Sur la question libyenne, les chefs d’Etat africains ne parlent pas du tout le même langage. Pour l’instant, il y en a qui sont pour le départ de Mouammar Kadhafi du pouvoir et qui ont déjà reconnu le Conseil national de transition (CNT) comme organe dirigeant de ce pays pétrolier. Parmi ceux-ci on peut retenir le Sénégal de Maître Abdoulaye Wade qui s’est d’ailleurs déjà rendu à Benghazi dans le fief des insurgés, la Mauritanie, le Gabon, le Liberia etc. Ensuite, le deuxième groupe comprend ceux qui ne veulent pas du tout entendre parler de départ de Kadhafi. Et qui désapprouvent l’intervention militaire pour le contraindre à quitter le pouvoir.
Parmi ces Etats, il y a le Mali qui dénonce les attaques de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’Afrique du Sud. Puis enfin, il y a un troisième groupe qui semble être celui des non-alignés qui ne disent rien. Pour des raisons qui leur sont propres, ces pays donnent l’impression qu’ils n’entendent ni les aboiements de Kadhafi, encore moins les cris de détresse des insurgés et des populations civiles libyennes. Seulement, il faut faire remarquer que dans ce dernier groupe, il y a des pays qui entretenaient de très bonnes relations avec le Guide de la Révolution libyenne. Cette position africaine face à la crise libyenne ne surprend guère. D’ailleurs c’est le contraire qui aurait surpris.
Abdoulaye Wade, bien introduit dans le cercle de ses pairs africains l’a dit à son retour de Benghazi en des termes on ne peut plus clairs : depuis quand l’Afrique a parlé le même langage et a pu régler un conflit ? Quelqu’un d’autre qu’un des leurs l’aurait dit qu’on dirait que c’est une attaque en règle contre nos chefs d’Etat.
Le départ de Kadhafi du pouvoir est irréversible. La plupart des pays visionnaires l’ont déjà dans leur agenda et travaillent désormais sans le Guide. On n’a pas besoin d’être un spécialiste en la matière pour le savoir et le dire. Un analyste s’est d’ailleurs amusé en disant que la visite de Wade à Benghazi n’avait rien d’extraordinaire dans la mesure où elle n’apporte rien de nouveau au processus engagé pour le départ de Kadhafi. Autrement, Wade a tout simplement reconnu le CNT et est allé à Benghazi juste pour des bénéfices diplomatiques. Aussi, face à l’entêtement de Kadhafi et aux tueries dont sont victimes des milliers de Libyens, nos chefs d’Etat devraient une fois au moins prendre leurs responsabilités et faire comme le leur demandent les Etats-Unis : aider Kadhafi à quitter le pouvoir.
C’est même un devoir pour certains d’entre eux qui ont profité des largesses financières du Guide. Malheureusement, c’est le plus difficile pour nos chefs d’Etat. La situation en Côte d’Ivoire est encore fraîche dans les esprits. Laurent Gbagbo battu au cours d’élections présidentielles bien régulières refuse de quitter le pouvoir. L’Afrique toute entière a fait en vain. Ni les résolutions, ni les sommets extraordinaires, encore moins les panels et autres déclarations n’ont réussi à le faire partir. Il a fallu que le président élu, Alassane Ouattara prenne ses responsabilités, en complicité avec les Forces nouvelles de Guillaume Soro pour le faire partir par les armes. Avec tout ce que cela a comporté comme victimes. L’Afrique avait étalé toute sa division. Certains pays voulaient profiter d’une telle situation pour en tirer des dividendes politiques et diplomatiques et afficher ainsi leur leadership.
Au Liberia et en Sierra Leone, il a fallu que les Etats-Unis prennent leurs responsabilités pour que cette partie de l’Afrique connaisse la paix, des élections et amorce le développement. Au regard de ce qui précède, on peut dire que c’est toujours les autres qui résolvent nos problèmes. En d’autres termes, il ne faut rien attendre de l’Afrique en ce qui concerne la résolution de la crise en Libye. Hilary Clinton, la Secrétaire d’Etat américaine doit aller voir ailleurs avec les autres Occidentaux pour libérer les insurgés libyens.
Finalement, on se demande à quoi servent cette Union africaine et son Conseil de paix et de sécurité qui, véritablement n’existent que par leur appellation ? Par ailleurs, en se comportant ainsi sans détermination et sans ligne de conduite assez claire, nos chefs d’Etat ne donnent pas du tout le bon exemple. Ils manquent de fermeté et par conséquent ne semblent pas en mesure d’assurer l’avenir politique, économique et social de l’Afrique. N’est-ce pas pour cela que le continent continuera d’être piloté par les grandes puissances qui y interviennent en terrain conquis ?
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Source: le faso
Parmi ces Etats, il y a le Mali qui dénonce les attaques de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’Afrique du Sud. Puis enfin, il y a un troisième groupe qui semble être celui des non-alignés qui ne disent rien. Pour des raisons qui leur sont propres, ces pays donnent l’impression qu’ils n’entendent ni les aboiements de Kadhafi, encore moins les cris de détresse des insurgés et des populations civiles libyennes. Seulement, il faut faire remarquer que dans ce dernier groupe, il y a des pays qui entretenaient de très bonnes relations avec le Guide de la Révolution libyenne. Cette position africaine face à la crise libyenne ne surprend guère. D’ailleurs c’est le contraire qui aurait surpris.
Abdoulaye Wade, bien introduit dans le cercle de ses pairs africains l’a dit à son retour de Benghazi en des termes on ne peut plus clairs : depuis quand l’Afrique a parlé le même langage et a pu régler un conflit ? Quelqu’un d’autre qu’un des leurs l’aurait dit qu’on dirait que c’est une attaque en règle contre nos chefs d’Etat.
Le départ de Kadhafi du pouvoir est irréversible. La plupart des pays visionnaires l’ont déjà dans leur agenda et travaillent désormais sans le Guide. On n’a pas besoin d’être un spécialiste en la matière pour le savoir et le dire. Un analyste s’est d’ailleurs amusé en disant que la visite de Wade à Benghazi n’avait rien d’extraordinaire dans la mesure où elle n’apporte rien de nouveau au processus engagé pour le départ de Kadhafi. Autrement, Wade a tout simplement reconnu le CNT et est allé à Benghazi juste pour des bénéfices diplomatiques. Aussi, face à l’entêtement de Kadhafi et aux tueries dont sont victimes des milliers de Libyens, nos chefs d’Etat devraient une fois au moins prendre leurs responsabilités et faire comme le leur demandent les Etats-Unis : aider Kadhafi à quitter le pouvoir.
C’est même un devoir pour certains d’entre eux qui ont profité des largesses financières du Guide. Malheureusement, c’est le plus difficile pour nos chefs d’Etat. La situation en Côte d’Ivoire est encore fraîche dans les esprits. Laurent Gbagbo battu au cours d’élections présidentielles bien régulières refuse de quitter le pouvoir. L’Afrique toute entière a fait en vain. Ni les résolutions, ni les sommets extraordinaires, encore moins les panels et autres déclarations n’ont réussi à le faire partir. Il a fallu que le président élu, Alassane Ouattara prenne ses responsabilités, en complicité avec les Forces nouvelles de Guillaume Soro pour le faire partir par les armes. Avec tout ce que cela a comporté comme victimes. L’Afrique avait étalé toute sa division. Certains pays voulaient profiter d’une telle situation pour en tirer des dividendes politiques et diplomatiques et afficher ainsi leur leadership.
Au Liberia et en Sierra Leone, il a fallu que les Etats-Unis prennent leurs responsabilités pour que cette partie de l’Afrique connaisse la paix, des élections et amorce le développement. Au regard de ce qui précède, on peut dire que c’est toujours les autres qui résolvent nos problèmes. En d’autres termes, il ne faut rien attendre de l’Afrique en ce qui concerne la résolution de la crise en Libye. Hilary Clinton, la Secrétaire d’Etat américaine doit aller voir ailleurs avec les autres Occidentaux pour libérer les insurgés libyens.
Finalement, on se demande à quoi servent cette Union africaine et son Conseil de paix et de sécurité qui, véritablement n’existent que par leur appellation ? Par ailleurs, en se comportant ainsi sans détermination et sans ligne de conduite assez claire, nos chefs d’Etat ne donnent pas du tout le bon exemple. Ils manquent de fermeté et par conséquent ne semblent pas en mesure d’assurer l’avenir politique, économique et social de l’Afrique. N’est-ce pas pour cela que le continent continuera d’être piloté par les grandes puissances qui y interviennent en terrain conquis ?
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Source: le faso