Le Populaire - À l’occasion du 11e Sommet de la Conférence islamique (Oci), il est prévu le vernissage d’une exposition sur les livres saints, les arts et les manuscrits islamiques d’Afrique noire, aujourd’hui, au Musée de l’Ifan à la place Soweto. Parmi les objets à exposer, figure le sabre d’El Hadj Omar Tall. Cependant, il crée le malaise dans la Famille omarienne et suscite un mystère quant aux sommes dépensées pour le louer. Au niveau de la famille Tall, on crie au vol et dénonce le manque d’égards de l’Etat du Sénégal qui n’a daigné présenter le précieux objet à la famille, alors que, du côté de l’Anoci, on veut bien tempérer.
Pour clôturer la semaine dédiée à l’Organisation de la conférence islamique (Oci), Le Sénégal va procéder cet après-midi, au Musée de l’Ifan, au vernissage de l’exposition sur les livres saints, les arts et les manuscrits islamiques d’Afrique noire. Parmi les livres et autres objets à exposer, figure en bonne place le sabre d’El Hadj Omar Tall, qui va sans nul doute être l’attraction du jour.
Mais cette arme crée déjà le malaise dans la descendance de cet illustre personnage qui a contribué à l’expansion de l’islam en Afrique de l’Ouest. En effet, selon notre informateur, « la famille Tall n’a pas apprécié que le sabre d’El Hadj Omar vienne à Dakar sans être réceptionné par le khalife de la famille ». Ce qui irrite le plus la famille Tall, c’est le fait que les services de l’Agence nationale de la Conférence islamique (Anoci) aient loué l’arme qui appartient à leur aïeul.
Selon certaines informations, non confirmées du côté de l’Anoci, l’agence que dirige le fils du président aurait déboursé la rondelette somme de cent (100) millions de francs Cfa pour louer le sabre au Musée militaire des Invalides et faire plaisir aux hôtes du sommet de l’Oci. Ce qui indispose les membres de cette famille, « c’est que l’Etat débourse même un franc pour avoir le privilège d’exposer un objet volé par la France alors qu’il aurait dû tout faire pour que le sabre revienne définitivement au Sénégal », poursuit notre source.
Contacté par nos soins, Macky Tall, le porte-parole de la famille, confirme que le sabre de leur grand-père est à Dakar pour les besoins de la rencontre de la Ummah islamique et ajoute : « On est en train de se concerter pour porter plainte contre la France afin que le bien de notre famille nous revienne ».
Alpha Datt, membre de la famille, enfonce le clou : « Ce sabre a été acquis par la force. Le colonisateur l’a arraché à la famille Tall. Nous espérions qu’on nous le rendrait parce qu’il nous appartient. La famille est frustrée et déçue de voir cet objet toujours gardé en France », dénonce-t-il. Alpha Datt, qui se trouve être l’historien de la famille, retient qu’il a été arraché lors d’une attaque dirigée par Archinard en 1890. « La bibliothèque d’El Hadj Omar avait été pillée et Abdoulaye Tall, petit-fils d’El Hadj Omar et fils d’Ahmadou Cheikhou, avait été enlevé et amené en France. Il a vécu là-bas et y est mort. C’est le premier Saint-Cyrien noir. Thierno Mountaga a obtenu que ses cendres soient transférées dans son pays, le Sénégal », évoque Alpha Datt.
Même son de cloche du côté de l’avocate de la famille, Me Aïssata Tall Sall, qui veut bien rappeler que c’est en 1998, à l’occasion du bicentenaire de la naissance d’El Hadj Omar Foutiyou Tall, que le sabre avait été prêté au Sénégal pour la première fois. À l’époque, « c’est le professeur Djibril Samb, alors Directeur de l’Ifan, qu’avait adressé une correspondance au Conservateur du Musée des Invalides ». Mais, poursuit-elle, « lorsque le sabre est arrivé à Dakar, c’est à la famille qu’on l’a remis. Je ne peux pas comprendre qu’un objet de cette valeur pour la famille Tall puisse arriver à Dakar sans qu’il ne soit présenté aux héritiers d’El Hadj Omar », dénonce l’avocate, qui indexe l’origine du problème : « On nous avait expliqué en 1998 que ce sont des accords internationaux qui interdisent la restitution. L’Etat français avait invoqué un traité international ». Ce qui, selon elle, est un prétexte pour ne pas rendre un objet volé.
Joint au téléphone, Amadou Tidiane Wone dit Baba, ancien ministre de la Culture et chargé des affaires culturelles de l’Anoci, confirme la présence du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal dans le cadre de l’exposition. Il précise que le « sabre n’a pas été loué, mais emprunté et que l’Anoci n’a payé que l’assurance et le transport de la France au Sénégal ». Quant au montant de cette police d’assurance et le coût du transport, il affirme que c’est en deçà des 100 millions annoncés, sans révéler le montant exact.
Bachir FOFANA
Auteur: Nettali.net
Pour clôturer la semaine dédiée à l’Organisation de la conférence islamique (Oci), Le Sénégal va procéder cet après-midi, au Musée de l’Ifan, au vernissage de l’exposition sur les livres saints, les arts et les manuscrits islamiques d’Afrique noire. Parmi les livres et autres objets à exposer, figure en bonne place le sabre d’El Hadj Omar Tall, qui va sans nul doute être l’attraction du jour.
Mais cette arme crée déjà le malaise dans la descendance de cet illustre personnage qui a contribué à l’expansion de l’islam en Afrique de l’Ouest. En effet, selon notre informateur, « la famille Tall n’a pas apprécié que le sabre d’El Hadj Omar vienne à Dakar sans être réceptionné par le khalife de la famille ». Ce qui irrite le plus la famille Tall, c’est le fait que les services de l’Agence nationale de la Conférence islamique (Anoci) aient loué l’arme qui appartient à leur aïeul.
Selon certaines informations, non confirmées du côté de l’Anoci, l’agence que dirige le fils du président aurait déboursé la rondelette somme de cent (100) millions de francs Cfa pour louer le sabre au Musée militaire des Invalides et faire plaisir aux hôtes du sommet de l’Oci. Ce qui indispose les membres de cette famille, « c’est que l’Etat débourse même un franc pour avoir le privilège d’exposer un objet volé par la France alors qu’il aurait dû tout faire pour que le sabre revienne définitivement au Sénégal », poursuit notre source.
Contacté par nos soins, Macky Tall, le porte-parole de la famille, confirme que le sabre de leur grand-père est à Dakar pour les besoins de la rencontre de la Ummah islamique et ajoute : « On est en train de se concerter pour porter plainte contre la France afin que le bien de notre famille nous revienne ».
Alpha Datt, membre de la famille, enfonce le clou : « Ce sabre a été acquis par la force. Le colonisateur l’a arraché à la famille Tall. Nous espérions qu’on nous le rendrait parce qu’il nous appartient. La famille est frustrée et déçue de voir cet objet toujours gardé en France », dénonce-t-il. Alpha Datt, qui se trouve être l’historien de la famille, retient qu’il a été arraché lors d’une attaque dirigée par Archinard en 1890. « La bibliothèque d’El Hadj Omar avait été pillée et Abdoulaye Tall, petit-fils d’El Hadj Omar et fils d’Ahmadou Cheikhou, avait été enlevé et amené en France. Il a vécu là-bas et y est mort. C’est le premier Saint-Cyrien noir. Thierno Mountaga a obtenu que ses cendres soient transférées dans son pays, le Sénégal », évoque Alpha Datt.
Même son de cloche du côté de l’avocate de la famille, Me Aïssata Tall Sall, qui veut bien rappeler que c’est en 1998, à l’occasion du bicentenaire de la naissance d’El Hadj Omar Foutiyou Tall, que le sabre avait été prêté au Sénégal pour la première fois. À l’époque, « c’est le professeur Djibril Samb, alors Directeur de l’Ifan, qu’avait adressé une correspondance au Conservateur du Musée des Invalides ». Mais, poursuit-elle, « lorsque le sabre est arrivé à Dakar, c’est à la famille qu’on l’a remis. Je ne peux pas comprendre qu’un objet de cette valeur pour la famille Tall puisse arriver à Dakar sans qu’il ne soit présenté aux héritiers d’El Hadj Omar », dénonce l’avocate, qui indexe l’origine du problème : « On nous avait expliqué en 1998 que ce sont des accords internationaux qui interdisent la restitution. L’Etat français avait invoqué un traité international ». Ce qui, selon elle, est un prétexte pour ne pas rendre un objet volé.
Joint au téléphone, Amadou Tidiane Wone dit Baba, ancien ministre de la Culture et chargé des affaires culturelles de l’Anoci, confirme la présence du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal dans le cadre de l’exposition. Il précise que le « sabre n’a pas été loué, mais emprunté et que l’Anoci n’a payé que l’assurance et le transport de la France au Sénégal ». Quant au montant de cette police d’assurance et le coût du transport, il affirme que c’est en deçà des 100 millions annoncés, sans révéler le montant exact.
Bachir FOFANA
Auteur: Nettali.net