Depuis 2007, le président de l’AVOMM, SARR Ousmane Abdoul m’a proposé d’assurer des missions de conseiller , en accord avec son Bureau et des militants, dans le sens de la promotion d’un combat dynamique, réfléchi et exigeant, axé sur la lutte contre l’impunité, le devoir de mémoire et la mise en œuvre de stratégies de communication et de mobilisation autour de la plainte contre Ould Taya déposée auprès des tribunaux belges. Cette proposition résulte d’une amitié et d’une confiance jamais ébranlées.
Durant plus de trois ans, de manière assidue, nous avons échangé dans le respect de nos divergences, de nos contradictions et ce, dans le sens de faire émerger une décision, sinon éclairée, du moins fondée et efficace. Les longues conversations que nous avons entretenues ont permis de mettre en lumière la force des convictions, la rigueur dans l’action et la vigilance dans le processus de décision et sa mise en application concrète.
Il est faux de penser que la lucidité exclut l’erreur ou les emballements, tout en reconnaissant qu’elle garantit une alerte mise en pratique par le courage pour la vérité, qui se décline à travers une pédagogie des rencontres et des compromis. Un des atouts d’Ousmane est de ne jamais fermer les voies de l’échange et de la discussion, dès lors qu’il s’agit de faire avancer le dossier du « passif humanitaire », qui n’est autre que le génocide perpétré contre la communauté africaine noire mauritanienne. Ousmane a converti la discipline du militaire en passion pour la dialectique des idées et de la confrontation des points de vue, comme vertu de l’esprit du militantisme qu’il soit associatif ou politique.
En fondant son agir sur la confrontation démocratique, Ousmane a su allier la générosité, la fermeté et la souplesse. Dans le contexte socio-politique de la diaspora mauritanienne, ce pari est un défi difficile à tenir. Mais il a pu obtenir un succès éclatant reconnu et salué par tous, y compris par ses détracteurs les plus acharnés.
En privilégiant l’ouverture d’esprit, voire la disponibilité permanente, il a pu élargir l’horizon d’une association qui, dès sa naissance, a traversé les crises les plus folles et les péripéties les plus invraisemblables. Il y a eu un moment où le combat des mauritaniens était plus centré sur les stratégies perverses de la mise en échec que celles de la mobilisation en faveur de la Cause. C’est dans cette période cruciale qu’Ousmane a eu l’intuition que l’heure avait sonné de prendre en mains cette organisation née dans la douleur et la souffrance de l’exil dans le but de porter les revendications les plus significatives de notre tragédie.
J’ai perçu, en lui, cette vigilance émotionnelle qui ne sombrait pas dans de vaines nostalgies, encore moins une forme de sentiment vindicatif, mais une résolution ferme de ne jamais céder aux sirènes de la facilité et de la tentation du repli. Ce qui explique son enthousiasme dès lors qu’une éclaircie semble se profiler à l’horizon selon les changements de pouvoir sans renier les fondamentaux du combat contre le racisme d’Etat et l’oppression des africains noirs mauritaniens. Ousmane a mis en pratique la conjonction de la fermeté et de la souplesse en déplorant souvent ma radicalité tout en la respectant. Sur certains points, nos discussions furent longues et laborieuses, sans pour autant mettre en doute la confiance et la consistance de notre amitié.
Rarement, je me suis senti aussi respecté que dans les périodes où nos échanges pouvaient être traversés par des tensions sérieuses, sans occulter le devoir de penser nos actions en profondeur. Ce sont ces moments qui m’ont fait dire que choisir un philosophe comme conseiller relevait aussi d’une forme de prise de risque. Je peux dire que l’attachement à la dimension éthique et humaniste de notre combat m’a renforcé dans la conviction que seuls de vrais amis peuvent entretenir à longueur d’années des échanges profondément contradictoires afin de faire jaillir des décisions autant efficaces que lucides. J’espère que nous serons maintenir cette dynamique.
De notre cheminement ensemble a résulté le destin de l’une des rencontres les plus fécondes de l’histoire de la collaboration d’un homme au destin de leader et d’un aspirant à l’exercice de la pensée. Par cette invitation, il y a eu la conjonction effective d’une disponibilité à la mise en œuvre d’un militantisme associatif rigoureux et exigeant et d’une disposition à l’éthique de la radicalité du combat pour la justice.
Par son amitié, Ousmane m’a mis devant des responsabilités que j’ai assumées au nom de la confiance et d’une estime sincère, en plus de mes convictions politiques. L’amitié admirative a constitué ainsi le ferment de notre collaboration, mise au service de la grandeur de notre cause. Devant l’adversité, il a su garder son calme pour ne pas perdre de vue l’essentiel.
En passant le flambeau à Rougui Dia, avec un bilan plus que positif au regard des réalisations à l’actif de l’association sous son impulsion, Ousmane a su montrer que l’alternance doit être inscrite dans nos pratiques comme un code d’honneur : son investissement pour la cause a ainsi déterminé la vigueur de notre amitié. Cette dimension personnelle s’est enrichie de l’expérience des moments forts que nous avons partagés et qui se sont transformés en victoires à son honneur.
Ousmane avait commencé difficilement son premier mandat, marqué par la crise ; il a vécu une traversée non moins simple ; enfin, il a pris la décision de partir avec un succès certain, pour ne pas dire, une réussite. Il en a retenu une vraie leçon d’humilité, d’humanité et de générosité. Il faut lui reconnaître un engagement sans réserve avec une constance rare pour nous Mauritaniens.
Je tenais à témoigner à Ousmane, dans cet exercice difficile de la pratique du conseil et de l’exigence de lucidité et de l’efficacité, toute ma reconnaissance à son amitié et au respect qu’il a pour ma modeste personne.
Le long combat pour recouvrer notre dignité continue.
Merci Ousmane, bon courage à Rougui.
Ensemble nous vaincrons.
Ton ami
Hamdou SY
__________
avomm.com
Durant plus de trois ans, de manière assidue, nous avons échangé dans le respect de nos divergences, de nos contradictions et ce, dans le sens de faire émerger une décision, sinon éclairée, du moins fondée et efficace. Les longues conversations que nous avons entretenues ont permis de mettre en lumière la force des convictions, la rigueur dans l’action et la vigilance dans le processus de décision et sa mise en application concrète.
Il est faux de penser que la lucidité exclut l’erreur ou les emballements, tout en reconnaissant qu’elle garantit une alerte mise en pratique par le courage pour la vérité, qui se décline à travers une pédagogie des rencontres et des compromis. Un des atouts d’Ousmane est de ne jamais fermer les voies de l’échange et de la discussion, dès lors qu’il s’agit de faire avancer le dossier du « passif humanitaire », qui n’est autre que le génocide perpétré contre la communauté africaine noire mauritanienne. Ousmane a converti la discipline du militaire en passion pour la dialectique des idées et de la confrontation des points de vue, comme vertu de l’esprit du militantisme qu’il soit associatif ou politique.
En fondant son agir sur la confrontation démocratique, Ousmane a su allier la générosité, la fermeté et la souplesse. Dans le contexte socio-politique de la diaspora mauritanienne, ce pari est un défi difficile à tenir. Mais il a pu obtenir un succès éclatant reconnu et salué par tous, y compris par ses détracteurs les plus acharnés.
En privilégiant l’ouverture d’esprit, voire la disponibilité permanente, il a pu élargir l’horizon d’une association qui, dès sa naissance, a traversé les crises les plus folles et les péripéties les plus invraisemblables. Il y a eu un moment où le combat des mauritaniens était plus centré sur les stratégies perverses de la mise en échec que celles de la mobilisation en faveur de la Cause. C’est dans cette période cruciale qu’Ousmane a eu l’intuition que l’heure avait sonné de prendre en mains cette organisation née dans la douleur et la souffrance de l’exil dans le but de porter les revendications les plus significatives de notre tragédie.
J’ai perçu, en lui, cette vigilance émotionnelle qui ne sombrait pas dans de vaines nostalgies, encore moins une forme de sentiment vindicatif, mais une résolution ferme de ne jamais céder aux sirènes de la facilité et de la tentation du repli. Ce qui explique son enthousiasme dès lors qu’une éclaircie semble se profiler à l’horizon selon les changements de pouvoir sans renier les fondamentaux du combat contre le racisme d’Etat et l’oppression des africains noirs mauritaniens. Ousmane a mis en pratique la conjonction de la fermeté et de la souplesse en déplorant souvent ma radicalité tout en la respectant. Sur certains points, nos discussions furent longues et laborieuses, sans pour autant mettre en doute la confiance et la consistance de notre amitié.
Rarement, je me suis senti aussi respecté que dans les périodes où nos échanges pouvaient être traversés par des tensions sérieuses, sans occulter le devoir de penser nos actions en profondeur. Ce sont ces moments qui m’ont fait dire que choisir un philosophe comme conseiller relevait aussi d’une forme de prise de risque. Je peux dire que l’attachement à la dimension éthique et humaniste de notre combat m’a renforcé dans la conviction que seuls de vrais amis peuvent entretenir à longueur d’années des échanges profondément contradictoires afin de faire jaillir des décisions autant efficaces que lucides. J’espère que nous serons maintenir cette dynamique.
De notre cheminement ensemble a résulté le destin de l’une des rencontres les plus fécondes de l’histoire de la collaboration d’un homme au destin de leader et d’un aspirant à l’exercice de la pensée. Par cette invitation, il y a eu la conjonction effective d’une disponibilité à la mise en œuvre d’un militantisme associatif rigoureux et exigeant et d’une disposition à l’éthique de la radicalité du combat pour la justice.
Par son amitié, Ousmane m’a mis devant des responsabilités que j’ai assumées au nom de la confiance et d’une estime sincère, en plus de mes convictions politiques. L’amitié admirative a constitué ainsi le ferment de notre collaboration, mise au service de la grandeur de notre cause. Devant l’adversité, il a su garder son calme pour ne pas perdre de vue l’essentiel.
En passant le flambeau à Rougui Dia, avec un bilan plus que positif au regard des réalisations à l’actif de l’association sous son impulsion, Ousmane a su montrer que l’alternance doit être inscrite dans nos pratiques comme un code d’honneur : son investissement pour la cause a ainsi déterminé la vigueur de notre amitié. Cette dimension personnelle s’est enrichie de l’expérience des moments forts que nous avons partagés et qui se sont transformés en victoires à son honneur.
Ousmane avait commencé difficilement son premier mandat, marqué par la crise ; il a vécu une traversée non moins simple ; enfin, il a pris la décision de partir avec un succès certain, pour ne pas dire, une réussite. Il en a retenu une vraie leçon d’humilité, d’humanité et de générosité. Il faut lui reconnaître un engagement sans réserve avec une constance rare pour nous Mauritaniens.
Je tenais à témoigner à Ousmane, dans cet exercice difficile de la pratique du conseil et de l’exigence de lucidité et de l’efficacité, toute ma reconnaissance à son amitié et au respect qu’il a pour ma modeste personne.
Le long combat pour recouvrer notre dignité continue.
Merci Ousmane, bon courage à Rougui.
Ensemble nous vaincrons.
Ton ami
Hamdou SY
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avomm.com