La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme (RADDHO) est une Organisation Non-gouvernementale (ONG), non partisane et laïque créée à Dakar le 21 avril 1990 par un groupe d'intellectuels africains. Elle a pour buts de promouvoir, de défendre et de protéger les droits de l'homme au Sénégal et en Afrique. Notre reporter a rencontré son président, Alioune Tine qui nous parle de la démocratie et des libertés fondamentales en Mauritanie.
QDN: Qu’est ce qui a motivé la création de la Raddho en 1990 ?
ALIOUNE TINE : La motivation de notre association la Raddho, c’est les événements de la Mauritanie qui ont commencé dans les années 1988. Premier point, nous avons commencé notre pétition pour demander aux gens qui étaient condamnés à la peine de mort de ne pas être exécutés. Pétition que nous avions envoyée à toutes les autorités de l’Etat et religieuses. Quand nous avons organisé notre propre assemblée générale il y’avait beaucoup plus de mauritaniens. Il y’avait 17 nationalités africaines. Mais les mauritaniens et les sénégalais étaient les plus nombreux. Je peux même me proclamer comme un membre autoproclamé de l’AMDH. Beaucoup de leurs membres sont des membres fondateurs de la Raddho.
QDN : Parlez nous de vos rapports avec la société civile mauritanienne ?
ALIOUNE TINE : Le Forum National des Droits de l’Homme en Mauritanie (Fonadh) a un grand leader en la personne de Mamadou Sarr. Un homme qui a beaucoup d’expérience qui s’est impliqué dans la lutte syndicale très tôt. Je le considère comme un membre fondateur de la Raddho, car il a participé à l’assemblée générale constitutive de la Raddho en mars 1990. Le Fonhad a joué un grand rôle dans le processus démocratique et surtout dans le processus électoral en Mauritanie. Nous pouvons témoigner que nous avons rencontré le Fonadh sur le terrain, lors des deux dernières élections présidentielles en Mauritanie et il continue son travail de rassemblement qui permet une unité d’action concrète des organisations de la société civile avec le leadership de M Sarr.
QDN : Depuis la chute de Taya en 2005, quel jugement faites-vous sur la démocratie et les libertés fondamentales en Mauritanie ?
ALIOUNE TINE : Le nouveau gouvernement a hérité d’une part de l’expérience de Ely Mohamed Vall où après la chute de Taya, il y’avait eu une véritable libération de la parole, une véritable aspiration à la démocratie et à l’Etat de droit. Après il y’a eu une belle élection présidentielle remportée par Sidioca en 2007. Il y’avait un grand espoir juste au moment où il ya eu les difficultés deux ans après avec le coup d’Etat que l’on connaît, les tensions politiques et l’élection de Mohamed Ould Abdel Aziz. Pour le moment il ya des pas certes importants. La liberté de parole existe, l’opposition existe, mais nous pensons aujourd’hui qu’il faut que la Mauritanie aille encore beaucoup plus loin dans le cadre de concertation de dialogue et de consensus pour un véritable ancrage de la démocratie. Faire en sorte effectivement pour que le système qui était là auparavant (système de Taya), que les différentes transitions n’ont pas eu le temps de détruire complètement, faire en sorte que ce système disparaisse. Voilà ce que je souhaite comme travail. Il ya un travail sur la bonne gouvernance que fait le Président Ould Abdel Aziz, mais je pense que concernant la démocratie et les libertés fondamentales, on peut aller beaucoup plus loin et il faut aller plus loin en Mauritanie.
QDN : Aujourd’hui on continue de parler d’esclavage en Mauritanie. Selon vous, quel est la meilleure solution pour éradiquer cette tare de la société ?
ALIOUNE TINE : Nous sommes très surpris qu’au terme de l’adoption d’une loi qui a été presque adopté à l’unanimité qu’aujourd’hui qu’on reparle d’esclavage. De mon point de vue par rapport à cette situation et aux aspirations, c’est une régression. Notre recommandation, c’est qu’il faut que l’Etat discute avec les organisations qui travaillent dans le domaine de l’esclavage. Qu’on les écoute et qu’on essaie d’appliquer la loi pour vraiment que l’image de l’esclavage ne soit plus associé à la Mauritanie. Voilà la recommandation fondamentale que nous faisons. Il faut toujours travailler dans le dialogue, dans la concertation avec les organisations de droits de l’homme qui sont entrain de travailler sur le terrain. Créer le moins de frustration et de tension possible et nous pensons que c’est possible car les organisations sont toujours ouvertes au dialogue, elles sont prêtes à travailler avec l’Etat et je pense que c’est ca l’orientation qu’il faut prendre pour abolir définitivement le problème de l’esclavage. C’est vrai que ce n’est pas facile, mais les meilleurs aillés de l’état aujourd’hui sont les organisations qui travaillent dans le domaine de l’abolition de l’esclavage en Mauritanie.
QDN : Le gouvernement mauritanien va lancer prochainement une opération visant à localiser les tombes des Mauritaniens décédés dans des circonstances ambiguës, quel analyse faites vous de cette déclaration ?
ALIOUNE TINE : C’est une très bonne chose, nous saluons cette belle initiative du gouvernement d’offrir des sépultures aux disparus. C’est tout simplement le fait d’apporter un respect à la dignité humaine, parce qu’en réalité il faut que le gouvernement dans le domaine du travail continue à creuser ses sillons et à avancer et de ce point de vue nous les encourageons et nous les félicitons pour cette initiative.
Propos recueillis par Dialtabé
Source: QuotidiendeNouakchott
QDN: Qu’est ce qui a motivé la création de la Raddho en 1990 ?
ALIOUNE TINE : La motivation de notre association la Raddho, c’est les événements de la Mauritanie qui ont commencé dans les années 1988. Premier point, nous avons commencé notre pétition pour demander aux gens qui étaient condamnés à la peine de mort de ne pas être exécutés. Pétition que nous avions envoyée à toutes les autorités de l’Etat et religieuses. Quand nous avons organisé notre propre assemblée générale il y’avait beaucoup plus de mauritaniens. Il y’avait 17 nationalités africaines. Mais les mauritaniens et les sénégalais étaient les plus nombreux. Je peux même me proclamer comme un membre autoproclamé de l’AMDH. Beaucoup de leurs membres sont des membres fondateurs de la Raddho.
QDN : Parlez nous de vos rapports avec la société civile mauritanienne ?
ALIOUNE TINE : Le Forum National des Droits de l’Homme en Mauritanie (Fonadh) a un grand leader en la personne de Mamadou Sarr. Un homme qui a beaucoup d’expérience qui s’est impliqué dans la lutte syndicale très tôt. Je le considère comme un membre fondateur de la Raddho, car il a participé à l’assemblée générale constitutive de la Raddho en mars 1990. Le Fonhad a joué un grand rôle dans le processus démocratique et surtout dans le processus électoral en Mauritanie. Nous pouvons témoigner que nous avons rencontré le Fonadh sur le terrain, lors des deux dernières élections présidentielles en Mauritanie et il continue son travail de rassemblement qui permet une unité d’action concrète des organisations de la société civile avec le leadership de M Sarr.
QDN : Depuis la chute de Taya en 2005, quel jugement faites-vous sur la démocratie et les libertés fondamentales en Mauritanie ?
ALIOUNE TINE : Le nouveau gouvernement a hérité d’une part de l’expérience de Ely Mohamed Vall où après la chute de Taya, il y’avait eu une véritable libération de la parole, une véritable aspiration à la démocratie et à l’Etat de droit. Après il y’a eu une belle élection présidentielle remportée par Sidioca en 2007. Il y’avait un grand espoir juste au moment où il ya eu les difficultés deux ans après avec le coup d’Etat que l’on connaît, les tensions politiques et l’élection de Mohamed Ould Abdel Aziz. Pour le moment il ya des pas certes importants. La liberté de parole existe, l’opposition existe, mais nous pensons aujourd’hui qu’il faut que la Mauritanie aille encore beaucoup plus loin dans le cadre de concertation de dialogue et de consensus pour un véritable ancrage de la démocratie. Faire en sorte effectivement pour que le système qui était là auparavant (système de Taya), que les différentes transitions n’ont pas eu le temps de détruire complètement, faire en sorte que ce système disparaisse. Voilà ce que je souhaite comme travail. Il ya un travail sur la bonne gouvernance que fait le Président Ould Abdel Aziz, mais je pense que concernant la démocratie et les libertés fondamentales, on peut aller beaucoup plus loin et il faut aller plus loin en Mauritanie.
QDN : Aujourd’hui on continue de parler d’esclavage en Mauritanie. Selon vous, quel est la meilleure solution pour éradiquer cette tare de la société ?
ALIOUNE TINE : Nous sommes très surpris qu’au terme de l’adoption d’une loi qui a été presque adopté à l’unanimité qu’aujourd’hui qu’on reparle d’esclavage. De mon point de vue par rapport à cette situation et aux aspirations, c’est une régression. Notre recommandation, c’est qu’il faut que l’Etat discute avec les organisations qui travaillent dans le domaine de l’esclavage. Qu’on les écoute et qu’on essaie d’appliquer la loi pour vraiment que l’image de l’esclavage ne soit plus associé à la Mauritanie. Voilà la recommandation fondamentale que nous faisons. Il faut toujours travailler dans le dialogue, dans la concertation avec les organisations de droits de l’homme qui sont entrain de travailler sur le terrain. Créer le moins de frustration et de tension possible et nous pensons que c’est possible car les organisations sont toujours ouvertes au dialogue, elles sont prêtes à travailler avec l’Etat et je pense que c’est ca l’orientation qu’il faut prendre pour abolir définitivement le problème de l’esclavage. C’est vrai que ce n’est pas facile, mais les meilleurs aillés de l’état aujourd’hui sont les organisations qui travaillent dans le domaine de l’abolition de l’esclavage en Mauritanie.
QDN : Le gouvernement mauritanien va lancer prochainement une opération visant à localiser les tombes des Mauritaniens décédés dans des circonstances ambiguës, quel analyse faites vous de cette déclaration ?
ALIOUNE TINE : C’est une très bonne chose, nous saluons cette belle initiative du gouvernement d’offrir des sépultures aux disparus. C’est tout simplement le fait d’apporter un respect à la dignité humaine, parce qu’en réalité il faut que le gouvernement dans le domaine du travail continue à creuser ses sillons et à avancer et de ce point de vue nous les encourageons et nous les félicitons pour cette initiative.
Propos recueillis par Dialtabé
Source: QuotidiendeNouakchott