Les ex-groupes rebelles à dominante touarègue ont déclaré qu’ils répondraient désormais à toute attaque de l’armée malienne. Sur le terrain, les tensions entre les deux camps sont croissantes.
Les groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger ont déclaré se préparer à se défendre militairement contre la junte au pouvoir à Bamako, faisant craindre une reprise des hostilités dans le nord du Mali.
Le Cadre stratégique permanent (CSP) qui réunit ces groupes a appelé dans un communiqué les civils à s’éloigner des installations et des lieux d’activités militaires. Le gouvernorat de la région de Gao, où les attaques et accrochages se sont multipliés ces dernières semaines, a instauré un couvre-feu nocturne jusqu’au 9 octobre inclus. Seuls les véhicules des forces de sécurité sont exemptés.
Ces développements interviennent dans un contexte de tension grandissante dans cette région du Mali où opère une multitude d’acteurs armés se disputant le contrôle du territoire : armée nationale, groupes à dominante touarègue, groupes jihadistes… Ces tensions font plus que jamais redouter la réouverture du front entre l’armée malienne et les groupes à dominante touarègue qui ont combattu l’État central à partir de 2012 avant d’accepter un cessez-le-feu en 2014 et de signer en 2015 l’accord de paix dit d’Alger.
Attaques à répétition
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui fait partie du CSP, a affirmé avoir abattu un avion de l’armée malienne le 9 septembre après un bombardement sur ses positions dans la région de Gao. La mise hors de combat d’un avion de l’armée malienne par les groupes armés du nord serait un acte inédit au cours des dernières années.
Le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Alou Boi Diarra, a assuré à la télévision d’État dimanche soir que l’appareil, en mission non précisée, avait connu « quelques problèmes techniques qui ont forcé l’équipage à abandonner le bord, c’est-à-dire à s’éjecter de l’appareil qui s’est écrasé ». L’équipage « a été récupéré sain et sauf », a-t-il dit.
Les régions de Gao et Tombouctou sont le théâtre depuis quelques semaines d’une succession d’attaques jihadistes, mais aussi d’accrochages impliquant armée malienne et groupes signataires de l’accord d’Alger.
Une double attaque imputée aux jihadistes a tué 64 civils et soldats entre Tombouctou et Gao jeudi selon un bilan gouvernemental. Mais différentes sources indiquent que les pertes humaines sont en fait beaucoup plus lourdes. Ces évènements coïncident avec le désengagement en cours de la Minusma, la mission de l’ONU déployée au Mali depuis 2013 et poussée vers la sortie par la junte en 2023.
Mantra de la souveraineté
Le Cadre stratégique permanent a accusé la junte d’une série de violations du cessez-le-feu de 2014 et de l’accord de paix de 2015. Il prête à la junte au pouvoir depuis 2020 une stratégie de rupture du cessez-le-feu. Il « déclare adopter dorénavant toutes mesures de légitime défense contre les forces de cette junte partout sur l’ensemble du territoire de l’Azawad », le nord du Mali objet d’anciennes revendications indépendantistes touareg. La junte « prétexte la décision de retrait de la mission onusienne » pour réoccuper des zones dont le contrôle devrait revenir aux groupes armés en vertu des arrangements de 2014 et 2015, accuse le CSP.
La junte a fait du rétablissement de la souveraineté un de ses mantras, un objectif qui se heurte aux différents groupes armés, qui contrôlent de vastes étendues de territoire. La remise du camp de Ber par la mission de l’ONU à l’armée mi-août a donné lieu à des combats entre soldats et jihadistes, mais aussi à des accrochages entre armée et CMA.
Le CSP assure que le transfert et la prise de la localité de Ber par l’armée malienne et les hommes du groupe paramilitaire russe Wagner ont été accompagnés d’un « lot de violations, de saccages, d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires perpétrées sur des civils ».
Source : Jeune Afrique avec AFP
Les groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger ont déclaré se préparer à se défendre militairement contre la junte au pouvoir à Bamako, faisant craindre une reprise des hostilités dans le nord du Mali.
Le Cadre stratégique permanent (CSP) qui réunit ces groupes a appelé dans un communiqué les civils à s’éloigner des installations et des lieux d’activités militaires. Le gouvernorat de la région de Gao, où les attaques et accrochages se sont multipliés ces dernières semaines, a instauré un couvre-feu nocturne jusqu’au 9 octobre inclus. Seuls les véhicules des forces de sécurité sont exemptés.
Ces développements interviennent dans un contexte de tension grandissante dans cette région du Mali où opère une multitude d’acteurs armés se disputant le contrôle du territoire : armée nationale, groupes à dominante touarègue, groupes jihadistes… Ces tensions font plus que jamais redouter la réouverture du front entre l’armée malienne et les groupes à dominante touarègue qui ont combattu l’État central à partir de 2012 avant d’accepter un cessez-le-feu en 2014 et de signer en 2015 l’accord de paix dit d’Alger.
Attaques à répétition
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui fait partie du CSP, a affirmé avoir abattu un avion de l’armée malienne le 9 septembre après un bombardement sur ses positions dans la région de Gao. La mise hors de combat d’un avion de l’armée malienne par les groupes armés du nord serait un acte inédit au cours des dernières années.
Le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Alou Boi Diarra, a assuré à la télévision d’État dimanche soir que l’appareil, en mission non précisée, avait connu « quelques problèmes techniques qui ont forcé l’équipage à abandonner le bord, c’est-à-dire à s’éjecter de l’appareil qui s’est écrasé ». L’équipage « a été récupéré sain et sauf », a-t-il dit.
Les régions de Gao et Tombouctou sont le théâtre depuis quelques semaines d’une succession d’attaques jihadistes, mais aussi d’accrochages impliquant armée malienne et groupes signataires de l’accord d’Alger.
Une double attaque imputée aux jihadistes a tué 64 civils et soldats entre Tombouctou et Gao jeudi selon un bilan gouvernemental. Mais différentes sources indiquent que les pertes humaines sont en fait beaucoup plus lourdes. Ces évènements coïncident avec le désengagement en cours de la Minusma, la mission de l’ONU déployée au Mali depuis 2013 et poussée vers la sortie par la junte en 2023.
Mantra de la souveraineté
Le Cadre stratégique permanent a accusé la junte d’une série de violations du cessez-le-feu de 2014 et de l’accord de paix de 2015. Il prête à la junte au pouvoir depuis 2020 une stratégie de rupture du cessez-le-feu. Il « déclare adopter dorénavant toutes mesures de légitime défense contre les forces de cette junte partout sur l’ensemble du territoire de l’Azawad », le nord du Mali objet d’anciennes revendications indépendantistes touareg. La junte « prétexte la décision de retrait de la mission onusienne » pour réoccuper des zones dont le contrôle devrait revenir aux groupes armés en vertu des arrangements de 2014 et 2015, accuse le CSP.
La junte a fait du rétablissement de la souveraineté un de ses mantras, un objectif qui se heurte aux différents groupes armés, qui contrôlent de vastes étendues de territoire. La remise du camp de Ber par la mission de l’ONU à l’armée mi-août a donné lieu à des combats entre soldats et jihadistes, mais aussi à des accrochages entre armée et CMA.
Le CSP assure que le transfert et la prise de la localité de Ber par l’armée malienne et les hommes du groupe paramilitaire russe Wagner ont été accompagnés d’un « lot de violations, de saccages, d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires perpétrées sur des civils ».
Source : Jeune Afrique avec AFP