proposer le changement du nom de la Mauritanie et son Hymne national. C’est comme si nous avions réclamé que le coran lui-même soit révisé ! Nous proposons seulement qu’on revoit un nom que nous n’avons pas choisi nous-mêmes pour une nouvelle nation que nous souhaitons recréer sur des bases claires et acceptées par tous. Si la Mauritanie le faisait ce ne serait pas une première ni dans le monde ni en Afrique où l’on a vu le Soudan français devenir Mali, le dahomet devenir Bénin, la Haute Volta devenu Burkina faso, la Gold-Cost prendre le nom de Ghana qui devait logiquement être revendiqué par la Mauritanie, en référence à l’empire du Ghana (ce n’est pas un pas hasard si les Wolofs du Sénégal appelle la Mauritanie Ganar). Alors pourquoi, la Mauritanie ne s’appellerait-elle pas le Bilad Chinguitty ou Aoudaghost ou Tekrour ou Niamandirou ou le pays des Almourabitounes. Quel mal y aurait-il à cela ?
Pour quelqu’un qui voulait nous faire une leçon d’histoire, Mauritanie viendrait de Mauretanie ; J’ajoute pour sa gouverne que Mauretanie évoque Mauros qui signifie les hommes à la peau sombre. Là n’est pas la question. Aujourd’hui au 21ème siècle Maure signifie les Beidanes qu’on le veille ou non et que Copolani avait choisi le nom Mauritanie dans ce sens.
A propos de l’hymne national en dehors du fait que c’est un poème religieux composé semble-t-il par l(honorable érudit Abdallah Ould Cheikh Sidya,) nous pensons qu’il doit participer à un programme de développement du pays embrassant toutes ces composantes physiques, culturelles, sociales et religieuses et doit servir de référence pour galvaniser le peuple et le pousser à l’unité et au travail créateurs. Encore faut-il qu’il soit compris par tous. Quant à ceux qui nous accusent dans cette proposition de remettre en cause même le caractère Islamique du pays, ils ne nous connaissent pas. L’AJD/MR dans ce même mémorandum écrit dans le premier paragraphe, après le diagnostic et dans la rubrique «que faire?», je cite : « l’AJD/MR, fidèle à sa ligne qui se résume à construire une nation d’abord réconcilié avec elle-même, s’appuyant sur ses propres sources humaines, culturelles, économiques et sociales et utilisant les connaissances scientifiques et techniques et ses relations internationales pour un développement harmonieux respectant l’unique religion du peuple, l’Islam ;….» Alors qu’est ce qu’on va chercher encore ? Nous ne demandons pas que le mot Islamique soit enlevé et si nous sommes d’accord pour le laisser aussi, cela ne fera pas de nous plus musulmans que les Saoudiens, les marocains, Les Indonésiens qui ne l’ont pas mentionné dans leur nom.
Je m’excuse d’avoir été long mais je pense que ces précisions étaient nécessaires pour lever toute équivoque à l’endroit des esprits sains et honnêtes. J’en viens maintenant à votre propre question.
Dans le mémorandum il est écrit à la page 2 : « La crédibilité des institutions était au plus bas niveau et le terrorisme djihadiste commençait à faire son apparition dans un pays où l’esclavage continue de plus belle malgré toutes les lois votées puis bafouées par ceux-là mêmes qui étaient chargé de les faire respecter» ; et comme si cela ne suffisait pas, l’AJD/MR, dans le cadre des propositions envoyées à la commission nationale pour l’organisation des cérémonies du cinquantenaire et qui n’ont pas été publiées, a demandé qu’une journée nationale soit consacrée à la question de l’esclavage.
Biladi : Le six (6) août 2008, Sidi Ould Cheikh Abdellahi est renversé. L’AJD/MR, comme le RFD, Hatem, MDD se dit prête à s’engager dans une nouvelle transition et à prendre part à une élection présidentielle à condition qu’on procède à un redécoupage électoral, qu’on résolve la question du passif humanitaire… Les militaires, ont grandement besoin de la participation des forces politiques pour sortir de la crise politique issue du putsch mais ne lui donnent pas satisfaction. Malgré cela l’AJD/MR - comme le Hatem, MDD, RFD - s’engage dans une nouvelle transition politique. En agissant ainsi n’avez-vous pas aujourd’hui le sentiment d’avoir manqué l’occasion de faire pression sur le président Ould Abdel Aziz afin qu’il apporte un règlement définitif au passif humanitaire et procède à un redécoupage électoral?
IMS: Je ne comprends pas ce que vous appelez «s’engage dan une nouvelle transition politique». Je vous rappelle simplement les faits : les partis que vous citez ont en effet adressé une plate-forme en 35 points, au Président du HCE qui pourrait leur permettre s’il l’acceptait, de l’accompagner dans sa transition.
Le HCE de Ould Abdel Aziz refuse de se prononcer sur 2 points qui étaient des points de rupture pour le RFD à savoir, la limitation de la durée de la transition de 9 à 12 mois et l’engagement des militaires à ne pas se présenter. Donc ces partis qui géraient ensemble l’Institution du Chef de File de l’Opposition, se sont solidarisé avec le RFD suivant un accord scellé au départ, pour ne pas accompagner la transition militaire donc rester dans l’opposition démocratique. Il faut souligner cependant qu’entre temps, le HATEM de Monsieur Saleh Ould Hanenna avait décidé de rejoindre le pouvoir. Voila les faits. La suite vous la connaissez j’espère l’AJD/MR a dénoncé cette plate-forme , ne comprenant le comportement du RFD dont des responsables étaient nommés à des postes importants près du pouvoir, et s’est engagé à agir seule selon ses intérêts face au pouvoir.
Nous n’avons jamais caché notre volonté de participer aux élections si elles ont lieu au moment où le RFD qui avait participé à l’éviction de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, n’ayant obtenu ce qu’elle voulait décide de se joindre au FNDD pour s’opposer à la tenue des élections du 6 juin.
La suite des évènements a démontré de l’AJD/MR a été le seul parti conséquent et que ceux qui l’accusaient de légitimer le pouvoir du Général Ould Abdel Aziz ont été justement ceux qui ont rendu en fin de compte son élection légitime et acceptée par toute la communauté internationale en allant participer aux élections de juillet 2009 avec le résultat que vous connaissez.
Biladi: Après les départs de certains cadres du parti comme Bâ Mamadou Kalidou, Balas, comment se porte l’AJD/MR aujourd’hui?
IMS : A l’AJD/MR nous avons oublié le cauchemar de la dissidence. Nous avions organisé un grand meeting jusque après l’exclusion des éléments dont vous vous parler pour montrer que le parti se porte bien ; depuis lors nous travaillons sans problème, les réunions du Bureau Politique se déroulent dans le calme et la sérénité. Le parti est aujourd’hui une force de propositions très sollicitées mais aussi qui dérange beaucoup ; n’est-ce pas ?
Propos recueillis par Samba Camara
Source: biladi via ajd/mr
Ibrahima Moctar SARR : Je vous laisse la responsabilité de qualifier le régime de Ould Abdel Aziz de rétrograde. Ce n’est pas ce que nous avions écrit et notre position par rapport au Président de la République n’a pas variée depuis. Ce que nous croyons et disons est que le Président OULD Abdel Aziz a entrepris des réformes osées et importantes mais qu’il reste beaucoup à faire. Cependant il a fait en peu de temps, ce que beaucoup n’ont pas fait en plusieurs décennies. Il reste que le système mis en place par Maouya Ould Sid’Ahmed Taya est encore solidement implanté dans le pays, certains tenants de ce système sont dans le régime de Ould Abdel Aziz et tentent de saboter tout ce qu’il veut entreprendre de bon. Il appartient aux mauritaniens qui l’ont compris, de tenter de trouver le moyen de l’aider à s’en sortir pour le bonheur de la seule Mauritanie. L’AJD/MR lui apporte ses encouragements à distance et ne cherche pas à le déranger outre mesure tout en souhaitant s’impliquer directement dans l’action lorsque les conditions politiques seront réunies.
Biladi : Dans votre mémorandum vous ne mentionnez nulle part l’abolition de l’esclavage qui jusqu’à une date récente était au cœur de préoccupations de l’AJD/MR. N’est-ce pas là une manière de signifier que pour vous cette question est dépassée?
IMS : Vous me donnez ici l’occasion de revenir sur ce mémorandum de l’AJD/MR qui a soulevé beaucoup de passion où certain sont même allé jusqu’à réclamer la mort de Ibrahima Moctar Sarr ou sa mise en accusation devant les tribunaux à défaut de remettre en cause sa mauritanité.
Je dois dire d’abord qu’à l’AJD/MR, nous sommes très satisfaits que ce mémorandum ne soit pas passé inaperçu cette fois-ci comme l’ont été la plupart de nos déclarations ou prises de positions auxquelles la classe politique n’a jamais attaché d’importance alors que nous avons toujours agi et réagi face aux questions nationales les plus brûlantes.
On ne prend même pas le temps de nous lire ou de nous écouter attentivement avant de nous juger ou simplement de nous condamner. Et pourtant nous avions averti de ce qui arriverait au Président qui serait élu aux élections de 2007 dans la fameuse « transition en dérive ». Et pourtant nous avons également invité l’opposition à faire bloc pour aller ensemble aux élections de 2009 pour barrer la route aux militaires, nous n’avons pas été écouté.
Pour en revenir à notre mémorandum, de quoi s’agit-il ? Le Gouvernement a sollicité la classe politique pour apporter sa contribution pour la célébration du cinquantenaire de l’indépendance. J’ai écrit au Président de la République pour lui demander de permettre aux négros-africains en particulier et au mauritaniens en général de se réconcilier avec la date du 28 novembre qui rappelle l’assassinat de 28 négro-mauritaniens le 28 novembre 1990 à Inal en dédiant à ces martyres une place du souvenir. Aucun responsable politique n’a réagi à cette demande même pas pour s’y opposer comme les racistes du PMJD dont nous attendons la précision des accusations de son Président Monsieur Mahmoudi Ould Saibott sur le déni de notre nationalité pour nous expliquer devant les tribunaux de la République. S’il a encore la nostalgie des déportations pour chercher des non mauritaniens il trouvera cette fois-ci devant lui tous les patriotes de ce pays.
Nous avons par la suite créé une commission chargée de suivre l’organisation du cinquantenaire auprès de la commission nationale. Cette commission a publié un mémorandum qui fait le point des cinquante années de l’indépendance formelle avec un diagnostic claire et précis et propose pour l’avenir ce qu’il faut faire pour redresser la situation. Nous ne sommes pas surpris à dire vrai, que la presse et l’opinion en général, soit passée à côté de tout ce que nous avons posé comme vrais problèmes depuis toujours et que nous répétons sans cesse, pour s’arrêter sur une simple proposition qui n’a jamais été évoquée dans les discours de campagne du Candidat Ibrahima Moctar Sarr ni dans la déclaration de politique générale de l’AJD/MR ni même dans les revendications essentielles contenues dans ce même mémorandum qui concerne la révision de la Constitution à savoir :
-L’identité de la Mauritanie, l’officialisation des langues nationales et le partage du pouvoir politique entre les communautés.
On nous refuse de proposer le changement du nom de la Mauritanie et son Hymne national. C’est comme si nous avions réclamé que le coran lui-même soit révisé ! Nous proposons seulement qu’on revoit un nom que nous n’avons pas choisi nous-mêmes pour une nouvelle nation que nous souhaitons recréer sur des bases claires et acceptées par tous. Si la Mauritanie le faisait ce ne serait pas une première ni dans le monde ni en Afrique où l’on a vu le Soudan français devenir Mali, le dahomet devenir Bénin, la Haute Volta devenu Burkina faso, la Gold-Cost prendre le nom de Ghana qui devait logiquement être revendiqué par la Mauritanie, en référence à l’empire du Ghana (ce n’est pas un pas hasard si les Wolofs du Sénégal appelle la Mauritanie Ganar). Alors pourquoi, la Mauritanie ne s’appellerait-elle pas le Bilad Chinguitty ou Aoudaghost ou Tekrour ou Niamandirou ou le pays des Almourabitounes. Quel mal y aurait-il à cela ?
Pour quelqu’un qui voulait nous faire une leçon d’histoire, Mauritanie viendrait de Mauretanie ; J’ajoute pour sa gouverne que Mauretanie évoque Mauros qui signifie les hommes à la peau sombre. Là n’est pas la question. Aujourd’hui au 21ème siècle Maure signifie les Beidanes qu’on le veille ou non et que Copolani avait choisi le nom Mauritanie dans ce sens.
A propos de l’hymne national en dehors du fait que c’est un poème religieux composé semble-t-il par l(honorable érudit Abdallah Ould Cheikh Sidya,) nous pensons qu’il doit participer à un programme de développement du pays embrassant toutes ces composantes physiques, culturelles, sociales et religieuses et doit servir de référence pour galvaniser le peuple et le pousser à l’unité et au travail créateurs. Encore faut-il qu’il soit compris par tous. Quant à ceux qui nous accusent dans cette proposition de remettre en cause même le caractère Islamique du pays, ils ne nous connaissent pas. L’AJD/MR dans ce même mémorandum écrit dans le premier paragraphe, après le diagnostic et dans la rubrique «que faire?», je cite : « l’AJD/MR, fidèle à sa ligne qui se résume à construire une nation d’abord réconcilié avec elle-même, s’appuyant sur ses propres sources humaines, culturelles, économiques et sociales et utilisant les connaissances scientifiques et techniques et ses relations internationales pour un développement harmonieux respectant l’unique religion du peuple, l’Islam ;….» Alors qu’est ce qu’on va chercher encore ? Nous ne demandons pas que le mot Islamique soit enlevé et si nous sommes d’accord pour le laisser aussi, cela ne fera pas de nous plus musulmans que les Saoudiens, les marocains, Les Indonésiens qui ne l’ont pas mentionné dans leur nom.
Je m’excuse d’avoir été long mais je pense que ces précisions étaient nécessaires pour lever toute équivoque à l’endroit des esprits sains et honnêtes. J’en viens maintenant à votre propre question.
Dans le mémorandum il est écrit à la page 2 : « La crédibilité des institutions était au plus bas niveau et le terrorisme djihadiste commençait à faire son apparition dans un pays où l’esclavage continue de plus belle malgré toutes les lois votées puis bafouées par ceux-là mêmes qui étaient chargé de les faire respecter» ; et comme si cela ne suffisait pas, l’AJD/MR, dans le cadre des propositions envoyées à la commission nationale pour l’organisation des cérémonies du cinquantenaire et qui n’ont pas été publiées, a demandé qu’une journée nationale soit consacrée à la question de l’esclavage.
Biladi : Le six (6) août 2008, Sidi Ould Cheikh Abdellahi est renversé. L’AJD/MR, comme le RFD, Hatem, MDD se dit prête à s’engager dans une nouvelle transition et à prendre part à une élection présidentielle à condition qu’on procède à un redécoupage électoral, qu’on résolve la question du passif humanitaire… Les militaires, ont grandement besoin de la participation des forces politiques pour sortir de la crise politique issue du putsch mais ne lui donnent pas satisfaction. Malgré cela l’AJD/MR - comme le Hatem, MDD, RFD - s’engage dans une nouvelle transition politique. En agissant ainsi n’avez-vous pas aujourd’hui le sentiment d’avoir manqué l’occasion de faire pression sur le président Ould Abdel Aziz afin qu’il apporte un règlement définitif au passif humanitaire et procède à un redécoupage électoral?
IMS: Je ne comprends pas ce que vous appelez «s’engage dan une nouvelle transition politique». Je vous rappelle simplement les faits : les partis que vous citez ont en effet adressé une plate-forme en 35 points, au Président du HCE qui pourrait leur permettre s’il l’acceptait, de l’accompagner dans sa transition.
Le HCE de Ould Abdel Aziz refuse de se prononcer sur 2 points qui étaient des points de rupture pour le RFD à savoir, la limitation de la durée de la transition de 9 à 12 mois et l’engagement des militaires à ne pas se présenter. Donc ces partis qui géraient ensemble l’Institution du Chef de File de l’Opposition, se sont solidarisé avec le RFD suivant un accord scellé au départ, pour ne pas accompagner la transition militaire donc rester dans l’opposition démocratique. Il faut souligner cependant qu’entre temps, le HATEM de Monsieur Saleh Ould Hanenna avait décidé de rejoindre le pouvoir. Voila les faits. La suite vous la connaissez j’espère l’AJD/MR a dénoncé cette plate-forme , ne comprenant le comportement du RFD dont des responsables étaient nommés à des postes importants près du pouvoir, et s’est engagé à agir seule selon ses intérêts face au pouvoir.
Nous n’avons jamais caché notre volonté de participer aux élections si elles ont lieu au moment où le RFD qui avait participé à l’éviction de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, n’ayant obtenu ce qu’elle voulait décide de se joindre au FNDD pour s’opposer à la tenue des élections du 6 juin.
La suite des évènements a démontré de l’AJD/MR a été le seul parti conséquent et que ceux qui l’accusaient de légitimer le pouvoir du Général Ould Abdel Aziz ont été justement ceux qui ont rendu en fin de compte son élection légitime et acceptée par toute la communauté internationale en allant participer aux élections de juillet 2009 avec le résultat que vous connaissez.
Biladi: Après les départs de certains cadres du parti comme Bâ Mamadou Kalidou, Balas, comment se porte l’AJD/MR aujourd’hui?
IMS : A l’AJD/MR nous avons oublié le cauchemar de la dissidence. Nous avions organisé un grand meeting jusque après l’exclusion des éléments dont vous vous parler pour montrer que le parti se porte bien ; depuis lors nous travaillons sans problème, les réunions du Bureau Politique se déroulent dans le calme et la sérénité. Le parti est aujourd’hui une force de propositions très sollicitées mais aussi qui dérange beaucoup ; n’est-ce pas ?
Propos recueillis par Samba Camara
Source: biladi via ajd/mr