Le refus et la résistance doivent être la vocation de l’élite d’un peuple opprimé. Ce refus doit se traduire par une culture de la résistance permanente contre la logique d’un système qui ne fait que confirmer, valider et actualiser ses mécanismes d’oppression et d’exclusion d’une composante entière de la communauté nationale. L’histoire nous a montré qu’un système qui s’enracine dans des pratiques politiques fondées sur le particularisme et le racisme ne renonce pas à sa suprématie avec facilité. Car, la domination, de par son essence, est violente, cruelle et inhumaine. Son inhumanité va au-delà des faits marquants illustrés par la mise à mort de façon barbare et sauvage.
La confiscation de l’économie nationale et l’appropriation unilatérale des ressources financières de façon népotiste, ouvrant des droits illimités aux privilégiés entérinent la domination par les avantages qui en découlent. Partant, l’oppression politique s’accompagne toujours de la confiscation du destin d’un peuple pour étouffer toute forme de résistance afin de maintenir le pouvoir injuste et arbitraire de l’élite de la composante dominatrice. La ligne de clivage qui structure le système politique en temps d’oppression est de rendre confuse la configuration politique au point de mettre à contribution des éléments de la composante dominée au service de la domination. Cette règle cardinale est au cœur de tous les systèmes politiques qui ont mis au point des stratégies d’évitement de la confrontation en accentuant l’idéologie de la falsification et d’obscurcissement des lignes de clivage.
Si le système politique n’est jamais une abstraction vide, la domination, elle, relève d’une expérience cruciale de souffrance, d’humiliation et de mort. De ce fait, il ne peut énoncer une mutation significative de sa reconfiguration sans prendre acte de la réalité du mal qu’il a incarné. Or, sur ce plan, nous pouvons observer que les récentes mutations de notre système politique ne vont pas en faveur de la prise en compte de la douloureuse réalité de la marginalisation constante de la composante, victime de toute la tradition politique mauritanienne.
Le nouveau gouvernement dans sa composition, est significatif de ce mépris profond de l’existence de la composante négro-africaine. On continue à faire comme si la seule façon de préserver la Mauritanie, c’est de respecter l’équilibre tribal dont le centre de gravité est le dogme de l’identification de notre pays à une seule de ses composantes. De ce point de vue, l’ère Ould Taya n’est pas terminée dans la mesure où il s’est agi de mettre en place un gouvernement dont le seul souci est de mettre en avant la réhabilitation de l’ancien dictateur en faisant appel à ses anciens compagnons et à ses proches. Ce geste, à un moment où, en dépit du scepticisme raisonnable, une lueur d’espoir était en mouvement, a scellé la déception devenue le destin des victimes de cette Mauritanie dont la politique officielle se soucie plus des souffrances du tyran déchu loin des siens que du calvaire vécu par la communauté négro-africaine.
Il y a dans les pratiques politiques en Mauritanie, un atavisme irréductible qui consiste à signifier à une partie des mauritaniens, l’insignifiance de leur existence dans leur propre pays.
Par ce gouvernement en effet, la préoccupation primordiale est de restaurer la politique fondée sur un nationalisme crispé et autoritaire, hostile au progrès, à la démocratie et à la justice. Cette politique, dont le principal maître fut Ould Taya et son entourage, qui, par son retour en force au pouvoir par le nombre d’anciens ministres et cadres du PRDS et des militaires, membres de sa famille ou proches, est révélateur du poids de l’influence de l’armée sur la politique de l’actuel président. Ce retour des amis et des proches de Ould Taya, est une réaffirmation de la Mauritanie de la cruauté, du racisme, de l’oppression, de l’exclusion, du détournement et de la corruption.
Il y a dans la mise en place de ce gouvernement, une négation de la dignité humaine des victimes, un défi à l’honneur des Mauritaniens qui n’attendent que le verdict de la justice, condition de l’ouverture d’une nouvelle dynamique. Sidi, a ainsi, mis en lumière qu’il s’inscrit dans la logique de la continuité en n’ayant pas eu le courage politique de ne pas incarner la régression. En effet, le piétinement, les hésitations, le flou et le manque du sens de la responsabilité qui ont caractérisé le régime de Sidi présageaient d’un véritable coup d’éclat, le moins attendu.
En ce sens, le nouveau gouvernement procède d’une radicalisation de la politique de Sidi en faisant appel à l’aile la plus étroite et la plus chauvine du PRDS, contre une ouverture qui se présentait comme la seule alternative crédible. En décidant de ne pas composer avec AJD/ MR, FLAM et le RFD, Sidi a révélé que sa préoccupation est d’être dans la continuité d’une tradition politique dont le dogme est la préservation de la logique de la domination et de l’équilibre des rapports de force tribaux et claniques. Il est clair que la nomination du président du groupe ADIL est une parfaite illustration de cette régression politique.
La Mauritanie, par la composition idéologique et culturelle de son élite au pouvoir n’a pas fait le deuil de la médiocrité, de l’incompétence, de la facilité, du conservatisme et de l’arriération. La composition de ce gouvernement consacre l’option de la nullité, de la mesquinerie et de l’hypocrisie. Car, l’idéal démocratique ne peut se construire avec des individus qui ont fait preuve de leur larbinisme et de leur lâcheté à chaque fois qu’ils ont eu à occuper des fonctions de responsabilité. Comment espérer un changement dans notre pays, en confiant des responsabilités à des fonctionnaires qui n’ont aucun sens de l’éthique de la responsabilité ?
Ce gouvernement traduit une volonté obscurantiste de maintenir le statut-quo pour entretenir les intérêts des partisans de la politique de l’immobilisme. A l’heure où, ne serait-ce que de façon velléitaire, l’humanité veut progresser dans le sens de la paix civile, dans le respect de la reconnaissance de la citoyenneté de toutes les composantes d’un pays, notre président, par la nomination de son premier ministre, va à contre-courant.
Ce gouvernement est l’expression d’un coup d’arrêt d’une farce dont les acteurs n’ont pas su demeurer longtemps à l’ombre. En faisant cohabiter des détourneurs, des assassins, des larbins, des fantaisistes et des technocrates, tous rusés, que peut-il en sortir de bon pour les mauritaniens ? Sidi a raté le rendez-vous avec l’Histoire en mettant en place ce gouvernement qui sent autant le mépris que la provocation.
Il en résulte que le devoir de l’opposition est de résister par la continuation du combat. Le message de Sidi est clair : « l’opposition doit se remobiliser pour lutter contre le système en place ». Tel est le sens que l’on peut dégager de la mise en place du nouveau gouvernement.
SY Hamdou Rabby
Dimanche le 25 mai 2008
pour avomm.com
La confiscation de l’économie nationale et l’appropriation unilatérale des ressources financières de façon népotiste, ouvrant des droits illimités aux privilégiés entérinent la domination par les avantages qui en découlent. Partant, l’oppression politique s’accompagne toujours de la confiscation du destin d’un peuple pour étouffer toute forme de résistance afin de maintenir le pouvoir injuste et arbitraire de l’élite de la composante dominatrice. La ligne de clivage qui structure le système politique en temps d’oppression est de rendre confuse la configuration politique au point de mettre à contribution des éléments de la composante dominée au service de la domination. Cette règle cardinale est au cœur de tous les systèmes politiques qui ont mis au point des stratégies d’évitement de la confrontation en accentuant l’idéologie de la falsification et d’obscurcissement des lignes de clivage.
Si le système politique n’est jamais une abstraction vide, la domination, elle, relève d’une expérience cruciale de souffrance, d’humiliation et de mort. De ce fait, il ne peut énoncer une mutation significative de sa reconfiguration sans prendre acte de la réalité du mal qu’il a incarné. Or, sur ce plan, nous pouvons observer que les récentes mutations de notre système politique ne vont pas en faveur de la prise en compte de la douloureuse réalité de la marginalisation constante de la composante, victime de toute la tradition politique mauritanienne.
Le nouveau gouvernement dans sa composition, est significatif de ce mépris profond de l’existence de la composante négro-africaine. On continue à faire comme si la seule façon de préserver la Mauritanie, c’est de respecter l’équilibre tribal dont le centre de gravité est le dogme de l’identification de notre pays à une seule de ses composantes. De ce point de vue, l’ère Ould Taya n’est pas terminée dans la mesure où il s’est agi de mettre en place un gouvernement dont le seul souci est de mettre en avant la réhabilitation de l’ancien dictateur en faisant appel à ses anciens compagnons et à ses proches. Ce geste, à un moment où, en dépit du scepticisme raisonnable, une lueur d’espoir était en mouvement, a scellé la déception devenue le destin des victimes de cette Mauritanie dont la politique officielle se soucie plus des souffrances du tyran déchu loin des siens que du calvaire vécu par la communauté négro-africaine.
Il y a dans les pratiques politiques en Mauritanie, un atavisme irréductible qui consiste à signifier à une partie des mauritaniens, l’insignifiance de leur existence dans leur propre pays.
Par ce gouvernement en effet, la préoccupation primordiale est de restaurer la politique fondée sur un nationalisme crispé et autoritaire, hostile au progrès, à la démocratie et à la justice. Cette politique, dont le principal maître fut Ould Taya et son entourage, qui, par son retour en force au pouvoir par le nombre d’anciens ministres et cadres du PRDS et des militaires, membres de sa famille ou proches, est révélateur du poids de l’influence de l’armée sur la politique de l’actuel président. Ce retour des amis et des proches de Ould Taya, est une réaffirmation de la Mauritanie de la cruauté, du racisme, de l’oppression, de l’exclusion, du détournement et de la corruption.
Il y a dans la mise en place de ce gouvernement, une négation de la dignité humaine des victimes, un défi à l’honneur des Mauritaniens qui n’attendent que le verdict de la justice, condition de l’ouverture d’une nouvelle dynamique. Sidi, a ainsi, mis en lumière qu’il s’inscrit dans la logique de la continuité en n’ayant pas eu le courage politique de ne pas incarner la régression. En effet, le piétinement, les hésitations, le flou et le manque du sens de la responsabilité qui ont caractérisé le régime de Sidi présageaient d’un véritable coup d’éclat, le moins attendu.
En ce sens, le nouveau gouvernement procède d’une radicalisation de la politique de Sidi en faisant appel à l’aile la plus étroite et la plus chauvine du PRDS, contre une ouverture qui se présentait comme la seule alternative crédible. En décidant de ne pas composer avec AJD/ MR, FLAM et le RFD, Sidi a révélé que sa préoccupation est d’être dans la continuité d’une tradition politique dont le dogme est la préservation de la logique de la domination et de l’équilibre des rapports de force tribaux et claniques. Il est clair que la nomination du président du groupe ADIL est une parfaite illustration de cette régression politique.
La Mauritanie, par la composition idéologique et culturelle de son élite au pouvoir n’a pas fait le deuil de la médiocrité, de l’incompétence, de la facilité, du conservatisme et de l’arriération. La composition de ce gouvernement consacre l’option de la nullité, de la mesquinerie et de l’hypocrisie. Car, l’idéal démocratique ne peut se construire avec des individus qui ont fait preuve de leur larbinisme et de leur lâcheté à chaque fois qu’ils ont eu à occuper des fonctions de responsabilité. Comment espérer un changement dans notre pays, en confiant des responsabilités à des fonctionnaires qui n’ont aucun sens de l’éthique de la responsabilité ?
Ce gouvernement traduit une volonté obscurantiste de maintenir le statut-quo pour entretenir les intérêts des partisans de la politique de l’immobilisme. A l’heure où, ne serait-ce que de façon velléitaire, l’humanité veut progresser dans le sens de la paix civile, dans le respect de la reconnaissance de la citoyenneté de toutes les composantes d’un pays, notre président, par la nomination de son premier ministre, va à contre-courant.
Ce gouvernement est l’expression d’un coup d’arrêt d’une farce dont les acteurs n’ont pas su demeurer longtemps à l’ombre. En faisant cohabiter des détourneurs, des assassins, des larbins, des fantaisistes et des technocrates, tous rusés, que peut-il en sortir de bon pour les mauritaniens ? Sidi a raté le rendez-vous avec l’Histoire en mettant en place ce gouvernement qui sent autant le mépris que la provocation.
Il en résulte que le devoir de l’opposition est de résister par la continuation du combat. Le message de Sidi est clair : « l’opposition doit se remobiliser pour lutter contre le système en place ». Tel est le sens que l’on peut dégager de la mise en place du nouveau gouvernement.
SY Hamdou Rabby
Dimanche le 25 mai 2008
pour avomm.com