Le 8 Mars, je me suis auto congratulée, style conversation entre gens policés (moi et mon moi, ce qui fait beaucoup, vous l’avouerez). J’ai dis à mon double que je me félicitais d’être une nana, intelligente, belle, talentueuse, bref, le summum de ce que l’on peut faire en matière de femme. Mon double étant peu agréable, il me fut répondu que, bon, il fallait pas m’emballer et que dans le genre belle et talentueuse fallait pas pousser. Mais comme je ne suis pas du genre à me faire insulter dès l’aube par un double en mal de reconnaissance, j’ai envoyé l’autre moi se faire voir chez les Grecs si j’y étais. Non mais….
Vous vous demandez pourquoi il me fallait tomber dans les délices de l’autosatisfaction ce 8 Mars et pas un autre jour et en quoi ce pur moment de joie allait faire de votre semaine un paradis. D’un, je m’auto congratule tous les jours que Dieu fait ; de deux, vu que personne ne le fait pour moi une petite conversation entre moi et moi ça fait du bien. Et puis, d’ailleurs, je parle à qui je veux non?
Après ces délicieux moments de «tournage autour du nombril sans prise de tête», je me suis attelée, comme tous les 8 Mars, à la tâche ardue de lire tous les panégyriques pro femmes dans la presse de chez Les Nous Z’Autres. Ssss (entendez par là la version mariémième du sifflement). Mazette.
Tout le monde aime les femmes le 8 Mars.
Nos hommes aiment les femmes toute l’année (ceci est un fait reconnu), réglementairement (aimer sa moitié), poétiquement (ça c’est pour les romantiques amoureux de la moindre cheville qui passe à leur portée), illégalement (ceux qui aiment un «deuxième bureau»), politiquement (nos politiques), benoîtement (celui qui se dit qu’après tout une femme ça peut servir), méchamment (celui qui enferme sa femme dans un voile intégral)…. Il y a ceux, de bien entendu, qui n’ont aucun avis sur la question et qui en ce jour du 8 mars, s’en vont voir si les chèvres ont bien brouté dans la Badia. Ceux là, hélas, je ne peux rien pour eux. Donc, qu’ils aillent se faire voir.
Et j’ai découvert qu’en ce jour béni du 8 Mars, j’étais un «Genre» (avec un très grand G). Si, si. Un Genre. Comme celui de l’intitulé de la cérémonie de «Plaidoyer pour l’intégration du Genre dans les politiques». D’abord mes yeux se sont dits (car tout parle chez moi) : Genre, genre, amis c’est quoi ça même? En réfléchissant bien, je me dis qu’en fait il y a eu faute d’orthographe, car visiblement ce Genre fait allusion à nous autres les femelles de la planète RIM. Au début, j’ai cru lire «Jarre», allusion perfide aux formes plantureuses de nos femmes et de votre servante.
«Plaidoyer pour l’intégration des Jarres dans les politiques», why not? Puis je me suis dis, en remuant doctement la tête, qu’en fait il fallait lire «Jars» (mâle de l’oie, hein?), éloge émouvant pour ces volatiles. Quoique des jars à intégrer à la politique je ne voyais pas trop l’utilité de la chose, mais à l’impossible chacun étant tenu, l’absurde des Jars vaut bien les Jarres ou même les Genres. Car, mes amis, c’est bien de Genre dont il est question. Je ne suis pas sûre que toutes les femmes de Rim et d’ailleurs comprennent bien qu’elles sont un Genre; au même titre qu’un adverbe ou un adjectif.
Allez imaginer une conversation entre mecs ; « Salam, salam mon pote ; comment va ton Genre? – Bien, bien, grâce à Dieu, et ton Genre à toi?». Mais bon ; être un Genre, ça en jette à la face du monde. Et puis, pourquoi nous ne dirions pas nous aussi, les filles, Genre dès que l’on parle d’un homme. Il y aurait des Genres barbus, des Genres bedonnants, des Genres moustachus, des Genres pas très bien définis, des Genres à tout faire, des Genres politiques et des Genres glandeurs….
Et puis Les Nous Z’Autres, Genres/Jarres de nos sables qu’est ce que l’on à en fiche d’être une mignonne petite chose lexicale? On en a vu d’autres les filles. Et puis on était à la fête car TOUT le monde (Jars et autres sûrement) nous adorait en ce jour béni du 8 Mars. Dans le désordre et au hasard de mes lectures nous sommes The Best, les meilleures en tout, les avant gardistes, les gardiennes du foyer et de la morale, les intègres, les plus intelligentes, les plus savantes, les moins corruptibles, etc… Au point qu’il nous est souhaité de nous «conscientiser» encore plus aux maux de notre société. Il y a des femmes partout et des associations de femmes en veux-tu, en voilà.
En résumé, vous les mecs vous valez pas tripette. Ca fait longtemps que nous le savons mais dit officiellement ça fait mieux. Si j’étais vous, je surveillerais mes arrières et je commencerais à m’inquiéter pour mes futurs.
Donc j’ai lu, encore lu, fait le tour de la question du jour. Puis je suis passée à autre chose car, que nous soyons les meilleures, je le sais depuis fort longtemps. Et au milieu de mes agapes féministes, je suis tombée sur l’interview (voir site «Cridem») quelque peu dérangeante donnée par notre Directeur des Affaires Civiles et du Sceau au Ministère de la Justice, interview dans lequel il nous faisait un petit rappel de la loi concernant les pourquoi et les comment de l’interdiction faite aux Nous Z’Autres d’avoir une double nationalité. Han han.
Je pousserais bien un grand cri mais vous ne l’entendriez pas alors faites comme si…
Petit florilège glané au fil de l’interview : la nationalité «est une appartenance, une allégeance et le sentiment de fierté d’appartenance à un pays, ainsi que la disponibilité à se sacrifier pour son développement et la défense de ses intérêts… ». Un peu plus loin, dès fois que nous n’aurions rien compris, le Monsieur ci-dessus enfonce le clou et déclare que la bi nationalité est une «nuisance», «une menace à la paix civile», «une destruction des valeurs de la citoyenneté »…Etc, etc… Rien que ça? Et je me dis : on est en Côte d’Ivoire ou quoi? C’est quoi cet argumentaire qui ferait des bi nationaux (car il y en a un paquet par chez nous et des biens célèbres, mais chut….) des gens dangereux.
Ca sent le complot permanent cette histoire (se référer à ma chronique de la semaine dernière camarades) : après Kadhafi voici venu le temps du complot des bi nationaux… Moi je me pose la question de savoir en quoi être porteur d’une double nationalité serait un danger pour la «Patrie» (et tous les «ie» politiques).
A l’heure du retour de nos réfugiés, ça sent le souffre cette histoire, moi je vous le dis. Et c’est faire insulte à tous nos compatriotes qui vivent, de gré ou de force, dans des pays étrangers et qui ont acquis une autre nationalité.
Si ça c’est pas du chauvinisme. Mais j’ai un petit espoir : cette loi datant du 12/06/0961, je me murmure qu’un petit dépoussiérage de nos lois d’après Indépendances serait peut être une bonne chose. On a bien modifié la Constitution, non?
Alors, je propose donc, dans la rubrique des horreurs de la semaine, un grand chambardement :
8 Mars oblige, zigouillons tous les hommes! On n’a pas besoin d’eux et avec la procréation in vitro, nous n’avons besoin que de leurs spermatozoïdes pour nous reproduire.
Zigouillons, par la même occasion, tous les bi nationaux (je suis désolée pour les femmes bi nationales, Genres et Jarres); nous pourrons ainsi «patrioter» entre gens bien.
Et puis zigouillons, tant que nous y sommes, tous les absurdes.
Après nous pourrons compter qui reste et qui n’est plus là. Ca passerait le temps…
Salut.
PS : les grincheux du 8 Mars pourraient voir dans ma chronique de l’absurde de la semaine une attaque contre les pros femmes. Que nenni.
La femme étant l’avenir de l’homme et même si je déteste l’idée que nous nous occupions des femmes qu’une journée par an, tous les discours ont au moins cela de bien : ils rappellent à tous que nous sommes et que sans nous une société n’est rien.
Et qu’il est grand temps que nous investissions tous les échelons de la société civile et politique.
Vive les femmes !
Mariem Mint Derwich
Vous vous demandez pourquoi il me fallait tomber dans les délices de l’autosatisfaction ce 8 Mars et pas un autre jour et en quoi ce pur moment de joie allait faire de votre semaine un paradis. D’un, je m’auto congratule tous les jours que Dieu fait ; de deux, vu que personne ne le fait pour moi une petite conversation entre moi et moi ça fait du bien. Et puis, d’ailleurs, je parle à qui je veux non?
Après ces délicieux moments de «tournage autour du nombril sans prise de tête», je me suis attelée, comme tous les 8 Mars, à la tâche ardue de lire tous les panégyriques pro femmes dans la presse de chez Les Nous Z’Autres. Ssss (entendez par là la version mariémième du sifflement). Mazette.
Tout le monde aime les femmes le 8 Mars.
Nos hommes aiment les femmes toute l’année (ceci est un fait reconnu), réglementairement (aimer sa moitié), poétiquement (ça c’est pour les romantiques amoureux de la moindre cheville qui passe à leur portée), illégalement (ceux qui aiment un «deuxième bureau»), politiquement (nos politiques), benoîtement (celui qui se dit qu’après tout une femme ça peut servir), méchamment (celui qui enferme sa femme dans un voile intégral)…. Il y a ceux, de bien entendu, qui n’ont aucun avis sur la question et qui en ce jour du 8 mars, s’en vont voir si les chèvres ont bien brouté dans la Badia. Ceux là, hélas, je ne peux rien pour eux. Donc, qu’ils aillent se faire voir.
Et j’ai découvert qu’en ce jour béni du 8 Mars, j’étais un «Genre» (avec un très grand G). Si, si. Un Genre. Comme celui de l’intitulé de la cérémonie de «Plaidoyer pour l’intégration du Genre dans les politiques». D’abord mes yeux se sont dits (car tout parle chez moi) : Genre, genre, amis c’est quoi ça même? En réfléchissant bien, je me dis qu’en fait il y a eu faute d’orthographe, car visiblement ce Genre fait allusion à nous autres les femelles de la planète RIM. Au début, j’ai cru lire «Jarre», allusion perfide aux formes plantureuses de nos femmes et de votre servante.
«Plaidoyer pour l’intégration des Jarres dans les politiques», why not? Puis je me suis dis, en remuant doctement la tête, qu’en fait il fallait lire «Jars» (mâle de l’oie, hein?), éloge émouvant pour ces volatiles. Quoique des jars à intégrer à la politique je ne voyais pas trop l’utilité de la chose, mais à l’impossible chacun étant tenu, l’absurde des Jars vaut bien les Jarres ou même les Genres. Car, mes amis, c’est bien de Genre dont il est question. Je ne suis pas sûre que toutes les femmes de Rim et d’ailleurs comprennent bien qu’elles sont un Genre; au même titre qu’un adverbe ou un adjectif.
Allez imaginer une conversation entre mecs ; « Salam, salam mon pote ; comment va ton Genre? – Bien, bien, grâce à Dieu, et ton Genre à toi?». Mais bon ; être un Genre, ça en jette à la face du monde. Et puis, pourquoi nous ne dirions pas nous aussi, les filles, Genre dès que l’on parle d’un homme. Il y aurait des Genres barbus, des Genres bedonnants, des Genres moustachus, des Genres pas très bien définis, des Genres à tout faire, des Genres politiques et des Genres glandeurs….
Et puis Les Nous Z’Autres, Genres/Jarres de nos sables qu’est ce que l’on à en fiche d’être une mignonne petite chose lexicale? On en a vu d’autres les filles. Et puis on était à la fête car TOUT le monde (Jars et autres sûrement) nous adorait en ce jour béni du 8 Mars. Dans le désordre et au hasard de mes lectures nous sommes The Best, les meilleures en tout, les avant gardistes, les gardiennes du foyer et de la morale, les intègres, les plus intelligentes, les plus savantes, les moins corruptibles, etc… Au point qu’il nous est souhaité de nous «conscientiser» encore plus aux maux de notre société. Il y a des femmes partout et des associations de femmes en veux-tu, en voilà.
En résumé, vous les mecs vous valez pas tripette. Ca fait longtemps que nous le savons mais dit officiellement ça fait mieux. Si j’étais vous, je surveillerais mes arrières et je commencerais à m’inquiéter pour mes futurs.
Donc j’ai lu, encore lu, fait le tour de la question du jour. Puis je suis passée à autre chose car, que nous soyons les meilleures, je le sais depuis fort longtemps. Et au milieu de mes agapes féministes, je suis tombée sur l’interview (voir site «Cridem») quelque peu dérangeante donnée par notre Directeur des Affaires Civiles et du Sceau au Ministère de la Justice, interview dans lequel il nous faisait un petit rappel de la loi concernant les pourquoi et les comment de l’interdiction faite aux Nous Z’Autres d’avoir une double nationalité. Han han.
Je pousserais bien un grand cri mais vous ne l’entendriez pas alors faites comme si…
Petit florilège glané au fil de l’interview : la nationalité «est une appartenance, une allégeance et le sentiment de fierté d’appartenance à un pays, ainsi que la disponibilité à se sacrifier pour son développement et la défense de ses intérêts… ». Un peu plus loin, dès fois que nous n’aurions rien compris, le Monsieur ci-dessus enfonce le clou et déclare que la bi nationalité est une «nuisance», «une menace à la paix civile», «une destruction des valeurs de la citoyenneté »…Etc, etc… Rien que ça? Et je me dis : on est en Côte d’Ivoire ou quoi? C’est quoi cet argumentaire qui ferait des bi nationaux (car il y en a un paquet par chez nous et des biens célèbres, mais chut….) des gens dangereux.
Ca sent le complot permanent cette histoire (se référer à ma chronique de la semaine dernière camarades) : après Kadhafi voici venu le temps du complot des bi nationaux… Moi je me pose la question de savoir en quoi être porteur d’une double nationalité serait un danger pour la «Patrie» (et tous les «ie» politiques).
A l’heure du retour de nos réfugiés, ça sent le souffre cette histoire, moi je vous le dis. Et c’est faire insulte à tous nos compatriotes qui vivent, de gré ou de force, dans des pays étrangers et qui ont acquis une autre nationalité.
Si ça c’est pas du chauvinisme. Mais j’ai un petit espoir : cette loi datant du 12/06/0961, je me murmure qu’un petit dépoussiérage de nos lois d’après Indépendances serait peut être une bonne chose. On a bien modifié la Constitution, non?
Alors, je propose donc, dans la rubrique des horreurs de la semaine, un grand chambardement :
8 Mars oblige, zigouillons tous les hommes! On n’a pas besoin d’eux et avec la procréation in vitro, nous n’avons besoin que de leurs spermatozoïdes pour nous reproduire.
Zigouillons, par la même occasion, tous les bi nationaux (je suis désolée pour les femmes bi nationales, Genres et Jarres); nous pourrons ainsi «patrioter» entre gens bien.
Et puis zigouillons, tant que nous y sommes, tous les absurdes.
Après nous pourrons compter qui reste et qui n’est plus là. Ca passerait le temps…
Salut.
PS : les grincheux du 8 Mars pourraient voir dans ma chronique de l’absurde de la semaine une attaque contre les pros femmes. Que nenni.
La femme étant l’avenir de l’homme et même si je déteste l’idée que nous nous occupions des femmes qu’une journée par an, tous les discours ont au moins cela de bien : ils rappellent à tous que nous sommes et que sans nous une société n’est rien.
Et qu’il est grand temps que nous investissions tous les échelons de la société civile et politique.
Vive les femmes !
Mariem Mint Derwich