Chez nous depuis seize ans, Boucar Diouf est peut-être le plus Québécois des Sénégalais et le plus drôle des scientifiques. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a pas que son parcours qui est hors du commun: il est lui-même un individu à part.
Il présentera son spectacle D'Hiver Cité au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières le 7 mars prochain.
Pas étonnant que son humour porte sur sa double identité, improbable mariage entre le Québec et le Sénégal.
«À un moment donné dans ma carrière, je me suis aperçu qu'on ne parlait pas beaucoup de Boucar l'Africain. De quoi on rit, en Afrique? Au début, j'avais ma vision d'étranger sur l'hiver, les Québécois, etc. et j'ai gardé ce côté-là dans le spectacle mais j'ai décidé d'inviter le public chez moi. C'est l'humour du village que je leur propose à travers le petit conte qui fait rire ou le proverbe humoristique parce que chez nous, c'est dans le proverbe qu'on trouve les gags. L'humour dans des suites de gags, ça n'existe pas.»
Le public d'ici y est réceptif parce que l'humoriste ramène toujours le public vers le Québec.
«Quand j'ai acheté un premier congélateur, mon grand-père y plongeait régulièrement la tête pour se rafraîchir et mon frère me disait: «Tiens, regarde, grand-père est en voyage au Canada!»
«Il existe des variantes mais on rit à peu près des mêmes choses au Sénégal qu'au Québec. C'est pour ça que j'ai décidé de mettre un peu plus d'africain dans le spectacle.»
Enseignant à l'Université du Québec à Rimouski jusqu'à il y a deux ans, Boucar Diouf se consacre désormais à la scène, à la télévision, à l'écriture.
«Pour que je quitte l'enseignement universitaire pour me consacrer à la scène, c'est parce que c'était un puissant appel. D'ailleurs, pour ma famille, en Afrique, c'est inacceptable que je gagne ma vie à faire des spectacles. Ce n'est pas un métier noble aux yeux de mon père. Le Boucar qui fait des spectacles, il est né au Québec.»
Le scientifique n'est pas disparu pour autant puisqu'il adore faire de la vulgarisation scientifique et il en fera d'ailleurs le sujet de son prochain spectacle d'ores et déjà en processus d'écriture.
«Je fais de la vulgarisation scientifique à la télévision, j'écris beaucoup en sciences et je m'implique aussi; par exemple, je suis porte-parole pour Le 24 heures des sciences, un organisme pour amener le public vers les sciences.»
Cela ne l'empêche pas d'être un fin et intéressé observateur social. Son spectacle en témoigne.
«Mon spectacle est celui de l'hybride identitaire que je suis. Je fais le trait d'union entre mes deux cultures. Le ressort comique dans ce domaine est inépuisable. Seulement avec la parlure québécoise, on pourrait facilement faire deux spectacles. Quand je mêle les deux, on n'est plus habillé comme la chienne à Jacques mais comme la hyène à Mamadou! Les gens s'aperçoivent rapidement que j'essaie de leur passer un palmier.»
Et si on veut en savoir plus sur sa vision des accommodements raisonnables, il a aussi écrit un bouquin, intitulé La Commission Boucar disponible en librairie demain.
Source: cyberpresse
(M)
Il présentera son spectacle D'Hiver Cité au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières le 7 mars prochain.
Pas étonnant que son humour porte sur sa double identité, improbable mariage entre le Québec et le Sénégal.
«À un moment donné dans ma carrière, je me suis aperçu qu'on ne parlait pas beaucoup de Boucar l'Africain. De quoi on rit, en Afrique? Au début, j'avais ma vision d'étranger sur l'hiver, les Québécois, etc. et j'ai gardé ce côté-là dans le spectacle mais j'ai décidé d'inviter le public chez moi. C'est l'humour du village que je leur propose à travers le petit conte qui fait rire ou le proverbe humoristique parce que chez nous, c'est dans le proverbe qu'on trouve les gags. L'humour dans des suites de gags, ça n'existe pas.»
Le public d'ici y est réceptif parce que l'humoriste ramène toujours le public vers le Québec.
«Quand j'ai acheté un premier congélateur, mon grand-père y plongeait régulièrement la tête pour se rafraîchir et mon frère me disait: «Tiens, regarde, grand-père est en voyage au Canada!»
«Il existe des variantes mais on rit à peu près des mêmes choses au Sénégal qu'au Québec. C'est pour ça que j'ai décidé de mettre un peu plus d'africain dans le spectacle.»
Enseignant à l'Université du Québec à Rimouski jusqu'à il y a deux ans, Boucar Diouf se consacre désormais à la scène, à la télévision, à l'écriture.
«Pour que je quitte l'enseignement universitaire pour me consacrer à la scène, c'est parce que c'était un puissant appel. D'ailleurs, pour ma famille, en Afrique, c'est inacceptable que je gagne ma vie à faire des spectacles. Ce n'est pas un métier noble aux yeux de mon père. Le Boucar qui fait des spectacles, il est né au Québec.»
Le scientifique n'est pas disparu pour autant puisqu'il adore faire de la vulgarisation scientifique et il en fera d'ailleurs le sujet de son prochain spectacle d'ores et déjà en processus d'écriture.
«Je fais de la vulgarisation scientifique à la télévision, j'écris beaucoup en sciences et je m'implique aussi; par exemple, je suis porte-parole pour Le 24 heures des sciences, un organisme pour amener le public vers les sciences.»
Cela ne l'empêche pas d'être un fin et intéressé observateur social. Son spectacle en témoigne.
«Mon spectacle est celui de l'hybride identitaire que je suis. Je fais le trait d'union entre mes deux cultures. Le ressort comique dans ce domaine est inépuisable. Seulement avec la parlure québécoise, on pourrait facilement faire deux spectacles. Quand je mêle les deux, on n'est plus habillé comme la chienne à Jacques mais comme la hyène à Mamadou! Les gens s'aperçoivent rapidement que j'essaie de leur passer un palmier.»
Et si on veut en savoir plus sur sa vision des accommodements raisonnables, il a aussi écrit un bouquin, intitulé La Commission Boucar disponible en librairie demain.
Source: cyberpresse
(M)