Une pirogue avec 63 migrants à bord a chaviré en fin de semaine dernière, au large du Maroc. Au moins 13 d'entre eux sont morts noyés, tous originaires de la ville de Rufisque, près de Dakar. Les rescapés ont été pris en charge à Dakhla, au Maroc.
Enième drame sur la route des Canaries. Au moins 13 migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes marocaines en fin de semaine dernière. Les victimes sont toutes originaires de la ville de Rufisque, près de Dakar. D’après des rescapés entrés en contact avec le maire, Oumar Cissé, le drame aurait fait au total 18 morts.
"Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré". Les naufragés, dont six personnes originaires de la commune, "sont pris en charge dans la ville de Dakhla", dans le sud du Maroc, a assuré l’édile, qui travaille avec les autorités locales pour permettre leur rapatriement.
L'information n'a pas été confirmée par les autorités marocaines qui ne communiquent pas sur les bilans des naufrages de bateaux de migrants au large des côtes du royaume. Elle a, en revanche, annoncé mardi 18 juillet avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Des drames à répétition
Ces dernières semaines, de nombreux migrants ont quitté les côtes sénégalaises à bord de pirogues en direction des Canaries. Mercredi 19 juillet, les sauveteurs espagnols ont porté assistance à 82 personnes, parties du Sénégal, au large des Canaries. Une semaine plus tôt, 41 migrants, qui avaient quitté les côtes sénégalaises, ont débarqué "par leurs propres moyens" sur une plage de Ténérife, dans l’archipel espagnol, selon les services de secours. Et entre le 28 juin et le 9 juillet, 260 Sénégalais "en détresse" ont "été secourus dans les eaux territoriales marocaines", a indiqué le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
Aux opérations de sauvetages s’ajoutent aussi les drames. Il y a huit jours, au moins quatorze personnes sont mortes à Saint-Louis, près de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Trois autres bateaux qui comptaient au total près de 300 passagers sont, quant à eux, toujours introuvables. L’une de ces embarcations est partie de Kafoutine, une petite ville côtière du sud sénégalais, avec environ 200 personnes à bord.
Selon l'Organisation internationale des Migrations (OIM), 126 migrants au total sont morts ou ont disparu dans la traversée vers les Canaries au premier semestre 2023. Caminando Fronteras avance pour sa part le chiffre de 778 morts ou disparus.
"Le pays ne fonctionne plus"
Dans un communiqué publié jeudi soir après une réunion du gouvernement, le président Macky Sall "s'est incliné devant la mémoire des personnes décédées, suite aux récents accidents relevés en mer". Il a "demandé au gouvernement d'intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l'ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d'accompagnement des jeunes" en renforçant les programmes publics "de lutte contre l'émigration clandestine".
La récente crise politique au Sénégal n’est pas un facteur permettant d’expliquer à lui seul ce phénomène migratoire, estiment les spécialistes. La contestation, bien que violemment réprimée, a été relativement courte et le chef de l’État a finalement renoncé à briguer un troisième mandat contesté. La situation économique du Sénégal est en revanche une des causes largement mise en avant par les chercheurs, à l’instar de Boubacar Seye, président de l’association Horizons sans frontières. Comme d’autres États dans le monde, l’inflation, liée notamment à la guerre en Ukraine, plombe l’économie du Sénégal, alors que l’extrême pauvreté s’était déjà accrue avec la pandémie de Covid-19. "La crise sanitaire a plombé toute l’économie du Sénégal et rien n’a été fait pour aider les gens. Depuis deux ans, le pays ne fonctionne plus", a-t-il constaté auprès d’InfoMigrants.
"L’Espagne… On veut tous y aller. Si une pirogue part, je saute tout de suite dedans", a confié à l’AFP Abdou, un Sénégalais d’une vingtaine d’années. "Il n'y a pas de travail ici, pas d'argent. L'unique solution, c'est l'Espagne".
Source : Info Migrants (France)
Enième drame sur la route des Canaries. Au moins 13 migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes marocaines en fin de semaine dernière. Les victimes sont toutes originaires de la ville de Rufisque, près de Dakar. D’après des rescapés entrés en contact avec le maire, Oumar Cissé, le drame aurait fait au total 18 morts.
"Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré". Les naufragés, dont six personnes originaires de la commune, "sont pris en charge dans la ville de Dakhla", dans le sud du Maroc, a assuré l’édile, qui travaille avec les autorités locales pour permettre leur rapatriement.
L'information n'a pas été confirmée par les autorités marocaines qui ne communiquent pas sur les bilans des naufrages de bateaux de migrants au large des côtes du royaume. Elle a, en revanche, annoncé mardi 18 juillet avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Des drames à répétition
Ces dernières semaines, de nombreux migrants ont quitté les côtes sénégalaises à bord de pirogues en direction des Canaries. Mercredi 19 juillet, les sauveteurs espagnols ont porté assistance à 82 personnes, parties du Sénégal, au large des Canaries. Une semaine plus tôt, 41 migrants, qui avaient quitté les côtes sénégalaises, ont débarqué "par leurs propres moyens" sur une plage de Ténérife, dans l’archipel espagnol, selon les services de secours. Et entre le 28 juin et le 9 juillet, 260 Sénégalais "en détresse" ont "été secourus dans les eaux territoriales marocaines", a indiqué le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
Aux opérations de sauvetages s’ajoutent aussi les drames. Il y a huit jours, au moins quatorze personnes sont mortes à Saint-Louis, près de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Trois autres bateaux qui comptaient au total près de 300 passagers sont, quant à eux, toujours introuvables. L’une de ces embarcations est partie de Kafoutine, une petite ville côtière du sud sénégalais, avec environ 200 personnes à bord.
Selon l'Organisation internationale des Migrations (OIM), 126 migrants au total sont morts ou ont disparu dans la traversée vers les Canaries au premier semestre 2023. Caminando Fronteras avance pour sa part le chiffre de 778 morts ou disparus.
"Le pays ne fonctionne plus"
Dans un communiqué publié jeudi soir après une réunion du gouvernement, le président Macky Sall "s'est incliné devant la mémoire des personnes décédées, suite aux récents accidents relevés en mer". Il a "demandé au gouvernement d'intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l'ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d'accompagnement des jeunes" en renforçant les programmes publics "de lutte contre l'émigration clandestine".
La récente crise politique au Sénégal n’est pas un facteur permettant d’expliquer à lui seul ce phénomène migratoire, estiment les spécialistes. La contestation, bien que violemment réprimée, a été relativement courte et le chef de l’État a finalement renoncé à briguer un troisième mandat contesté. La situation économique du Sénégal est en revanche une des causes largement mise en avant par les chercheurs, à l’instar de Boubacar Seye, président de l’association Horizons sans frontières. Comme d’autres États dans le monde, l’inflation, liée notamment à la guerre en Ukraine, plombe l’économie du Sénégal, alors que l’extrême pauvreté s’était déjà accrue avec la pandémie de Covid-19. "La crise sanitaire a plombé toute l’économie du Sénégal et rien n’a été fait pour aider les gens. Depuis deux ans, le pays ne fonctionne plus", a-t-il constaté auprès d’InfoMigrants.
"L’Espagne… On veut tous y aller. Si une pirogue part, je saute tout de suite dedans", a confié à l’AFP Abdou, un Sénégalais d’une vingtaine d’années. "Il n'y a pas de travail ici, pas d'argent. L'unique solution, c'est l'Espagne".
Source : Info Migrants (France)