Au Sénégal, c’est désormais quasi quotidien : 118 migrants ont été interceptés par la marine sénégalaise et ramenés au port de Dakar, le 6 septembre 2023. La veille, ils étaient 240. Ces dernières semaines, les départs illégaux ont connu une flambée inédite avec 1 115 sauvetages en 15 jours. Reportage au port de Dakar avec des migrants récupérés en mer.
Dans le port de Dakar, un patrouilleur de la marine sénégalaise arrive à quai. À son bord, une petite foule d’hommes. Très jeunes pour la plupart, ils sont assis sur le pont du bateau. En tout, ce mercredi 6 septembre 118 migrants, interceptés dans une pirogue à 180 kilomètres au large des côtes sénégalaises. Pour le capitaine de vaisseau, Djibril Diawara, ces sauvetages sont devenus quasi-quotidiens. "C’est des opérations qui, aujourd’hui, mobilisent l’essentiel des moyens de la marine nationale vu l’ampleur du phénomène, explique-t-il. Tous les jours, il y a plusieurs patrouilleurs qui sont déployés en mer, à la recherche d’éventuelles pirogues de migrants qui sont en transit vers les Canaries".
"Je sais que c’est très dangereux mais j’espérais réussir à aller au bout du voyage"
Une jeune Gambienne de 24 ans est l’une des trois femmes qui étaient à bord de la pirogue. Après deux jours passés en mer, elle pleure de rage d’avoir été interceptée par la marine. "Je sais que c’est très dangereux de traverser ainsi, mais j’espérais réussir à aller au bout du voyage sans qu’on nous trouve, lâche-t-elle. Mais quand ils nous ont trouvées, j’ai perdu espoir, j’ai su qu’ils allaient nous ramener".
Samba Diaye, 18 ans, sa capuche enfoncée sur la tête, en est déjà à sa deuxième traversée clandestine. Maçon dans le sud du pays, près de la frontière gambienne, il sait déjà qu’il est prêt à recommencer : "C’est dur, c’est dur. Tu vois ta mère, chaque fois, elle te réveille le matin, elle te regarde, chaque fois tu sais qu’elle a besoin d’argent, mais tu ne peux rien faire. Ça, c’est dur, tu préfères même mourir en mer que de revenir à des situations comme ça. C’est très dur."
Après un passage entre les mains de la police sénégalaise, la plupart de ces jeunes seront renvoyés chez eux, sauvés de la noyade pour cette fois. Mais pour combien de temps ?
Notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
RFI
Source : Info Migrants (France)
Dans le port de Dakar, un patrouilleur de la marine sénégalaise arrive à quai. À son bord, une petite foule d’hommes. Très jeunes pour la plupart, ils sont assis sur le pont du bateau. En tout, ce mercredi 6 septembre 118 migrants, interceptés dans une pirogue à 180 kilomètres au large des côtes sénégalaises. Pour le capitaine de vaisseau, Djibril Diawara, ces sauvetages sont devenus quasi-quotidiens. "C’est des opérations qui, aujourd’hui, mobilisent l’essentiel des moyens de la marine nationale vu l’ampleur du phénomène, explique-t-il. Tous les jours, il y a plusieurs patrouilleurs qui sont déployés en mer, à la recherche d’éventuelles pirogues de migrants qui sont en transit vers les Canaries".
"Je sais que c’est très dangereux mais j’espérais réussir à aller au bout du voyage"
Une jeune Gambienne de 24 ans est l’une des trois femmes qui étaient à bord de la pirogue. Après deux jours passés en mer, elle pleure de rage d’avoir été interceptée par la marine. "Je sais que c’est très dangereux de traverser ainsi, mais j’espérais réussir à aller au bout du voyage sans qu’on nous trouve, lâche-t-elle. Mais quand ils nous ont trouvées, j’ai perdu espoir, j’ai su qu’ils allaient nous ramener".
Samba Diaye, 18 ans, sa capuche enfoncée sur la tête, en est déjà à sa deuxième traversée clandestine. Maçon dans le sud du pays, près de la frontière gambienne, il sait déjà qu’il est prêt à recommencer : "C’est dur, c’est dur. Tu vois ta mère, chaque fois, elle te réveille le matin, elle te regarde, chaque fois tu sais qu’elle a besoin d’argent, mais tu ne peux rien faire. Ça, c’est dur, tu préfères même mourir en mer que de revenir à des situations comme ça. C’est très dur."
Après un passage entre les mains de la police sénégalaise, la plupart de ces jeunes seront renvoyés chez eux, sauvés de la noyade pour cette fois. Mais pour combien de temps ?
Notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
RFI
Source : Info Migrants (France)