Un ancien lieutenant-colonel de l'armée rwandaise, recherché pour sa participation présumée au génocide rwandais en 1994, Marcel Bivugabagabo, a été arrêté récemment à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, a-t-on appris mercredi d'une association de parties civiles.
"Nous savions qu'il était en France, comme pas mal d'autres militaires", a déclaré à l'AFP le président du collectif Collectif des parties civiles pour le Rwanda, Alain Gauthier.
Selon lui, M. Bivugabagabo, 53 ans, se défend de toute participation au génocide et ne fait l'objet d'aucune procédure judiciaire en France à ce stade. Il a été arrêté en application d'un mandat d'arrêt international délivré par le Rwanda.
Le gouvernement rwandais a souhaité mercredi que la France extrade l'ancien lieutenant-colonel de l'armée rwandaise.
"Normalement, la France devrait l'extrader vers le Rwanda. Il a été arrêté sur la base de notre mandat. Nous avions demandé son arrestation et son extradition", a déclaré le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, joint au téléphone par l'AFP.
"Nous préférons une justice rendue sur les lieux du crime pour que les victimes puissent témoigner et voir l'administration de la justice", a commenté le ministre.
"Cet homme a commis des actes de génocide surtout dans le région de Ruhengeri (nord), notamment dans la salle de la Cour d'appel de Ruhengeri et au campus universitaire de Nyakinama", a-t-il ajouté.
Le Rwanda suspecte neuf de ses ressortissants installés en France d'avoir pris part au génocide visant les tutsis, selon une liste de 93 personnes, établies à l'étranger et recherchées par Kigali, remise à Interpol en mai 2006.
M. Bivugabagabo est notamment accusé au Rwanda de "génocide, complicité de génocide, association de malfaiteurs en vue de commettre le crime de génocide, assassinat, extermination", selon l'association.
L'arrestation de l'ancien militaire intervient après celle de trois autres génocidaires présumés depuis l'été 2007 et alors que les relations entre la France et le Rwanda sont en voie de normalisation, après un gel de près d'un an, lié à l'enquête menée en France sur l'assassinat du président rwandais Juvenal Habyarimana en avril 2004.
Cette enquête avait abouti à la délivrance, en novembre 2006, de neuf mandats d'arrêts internationaux visant plusieurs membres de l'entourage de l'actuel président Paul Kagame.
Source: TV5
(M)