Un an après sa nomination au poste de Premier ministre, Amadou Ba est désigné par Macky Sall candidat de la coalition Benno Book Yaakar (BBY, unis pour un même espoir) au pouvoir à cinq mois de l’élection présidentielle.
Agé de 62 ans, le chef du gouvernement sénégalais a attendu plusieurs heures avant de réagir sur l’annonce de sa désignation comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) pour la prochaine présidentielle. « J’accepte avec responsabilité et humilité le choix porté sur ma personne », a indiqué l’inspecteur des impôts et domaines formé à l’Ecole nationale d’administration (Ena) dans un message posté sur les réseaux sociaux, où il commence à être actif.
Derrière ses lunettes correctrices et ses costumes sur mesure qui couvrent son imposante taille, Amadou Ba reste plutôt mesuré après cette décision du Président Sall, conscient des batailles qu’il aura à livrer après cette victoire d’étape. Le chemin menant à sa désignation par le chef de l’Etat, qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat, était déjà semé d’embûches au regard des nombreuses convoitises et tensions internes.
La succession de Macky Sall faisait courir plus d’un au sein de BBY. Mais Amadou Ba a eu le dernier mot. En fin politicien qui a fourbi ses armes dans le régime socialiste d’Abdou Diouf (1980 – 2000), il n’a jamais déclaré publiquement qu’il voulait être candidat à l’inverse de certains membres du gouvernement et de la mouvance présidentielle.
Défi de l’unité
Lorsque des responsables dakarois de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, tels que l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, le poussaient à déclarer ses ambitions présidentielles, au lendemain de l’annonce « historique » de Macky Sall, M. Ba est demeuré stoïque, préférant se concentrer sur ses fonctions gouvernementales tout en laissant le dernier mot au chef de l’Etat, qui ne s’est pas empêché de le plébisciter au moment du choix tant attendu.
Aujourd’hui qu’il est désigné candidat de BBY, Amadou Ba est persuadé que le choix effectué sur sa personne ne fait pas l’unanimité puisqu’il a précipité la démission du ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye. Vu qu’il a besoin de plus de forces pour aller à la conquête de 2024, il tente de remobiliser les troupes à cinq mois de l’élection présidentielle pleine d’enjeux. « Je lance un appel aux camarades de l’APR, de la coalition BBY, aux sympathisants et à tous les sénégalais qui croient aux valeurs de la République à s’unir pour la poursuite et l’accélération de la marche de notre pays vers l’émergence », a-t-il indiqué.
Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse et haut représentant du président de la République, l’actuel Premier ministre a rempli tous les critères pour être le candidat de leur coalition. Au regard de ses « compétences professionnelles, sa carrière diversifiée, ses fonctions déterminantes et transversales dans l’Etat » sénégalais, M. Ba possède des épaules assez larges pour succéder à Macky Sall, selon l’octogénaire qui a cheminé avec les quatre Présidents du Sénégal indépendant.
Ancien directeur général des Impôts et domaines, Amadou Ba a dirigé pendant six ans le ministère de l’Économie et des Finances (2013 – 2019) au cours du premier mandat de Macky Sall. Au cours de cette mission, il est allé défendre à deux reprises en France, en 2014 et 2018, au Club de Paris, le Plan Sénégal émergent (PSE), le programme de gouvernance de l’actuel régime, récoltant plusieurs promesses de financement de la part des investisseurs et une notoriété.
Retour croissant aux affaires
Face à la popularité montante de M. Ba, certaines personnes ont vite considéré qu’il fallait mieux le débarquer de ce ministère pour être nommé à la tête des Affaires étrangères après la présidentielle de 2019. Il est évincé du gouvernement quelques mois après en compagnie de plusieurs proches du Président Sall accusés de lorgner son fauteuil. Ce n’est qu’à la suite du rétablissement du poste de Premier ministre que le responsable de l’APR aux Parcelles assainies, une commune de la banlieue dakaroise, a marqué son retour aux affaires.
Toutefois, Amadou Ba devra lutter contre certains poncifs, à l’instar de « fonctionnaire milliardaire », que lui affublent sans preuve certains adversaires. Pour Walf Quotidien, il « devra batailler fort pour mériter la confiance des électeurs. A l’exception de son parcours dans l’administration et son expérience de ministre, notent des analystes politiques, l’actuel homme fort de la mouvance présidentielle traîne plusieurs faiblesses ».
Parmi celles-ci, le journal L’Observateur note que le Premier ministre « n’est pas trop communicatif, parce que trop technocrate ». Malgré son « expérience » et sa « probité », Amadou Ba pourrait se faire aussi des soucis en raison de son manque « d’expérience en tant que leader de parti et ça risque d’être une insuffisance dans sa campagne », préviennent d’autres observateurs.
En revanche, Amadou Ba peut compter sur le poids électoral et le soutien de Macky Sall. Devant les membres de BBY convoqués samedi dernier au palais de la République, le chef de l’Etat a promis d’accompagner son chef de gouvernement pour la victoire au premier tour en février 2024. « Je ferai tout pour accompagner la majorité pour la réussite à la prochaine présidentielle », a-t-il assuré.
Dakar (Sénégal) Par Oumar Dembélé
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
Agé de 62 ans, le chef du gouvernement sénégalais a attendu plusieurs heures avant de réagir sur l’annonce de sa désignation comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) pour la prochaine présidentielle. « J’accepte avec responsabilité et humilité le choix porté sur ma personne », a indiqué l’inspecteur des impôts et domaines formé à l’Ecole nationale d’administration (Ena) dans un message posté sur les réseaux sociaux, où il commence à être actif.
Derrière ses lunettes correctrices et ses costumes sur mesure qui couvrent son imposante taille, Amadou Ba reste plutôt mesuré après cette décision du Président Sall, conscient des batailles qu’il aura à livrer après cette victoire d’étape. Le chemin menant à sa désignation par le chef de l’Etat, qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat, était déjà semé d’embûches au regard des nombreuses convoitises et tensions internes.
La succession de Macky Sall faisait courir plus d’un au sein de BBY. Mais Amadou Ba a eu le dernier mot. En fin politicien qui a fourbi ses armes dans le régime socialiste d’Abdou Diouf (1980 – 2000), il n’a jamais déclaré publiquement qu’il voulait être candidat à l’inverse de certains membres du gouvernement et de la mouvance présidentielle.
Défi de l’unité
Lorsque des responsables dakarois de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, tels que l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, le poussaient à déclarer ses ambitions présidentielles, au lendemain de l’annonce « historique » de Macky Sall, M. Ba est demeuré stoïque, préférant se concentrer sur ses fonctions gouvernementales tout en laissant le dernier mot au chef de l’Etat, qui ne s’est pas empêché de le plébisciter au moment du choix tant attendu.
Aujourd’hui qu’il est désigné candidat de BBY, Amadou Ba est persuadé que le choix effectué sur sa personne ne fait pas l’unanimité puisqu’il a précipité la démission du ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye. Vu qu’il a besoin de plus de forces pour aller à la conquête de 2024, il tente de remobiliser les troupes à cinq mois de l’élection présidentielle pleine d’enjeux. « Je lance un appel aux camarades de l’APR, de la coalition BBY, aux sympathisants et à tous les sénégalais qui croient aux valeurs de la République à s’unir pour la poursuite et l’accélération de la marche de notre pays vers l’émergence », a-t-il indiqué.
Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse et haut représentant du président de la République, l’actuel Premier ministre a rempli tous les critères pour être le candidat de leur coalition. Au regard de ses « compétences professionnelles, sa carrière diversifiée, ses fonctions déterminantes et transversales dans l’Etat » sénégalais, M. Ba possède des épaules assez larges pour succéder à Macky Sall, selon l’octogénaire qui a cheminé avec les quatre Présidents du Sénégal indépendant.
Ancien directeur général des Impôts et domaines, Amadou Ba a dirigé pendant six ans le ministère de l’Économie et des Finances (2013 – 2019) au cours du premier mandat de Macky Sall. Au cours de cette mission, il est allé défendre à deux reprises en France, en 2014 et 2018, au Club de Paris, le Plan Sénégal émergent (PSE), le programme de gouvernance de l’actuel régime, récoltant plusieurs promesses de financement de la part des investisseurs et une notoriété.
Retour croissant aux affaires
Face à la popularité montante de M. Ba, certaines personnes ont vite considéré qu’il fallait mieux le débarquer de ce ministère pour être nommé à la tête des Affaires étrangères après la présidentielle de 2019. Il est évincé du gouvernement quelques mois après en compagnie de plusieurs proches du Président Sall accusés de lorgner son fauteuil. Ce n’est qu’à la suite du rétablissement du poste de Premier ministre que le responsable de l’APR aux Parcelles assainies, une commune de la banlieue dakaroise, a marqué son retour aux affaires.
Toutefois, Amadou Ba devra lutter contre certains poncifs, à l’instar de « fonctionnaire milliardaire », que lui affublent sans preuve certains adversaires. Pour Walf Quotidien, il « devra batailler fort pour mériter la confiance des électeurs. A l’exception de son parcours dans l’administration et son expérience de ministre, notent des analystes politiques, l’actuel homme fort de la mouvance présidentielle traîne plusieurs faiblesses ».
Parmi celles-ci, le journal L’Observateur note que le Premier ministre « n’est pas trop communicatif, parce que trop technocrate ». Malgré son « expérience » et sa « probité », Amadou Ba pourrait se faire aussi des soucis en raison de son manque « d’expérience en tant que leader de parti et ça risque d’être une insuffisance dans sa campagne », préviennent d’autres observateurs.
En revanche, Amadou Ba peut compter sur le poids électoral et le soutien de Macky Sall. Devant les membres de BBY convoqués samedi dernier au palais de la République, le chef de l’Etat a promis d’accompagner son chef de gouvernement pour la victoire au premier tour en février 2024. « Je ferai tout pour accompagner la majorité pour la réussite à la prochaine présidentielle », a-t-il assuré.
Dakar (Sénégal) Par Oumar Dembélé
Source : Agence de Presse Africaine (APA)