Mon droit de reponse, Envoye a Maghreb-Intelligence.
Veuillez me permettre de, respectueusement, attirer votre attention sur les incorrections et les approximations incluses dans votre article sur la Mauritanie intitulé : Le spectre racial refait surface.
Bien que vous remerciant sur l’effort particulier que vous avez fait de parler d’un sujet que toute la presse arabe et arabophone évite de faire cas. Le sujet du racisme des autorités mauritaniennes. Je dois vous préciser que l’article tel qu’il est rédigé porte un préjudice a toute une population (Noire de Mauritanie) qui se bat nuit et jour et contre un appareil étatique très puissant pour faire valoir leurs droits fondamentaux, a savoir, droit a la nationalité, a l’éducation, au travail et au respect.
1- Les événements du Sénégal ne sont pas le résultat d’affrontements entre arabo-berbères et negro-mauritaniens. Ils sont le résultat de l’exploitation délibérée des autorités mauritaniennes du temps (Ould Taya) d’une dispute entre un éleveur sénégalais et un cultivateur mauritanien – tous deux noirs – pour créer un incident international. La raison cachée étant d’en profiter pour finir leur projet de négrification de la Mauritanie commencée en 1986 avec des exécutions d’officiers et sous-officiers noirs de l’armée nationale accusés de fomenter un coup d’état. Après avoir profité de ces événements pour épurer le maximum possible de negro-mauritaniens sous prétexte de rapatrier les ressortissants sénégalais, les autorités s’en sont allées inventer un autre coup d’état. Mais cette fois, ils ne se sont pas arrêtés a l’armée seulement ; ils ont ratissé large et ont arrêté tous les officiers, sous-officiers noirs de la Police nationale, de la Garde nationale, la Gendarmerie nationale ; même les enseignants jugés trop révoltés étaient licencies ou arrêtés. Des tortures systématiques et exécutions sommaires étaient monnaies courantes. C’était une extermination programmée. N’eut été la défaite de Saddam Hussein, qui était le principal support de cette opération, par le Américains au terme de la première guerre du Golf, on ne parlerait pas aujourd’hui de noirs de Mauritanie.
2- Les populations noires de Mauritanie ne sont guère des descendants d’esclaves. Il y’a, certes, une forte composante de la population appelée Harratines qui sont, en effet, des descendants d’esclaves. Précisons que la pratique d’esclavage n’est pas une chose du passé dans la culture des arabo-berbères mauritaniens. Les populations noires dont on parle, en l’occurrence, les Halpular (Peulhs), Soninkés et Wolofs sont des peuples originels de cet espace qu’est la Mauritanie d’aujourd’hui. Ils ont été et sont toujours soumis à une discrimination systématique de la part de leur Gouvernement, qui en fait, n’a fait que continuer ce qui a été commence par ses prédécesseurs.
3- Enfin, le recensement qui est aujourd’hui à l’ origine de la nouvelle révolte est une manière plus intelligente et réduire leur nombre en refusant de les inscrire sous-prétexte qu’ils doivent prouver leur nationalité et celle de leurs deux parents. Ces questions ne sont jamais posées aux citoyens maures qui viennent pour se faire recenser.
Mon intervention est juste une tentative de mettre a la disposition de vos journalistes des informations qui peuvent servir de base pour vos prochaines publications sur la Mauritanie. Je vous félicite des efforts que vous faites pour donner une envergure a notre union maghrébine, mais aussi je sens le devoir de vous écrire pour éviter plus de frustrations, dans le futur, pour vos lecteurs negro-mauritaniens en voyant leurs souffrances déformées, minimisées ou simplement ignorées.
Je finis par préciser le spectre racial n’est jamais allé nulle part pour qu’on parle de «retour». J’espère profondément que cet écrit a été informatif.
Merci et continuez le bon travail.
Source: M. Guissé
Veuillez me permettre de, respectueusement, attirer votre attention sur les incorrections et les approximations incluses dans votre article sur la Mauritanie intitulé : Le spectre racial refait surface.
Bien que vous remerciant sur l’effort particulier que vous avez fait de parler d’un sujet que toute la presse arabe et arabophone évite de faire cas. Le sujet du racisme des autorités mauritaniennes. Je dois vous préciser que l’article tel qu’il est rédigé porte un préjudice a toute une population (Noire de Mauritanie) qui se bat nuit et jour et contre un appareil étatique très puissant pour faire valoir leurs droits fondamentaux, a savoir, droit a la nationalité, a l’éducation, au travail et au respect.
1- Les événements du Sénégal ne sont pas le résultat d’affrontements entre arabo-berbères et negro-mauritaniens. Ils sont le résultat de l’exploitation délibérée des autorités mauritaniennes du temps (Ould Taya) d’une dispute entre un éleveur sénégalais et un cultivateur mauritanien – tous deux noirs – pour créer un incident international. La raison cachée étant d’en profiter pour finir leur projet de négrification de la Mauritanie commencée en 1986 avec des exécutions d’officiers et sous-officiers noirs de l’armée nationale accusés de fomenter un coup d’état. Après avoir profité de ces événements pour épurer le maximum possible de negro-mauritaniens sous prétexte de rapatrier les ressortissants sénégalais, les autorités s’en sont allées inventer un autre coup d’état. Mais cette fois, ils ne se sont pas arrêtés a l’armée seulement ; ils ont ratissé large et ont arrêté tous les officiers, sous-officiers noirs de la Police nationale, de la Garde nationale, la Gendarmerie nationale ; même les enseignants jugés trop révoltés étaient licencies ou arrêtés. Des tortures systématiques et exécutions sommaires étaient monnaies courantes. C’était une extermination programmée. N’eut été la défaite de Saddam Hussein, qui était le principal support de cette opération, par le Américains au terme de la première guerre du Golf, on ne parlerait pas aujourd’hui de noirs de Mauritanie.
2- Les populations noires de Mauritanie ne sont guère des descendants d’esclaves. Il y’a, certes, une forte composante de la population appelée Harratines qui sont, en effet, des descendants d’esclaves. Précisons que la pratique d’esclavage n’est pas une chose du passé dans la culture des arabo-berbères mauritaniens. Les populations noires dont on parle, en l’occurrence, les Halpular (Peulhs), Soninkés et Wolofs sont des peuples originels de cet espace qu’est la Mauritanie d’aujourd’hui. Ils ont été et sont toujours soumis à une discrimination systématique de la part de leur Gouvernement, qui en fait, n’a fait que continuer ce qui a été commence par ses prédécesseurs.
3- Enfin, le recensement qui est aujourd’hui à l’ origine de la nouvelle révolte est une manière plus intelligente et réduire leur nombre en refusant de les inscrire sous-prétexte qu’ils doivent prouver leur nationalité et celle de leurs deux parents. Ces questions ne sont jamais posées aux citoyens maures qui viennent pour se faire recenser.
Mon intervention est juste une tentative de mettre a la disposition de vos journalistes des informations qui peuvent servir de base pour vos prochaines publications sur la Mauritanie. Je vous félicite des efforts que vous faites pour donner une envergure a notre union maghrébine, mais aussi je sens le devoir de vous écrire pour éviter plus de frustrations, dans le futur, pour vos lecteurs negro-mauritaniens en voyant leurs souffrances déformées, minimisées ou simplement ignorées.
Je finis par préciser le spectre racial n’est jamais allé nulle part pour qu’on parle de «retour». J’espère profondément que cet écrit a été informatif.
Merci et continuez le bon travail.
Source: M. Guissé