Sy Abou Bocar est le Président de la coordination des victimes de la répression entre 1986 et 1991 (COVIRE). Cet ex lieutenant artilleur de l’armée nationale a été arrêté et détenu à Jreida et N’beika en 1990. Ayant échappé aux exécutions extrajudiciaires, il s’est joint à d’autres pour défendre les droits des victimes. Le Président de la COVIRE a été reçu le 29 mais dernier par le président de la République.
Quelles sont les victimes regroupées au sein de la COVIRE ?
La Covire regroupe des victimes civiles et militaires. Parmi ces militaires, il y a ceux arrêtés en 1986 et détenus à Oualata, ceux de 1990 et 1991. Ceux qui ont été exécutés sont représentés par leurs ayants droits (épouse, mères….). Nous nous sommes organisés pour poser nos problèmes et défendre nos droits. Depuis 1991, nous n’avons pas trouvé d’interlocuteur au niveau du pouvoir. C’est pourquoi nous tenons à remercier le Président de la République. Il nous a reçu le 29 mais dernier. C’est un déclic qui pourrait faciliter la suite.
Qu’est-ce que vous demander, indépendamment de la vérité sur les faits, une indemnisation, une réintégration… ?
Au sein de la Covire, certains ont atteint l’age de la retraite, d’autres, non. Il y a les ayants droit…le processus est enclenché. L’Etat, avec les victimes, réfléchira aux solutions. L’important, c’est que les victimes ont des droits qu’il faudra rétablir. La reconnaissance des faits est positif et atténue les souffrances.
Avez-vous une idée du processus pour trouver une solution au passif humanitaire ?
Je voudrai d’abord préciser que le problème des déportés fait partie du passif humanitaire. Après la reconnaissance des faits, l’étape suivante doit être l’identification des victimes. Les militaires étaient dans des unités et des secteurs. Les fonctionnaires, dans des postes déterminés de l’Administration qui laisse toujours des traces. Nous sommes disponibles pour aider, participer à cette phase d’identification. Après cette identification, l’étape suivante sera le rétablissement des droits.
Pour ce qui est du pardon, je voudrai préciser qu’il appartient aux victimes. Celui dont le père a été victime d’une exécution extrajudiciaire est seul fondé à pardonner. Aucune organisation n’a reçu une procuration pour pardonner à la place des victimes. Pour prendre mon exemple précis, j’ai été victime à un niveau donné. J’ai été arrêté, radié de l’armée. J’ai physiquement et moralement été affecté. Ma famille a été bouleversée ainsi que l’éducation de mes enfants. Les conséquences sont donc multiples. Les victimes sont organisées pour aboutir à une solution générale.
Ce qu’il faut éviter, c’est une politisation du problème. Le président de la République n’est d’aucun parti. Il a pris l’initiative de faire face au passif humanitaire. Le règlement de cette question ne doit pas être confié à un parti ou une sensibilité politique, à une ONG. C’est un problème de droit humain qui concerne toute la Nation. Tout le monde doit être impliqué pour la sauvegarde de l’unité nationale.
Tout le monde doit être impliqué mais vous avez par exemple des divergences avec le FONADH au sujet de la CNDH (commission nationale des droits de l’Homme).
Nous étions membres fondateurs du FONADH. Le problème entre nous est né de la disposition de l’ordonnance instituant la CNDH. Une disposition qui dit que cette commission ne peut connaître des faits antérieurs à son entrée en vigueur. Le FONADH a avalisé cette disposition en envoyant ses représentant à la CNDH. La COVIRE a jugé que sur ce cas précis, elle ne pouvait suivre le FONADH. Indépendamment de ce désaccord, nous sommes tous des défenseurs des droits de l’Homme et nous luttons pour le rétablissement des droits des victimes.
Quel est votre sentiment sur la plainte déposée contre Ould Taya par des victimes vivant aux Etats-Unis ?
Maaouya est le premier responsable du passif humanitaire. Les victimes dont vous parlez ont eu l’occasion de poser leur problème à l’étranger et elles n’ont pas hésité. C’est probablement faute de justice nationale. Personnellement quand j’aurai l’occasion de porter plainte contre Maaouya ici en Mauritanie, je n’hésiterai pas.
Propos recueillis par Khalilou Diagana
source : Nouakchott Info via cridem
Quelles sont les victimes regroupées au sein de la COVIRE ?
La Covire regroupe des victimes civiles et militaires. Parmi ces militaires, il y a ceux arrêtés en 1986 et détenus à Oualata, ceux de 1990 et 1991. Ceux qui ont été exécutés sont représentés par leurs ayants droits (épouse, mères….). Nous nous sommes organisés pour poser nos problèmes et défendre nos droits. Depuis 1991, nous n’avons pas trouvé d’interlocuteur au niveau du pouvoir. C’est pourquoi nous tenons à remercier le Président de la République. Il nous a reçu le 29 mais dernier. C’est un déclic qui pourrait faciliter la suite.
Qu’est-ce que vous demander, indépendamment de la vérité sur les faits, une indemnisation, une réintégration… ?
Au sein de la Covire, certains ont atteint l’age de la retraite, d’autres, non. Il y a les ayants droit…le processus est enclenché. L’Etat, avec les victimes, réfléchira aux solutions. L’important, c’est que les victimes ont des droits qu’il faudra rétablir. La reconnaissance des faits est positif et atténue les souffrances.
Avez-vous une idée du processus pour trouver une solution au passif humanitaire ?
Je voudrai d’abord préciser que le problème des déportés fait partie du passif humanitaire. Après la reconnaissance des faits, l’étape suivante doit être l’identification des victimes. Les militaires étaient dans des unités et des secteurs. Les fonctionnaires, dans des postes déterminés de l’Administration qui laisse toujours des traces. Nous sommes disponibles pour aider, participer à cette phase d’identification. Après cette identification, l’étape suivante sera le rétablissement des droits.
Pour ce qui est du pardon, je voudrai préciser qu’il appartient aux victimes. Celui dont le père a été victime d’une exécution extrajudiciaire est seul fondé à pardonner. Aucune organisation n’a reçu une procuration pour pardonner à la place des victimes. Pour prendre mon exemple précis, j’ai été victime à un niveau donné. J’ai été arrêté, radié de l’armée. J’ai physiquement et moralement été affecté. Ma famille a été bouleversée ainsi que l’éducation de mes enfants. Les conséquences sont donc multiples. Les victimes sont organisées pour aboutir à une solution générale.
Ce qu’il faut éviter, c’est une politisation du problème. Le président de la République n’est d’aucun parti. Il a pris l’initiative de faire face au passif humanitaire. Le règlement de cette question ne doit pas être confié à un parti ou une sensibilité politique, à une ONG. C’est un problème de droit humain qui concerne toute la Nation. Tout le monde doit être impliqué pour la sauvegarde de l’unité nationale.
Tout le monde doit être impliqué mais vous avez par exemple des divergences avec le FONADH au sujet de la CNDH (commission nationale des droits de l’Homme).
Nous étions membres fondateurs du FONADH. Le problème entre nous est né de la disposition de l’ordonnance instituant la CNDH. Une disposition qui dit que cette commission ne peut connaître des faits antérieurs à son entrée en vigueur. Le FONADH a avalisé cette disposition en envoyant ses représentant à la CNDH. La COVIRE a jugé que sur ce cas précis, elle ne pouvait suivre le FONADH. Indépendamment de ce désaccord, nous sommes tous des défenseurs des droits de l’Homme et nous luttons pour le rétablissement des droits des victimes.
Quel est votre sentiment sur la plainte déposée contre Ould Taya par des victimes vivant aux Etats-Unis ?
Maaouya est le premier responsable du passif humanitaire. Les victimes dont vous parlez ont eu l’occasion de poser leur problème à l’étranger et elles n’ont pas hésité. C’est probablement faute de justice nationale. Personnellement quand j’aurai l’occasion de porter plainte contre Maaouya ici en Mauritanie, je n’hésiterai pas.
Propos recueillis par Khalilou Diagana
source : Nouakchott Info via cridem