Sénégal : la recette de Touba pour une paix intacte, malgré les querelles politiques

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les recommandations du khalife général de la communauté soufie mouride pour maintenir la paix au Sénégal alors que acteurs politiques de l’opposition et du pouvoir entendent faire bouger les lignes en direction de la présidentielle de 2024 à moins d’une semaine du prestigieux match amical de football Sénégal – Algérie.

Le Soleil se fait l’écho de « l’appel à la paix de Serigne Mountakha » Mbacké, le khalife général de la confrérie soufie des mourides, mardi 5 septembre, lors de la cérémonie officielle de clôture du Grand Magal de Touba, l’événement marquant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba dont la 129ème édition a été célébrée la veille dans la cité religieuse située au centre du pays.

Alors que ces derniers mois ont été mouvementés au Sénégal avec une tension politico-judiciaire qui a abouti à l’emprisonnement de l’opposant Ousmane Sonko, le guide religieux appelle désormais toutes les parties à « privilégier le dialogue, la discussion, la tolérance et le pardon. +Le pays nous appartient tous, donc c’est à nous de le conserver. Le khalife invite tout le monde à œuvrer dans ce sens+ », a indiqué son porte-parole, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké.

En outre, le quotidien national note que « l’Etat est déterminé à poursuivre les grands chantiers qu’il a entamés dans la cité religieuse » qui a enregistré la participation « des délégations de 19 pays » à l’occasion du Magal 2023 alors qu’un « bilan provisoire » fait état de « seize morts sur les routes » menant à Touba.

Sud Quotidien revient aussi sur « le +sermon+ de Serigne Mountakha », appelant ses coreligionnaires et concitoyens à cultiver « la paix, le pardon et la non violence », une interpellation qui vise principalement « autorités et classe politique ». « La cérémonie officielle, dernier acte de la célébration du Grand Magal de Touba, a vécu. Elle a surtout été l’occasion pour le Khalife général des Mourides, via son porte-parole, de se prononcer sur différents sujets touchant Touba, les talibés et la situation sociale du pays. Dans cet exercice, les autorités et la classe politique dans leur ensemble ont été interpellés pour cultiver la paix et récuser la violence », précise le journal.

« Le Sénégal est un pays de religion et de paix, qui nous appartient à nous tous, de dialogue, de solidarité, d’entre-aide et de pardon. Chaque autorité, quel que soit son rang, doit œuvrer dans ce sens pour consolider la paix et éviter la violence », a-t-il souligné non sans manquer de relever que « ceux qui sont au pouvoir doivent le conserver de la meilleure manière. Par contre, ceux qui sont à la quête du pouvoir doivent le faire dans la bonne manière ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Abdoulaye Diome, qui conduisait la délégation gouvernementale, a demandé au khalife général des mourides de « prier pour la paix, la sécurité et la prospérité pour le Sénégal » face aux menaces de tous ordres qui guettent le pays.

Bés Bi a fait sienne « la leçon du khalife » qui « appelle les jeunes à s’approprier le legs et les enseignements de Serigne Touba », autre nom de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la voie mouride. Le porte-parole « Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre s’est incliné devant la mémoire des victimes d’accident de la route sur le chemin du Magal. Il a aussi compati aux difficultés que les fidèles ont connues cette année avec le manque d’eau noté dans des parties de la cité religieuse ainsi que les inondations en cours », rapporte le journal.

L’Observateur estime aussi que c’est un « message plein de sagesse » que Serigne Mountakha a délivré lors de la cérémonie officielle de clôture du Magal 2023, soulignant que « la quête du pouvoir ne doit pas pousser quelqu’un à détruire son prochain ».

Malgré les recommandations du guide religieux de Touba, Walf Quotidien note que « l’opposition veut reprendre la main » pour des « manifestations en vue » dans les prochains jours. « Pris individuellement, les candidats de l’opposition à la présidentielle ne bougent pas ou sont discrets. Avec le rassemblement du Mouvement des forces vives de la nation (F24) de vendredi prochain, l’opposition cherche à renverser la tendance pour être au centre des débats monopolisés par Macky Sall et son choix du candidat de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) », la coalition au pouvoir, explique le quotidien.

Mais en attendant le choix du président Macky Sall, L’Observateur note que les candidats déclarés à la présidentielle au sein de BBY mènent une « campagne désordonnée » en développant « des stratégies sur les réseaux sociaux qui les lancent déjà dans la compétition politique ». Pour un analyste interrogé par le journal, cette démarche « est une manière de mettre un peu la pression au président Macky Sall ».

Face à la recrudescence de l’émigration irrégulière dans le pays, L’Observateur explore la filière du « Nicaragua », un pays d’Amérique centrale par lequel transitent plusieurs Sénégalais pour se rendre aux Etats-Unis, et recueille un « témoignage inédit sur un voyage périlleux ». « Je me suis fait tirer dessus à trois reprises et mon ami a pris un coup de machette », se remémore Modou, 31 ans, précisant que « la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis (est) l’étape la plus dangereuse ».

En football, Stades fait savoir que « les Lions sont au complet » après que sept des 25 joueurs convoqués par le sélectionneur Aliou Cissé ont manqué à l’appel la veille à l’occasion de la première séance d’entrainement en direction du match amical international contre l’Algérie, prévu le 12 septembre prochain au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.

En revanche, le défenseur Formose Mendy « a eu un petit pépin à la cheville » tandis que le milieu Idrissa Gana Guèye « nous a rejoints en pleine forme », se félicite dans le quotidien sportif Aliou Cissé, qui remarque que « l’ensemble du groupe est prêt » à affronter les Fennecs pour une revanche face à l’équipe championne d’Afrique 2019 et mieux préparer la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can) prévue début 2024 en Côte d’Ivoire dans l’optique de garder le titre remporté pour la première fois de l’histoire du football sénégalais au Cameroun, lors de la précédente édition.


Source : Agence de Presse Africaine (APA)