Photo avomm: école des réfugiés de Meri
A l’occasion de la Journée internationale du réfugié du 20 juin, nous réitérons notre appel à un règlement digne et juste de la question des réfugiés mauritaniens tant au Sénégal qu’au Mali.
Nous saisissons cette opportunité et cette tribune qui nous sont offertes pour rappeler le sens des responsabilités à toutes les parties prenantes directement impliquées dans le traitement du dossier des réfugiés mauritaniens qui restent, depuis leurs déportations massives lors des tragiques événements dits de 1989, encore pour leur majorité en exil au Sénégal et au Mali.
Certes, nous saluons les avancées significatives dans le traitement du dossier des réfugiés mauritaniens du Sénégal eu égard aux opérations rapatriement les concernant et qui avaient démarré en janvier 2008, dans le cadre d’un accord tripartite international signé le 12 novembre 2007 engageant le gouvernement de Mauritanie, du Sénégal et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés(HCNUR). Nous nous félicitons actuellement des actes concrets posés par les autorités sénégalaises et le HCNUR et saluons notamment leur initiative, après vingt-deux ans d’attentisme, de faire enregistrer l`ensemble de la population de refugiés vivant sur le territoire sénégalais en vue de leur délivrer une carte d`identité biométrique. Ce recensement avait commencé dans les régions de la vallée fleuve, au début du mois de mai 2011 pour se terminer à Dakar l1 18-19 mai 2011.Il est vrai que la communauté des réfugiés mauritaniens au Sénégal soutient, avec détermination aussi bien les principes du rapatriement que celui du recensement, toutefois il n’en demeure pas moins qu’en ce qui les concerne, elle mentionne avec force certains manquements.
A cet égard, notre communauté ne subordonnera son adhésion aux projets et aux opérations à venir concernant les réfugiés mauritaniens au Sénégal que sur la base des principes suivants :
- La reprise sans condition des opérations de rapatriement des réfugiés mauritaniens du Sénégal. Des opérations qui ont été unilatéralement stoppées, plus d’une fois, par les autorités mauritaniennes, sans en prévenir, par les voies diplomatiques autorisées, ses partenaires que sont le gouvernement du Sénégal et du HCNUR auxquels elles restent liées par un accord tripartite international.
- Une clarification dans le cadre de la commission tripartite quant à la position de la Mauritanie concernant le dossier en souffrance des 4086 réfugiés régulièrement enregistrés pour les opérations de rapatriement. Des opérations qui n’ont plus cours depuis janvier 2011. A cela, il faut ajouter 1046 réfugiés dont les formulaires de rapatriement volontaires ont été dûment remplis.
- L’implication des chefs de sites des réfugiés de la vallée du fleuve dans l’identification et dans l’établissement des listes destinées au recensement des réfugiés, comme cela a été convenu lors d’une de nos séances de discussion avec le HCNUR et les autorités sénégalaises.
- La transparence et la clarification concernant les statistiques liées au recensement des réfugiés mauritaniens au Sénégal. Selon les informations fournies par la délégation de HCNUR de Dakar, en avril 2011, les réfugiés mauritaniens au Sénégal sont estimés au nombre de 19 886 et, actuellement, le nombre annoncé des réfugiés au Sénégal toutes nationalités confondues est de 15 899 selon le chiffre avancé par Mrs Kpatindé, le chargé de communication du HCNUR pour l’Afrique de l’Ouest lors d’une émission sur les ondes de la West African Democracy Radio.
- La poursuite du recensement initié par le gouvernement du Sénégal et le HCNUR en vue de la délivrance d’une pièce d’identité biométrique aux réfugiés du Sénégal.
- Le recensement de tous ceux qui peuvent attester de leur situation de réfugié sur la base de documents émanant des autorités du Sénégal ou d’un document du HCNUR reconnaissant à l’intéressé une protection internationale…
- Permettre à tout réfugié de se faire enregistrer quelque soit l’endroit où il pourrait séjourner au Sénégal en raison de la centralisation des bases de données.
Dakar, le 16 juin 2011