Nés sur le continent ou ailleurs, ils sont toujours plus nombreux à vouloir tenter de s’y installer.
C’est un projet souvent mûrement réfléchi. Parfois depuis toujours. Partir s’installer sur le continent pour y travailler ou bien y retourner est une idée qui trotte dans la tête de plus en plus de membres des diasporas africaines. « L’Afrique a placé du capital humain ailleurs que sur ses terres et elle est prête à en récolter les dividendes », résume Hamid Bouchikhi, professeur à l’Essec de Paris.
Après des dividendes financiers déjà au rendez-vous – selon la Banque mondiale, 41 milliards de dollars ont été transférés en 2021 par les membres des diasporas vers le continent –, c’est donc au tour des compétences de s’exporter afin de participer au développement du continent.
Opportunités
« J’ai toujours eu l’ambition de partir un jour travailler sur le continent », témoigne Assima, résidente française d’origine sénégalaise et guinéenne. La jeune femme de 28 ans est la seule, dans sa famille, à vouloir tenter l’expérience, convaincue que les pays qu’elle a découverts en vacances regorgent d’opportunités.
C’est dans la gestion locative qu’elle aimerait évoluer : « La sédentarité de mon poste actuel ne me plaît pas », regrette cette chargée du contrôle financier pour une foncière immobilière parisienne. Ses postes rêvés : chargée de projet ou gestionnaire d’actifs dans l’immobilier. Mais, à terme, c’est bien l’entrepreneuriat sur place qui motive la jeune femme.
Rokhaya aussi espère beaucoup du continent : « Je pense qu’il est plus facile de briser le plafond de verre là-bas qu’ici », estime cette Sénégalaise de 32 ans, dont neuf passés en France. À la recherche d’un poste de directrice financière, elle partira coûte que coûte avec son mari, Sénégalais lui aussi. Tous deux sont portés par une volonté de cœur et le désir d’apporter leur pierre à l’édifice.
Être utile
Est-ce le fait d’un discours médiatique ? Des opérations de séduction des gouvernements prônant le retour au pays ? Ou est-ce un véritable mouvement générationnel ? Toujours est-il que l’ambition d’être utiles est l’un des moteurs des futurs expatriés et « repats ». « Je me sens bien ici mais il est important pour moi de revenir », affirme Rokhaya, qui vise le Sénégal.
D’autres ne craignent pas la mobilité, comme Maxime, Béninois de 45 ans venu à Paris compléter sa formation d’un master en marketing et commerce à l’Ipag : « Je recherche un poste de business developer. J’ai rencontré un recruteur de CFAO qui avait quelques annonces intéressantes et un représentant du groupe Duval, qui proposait davantage de postes en finance. Dans tous les cas, je suis prêt à bouger », assure-t-il.
De son côté, Assima a réfléchi à la question : « Pour l’adaptation culturelle, il faut commencer par des pays que l’on connaît. Pour moi, c’est le Sénégal et la Guinée. »
Appréhensions
Les échecs existent : « Beaucoup de gens autour de moi sont partis puis revenus, n’arrivant pas à s’adapter aux façons de travailler et au mode de vie. Et
pourtant, dans ma génération, tout le monde envisage de rentrer. Les plus jeunes partiront plus rapidement que nous », assure Rokhaya. « Ici, je suis Africaine et là-bas, la Française. On est en permanence en train de chercher notre place, de toute façon. Je ferai face aux éventuels décalages culturels quand je serai sur place », relativise Assima.
Cet article est initialement paru dans Jeune Afrique rubrique Emploi le 26 juin 2018.
Source : Jeune Afrique
C’est un projet souvent mûrement réfléchi. Parfois depuis toujours. Partir s’installer sur le continent pour y travailler ou bien y retourner est une idée qui trotte dans la tête de plus en plus de membres des diasporas africaines. « L’Afrique a placé du capital humain ailleurs que sur ses terres et elle est prête à en récolter les dividendes », résume Hamid Bouchikhi, professeur à l’Essec de Paris.
Après des dividendes financiers déjà au rendez-vous – selon la Banque mondiale, 41 milliards de dollars ont été transférés en 2021 par les membres des diasporas vers le continent –, c’est donc au tour des compétences de s’exporter afin de participer au développement du continent.
Opportunités
« J’ai toujours eu l’ambition de partir un jour travailler sur le continent », témoigne Assima, résidente française d’origine sénégalaise et guinéenne. La jeune femme de 28 ans est la seule, dans sa famille, à vouloir tenter l’expérience, convaincue que les pays qu’elle a découverts en vacances regorgent d’opportunités.
C’est dans la gestion locative qu’elle aimerait évoluer : « La sédentarité de mon poste actuel ne me plaît pas », regrette cette chargée du contrôle financier pour une foncière immobilière parisienne. Ses postes rêvés : chargée de projet ou gestionnaire d’actifs dans l’immobilier. Mais, à terme, c’est bien l’entrepreneuriat sur place qui motive la jeune femme.
Rokhaya aussi espère beaucoup du continent : « Je pense qu’il est plus facile de briser le plafond de verre là-bas qu’ici », estime cette Sénégalaise de 32 ans, dont neuf passés en France. À la recherche d’un poste de directrice financière, elle partira coûte que coûte avec son mari, Sénégalais lui aussi. Tous deux sont portés par une volonté de cœur et le désir d’apporter leur pierre à l’édifice.
Être utile
Est-ce le fait d’un discours médiatique ? Des opérations de séduction des gouvernements prônant le retour au pays ? Ou est-ce un véritable mouvement générationnel ? Toujours est-il que l’ambition d’être utiles est l’un des moteurs des futurs expatriés et « repats ». « Je me sens bien ici mais il est important pour moi de revenir », affirme Rokhaya, qui vise le Sénégal.
D’autres ne craignent pas la mobilité, comme Maxime, Béninois de 45 ans venu à Paris compléter sa formation d’un master en marketing et commerce à l’Ipag : « Je recherche un poste de business developer. J’ai rencontré un recruteur de CFAO qui avait quelques annonces intéressantes et un représentant du groupe Duval, qui proposait davantage de postes en finance. Dans tous les cas, je suis prêt à bouger », assure-t-il.
De son côté, Assima a réfléchi à la question : « Pour l’adaptation culturelle, il faut commencer par des pays que l’on connaît. Pour moi, c’est le Sénégal et la Guinée. »
Appréhensions
Les échecs existent : « Beaucoup de gens autour de moi sont partis puis revenus, n’arrivant pas à s’adapter aux façons de travailler et au mode de vie. Et
pourtant, dans ma génération, tout le monde envisage de rentrer. Les plus jeunes partiront plus rapidement que nous », assure Rokhaya. « Ici, je suis Africaine et là-bas, la Française. On est en permanence en train de chercher notre place, de toute façon. Je ferai face aux éventuels décalages culturels quand je serai sur place », relativise Assima.
Cet article est initialement paru dans Jeune Afrique rubrique Emploi le 26 juin 2018.
Source : Jeune Afrique