Les derniers troubles dans les milieux scolaires survenus le samedi 26 janvier en réponse au retour au système discontinu toujours en vigueur, en vertu des textes, sont visiblement orchestrés par les milieux qui trouvaient leurs comptes dans le système continu, adopté en 2005 en dehors de toute norme réglementaire. Un système remis en cause par une circulaire de la ministre de l’Education Nationale.
Après avoir guerroyé et gagné sur plusieurs fronts au niveau du département malade de l’Education, Madame Nebghouha mint Mohamed Vall avec l’audace qu’on lui connaît a adressé il y a quelques jours une circulaire aux Directeurs Régionaux de l’Education Nationale (DREN).
La circulaire porte sur l’application de l’horaire de travail réglementaire au niveau des établissements primaires et secondaires, dont l’obligation de respect ne nécessite pas une concertation préalable estime un spécialiste de l’Education.
Cette circulaire demandait aux DREN de faire respecter le système discontinu (8h-12H et 15h -17H) prévu dans les textes et de ne maintenir le système continu (7h30 et 14H 30) que quand la situation l’exige. Ce système illégal qui comprenait entre autres bizarreries la journée du samedi (question d’être à jour pour le 30 heures obligatoires par semaine) avait été pris sur initiatives propres des responsables des établissements primaires et secondaires suite au changement du repos hebdomadaire en 2005.
Il avait été expérimenté par le passé dans le secondaire uniquement pour pallier à l’engorgement des classes, mais a fini par s’étendre aux autres établissements parce qu’il arrangeait quelque part les ex-tenanciers du secteur de l’Education. Il s’agissait d’un horaire décidé unilatéralement et dans l’indifférence générale. Le système continu arrangeait tout le monde, sauf les élèves. De ces derniers on exigeait une présence de six heures d’affilée en classe sans rupture de cours, avec des recréations de 15 mn dans des écoles publiques où les élèves sont le plus souvent issus de milieux pauvres ne pouvant leur fournir, ni gourdes et encore moins des goutters.
Pourtant on avait laissé faire ! Le ministère de l’Education s’en foutait pas mal à ce qui se voit, des conditions d’apprentissage. Les parents d’élèves qui gagnaient ainsi une insignifiante reduction des frais de transport de leurs enfants estimaient peut être, avoir fait une économie d’échelle. Les grands gagnants furent les enseignants qui libéraient les enfants à 14H 00 et pouvaient vaquer à leurs occupations favorites en donnant des cours rétribués au niveau des établissements privés, qui s’étaient organisés pour rafler «le marché de l’après-midi ».
Sans se soucier des multiples inconvénients du système continu sur les petits apprenants en termes de mémorisation, de compréhension, de réflexion et de pratique, les enseignants avaient défendu avec becs et ongles ce système qui leur concédait une importante marge de temps qu’ils exploitaient. L’un d’eux a réagi à l’annonce du retour au système discontinu dans les colonnes d’un quotidien de la place : «La journée discontinue sera pour moi, un manque à gagner » a-t-il vulgairement indiqué. Malgré les multiples augmentations, primes de craie, primes de classe et indemnité du bilinguisme, les enseignants mauritaniens continuent à vouloir se dérober à leurs engagements et à être animés par une étonnante insatiabilité pécuniaire.
Dans le nouveau contexte où les inspections de classe sont devenues permanentes, où il y a eu un immense coup de balai -impliquant les syndicats- dans la fourmillière des inamovibles directeurs d’établissements, surveillants généraux et directeurs d’études, où les inspecteurs de secteur qui entendaient rester cloués à Nouakchott sans contrôler l’action éducative ont été sommés d’aller sur le terrain ; dans ce contexte donc, où l’obligation d’une autorisation d’enseigner dans les écoles privées est maintenant instituée, on comprend que le corps enseignant est acculé à la défensive et qu’il n’est pas exclu qu’il opte pour la surenchère pour masquer sa mauvaise foi.
Alors «on» jette les écoliers dans la rue pour faire pression sur le ministère et «on» avance plusieurs arguments pour empêcher le retour au système discontinu. Tantôt c’est de l’absence de concertation qu’il est question, ou des frais de transport qui vont augmenter dit-on...la francophonie de Madame la Ministre, son arabophobie sussurre-t-on. La baisse des niveaux, la qualité de l’apprentissage, personne n’en parle. Place aux arguments brumeux qui ne résistent guère au moindre examen. Car, en fait, il n y a pas d’augmentation des frais de transport par exemple, pour élèves des écoles primaires tant les écoles sont présentes partout à Nouakchott.
Par contre au niveau du secondaire, il y a effectivement une hausse dans les dépenses de transport pour certains quartiers. Une hausse estimée à 20 UM/ jour. Ces 20 UM, les élèves du secondaire les dépensaient par jour lors de leurs de recréations souvent prolongées dans les PlayStation et les salles de vidéo jouxtant leurs établissements.
Mais le plus grave c’est qu’au niveau de certains quartiers le problème du déplacement des élèves du secondaire peut être surmonté quand les enseignants accepteront d’enseigner dans les établissements secondaires construits par l’Etat et fermés tout bonnement parce que les enseignants refusent d’y enseigner arguant leur enclavement. Il s’agit notamment des collèges du «Marbatt» et du collège situé dans le voisinage de la « clinique Ibn Sina» non loin de la route de Nouadhibou. Un vrai scandale !
MAOB
source : Tahalil Hebdo (Mauritanie)
Après avoir guerroyé et gagné sur plusieurs fronts au niveau du département malade de l’Education, Madame Nebghouha mint Mohamed Vall avec l’audace qu’on lui connaît a adressé il y a quelques jours une circulaire aux Directeurs Régionaux de l’Education Nationale (DREN).
La circulaire porte sur l’application de l’horaire de travail réglementaire au niveau des établissements primaires et secondaires, dont l’obligation de respect ne nécessite pas une concertation préalable estime un spécialiste de l’Education.
Cette circulaire demandait aux DREN de faire respecter le système discontinu (8h-12H et 15h -17H) prévu dans les textes et de ne maintenir le système continu (7h30 et 14H 30) que quand la situation l’exige. Ce système illégal qui comprenait entre autres bizarreries la journée du samedi (question d’être à jour pour le 30 heures obligatoires par semaine) avait été pris sur initiatives propres des responsables des établissements primaires et secondaires suite au changement du repos hebdomadaire en 2005.
Il avait été expérimenté par le passé dans le secondaire uniquement pour pallier à l’engorgement des classes, mais a fini par s’étendre aux autres établissements parce qu’il arrangeait quelque part les ex-tenanciers du secteur de l’Education. Il s’agissait d’un horaire décidé unilatéralement et dans l’indifférence générale. Le système continu arrangeait tout le monde, sauf les élèves. De ces derniers on exigeait une présence de six heures d’affilée en classe sans rupture de cours, avec des recréations de 15 mn dans des écoles publiques où les élèves sont le plus souvent issus de milieux pauvres ne pouvant leur fournir, ni gourdes et encore moins des goutters.
Pourtant on avait laissé faire ! Le ministère de l’Education s’en foutait pas mal à ce qui se voit, des conditions d’apprentissage. Les parents d’élèves qui gagnaient ainsi une insignifiante reduction des frais de transport de leurs enfants estimaient peut être, avoir fait une économie d’échelle. Les grands gagnants furent les enseignants qui libéraient les enfants à 14H 00 et pouvaient vaquer à leurs occupations favorites en donnant des cours rétribués au niveau des établissements privés, qui s’étaient organisés pour rafler «le marché de l’après-midi ».
Sans se soucier des multiples inconvénients du système continu sur les petits apprenants en termes de mémorisation, de compréhension, de réflexion et de pratique, les enseignants avaient défendu avec becs et ongles ce système qui leur concédait une importante marge de temps qu’ils exploitaient. L’un d’eux a réagi à l’annonce du retour au système discontinu dans les colonnes d’un quotidien de la place : «La journée discontinue sera pour moi, un manque à gagner » a-t-il vulgairement indiqué. Malgré les multiples augmentations, primes de craie, primes de classe et indemnité du bilinguisme, les enseignants mauritaniens continuent à vouloir se dérober à leurs engagements et à être animés par une étonnante insatiabilité pécuniaire.
Dans le nouveau contexte où les inspections de classe sont devenues permanentes, où il y a eu un immense coup de balai -impliquant les syndicats- dans la fourmillière des inamovibles directeurs d’établissements, surveillants généraux et directeurs d’études, où les inspecteurs de secteur qui entendaient rester cloués à Nouakchott sans contrôler l’action éducative ont été sommés d’aller sur le terrain ; dans ce contexte donc, où l’obligation d’une autorisation d’enseigner dans les écoles privées est maintenant instituée, on comprend que le corps enseignant est acculé à la défensive et qu’il n’est pas exclu qu’il opte pour la surenchère pour masquer sa mauvaise foi.
Alors «on» jette les écoliers dans la rue pour faire pression sur le ministère et «on» avance plusieurs arguments pour empêcher le retour au système discontinu. Tantôt c’est de l’absence de concertation qu’il est question, ou des frais de transport qui vont augmenter dit-on...la francophonie de Madame la Ministre, son arabophobie sussurre-t-on. La baisse des niveaux, la qualité de l’apprentissage, personne n’en parle. Place aux arguments brumeux qui ne résistent guère au moindre examen. Car, en fait, il n y a pas d’augmentation des frais de transport par exemple, pour élèves des écoles primaires tant les écoles sont présentes partout à Nouakchott.
Par contre au niveau du secondaire, il y a effectivement une hausse dans les dépenses de transport pour certains quartiers. Une hausse estimée à 20 UM/ jour. Ces 20 UM, les élèves du secondaire les dépensaient par jour lors de leurs de recréations souvent prolongées dans les PlayStation et les salles de vidéo jouxtant leurs établissements.
Mais le plus grave c’est qu’au niveau de certains quartiers le problème du déplacement des élèves du secondaire peut être surmonté quand les enseignants accepteront d’enseigner dans les établissements secondaires construits par l’Etat et fermés tout bonnement parce que les enseignants refusent d’y enseigner arguant leur enclavement. Il s’agit notamment des collèges du «Marbatt» et du collège situé dans le voisinage de la « clinique Ibn Sina» non loin de la route de Nouadhibou. Un vrai scandale !
MAOB
source : Tahalil Hebdo (Mauritanie)