Je voudrais au nom de mon Bureau et à mon nom personnel remercier tous les militants qui se sont mobilisés, depuis des années pour mener ensemble le combat contre l’impunité, l’oubli et la violation des droits humains dans notre pays. Les mandats que j’ai eus à assumer avec et grâce à vous n’ont pas été faciles aussi bien au sein de notre association qu’à l’extérieur. Ayant été porté à la présidence de l’AVOMM à un moment de crise profonde, je me suis donné entièrement à l’association pour relever le défi d’en faire un lieu de convergence, de décision et d’action contre les violations les plus graves de droits humains qui ont été commises dans notre pays contre la communauté noire africaine mauritanienne.
Je ne reviendrai pas sur le passé difficile, complexe et compliqué et des péripéties douloureuses qui ont vu des victimes, des amis et des alliés se détester et entretenir entre eux des relations d’hostilité et de haine, oubliant ainsi l’essentiel. Je ne reviendrai pas aussi sur les coups durs que j’ai reçus aussi bien de certains militants et de la part de certains de mes camarades. J’ai décidé de ne pas rester sur les manques, les ratés, les blessures et les souffrances pour retenir les belles avancées que nous avons enregistrées ensemble.
Après la traversée du désert, nous avons connu la pleine activité qu’il s’agisse des missions effectuées, des actions de parrainage, des rencontres au sommet, de la plainte contre Ould Taya, de nos séjours en Belgique. De manière constante, nous avons su être sur le terrain; ce qui nous a valu une reconnaissance certaine dans le paysage des associations et des organisations mauritaniennes. Nous avons su être à la hauteur des attaques mesquines et contre-productives, dans le but de construire un ancrage dans une dynamique de combat contre le système qui est notre seul adversaire.
J’ai essayé avec vous de porter nos efforts sur l’essentiel qui consistait à ne jamais oublier que nous sommes une association de victimes, de veuves et d’orphelins, donc de vies brisées. La mémoire de nos martyrs, l’exigence de justice, de réparation ont constitué le socle de notre combat. Ces enjeux méritaient une concentration sur nos objectifs, l’union de nos forces et de nos énergies et surtout le respect mutuel que doivent observer des militants au service d’une cause aussi grave. La conscience de la gravité de nos missions ne nous a pas empêché de construire une ambiance vivante et fraternelle modulée par des tensions, des échanges francs et contradictoires. Il y a eu, majoritairement, une relation de confiance, de dialogue et de rencontres au sein de l’AVOMM. A aucun moment, je n’ai agi sans partage, sans laisser le temps de la discussion et de l’expression des points de vue différents, de façon libre et explicite.
Je peux dire toute ma fierté d’avoir travaillé avec chacun d’entre vous, y compris, quand le moment était difficile. Nous avons su dépasser les crispations et transformer le risque de crise en occasion de sursaut. AVOMM, hier comme aujourd’hui, n’a jamais été un long fleuve tranquille, mais nous nous sommes abonnés à l’effort permanent vers le large. L’amour de la justice, le courage de la vérité, le souci intransigeant pour le respect de la mémoire et le droit des victimes ont guidé notre combat. C’est cette volonté qui a fait AVOMM durant ces dernières années, du moins, dans l’élan qui nous a permis de produire ce bilan qui, certes, est une goutte d’eau dans la mer, mais n’en demeure pas moins honorable, à notre humble avis.
Notre combat est noble; il impose le sens de la grandeur, du dépassement, des sacrifices, de l’honneur et du prix à payer. Je peux dire comme la plupart d’entre vous, j’ai accepté de payer ce prix sans compter. Mais, je suis soucieux aussi, après avoir être garant du flambeau de notre association, qu’il faut un jour, savoir partir pour libérer des énergies. Il ne faut pas se leurrer, notre combat est « un long chemin vers la liberté » pour paraphraser Mandela. Il faut savoir accompagner la transition et adhérer au principe de l’alternance et du renouvellement. La vie est mouvement, changement et volonté d’aller de l’avant.
Je suis persuadé que notre association compte des femmes et des hommes capables de poursuivre avec dignité et hauteur notre combat. Tant que les criminels ne seront pas traduits devant la justice nationale et internationale et que nos morts ne seront pas reconnus et identifiés, notre combat ne s’arrêtera pas.
Nous avons le droit de faire reconnaître nos droits à des congés, à un repos, mais jamais à la résignation, à la trahison. C’est dire que ma décision de ne pas me représenter est un signe d’appel à la continuation plus intensifiée de l’action collective. AVOMM est une association mauritanienne à vocation internationale par les missions qui sont les siennes.
Ensemble, nous vaincrons et nous retrouverons notre chère Mauritanie libérée de l’impunité, du racisme et de l’esclavage.
Je vous remercie, chers camarades, chaleureusement et sincèrement !
Ousmane Abdoul Sarr
Pour : AVOMM.COM
Je ne reviendrai pas sur le passé difficile, complexe et compliqué et des péripéties douloureuses qui ont vu des victimes, des amis et des alliés se détester et entretenir entre eux des relations d’hostilité et de haine, oubliant ainsi l’essentiel. Je ne reviendrai pas aussi sur les coups durs que j’ai reçus aussi bien de certains militants et de la part de certains de mes camarades. J’ai décidé de ne pas rester sur les manques, les ratés, les blessures et les souffrances pour retenir les belles avancées que nous avons enregistrées ensemble.
Après la traversée du désert, nous avons connu la pleine activité qu’il s’agisse des missions effectuées, des actions de parrainage, des rencontres au sommet, de la plainte contre Ould Taya, de nos séjours en Belgique. De manière constante, nous avons su être sur le terrain; ce qui nous a valu une reconnaissance certaine dans le paysage des associations et des organisations mauritaniennes. Nous avons su être à la hauteur des attaques mesquines et contre-productives, dans le but de construire un ancrage dans une dynamique de combat contre le système qui est notre seul adversaire.
J’ai essayé avec vous de porter nos efforts sur l’essentiel qui consistait à ne jamais oublier que nous sommes une association de victimes, de veuves et d’orphelins, donc de vies brisées. La mémoire de nos martyrs, l’exigence de justice, de réparation ont constitué le socle de notre combat. Ces enjeux méritaient une concentration sur nos objectifs, l’union de nos forces et de nos énergies et surtout le respect mutuel que doivent observer des militants au service d’une cause aussi grave. La conscience de la gravité de nos missions ne nous a pas empêché de construire une ambiance vivante et fraternelle modulée par des tensions, des échanges francs et contradictoires. Il y a eu, majoritairement, une relation de confiance, de dialogue et de rencontres au sein de l’AVOMM. A aucun moment, je n’ai agi sans partage, sans laisser le temps de la discussion et de l’expression des points de vue différents, de façon libre et explicite.
Je peux dire toute ma fierté d’avoir travaillé avec chacun d’entre vous, y compris, quand le moment était difficile. Nous avons su dépasser les crispations et transformer le risque de crise en occasion de sursaut. AVOMM, hier comme aujourd’hui, n’a jamais été un long fleuve tranquille, mais nous nous sommes abonnés à l’effort permanent vers le large. L’amour de la justice, le courage de la vérité, le souci intransigeant pour le respect de la mémoire et le droit des victimes ont guidé notre combat. C’est cette volonté qui a fait AVOMM durant ces dernières années, du moins, dans l’élan qui nous a permis de produire ce bilan qui, certes, est une goutte d’eau dans la mer, mais n’en demeure pas moins honorable, à notre humble avis.
Notre combat est noble; il impose le sens de la grandeur, du dépassement, des sacrifices, de l’honneur et du prix à payer. Je peux dire comme la plupart d’entre vous, j’ai accepté de payer ce prix sans compter. Mais, je suis soucieux aussi, après avoir être garant du flambeau de notre association, qu’il faut un jour, savoir partir pour libérer des énergies. Il ne faut pas se leurrer, notre combat est « un long chemin vers la liberté » pour paraphraser Mandela. Il faut savoir accompagner la transition et adhérer au principe de l’alternance et du renouvellement. La vie est mouvement, changement et volonté d’aller de l’avant.
Je suis persuadé que notre association compte des femmes et des hommes capables de poursuivre avec dignité et hauteur notre combat. Tant que les criminels ne seront pas traduits devant la justice nationale et internationale et que nos morts ne seront pas reconnus et identifiés, notre combat ne s’arrêtera pas.
Nous avons le droit de faire reconnaître nos droits à des congés, à un repos, mais jamais à la résignation, à la trahison. C’est dire que ma décision de ne pas me représenter est un signe d’appel à la continuation plus intensifiée de l’action collective. AVOMM est une association mauritanienne à vocation internationale par les missions qui sont les siennes.
Ensemble, nous vaincrons et nous retrouverons notre chère Mauritanie libérée de l’impunité, du racisme et de l’esclavage.
Je vous remercie, chers camarades, chaleureusement et sincèrement !
Ousmane Abdoul Sarr
Pour : AVOMM.COM